mardi 27 décembre 2011

Best of 2011 : le classement MRM des 10 meilleurs concerts


Suite de notre revue de l’année 2011 avec le top 10 des meilleurs concerts. En 2011, prime à l’intensité émotionnelle et à la furie des guitares avec le triomphe de Wu Lyf, The Horrors, Mogwai ou encore Arctic Monkeys… 2011 : Une année en live…
Premier constat implacable : nos héros de 2010 sont fatigués. Bien que de passage dans la capitale cette année, Troy Von Balthazar (#1 du top 2010) et Arcade Fire (#2) n’auront pas réussi à renouveler leurs prestations mémorables et ratent le coche en 2011. Seul Chokebore (#5 en 2010) réussit l’exploit de rester in-extremis dans le top 10 deux années de suite. Chapeau bas messieurs !
MRM Top 10 Concerts 2011
  1. Wu Lyf à Rock en Seine
  2. The Horrors à Rock en Seine
  3. Mogwai au Trianon
  4. Noel Gallagher au Casino de Paris
  5. Arctic Monkeys au théâtre antique de Fourvière
  6. Peter Hook au Trabendo
  7. Paul Kalkbrenner au Zénith
  8. Stephen Malkmus à la Gaîté Lyrique
  9. St Vincent au Café de la danse
  10. Chokebore à la Machine du Moulin Rouge
C’est certainement sur scène que l’on comprend toute la singularité et la force des mancuniens de Wu Lyf. Avec naïveté et authenticité, ils livrent des prestations intenses, presque chamaniques… Une émotion exacerbée partagée avec un public en quête de moments cruciaux de vie… Décidemment, Rock en Seine 2011 a été touché par la grâce puisqu’après la prestation de Wu Lyf le samedi soir c’est celle de The Horrors le dimanche en début de soirée qui se hisse à la seconde place. En oscillant ostensiblement entre pyschédélisme chaloupé des synthés et de la basse et interventions punchy et acérées des guitares et de la batterie, The Horrors nous aura transportés dans leur univers étrange et irrésistible… Mogwai nous aura donné une leçon de noisy rock en érigeant un mur du son stratosphérique au Trianon ! Noel Gallagher aura prouvé son retour en grâce au Casino de Paris tandis que les Arctic Monkeys ont enfin passé un pallier en concert.
Le fantôme de Ian Curtis aura été réveillé par un Peter Hook sidérant au Trabendo. Quelle impression incroyable que d’entendre pour la première fois en live ces titres ancestraux de Joy Division ! Une vraie baffe. En réussissant un tour de force au Zenith, Paul Kalkbrenner confirme son show de haute volée de Rock en Seine et permet à l’électro de rester accrocher à notre top 10. Le branleur magnifique Stephen Malkmus a quant à lui mis la Gaîté Lyrique dans sa poche, sans crier gare et avec grande classe. St Vincent a ébloui le café de la danse de son incandescence, de sa splendeur et de sa beauté. Chokebore aura confirmé que le rock indé déviant made in 90’s avait toujours une âme !
On attend 2012 avec impatience…

mardi 20 décembre 2011

Best of 2011 : Classement MRM des 10 meilleurs albums

Plus que quelques jours à passer en 2011, et au moment où florissent les classements de fin d‘année, le tant attendu MRM top ten albums of the year se dévoile enfin… The Horrors, Noel Gallagher et les Arctic Monkeys en sont les grands vainqueurs… 2011 dans le rétroviseur part 1, c’est parti.

A chaud, on pourra soutenir que 2011 aura accouché d’une belle cuvée musicale placée sous le signe de la confirmation. A part le phénomène Wu Lyf on aura vu percer peu de nouveaux groupes cette année mais on aura été ébloui par la confirmation d’artistes approchant la pleine maturité de leur art. Les Arctic Monkeys avec leur 4ième album, The Horrors et St Vincent avec leur 3ièmes albums ont symbolisé cette tendance. A côté de cette émergence, quelques valeurs sûres ont continué à nous émerveiller, au rang desquels les sublimes écossais de Mogwai, le très classe ex-leader de Pavement Stephen Malkmus ou encore le Sonic Youth Thurston Moore en escapade solo. Le revenant Noel Gallagher aura surpris son monde en nous proposant un premier effort solo renouant avec sa légende de songwriter pop hors pair et en remisant au placard le très décevant LP de Beady Eye de Liam et consorts ex-Oasis. En sortant sans crier gare The King of Limbs, Radiohead aura incontestablement marqué le début d’année. Un virage important pour le groupe qui pour la première fois a vu la presse écrite décrier son disque et vilipender ses méthodes (et notamment la mise sur le même pied d’égalité les fans et la presse dans la découverte du nouvel opus).

Le classement MRM des 10 meilleurs albums de l’année 2011.

1. The Horrors : Skying
2. Noel Gallagher’s High Flying Birds
3. Arctic Monkeys : Suck it & See
4. Mogwai : Hardcore will never die but you will
5. Wu Lyf : Go tell fire to the mountain
6. St Vincent : Strange Mercy
7. Radiohead : The King of Limbs
8. Stephen Malkmus : Mirror Traffic
9. Wilco : The Whole Love
10.Ryan Adams : Ashes & Fire

Succédant au “How to love on Nothing de Troy Von Balthazar", The Horrors triomphent cette année avec leur troisième album “Skying”. 2 ans après « Primary Colors » qui avait séduit la critique avec ce mélange incandescent et réussi entre Joy Division/Cure et My Bloody Valentine, « Skying » confirme les inclinations sonores du combo mais éclaire The Horrors d’une lumière beaucoup plus chaude et colorée. Synthés interstellaires, basse ronde, chaude et ondulée, guitares acérées, parfois tranchantes, parfois psyché et cette batterie toujours aussi métronomique. The Horrors perce les cieux et se rapproche tout près des étoiles ! Du bel ouvrage.

Autant l’album de Beady Eye aura déçu (quelques bons titres tout de même : Four letter word, The Roller, For Anyone) autant le disque solo de l’ainé des Gallagher aura convaincu. 10 titres brillamment composés et orchestrés, du gros son mais jamais dégoulinant et ces mélodies toujours aussi accessibles et accrocheuses. Le Père Noel revient magnifiquement sur le devant de la scène. Un retour vivifiant !

Le « Suck it & See » des Arctic Monkeys s’avère être la parfaite synthèse entre leurs influences indie américaines et la pop british éternelle et ses refrains immédiats. La grande classe…
Les écossais de Mogwai continuent leur odyssée sonique avec le merveilleux « Hardcore will never die, but you will » (quel titre !!!!). Que dire du monumental Rano Pano et ses montées de guitares jouissives… Le Single de l’année 2011 !

La révélation de l’année : sans conteste Wu Lyf ! Leur énergie, si pure et authentique aura marqué 2011. Annie Clark, alias St Vincent, a peut être signé l’album qui permettra à son talent d’enfin recevoir les louanges méritées. Une voix unique, des arrangements souvent expérimentaux mais un rendu presque évident… The King of Limbs confirme le changement de cap de Radiohead opéré avec In Rainbows. Délaissant colère et anxiété, le groupe d’Oxford avance avec une sérénité nouvelle qui oriente considérablement ses nouvelles chansons. Un disque moins accessible que les précédents mais qui se révèle à chaque écoute. On adore le parti-pris percussion/basse et le retour vers une musique futuriste… Aidé par Beck à la production, Stephen Malkmus signe un superbe album d’indie pop, bourré de mélodies, de solos et de contrepoints… Un régal. Wilco est toujours en forme et nous offre un LP oscillant entre expérimentation et classicisme country rock, même si les sommets de YHF ou a Ghost is born ne sont pas atteints. Enfin, en revenant à l’acoustique et à plus de simplicité, Ryan Adams aura retrouvé une belle place dans nos cœurs…

Petit bonus 2011, le top 5 des singles :

1. Mogwai : Rano Pano
2. The Horrors : Endless Blue (Ok c’est pas un single, mais ca aurait du l’être…)
3. Noel Gallagher’s High Flying Birds : If I had a Gun
4. Arctic Monkeys : The Hellcat Spangled Shalalala
5. Overhead : Other Dissidents

A lire également le Top 10 2010 et à suivre le Top 10 Concerts 2011.

mercredi 14 décembre 2011

Paul Kalkbrenner au Zénith (13/12/11)

Enfin un grand concert électro en cette fin d'année! Ouf, il était moins une... Avec la venue de la nouvelle coqueluche de la scène minimale berlinoise, Paul Kalkbrenner, c'est le Zénith des dancefloors que nous avons tous atteints hier soir...

Après une set convaincant de son frangin, Fritz Kalkbrenner, Paul l'outsider envahit la scène porte de pantin pour ne repartir que 3 heures plus tard, laissant une foule extatique, conquise et épuisée de bonheur regagner ses pénates avec un sourire grand comme ça...

Son électro minimaliste fait un malheur. En ingurgitant le meilleur de cette scène berlinoise made in 2000 et en y ajoutant cette touche et cette sensibilité presque psychédélique, Kalkbrenner a trouvé la formule magique... Celle qui enflamme la piste, avec force et enthousiasme, sans aucune brutalité...

Un tour de force! Le concert électro de l'année!

A lire également, Paul Kalkbrenner à Rock en Seine 2011.

vendredi 9 décembre 2011

Moslyve en concert à l'International le 22 décembre


Le groupe de Rock indé cher à notre coeur, Moslyve, se produira sur la scène de l’International à Paris le jeudi 22 décembre. Début des hostilités à 21h, un concert à ne pas louper.

Moslyve donnera, en avant-première, un avant-goût des titres enregistrés avec Nicolas Leroux au Studio Mulholland Drive durant l'été 2011. Ce sera le premier show du groupe dans sa configuration actuelle depuis l'arrivée de Nathalie Serre en renfort au chant.

2011 aura été une année importante pour Moslyve. Le combo de rock dissonant n'a rien perdu de sa verve et de son enthousiasme mais a su magnifiquement révéler ses influences pop grâce à un intéressant travail d'harmonies vocales tirant le meilleur des trois voix complémentaires qui composent le groupe.

Le travail effectué avec Nicolas Leroux durant l’enregistrement du second album aura définitivement permis à Moslyve de franchir un palier.

Le tout sera donc à découvrir sur la scène de l'International le jeudi 22 décembre à 21h, avant la parution le 6 février 2012 du EP "Walk Inside". Pour album, il faudra patienter jusqu'au printemps

mercredi 7 décembre 2011

Noel Gallagher au Casino de Paris (6/12/11)

Le père Noel était donc de passage à Paris pour son premier concert solo post-Oasis en France. Comme son turbulent frère cadet Liam, il avait choisi le Casino de Paris pour renouer avec le public francilien qui aura vécu, en direct à Rock en Seine 2009, la fin d’un des plus importants groupe de rock de ces 20 dernières années.

Premier constat, les billets pour le show de Noel Gallagher’s High Flying Birds se seront vendus beaucoup plus rapidement que ceux de Beady Eye quelques mois plus tôt… Première victoire annonciatrice d’un combat par KO au 1er round tant la beauté et la consistance du premier effort de Noel vient mettre en lumière le manque d’inspiration du Different Gear de Liam & co.

Sur scène, la domination est éclatante ! Noel rayonne et fait rapidement chavirer une salle enthousiaste et totalement vouée à sa cause ! La quasi-totalité de ce premier album solo homérique sera jouée (mis à part le morceau final Stop the Clocks). Dès les premières notes du sublime et envoutant Everybody’s on the run, on comprend que la soirée sera magique et que ces titres ne dépareilleront pas du reste de son illustre répertoire… Des titres comme If I had a Gun, The Death of you and me ou Aka What a life permettent au Gallagher en chef de retrouver ce si précieux songwriting pop qui lui permit au beau milieu des nineties de conquérir le monde entier avec son groupe de lads… Et belle surprise avec Freaky Teeth, la chanson pressentie pour le prochain James Bond…

Et pour notre plus grand plaisir, Noel ne résistera pas au plaisir de saupoudrer son show de quelques pépites écrites pour Oasis… On sera bluffé par une version acoustique divine de Wonderwall (rappelant la relecture réussie par Ryan Adams sur Love is Hell Part1) et encore plus par un surprenant Supersonic à la guitare folk et au piano. Noel aura choisi ce qu’il considère comme ses meilleurs titres écrits pour le combo mancunien (et largement représentés sur la compile Stop the Clocks). Quel plaisir d’entendre une version électrique et plus rythmée de Talk Tonight ou de Half the world away, ces perles figurant en face B des singles de la grande époque (période Definitely Maybe / Morning Glory).

Le rappel enflammé, attendu par une foule remplie d’une joie profonde et communicative, sera du 100% Oasis. Little by Little, The importance of being Idle et le classique Don’t look back in Anger où comme d’habitude, Noel ne chante que les couplets, laissant à un public ravi la tâche de hurler les refrains…

Une belle soirée sans trop de nostalgie et avec l’immense plaisir de retrouver un grand songwriter toujours aussi talentueux !

A lire également, le cas Oasis, Best Song Ever : Live Forever, Beady Eye au Casino de Paris...

jeudi 1 décembre 2011

St Vincent au Café de la Danse (30/11/11)

Petite salle, Grand concert, monumentale artiste ! Annie Clark, alias St Vincent, a embrasé le café de la danse pour soutenir la récente parution de son 3ième album : Strange Mercy. Assurément l’un des meilleurs concerts de l’année 2011…

St Vincent ne jouit pas d’une couverture médiatique importante dans nos contrées, et pourtant… La belle et charismatique Annie a du talent à revendre, multi instrumentiste de génie, chanteuse émérite aux timbres de voix envoutants, elle saupoudre ses mélodies accrocheuses d’arrangements baroques sous haute influence électro. En une seule et même chanson elle peut nous faire chavirer d’un état de sérénité absolu vers la folie la plus confondante et ce sans brutalité aucune. La marque des grands…

Durant près d’une heure et demi de concert, St Vincent a mis le feu au café de la danse et largement emporté tous les suffrages. Douceur, âpreté, énergie rock, voire punk avec la reprise d’un classique de The Pop Group, tout ça dans un même show ! Annie finira même le concert en descendant dans la fosse armée de sa guitare vrombissante : le pur esprit rock…

On est subjugué par tant de beauté, d’allant, de générosité et de gentillesse et émerveillé par l’énergie dégagée entre ballades atmosphériques, titres dansants et passages dissonants.

En mélangeant songwriting impeccable et arrangements expérimentaux qui paraissent couler de source, St Vincent se propose en leader d’une pop inventive et audacieuse qui a de beaux jours devant elle…

Ci-dessous une 4AD Session énorme... A voir absolument...


jeudi 17 novembre 2011

Stephen Malkmus à la Gaîté Lyrique

Après la tournée triomphale de reformation de Pavement en 2010, ses grandes salles combles et un engouement populaire qui faisait plaisir à voir, Stephen Malkmus a retrouvé ses Jicks et leurs tournées plus confidentielles dans des espaces à taille humaine. Et le passage attendu du groupe dans la capitale s’effectua hier soir dans la récente et très agréable Gaité Lyrique et à guichets fermés…

Le dernier album de Malkmus a été produit par l’incontournable Beck (déjà aux manettes du récent et très beau troisième album solo de Thurston Moore des cultes Sonic Youth) et restera incontestablement parmi les grands disques de 2011. Le côté laidback et détaché de Malkmus, sa marque de fabrique légendaire, est magnifié par de superbes mélodies et des envolées de guitares enchanteresses…

Qu’on ne s’y trompe pas, sous des allures de branleur magnifique, Malkmus cache un réel talent de songwriter et de musicien. On a pu vérifier à la Gaité Lyrique, l’étendue du registre guitaristique de l’ex-Pavement. Si son groupe excellait dans l’approximation jubilatoire, Stephen allie désormais vista vocale et instrumentale. Il se paie même le luxe de reprendre magnifiquement le « Hey Joe » version Jimi Hendrix s’il vous plait… Le concert est vraiment ultra-plaisant, le son est bon et l’ambiance bon-enfant. Malkmus prend du plaisir à être là et c’est communicatif… On aura eu droit à presque tous les morceaux du Mirror Traffic et ca réjouit l’assistance. Du rock indé sous haute influence pop propulsé avec classe, conviction et des mélodies imparables.

Du bel ouvrage !

A lire également Best Song Ever Pavement et Pavement au Zénith

jeudi 3 novembre 2011

Ryan Adams au Trianon de Paris et Wu Lyf à la Cigale (02/11/11)

Soirée homérique en ce début novembre avec deux concerts complètement différents mais tout aussi exceptionnels dans leurs genres. Le talentueux songwriter américain Ryan Adams était de passage en solo pour un set intimiste et acoustique au Trianon, tandis que le groupe phénomène du moment Wu Lyf faisait la tête d'affiche du festival des Inrocks à la Cigale...

A l'annonce du concert de Wu Lyf à la Cigale, on aura été nombreux à se précipiter sur les quelques places qu'offre le superbe ancien théâtre parisien de la Cigale. Et quelle incroyable surprise d'apprendre quelques semaines plus tard que Ryan Adams jouerait le même soir à une centaine de mètres au Trianon...

Impossible de louper Ryan et de ne pas revoir la sensation Wu Lyf qui aura enflammé la nouvelle scène de Rock en Seine en aout dernier, un souvenir inoubliable... Donc forcément il fallait prendre un billet pour voir le trop rare sir Adams et espérer pouvoir enchaîner avec les prodiges de Manchester qui étaient programmés à 22h...

Une soirée folle en perspective... Si tout se goupillait bien! 20h30 dans le théâtre du Trianon, Ryan Adams débarque sur scène, perfecto, t-shirt et cheveux en bataille... Seul avec sa guitare folk, Ryan se lance d'entrée dans ses ballades alt country qui vous donnent des frissons. La voix est magnifiquement posée, l'émotion est présente et le public apprécie. Adams, très drôle et à l'humour très fin communique beaucoup avec son public et réussit à instaurer une ambiance fantastique. Entre concert, théâtre et one man show, il réussit une belle performance. Ses relectures acoustiques de son dernier album (le très beau Ashes & Fire), de singles de Gold (Firecracker, New-York) mais aussi de perles de son important répertoire (Two, When wull you come back home) enchantent l'assistance. Un show intimiste et chaleureux, on a presque l'impression de passer une soirée avec un pote talentueux que l'on avait pas revu depuis un moment. Délicieux...

A 22h, alors qu'il n'a même pas entamé le rappel, on est obligé de le quitter sur une double reprise de Whiskeytown, son premier groupe. Direction le coeur lourd vers la Cigale pour le second évènement de la soirée : la prise d'assaut du festival des Inrocks par Wu Lyf. Et là on change complètement de registre tout en restant dans la même veine d'authenticité...

Les 4 jeunes anglais mettent le feu. La fosse a rarement été aussi déchaînée dans cette salle souvent si sage. C'est le délire. Wu Lyf c'est avant tout cette batterie tribale, cette voix d'outre tombe, ce chant gutturale plus hurlé que chanté et cette reverbation de guitare et de synthé qui vous font croire un instant vous retrouver perdu quelque part dans une église païenne non identifiée. En live c'est intense et ca prend aux tripes. Une belle baffe! Et dire que ces gars ont à peine 20 ans, on attendra fébrilement le toujours difficile second album... Que peuvent-ils faire maintenant? Question ultra intéressante...

mardi 1 novembre 2011

Chokebore à la Machine du Moulin Rouge (31/10/11)

Le fantastique combo culte des années 90 nous avait déjà enchanté pour son retour parisien à la maroquinerie en février 2010, après 8 ans d'absence. Son passage hier à la Machine du Moulin Rouge aura totalement enfoncé le clou. Chokebore est de retour et en grande forme!

Devant une salle pleine à craquer et étrangement plutôt jeune (les trentenaires vétérans des shows des nineties du groupe côtoient paisiblement de nombreux jeunes surfant sur leurs belles années...) l'ambiance électrique devient très vite survoltée dès les premières notes du bien nommé Your are the Sunshine of my life. Pop Mod Themes, Smaller Steps et Pacific Sleep Patterns embrasent la fosse où le pogo règne en maître.

Le public est aux anges de retrouver ce groupe underground parfait qui n'aura jamais eu le succès mérité (et par la même n'aura jamais été corrompu par ce dernier). Troy et ses complices prennent un plaisir fou et ça se voit. L'espace d'un concert tous leurs titres magnifiques, sombres, intenses, abyssaux et furieux reprennent tout leur sens.

Chokebore reste un groupe complètement à part. Capable de brûlots incendiaires dévastateurs mais aussi de plongées abyssales dans les abîmes de l'âme humaine, Chokebore ose et assume une émotion à fleur de peau qui ne tolère aucune compromission. Le charisme du grand Troy Von Balthazar est pour beaucoup dans la haute tenue des prestations live du combo, la guitare de Jonathan est aiguisée comme un hache, la batterie de Christian claque de manière presque indécente, la basse de James enrobe le tout d'un rondeur enivrante...

L'attitude du groupe sur et en dehors de la scène est remarquable. Totalement dévoués à la cause musicale, les 4 acolytes vivent complètement déconnectés du business de la musique. Ils n'ont jamais eu le succès et la sécurité financière qu'il peut apporter mais ont toujours su continuer leurs aventures avec les moyens du bord et un désir toujours présent. Un dévouement, un sacerdoce que l'on ne peut que saluer!!!

Un groupe vraiment indispensable et ce n'est pas la sortie de leur nouvel EP Falls Best (disponible en vinyle à leurs concerts) qui nous fera dire le contraire. Après avoir été tout en haut des classements de fin d'année sur ce même blog, Troy Von Balthazar et consorts sont bien partis pour se positionner en bonne position dans celui de 2011...

A lire également, Chokebore à la Maroquinerie, Best Song Ever : Narrow, Troy Von Balthazar au point ephémère et à la Machine du Moulin Rouge et en tête des classements MRM 2010 Live et albums.

Photo : Magali Boyer

mardi 25 octobre 2011

dEUS au Trianon de Paris (24/10/11)

Le groupe emblématique du rock indé made in Belgium des années 90 est venu promouvoir la sortie de leur 6ième album « Keep you close » au Trianon de Paris. Après un très décevant « Vantage Point » en 2007 qui faisait suite au très réussi Pocket Revolution, album de la reformation datant de 2005, dEUS nous a concocté un disque très mélodique, oscillant entre envolées pop et punch rock. Un album de très bon facture qui se laisse écouter tranquillement.

Devrait-on parler d’album de la maturité comme le ferait le plus expérimenté des rock critics pour dénoncer sans le dire la disparition de la folie sous jacente des anversois des débuts qui permettait à chaque morceau de nous surprendre en partant en vrille sans crier gare au moment le plus opportun…

C’est bien le bémol que l’on pourrait soulever pour parler du groupe de Tom Barman. Comme le récent LP, le concert est maitrisé, totalement sous contrôle. C’est plutôt plaisant et il faut attendre le monument Instant Streets et sa seconde partie déchainée pour retrouver le dEUS que l’on aime et que le Trianon attendait pour s’embraser !

A partir de ce morceau, le concert décolle enfin, le public rugit et le groupe semble se libérer. Le final dantesque avec le phénoménal Bad Timing, avec ses montées de guitares hypnotiques puis rageuses, clôt un set enlevé… Mais là encore, c’est le rappel qui emportera la mise car dEUS ne puisera que dans ses trois albums fondateurs des nineties…

Et nous revoilà replongé dans le meilleur du rock indé de l’époque. Guitares extatiques et crades, beats electro, mélodies folles et distordues au violon. On rentre dans un monde de douce folie où l’inattendu règne en maitre. Le vrai dEUS ex-Machina est de retour, enfin ! On avait tellement peur de ne plus le retrouver…

mercredi 19 octobre 2011

New Order au Bataclan (18/10/11)

Divine surprise que cette reformation du groupe mythique de Manchester qui, au cours des années 80, aura révolutionné le rock en lui insufflant une dose racée d’électro à la sauce pop. Pour deux dates exceptionnelles à Bruxelles et au Bataclan de Paris, New Order s’est reformé pour recueillir des fonds en faveur de leur ami Michael Shamberg (auteur de clips pour le groupe) atteint d’une grave maladie.

C’est sans Peter Hook, parti fâché (et sur la route pour brillamment rejouer du Joy Division), que les deux autres membres originaires de New Order, Bernard Summner et Stephen Morris, se sont retrouvés pour le plus grand bonheur des fans. Il va sans dire que ce concert était l’évènement de cet automne à ne maquer sous aucun prétexte. Une fois n’est pas coutume, les heureux possesseurs de billets devaient se munir de leur carte d’identité pour pouvoir pénétrer dans l’enceinte du Bataclan. A l’intérieur, la fournaise habituelle à la limite du tolérable (on se souviendra longtemps du coup de gueule de Jack White en ces lieux) et une impatience partagée par tout un peuple d’enfin retrouver les cultes anglais.

Avec une carrière aussi exemplaire parsemée de titres monumentaux, on devine l’excitation euphorisante qui a du gagner le groupe au moment du choix de la set-list… Et ca démarre de façon lunaire et élégante pour nous envoyer en orbite géostationnaire d’entrée avec le magnifique Elegia… Du lourd de suite pour enchainer avec un virulent Crystal, voyant Summner se dandinant furieusement, un Regret de toute beauté puis un Ceremony des grands jours.

Le son typique et classieux de New Order est bien là, la basse autrefois tenue par Peter Hook retentit de ses soli de medium si particuliers et ayant gravé les tables de la loi new wave. La voix de Summner, presque chancelante au début se revigore tout au long du show. Quel bonheur de pouvoir réentendre en live autant de morceaux mythiques qui auront marqué leur époque.

Le final restera un moment de bravoure et d’extase inoubliable, le concert se terminant avec un Temptation débridé repris en chœur par un public conquis et au bord de l’asphyxie… Et que dire de ce rappel d’un autre temps avec le culte et insurpassable Blue Monday, étiré en longueur et tellement prenant et le beau cadeau final avec le rare et définitif Love will tear us apart qui conclut également les prestations live de Peter Hook. La boucle est bouclée…

La setlist : Elegia, Crystal, Regret, Ceremony Age Of Consent, Love Vigilantes, Krafty, 1963, Bizarre Love Triangle, True Faith, 586, The Perfect Kiss, Temptation rappel : Blue Monday, Love Will Tear Us Apart

samedi 8 octobre 2011

Best Song Ever (épisode 78) : Nutshell par Alice In Chains

Notre quête de l'absolu nous mène aujourd'hui à la recherche de l'émotion pure, de cette sensation rare et précieuse qui vous retourne et vous met dans tous vos états. Ce sommet d'intensité, Layne Staley savait nous y emmener. Il a tellement touché du doigt cette félicité incandescente qu'il s'en ait brûlé les ailes, tel un Icare des temps modernes il a ensuite plongé dans les abysses de la dépression pour disparaître un soir d'avril, il y a presque 10 ans... Quel gâchis!

Avec Nutshell et plus encore le EP "Jar of Flies" Staley et ses complices d'Alice in Chains prouvaient qu'ils ne savaient pas qu'écrire de brillants brûlots inventifs et percutants mais qu'ils possédaient tout simplement ce talent rare d'écrire de magnifiques chansons.

Nutshell vous prend à la gorge dès les premières notes. La voix de Layne est troublante, intense, belle et envoûtante. La guitare de Jerry Cantrell aérienne, plaintive et se met au diapason émotionnel du lead singer...

A chaque écoute, ce titre vous donne des frissons!!! Il n'y a rien à dire d'autre que de se laisser porter... Une song inoubliable!!!

On notera une très belle reprise de Ryan Adams tout récemment divulguée en bonus (via le site de son label Pax AM) de son nouvel opus : Ashes & Fire...

mercredi 7 septembre 2011

Primal Scream à la Cigale (06/09/11)

La bande à Bobby Gillespie a fait un détour par notre très chère capitale pour venir célébrer à la Cigale les 20 ans du légendaire album acid-house-rock Screamadelica!

Après tout ce temps, le disque n'a pas pris beaucoup de rides en fait! Et cela en est même jouissif de pouvoir enfin découvrir en live ce classique joué par un groupe au sommet de sa forme... Ce mélange de guitares rock ultra psyché et tendues à la fois, ces breaks de batterie syncopés avec cette caisse claire reverberée ultra brillante et ce piano si typique de l'acid house du début des nineties, waouh!!!

Les vieux loups de mer nous embarquent dans un trip halluciné, un bon vieux concert de foncdés à l'ancienne... On revient soudain 20 ans en arrière et on redécouvre cette envie de danser, de s'amuser, de voir la vie en technicolor et de passer un bon moment en musique tout en se foutant de tout le reste...

En ces temps de crise permanente, redécouvrir le plaisir simple de s'éclater et de mettre de côté toutes les ondes négatives c'est inestimable! Merci à Primal Scream qui aura réussi à nous procurer cette sensation le temps d'un show!!! Longue vie à Screamadelica et à ses nightales incandescentes...

Le sommet du concert : bien entendu l'orgiaque Loaded, suivi de près par le gospello acide Come together, sans oublier le stonien Movin'on up ou les troublants Higher than the sun et damaged et son solo ensoleillé... Mani déchire à la basse, les deux guitaristes s'en donnent à coeur joie et on sent une grande maîtrise, Bobby met le feu et sa choriste réussit de brillantes prestations sur Don't Fight it feel it notamment... Le public se prend au jeu et se déchaîne à son tour, la communion est parfaite!

Un grand concert... A lire Best Song Ever : Loaded

lundi 29 août 2011

Rock en Seine 2011

Le festival parisien de Rock en Seine reste l’évènement musical de la fin de l’été… Et comme chaque année ou presque, Rock en Seine aura tenu toutes ses promesses. Malgré une programmation moins clinquante que ces deux dernières éditions (Faith No More, Prodigy, Them Crooked Vultures, MGMT en 2009, Arcade Fire, Massive Attack, Cypress Hill en 2010), Rock en Seine 2011 restera un très bon cru…


Excellent mais sans atteindre la perfection des années 2005 et 2010 qui font désormais partie de la légende du festival. Paul Kalkbrenner, The Horrors, Arctic Monkeys, Wu Lyf et Etienne de Crécy auront été les grands vainqueurs de cette cuvée 2011. Retour sur 3 jours de trips musicaux inoubliables…


Un démarrage sur courant alternatif avant le décollage de la fusée Kalkbrenner


Malgré le refroidissement soudain et l’annonce d’un temps pluvieux pour le weekend, on s’élance avec impatience vers le domaine de Saint Cloud. Le voyage annuel tant attendu va enfin pouvoir commencer. Et ca démarre plutôt bien avec Biffy Clyro qui réveille l’assistance d’entrée avec un rock sous influence nineties assez efficace à défaut d’originalité… On file tout droit vers la nouvelle scène Pression Live pour voir le vieux loup de mer Seasick Steve nous déverser son bluegrass de haute volée… Ce gars là a la bonne attitude et le voir si enthousiaste à nous raconter ses histoires rythmées par le blues et la county américaine cela fait énormément plaisir… Et la venue sur scène d’Alisson Mosshart des Kills, pour un titre aussi énergique que laidback, restera un grand moment de ce début de festival…

Après ce départ réussi, on s’enlise un peu dans la boue engendrée par les dernières averses… The Kills décevront faute à une bouillie sonore peu digne de la sono de Rock en Seine souvent inégalable et très précisément réglée… Là ce n’est pas du tout le cas, l’ingé son a du s’endormir au bar… General Elektriks ne relèvera pas l’affaire. Entre électro, funk et hip-hop, on ne comprend pas trop où ils veulent en venir et on part se refaire une santé devant la prestation convaincante des Foo Fighters de Dave Grohl. Avec 50% du Nirvana dernière mouture sur scène (Pat Smears a réintégré le combo récemment) ca dépote grave et revigore juste ce qu’il faut pour partir sur l’envolée Paul Kalkbrenner. Sa techno minimale et survaitaminée fait mouche et enflamme la scène de la cascade où une foule enchantée s’entasse… Notre DJ allemand aurait du avoir droit aux honneurs de la grande scène vu le nombre de festivaliers qui attendaient ce show époustouflant.


Wu Lyf en grande révélation messianique, les Arctic Monkeys au sommet de leur gloire


Le samedi démarre sous le soleil (sic !) et le concert pop et lo-fi de Gruff Rhys. Ultra plaisant assis dans l’herbe de la scène Pression Live, l’ancien chanteur des Super Furry Animals conquit son auditoire… Laidback et pop à souhait. Sur la grande scène, Blonde Redhead profite des derniers rayons de soleil pour nous emballer et nous transporter dans leur univers baroque et rêveur. Une très grande prestation, saluée dès la fin du show par une intense averse de 20 minutes qui aura détrempé aussi bien l’auditoire que le parc de Saint Cloud… L’avarie se termine juste à temps pour l’arrivée de The Streets de Mike Skinner qui signe une jolie performance pour son dernier show en France sous cette appellation.

A 20h, c’est au tour d’Interpol d’entrée en lice sur la grande scène… Après avoir livré le pire concert de l’année au Zenith, les new-yorkais ennuient et déçoivent encore en délivrant une bouillie sonore qui lassera vite… En réussissant la prouesse de faire moins bien à chaque concert, il serait peut-être temps pour le groupe d’arrêter les frais… Heureusement, le groupe le plus attendu de Rock en Seine, Wu Lyf aura réussi une prestation incroyable encore une fois sur la scène Pression Live qui aura été the place to be cette année… Leur musique n’est pas vraiment exceptionnelle, ni terriblement originale, mais il se dégage quelque chose de quasi mystique de ce groupe. Encore innocents et non compromis, leur concert est une sorte de grand messe, un exutoire indispensable pour toutes nos frustrations du moment ! La révélation du weekend !

A 22 heures, les Arctic Monkeys prennent d’assaut la grande scène ! Très attendus, comme l’atteste la foule qui ne ce cesse de se compacter, les anglais balancent du lourd d’entrée avec Library Pictures et enchaînent sans crier gares les brûlots incendiaires de leur répertoire. Après la Cigale et Fourvière, nouveau raz de marée pour les Monkeys… La palme revenant à Bet you look good on the dancefloor, Crying Lightning et When the Sun Goes down qui auront créé un joyeux bordel dans l’assistance… On finit la soirée de manière intense avec le show acid-house démentiel d’Etienne de Crecy… TB303 is back…


L’énorme déception The La’s, le hold-up magistral de The Horrors


A l’aube du 3ième jour, la fatigue se fait quelque peu ressentir mais elle est vite oubliée dès que l’on entre dans le parc de Saint Cloud. On file illico au concert bucolique de Cat’s Eyes. Un beau side project pour le chanteur de The Horrors qui réussira la prouesse ultime de jouer 2 fois en 3 heures sur la même scène…

Juste le temps de prendre une bière pour se rendre scène de la cascade pour l’un des grands évènements de Rock en Seine 2011. La réapparition en France de Lee Mavers et de son groupe culte The La’s, près de 20 ans après… On a déjà dit sur ce blog tout le bien que l’on pense du groupe et à quel point ce concert était attendu ! Et la déception fut à la hauteur de l’attente : incommensurable… Mavers se pointe avec un pote à lui à la basse (peut-être son fils !) pour commencer un set ultra dépouillé… Une batterie placée derrière les deux compères laisse à penser que le groupe va prendre son envol dans la foulée… Que nenni, on verra juste Lee tabasser les futs 30 secondes pour une impro insipide… Les immenses chansons du seul album du groupe sont massacrées. L’idée de les jouer en semi-acoustique aurait pu être sympathique si cela n’avait été sur une scène aussi grande et si Mavers n’avait pas décidé de jouer avec un ampli portable de 15 watts maximum… résultat : un son médiocre et un chant quasi inaudible… Pas d’âme, pas de présence et on sent presque un j’m’en foutisme qui fait désordre… Mavers est resté scotché 20 ans en arrière et ne semble vouloir revenir… Quel immense gâchis !

Heureusement, les messies de The Horrors viennent nous refaire décoller avec un set énorme sur la déjà culte scène Pression Live ! En piochant à merveille dans leurs deux derniers albums complémentaires et immenses de guitares et synthés enchevêtrés (ou comment marier Joy Division/Cure/My Bloody Valentine) le groupe anglais rafle la mise en subjuguant son auditoire ! Psychédélique à souhait ! Un concert lumineux ou le fantastique « Endless Blue » nous aura fait toucher les cieux !

Un petit tour vers la scène de l’industrie et le rap de Tinnie Tempah, avant de reprendre des forces au son puissant et énergique des Deftones sur la grande scène et il est temps de faire un dernier concert enflammé (sur la nouvelle Pression Live bien sûr) avec la performance en haute voltige de Trentemoller… Ca danse, ca pulse et ca fait chavirer les cœurs des festivaliers… On pense à un Massive Attack période mezzanine sous influence acid-house… Du grand art… Un dernier détour sur la grande scène pour la clôture avec Archive (un peu faiblard tout de même pour terminer Rock en Seine)…

Vivement 2012 et la 10ième édition de Rock en Seine, on peut s’attendre à une programmation de gala pour fêter cet anniversaire…

samedi 23 juillet 2011

The Strokes au Zénith (20/7/11)

Les new-yorkais de The Strokes, fers de lance du revival Rock du début de siècle, sont venus promouvoir leur 4ième LP Angles par un passage très attendu Porte de la Villette à Paris.

10 ans se sont écoulés depuis la sortie coup de poing de leur debut album "Is this it". On a déjà beaucoup disserté en ces pages sur l'importance de ce grand disque dans les années 2000 mais moins sur les prestations scéniques de ce groupe devenu culte pour toute une génération...

Peut-on d'ailleurs toujours parler de groupe? Les dissensions entre Julian Casablancas (auteur compositeur unique des 3 premiers disques tout de même) et le reste du combo se sont étalées dans les journaux. A un moment, il a même semblé que les quatre new-yorkais ne communiquaient plus que par média interposé... Une hérésie... Et les sessions d’enregistrement de Angles n'ont pas arrangé les choses, les quatre musiciens enregistrant ensemble les morceaux dans le studio d'Albert Hammond Jr et Casablancas débarquant en fin de parcours pour poser sa voix, seul ou presque en studio...

Angles sonne du coup assez disparate et éclaté... Mais aussi frais et inattendu par moments... Le classique Strokes (Undercover) cotoie de l'expérimental (You're so right que l'on croirait emprunté à Radiohead), de l'épuré alambiqué (Call me back) mais aussi du boursouflé qui lasse rapidement (Games, Metabolism...).

Sur scène on est rassuré d'entrée avec un début tonitruant et rageur avec un New York City Cops dévastateur suivi d'un puissant Alone, Together enchainé avec Reptilia, Machu Picchu et Modern Age... La fosse est vite en ébullition, ça crie, ça saute, ça se bouscule. Un vrai concert Rock!

Après cela, le soufflet retombe quelque peu. Le groupe se désunit et on a souvent l'impression qu'ils ne jouent pas ensemble. La guitare se décale de ci de là, la basse et la batterie se désunissent et Casablancas foire régulièrement quelques couplets... De vrais branleurs... magnifiques diront certains... Il est clair aussi que le son, bien que pas mauvais quand même, n'est pas là pour les aider. Le son de basse n'est pas assez rond et ne rend pas la puissance et le groove du jeu de Fraiture (pourtant tellement sidérant sur Is this it notamment!) et les guitares sont mal balancées et trop rentrées, on ne réussit souvent pas à distinguer la guitare rythmique engloutie par une lead pourtant faiblarde...

Le sommet de ces ratés sera symbolisé par Last Nite... La basse démarrant trop tardivement et la guitare lead d'Hammond Jr loupant également son entrée mais sans que l'on puisse l'entendre faute à un mix foiré...

Heureusement, on aura droit à un rappel de folie, le groupe rejouant à l'unisson pour finir tout en explosivité par le monument Hard to explain et le traditionnel final Take it or leave it plein de hargne...

Une soirée bizarre ou la grâce aura côtoyé le médiocre... C'est peut-être l'essence même de ce groupe de nos jours?

mardi 12 juillet 2011

Arctic Monkeys à Fourvière (11/7/11)

Le passage surprise des Arctic Monkeys à la cigale parisienne il y a 3 semaines avait emballé l'assistance. Le concert donné hier soir au théâtre antique de Fourvière sonne comme une confirmation! Les très classe Arctic Monkeys ont atteint leur pleine maturité scénique!!!

On avait beaucoup reproché aux Monkeys et à leur leader Alex Turner leur nonchalance et le service minimum souvent délivré... Souvent Bons, mais sans ce petit supplément d'âme que l'on est en droit d'attendre d'un groupe avec un tel potentiel... Et bien désormais, la scène leur appartient et ils osent enfin nouer une vraie relation avec leur public.

A Fourvière, on sera même étonné d'entendre un Alex Turner jovial, parlé plus que de coutume entre les morceaux. Les Monkeys sont transcendés par la prestance de l’arène lyonnaise et la ferveur d'un public de Fourvière pas si souvent enthousiaste à ce point.

Le set-list a été conçu pour tout faire péter dès le départ : Library Pictures, Brianstorm, This house is a Circus, Still take you home... Ca part fort d'entrée... Et c'est là que les monkeys décident de jouer "ne t’assois pas, j'ai bougé la chaise" dont le refrain est chanté en français par Mister Turner!!! Excellent et un peu surréaliste...

Le reste du show est mené pied au plancher!!! Ca pulse, et dans ce décor divin c'est excellent!!! On regrettera un rappel un peu faiblard en comparaison du reste du Live et il aurait manqué Cornerstone et A Certain Romance ajoutées au set-list pour que la soirée fut parfaite.

Il sera difficile de faire mieux à Rock en seine fin août! Mais qui sait avec ces loustiques...

Photo : Max Jegat. Un extrait à voir sur youtube.

vendredi 8 juillet 2011

The Velvet Underground Revisited à la Cité de la Musique (7/7/11)

Un super groupe éphémère s'est emparé de la scène de la Cité de la musique à Paris pour rejouer des morceaux du cultissime groupe new-yorkais du Velvet Underground...

Et que dire de cette réunion exceptionnelle : les 2/3 de Supergrass avec Gaz Coombes au chant et à la guitare et Danny Goffey à la batterie, une partie de Radiohead avec la bassman Colin Greenwood et le 6ième membre du groupe (et producteur attitré depuis OK Computer) Nigel Godrich à la guitare et cocorico, la moitié de Air avec Nicolas Godin aux claviers!!! Un casting de rêve pour un défi ultime : faire vivre les titres légendaires d'un groupe à part.

Ca débute avec Sunday Morning et on comprend vite que le groupe va interpréter dans l'ordre et dans son intégralité le premier album du Velvet rendu célèbre par sa production et sa pochette (la banane) signées Andy Warhol... Et dès les premières minutes l'ensemble est extrêmement convaincant. Gaz Coombes réussit la prouesse de magnifiquement reproduire le phrasé et presque le même timbre de voix que Lou Reed. On s'y croit vraiment, c'est assez bluffant.

Pour les parties vocales initialement chantées par Nico, on a d'abord droit à l'arrivée surprise sur scène de Feist pour Femme Fatale avant que Anja Plaschg ne prenne le relais pour les autres morceaux (elle aura intrigué son monde en officiant en première partie sous le nom de Soap & Skin dans un mélange improbable de piano, de gothique et d'électro dark).

C'est un régal de voir ces excellents musiciens se réapproprier l'héritage Velvet. Quel plaisir de voir jouer le rare Nigel Godrich, de zieuter les hochements de tête de Colin, la prestance de Gaz, la classe de Nicolas ou encore les mimiques de Danny.

Une belle soirée conclue avec quelques titres du Velvet glanés sur l'album Loaded.

mardi 5 juillet 2011

Mogwai au Folies Bergère (4/7/11)

4 mois seulement après leur superbe passage au Trianon, voici les écossais de Mogwai de retour à Paris pour promouvoir leur dernier effort au nom fantastique (Hardcore will never die but you will). Quelle bonne idée! Et quelle belle inspiration de poursuivre leur découverte des théâtres parisiens.

Le Trianon offrait un décor somptueux et une acoustique impeccable pour le gros son de Glasgow. Le théâtre Folies Bergère lui a tenu la dragée haute avec une mention spéciale pour une hauteur de plafond impressionnante qui permit aux envolées furieuses des guitares de prendre tout l'espace pour resplendir de mille feux.

Mogwai est typiquement le genre de groupe à guitares dont la musique prend toute sa signification en live, jouée avec un son d'un puissance que nos petits appartements (mais surtout nos voisins) ne pourraient tolérer. Comme au Trianon, le show débute par un White Noise entraînant avant que Friend of the Night, Cody et I'm Jim Morrison, I'm dead ne viennent installer une ambiance rêveuse et mélancolique.

Avec Rano Pano, le mur du son des guitares nous subjugue et nous colle littéralement dans notre siège : un pur bonheur! La suite sera un peu plus plan-plan, on sent le groupe concentré et précis mais on attend à chaque moment qu'il se lâche vraiment et largue les amarres en bravant les vagues projetées par chacun des musiciens... En vain ou presque, le concert redécolle quand même avec le génial Mogwai Fear Satan avant qu'un Mexican Grand Prix ne vienne clôturer cette heure et quart de spectacle...

Résultat des courses : 13 titres, quelques moments de grâce mais pas cette excitation ultime sur la longueur qui est la marque de fabrique des grands concerts... C'était sans compter sur un rappel mythique! En revenant sur scène avec de nouvelles intentions et une envie d'en découdre énorme, les écossais se lâchent complètement et enchaînent furieusement un Like Herod surpuissant avec un Batcat encore plus ahurissant! On a l'impression que le volume est passé de 10 à 11 soudainement, le son des guitares est énorme, la rage du combo incandescente... On est d'abord balayé par cette force monumentale avant d'être totalement transporté par ce volcan en éruption sous nos yeux ébahis!!! Une douzaine de minutes de pure jouissance! Juste pour ce rappel il fallait assister à ce concert!

Monumental!!!

A lire également: Mogwai au Trianon, Best Song Ever 77 : Helicon et dans la veine post-rock Mono ou Explosions in the sky

mercredi 29 juin 2011

Arcade Fire au Zénith (28/6/11)

Un concert d'Arcade Fire c'est toujours une évènement particulier. On a tellement vibré à l'écoute de leurs albums ou en assistant à l'une des performances riches en émotions dont ils ont le secret que l'on attend beaucoup de chacun de leurs passages... C'est peu dire que cette venue parisienne (la 3ième en 1 an), au Zénith, était le concert incontournable de ces dernières semaines.

Les Montréalais nous on fait un beau cadeau en programmant à Paris leur quasi unique date de l'été en dehors des gros festivals européens auxquels ils participent. Après la guerre d'empoigne pour récupérer le précieux sésame (les billets ont été en vente quelques heures uniquement aux guichets Fnac) on est heureux de se rendre Porte de Pantin pour voir l'un des meilleurs groupe rock de ces 10 dernières années.

Ca démarre très fort avec le punchy et bien senti Ready to Start, enchaîné avec Keep the car running et un laika de feu... Après, la tension retombe, l'excitation redescend d'un cran et l'on commence à réaliser que le son est une véritable bouillie sonore... On a du mal a distinguer les instruments et même les voix. On a presque l'impression d'assister à un concert punk tellement le magma sonore est indéchiffrable... A côté du son de Rock en Seine, de l'Elysée montmartre et bien sûr du Théâtre Antique de Fourvière, c'est la douche froide (normal après la tempête rock en seine me diriez-vous...).

Après ce petit coup de moue aussi bien du à une sono défectueuse qu'à une partie de setlist faiblarde (Intervention, Empty Room, Vampire/Forest Fire), le concert reprend magistralement son envol avec The Suburbs (part 1 & 2 enchainées) et là c'est l'extase (ce que l'on est en droit d'attendre d'Arcade Fire). Leurs hymnes les plus puissants sont alignés avec force et sincérité : Rebellion (Lies), We used to wait, Neighborhood 3 (Power Out) et Neighborhood 1 (Tunnels)... Le Zenith exulte, les fans peuvent enfin communier avec leurs idoles.

Le rappel sera forcément grandiose avec l'insurpassable Wake up, la chanson ultime qui fait rentrer le public en transe!!! Et en guise de conclusion, on a droit au titre qu'ils n'avaient pas pu jouer à Rock en Seine à cause de l'arrivée de la pluie : Sprawl II.

On regrettera bien entendu le loupé au niveau du son et la perte d'innocence par rapport aux prestations inaugurales du combo en 2005. Mais Arcade Fire semble désormais pleinement avoir digéré son immense succès et est prêt à assumer son statut! Celui d'un groupe à part au potentiel immense et qui devrait faire une immense carrière... On a hâte d'entendre la suite et les voir se réinventer sur leur prochain album...

mardi 28 juin 2011

The La's à Rock en Seine 2011

Alors ça, c'est une nouvelle aussi inattendue qu'incroyable!!! Le fabuleux groupe du génial et complètement barré Lee Mavers va revenir en France pour la 1ère fois depuis... 20 ans! Apparition attendue le dimanche 28 août dans le parc de Saint Cloud pour l'édition 2011 de Rock en Seine.

Un seul et unique album au compteur, mais quel album! Légendaire et culte!

Pour bien préparer l'évènement de cette édition 2011 (voire même l'évènement de l'année tout court) un peu de lecture en ces pages:


Vivement la fin aout!

Un second album pour Moslyve est en route

Bonne nouvelle, notre groupe préféré de rock Indé, Moslyve, vient de terminer il y a quelques jours l'enregistrement de son second LP.

Après un premier album auto-produit aux guitares aiguisées et à la fougue débridée (Nothing to Lose sorti en édition ultra limitée il y a un an), Moslyve a décidé de confier la réalisation de ce nouvel effort à Nicolas Leroux, leader du groupe culte Overhead, qui a également oeuvré sous le nom The Fugitive Kind ou en tant que réalisateur pour Alexandre Varlet, Landscape (chant et textes également) ou plus récemment Jun & the paradox mind.

Ce second album de Moslyve a été enregistré en région parisienne dans le studio de Nicolas Leroux (Studio Mulholland Drive)...

On attend avec impatience la sortie de l'album prévue pour la fin de l'année avec le label Mind Riot Music... Plus de news ici...

lundi 27 juin 2011

Kyuss Lives au Bataclan (25/6/11)

Le grand retour sur scène du cultissime groupe de Desert Rock (ou Stoner Rock pour les intimes), s'est fait dans une chaleur digne de leurs arides terres californiennes de naissance. Comme à l'accoutumée, le Bataclan s'est rapidement transformé en étuve...

Cette fois-ci, l'environnement se mariait bien à la lourdeur et au son plombé de Kyuss. Sans Josh Homme qui déclina l'invitation, le groupe se présente avec ses trois membres fondateurs indispensables : John Garcia, Brant Bjork et Nick Oliveri.

Après tant d'années d'absence (le groupe splitta en 95), c'est assez incroyable de pouvoir enfin voir sur scène un combo qui en aura influencé tant d'autres. Et quel plaisir de revoir ce cramé de Nick Oliveri, viré des Queens of the Stone Age pour comportement décadent...

Dans l'ensemble c'est jouissif d'entendre les phénomènes que sont Rodeo, Gardenia, One Inch Man et tant d'autres. On regrettera cependant un son limite avec un mix de batterie bien trop bas et surtout un guitariste souvent à côté de la plaque rythmiquement (n'est pas Josh Homme qui veut).

Une bonne soirée quand même!

vendredi 17 juin 2011

Arctic Monkeys à la Cigale (16/6/11)

Petit concert parisien surprise des Arctic Monkeys pour la sortie de leur 4ième album 'Suck it and See'. Les places mises en vente deux jours avant le concert se sont arrachées en quelques minutes! Et les prix au marché noir ont atteint des sommets devant la Cigale peu avant le début du show!!! Arctic monkeys : une valeur sûre!

C'est sans étonnement que l'on découvre une population plutôt jeune tassée dans une cigale qui se transforme très vite en sauna. Ca démarre avec Library Pictures du dernier album et ca enchaîne avec 3 titres chacun issus des albums précédents. Ca part vite et fort dans le pur style Arctic Monkeys, fièvreux, tendu et punchy... Puis surgit le nouveau et brillant single "Don't sit down cause I've moved your chair" qui synthétise à merveille les dernières orientations du groupe. Le tempo se ralentit, les vocalises se densifient.... Un pur bijou alliant un son et une décontraction typiquement US à des mélodies vocales ancrées dans le meilleur de la tradition pop britannique.

Et une bonne partie du nouvel album est de la même trempe : Reckless Serenade, She's thunderstorms, The Hellcat spangled Shalala... Et avec des songs du niveau de Cornerstone, Crying Lightning, The View from the Afternoon ou encore When the Sun Goes Down, les Artcic Monkeys confirment enfin sur scène qu'ils sont l'un des groupes british les plus passionnants de ces 6 dernières années...

A lire également : Arctic Monkeys au Zenith 2009 et le rôle des Monkeys et d'Alex Turner dans les années 2000 et un extrait sur youtube.

jeudi 9 juin 2011

Bertignac à l'Olympia (8/6/11)

Après le mythe DJ Shadow au Trianon on court dès le lendemain à l'Olympia pour y voir une légende du Rock français : Monsieur Louis Bertignac... On ne présente plus notre guitar hero national qui fait rugir sa Gibson SG de soli de blues et de rock avec fougue et maîtrise!

Depuis quelques années, Bertignac a la bonne idée de se produire en power trio pour un retour au rock brut et primal. En tournée pour promouvoir son nouvel album bourré de riffs de guitare, Louis s'amuse à jouer cette musique du diable qui le passionne tant et dont raffole son public...

Le show commence tambours battants avec Ça c'est vraiment toi qui met le feu à L'Olympia. Le set est convaincant, punchy et enjoué! Les nouveaux morceaux sont d'un bel acabit et parfaitement taillés pour la scène, mais à l'évidence le spectacle change de niveau à chaque fois que Bertignac entame l'une de ses chansons cultes qui ont jalonné sa carrière... En regardant les réactions autour de soi et en ressentant quelque chose de particulier aux premières notes de Cendrillon, Vas-y Guitare ou Ces idées là on comprend la force des ces chansons universelles qui font intimement partie de la vie des auditeurs! Saisissant!

Le rappel qui durera plus de 30 minutes sera totalement jouissif! Ça débute donc par Ces idées là (avec les backing vocals sidérantes du public...) et un La Grange des familles de ZZ Top repris dans un duel de guitares incandescentes Bertignac vs Paul Personne! Énorme mais encore moins que la reprise du Gimme Shelter des Stones toujours avec Paul Personne. Et ce n'est pas fini puisque l'on aura droit à Wild Horses des Stones, Whole Lotta Love de Led Zeppelin et bien sûr une fin orgiaque dans une arène en ébullition avec New-York avec Toi et le standard Un Autre Monde.

Une soirée Rock inoubliable!

mercredi 8 juin 2011

DJ Shadow au Trianon (7/6/11)

Le mythe DJ Shadow était enfin de retour dans la capitale! Cela faisait bien longtemps que le maître ne s'était pas produit à Paris. Si je ne m'abuse il faut remonter au mémorable concert de l'Elysée Montmartre en novembre 2002 pour trouver trace de sa majesté céleste! On avait bien cru revoir DJ Shadow au Grand Rex il y a quelques années mais le concert avait été annulé le soir même pour, soit disant, des problèmes techniques...

Bref, c'est avec une impatience non dissimulée que l'on se dirige vers le théâtre du Trianon, nouveau haut lieu musical parisien avec la Machine du Moulin Rouge. La légende apparut et la lumière fut! Après avoir salué un public débordant déjà d'enthousiasme, DJ Shadow va se cacher à l'intérieur d'une intrigante sphère posée au milieu de la scène... Les premiers (break)beats typiquement Shadow retentissent et un déluge d'images vient se projeter sur la sphère et l'écran placé au fond de la scène. Impression visuelle tonitruante, on se sent happé par le flot d'images (alternant paysages et prises de vues urbaines) en totale adéquation avec le son.

Une première demi-heure de abstract hip hop planant d'excellente facture avant que le MC ne fasse pivoter la sphère sur elle-même pour enfin se montrer aux yeux de tous et partager une seconde partie de set ébouriffante qui lorgne vers le meilleur d'une jungle à l’esprit old school revigorée par la classe de DJ Shadow...

Un concert libérant aussi bien les corps que les esprits c'est devenu rare de nos jours! Une prestation haut de gamme, la longue attente aura donc été pleinement récompensée! On a maintenant hâte de mettre la main sur le nouvel album du boss...

Le site officiel du label Mind Riot Music est en ligne!

Un an un jour pour jour après la sortie du premier disque marqué du sceau Mind Riot Music (Nothing to Lose du groupe de Rock Indé Moslyve and The Good Demons), le label MRM est heureux de pouvoir vous présenter son site officiel.

Le site officiel du label Mind Riot Music est accessible via : www.mindriotmusic.com et www.mindriotmusic.fr

Et que les heureux lecteurs du blog MRM se rassurent, il vivra sa vie à côté du site officiel du label et continuera ses récits endiablés, ses chroniques de concerts et sa quête impossible de la Best Song Ever.

Stay Tuned!

lundi 6 juin 2011

Mono à la Machine du Moulin Rouge (5/6/11)

Les astres du post rock scintillent de mille feux dans la ville des lumières depuis quelques semaines... Après et avant Mogwai (au Trianon en mars et de retour aux folies bergère en juillet) et suite aux splendeurs d'Explosions in the Sky au Bataclan, c'est au tour des japonais de Mono de venir prêcher à Paris la bonne parole de la six cordes incandescente.

Bien que pratiquant le même genre de musique instrumentale conçue comme une ode à la puissance flamboyante des guitares électriques, Mono et Explosions in the Sky sont diamétralement opposés en terme d'émotion. Si Explosions arpentent les versants lumineux et chaleureux du mouvement, Mono ose explorer les contrées mélancoliques et apaisées de l'âme pour y faire surgir une rage romantique puissante et libératrice entre ombre et lumière, gloire et abysse, résurrection et trépas...

Cette progression permanente des mélodies simples et poignantes vers des déferlements soniques d'une rare intensité est assez unique... On est tout d'abord bercé, enlacé par tant de tendresse avant de se voir engloutir par le tsunami des guitares hurlantes... Une véritable expérience sensorielle et émotionnelle... On en redemande...

dimanche 29 mai 2011

Thurston Moore à la Villette (28/5/11)

L'immense leader de Sonic Youth, Thurston Moore, nous a fait l'honneur de venir défendre à Paris son troisième effort solo 'Demolished Thoughts' récemment produit par Beck, et ce dans le cadre du festival Villette Sonique 2011.

La soirée commence avec Half Japanese, qui envoie une sorte de pub rock expérimental... Pas vraiment convainquant. Suit le Glenn Branca Ensemble pour sa première apparition parisienne depuis des lustres. Le Compositeur et chef d'orchestre New-yorkais avant-gardiste mène un ensemble composé de 4 guitares, une basse et une batterie (on rappellera pour mémoire que Thurston et Lee Ranaldo ont fait brièvement partie de la troupe avant de former Sonic Youth)... Et pendant une heure on a droit à une stupéfiante prestation : un concert pour guitares : expérimental, bruitiste, monumental et apocalyptique par moments...

Après une attente assez longue, Thurston débarque enfin sur scène peu avant 23 heures avec ses 4 musiciens (harpe, guitare sèche, violon, batterie). En solo, Thurston a démarré une incroyable quête acoustique avec Trees outside the Academy en 2007, Demolished Thoughts poursuit dans cette veine loin des attentats sonores de son groupe légendaire et disons le tout simplement : c'est une expérience sublime.

En composant sur guitare folk ou 12 cordes et en saupoudrant le tout d'arrangements de violons et de harpes, Thurston nous fascine par un talent de mélodiste hors pair. La production du génial Beck apporte une chaleur et une touche arty essentielle... Et sur scène, ce n'est que du bonheur de se plonger en live dans ces labyrinthes mélodiques enchanteurs... Un voyage passionnant et passionné d'un Artiste fabuleux et indispensable...

mardi 24 mai 2011

Queens of The Stone Age à l'Olympia (23/5/11)

Evènement Olympien avec le passage à Paris des Rois du Désert emmenés par leur charismatique leader homme à tout faire : Josh Homme. C'est en moins de 16 minutes que l'ensemble des places pour ce concert à l'Olympia avaient trouvé preneur lors de leur mise en vente... C'est peu dire donc que le show était attendu et désiré par une cohorte de fans tout heureux de voir le groupe rejouer en live l'intégralité de leur premier album séminal sobrement intitulé Queens of The Stone Age.

Premier album post Kyuss, ce LP sorti en 98 (à l'époque vendu à quelques milliers d'exemplaires aux USA) confirmait le chemin Stoner Rocker pris par Josh Homme avec son groupe originel et mythique mais il venait ajouter grâce et influence pop à l'ensemble plombé, heavy et psyché... un coup de maître et une vision originale qui atteindra la maturité avec Rated R et le Classique Album Songs for the Deaf...

Peu de surprises donc à l'Olympia avec l'intégral du premier album rejoué de A à Z avec un titre bonus : The Bronze (issu du split Ep avec Beaver datant de 98) et You can't quit me Baby placé en fin de set. Ce ne fut que du bonheur de ré-entendre live ce grand disque à la fois lourd et mélodique, furieux et brillant... Une énergie brute communicative et un joie bien palpable de jouer dans cette salle mythique de l'Olympia...

En comparaison avec ce show puissant et salvateur, le rappel fera pâle figure dans un premier temps avec un choix de morceaux plutôt faibles dans un répertoire qui recèle pourtant nombre de perles insurpassables... Avec Monster in your parasol, et surtout les petits Turn on the Screw et Into the Hallow... Après un Make it with Chu sympathique, le concert redécolle avec l'énorme Little Sister...

Et l'incroyable se produisit! Une second rappel infernal et jouissif avec Go with the Flow, No One Knows et Song for the Dead... Un enchaînement fantastique de chansons impériales et immenses... Juste pour ce final coup de massue il fallait être présent à l'Olympia hier soir!!! Une claque finale qui nous laissera sonné un bon moment!

samedi 21 mai 2011

Explosions in the Sky au Bataclan (20/5/11)

Quelle période magnifique! En quelques semaines, les fans de post-rock vont pouvoir applaudir à Paris le meilleur de cette scène internationale. Avant les écossais de Mogwai (le 4 juillet aux Folies Bergère) et les japonais de Mono (le 5 juin à la Machine du Moulin Rouge) ce sont les américains d'Explosions in the Sky qui sont passés par Paris pour défendre leur dernier effort discographique : Take Care, Take Care, Take Care.

4 années d'attente interminable entre le dernier LP magnifique (All of a sudden I miss everyone) et ce successeur tant désiré. Depuis 1999, Le groupe d'Austin représente la face lumineuse du mouvement post-rock noisy pop. Si Mogwai et Mono, les deux autres fers de lance, savent à merveille explorer les plus grandes abysses de noirceur pour ensuite nous transporter en pleine lumière incandescente, Explosions in the Sky aura toujours tenté de survoler en haute altitude ces chemins de traverse pour nous blottir au plus près de la chaleur des étoiles...

Le show débute par un petit discours lu en français dans le texte par le guitariste Munaf Rayani. L'effort est apprécié par un public fervent... Et la phrase de conclusion sonne comme une invitation au voyage : "Nous sommes les explosions dans le ciel". Rarement un groupe n'aura si bien porté son nom. Participer à un concert du combo d'Austin c'est l'assurance de voir son esprit s'élever! A force de mélodies cristallines tournoyantes et enchanteresses, le groupe vous embarque dans son tourbillon sonore qui à tout moment menace de vous propulser, à toute allure, la tête dans les étoiles...

Un voyage inoubliable! Maintenant au tour de Mono et de Mogwai!

jeudi 19 mai 2011

Best Song Ever (épisode 77): New Paths to Helicon Pt1 par Mogwai

Notre quête de la Best Song Ever nous mène irrémédiablement vers le chef d'oeuvre du merveilleux combo de Glasgow : Mogwai. Étiquetés post-rock, noisy et indie-rock, les écossais n'auront eu de cesse depuis 1995 de proposer une musique ambitieuse, essentiellement instrumentale et explorant la quintessence de l’énergie électrique de la six cordes.

Sorti en février 97 sous forme de 45 tours limité à 3000 copies (ayant pour face B New Paths to Helicon Pt2), ce morceau de bravoure synthétise l'essence même du groupe : une composition élégante, classieuse et élégiaque... Un pur moment de bonheur.

Le morceau démarre de manière subtile et raffinée par quelques harmonies avant qu'une paisible et envoûtante ligne de basse ne vienne bercer l'auditeur. Surgissent alors la batterie et quelques strates de guitares stratosphériques qui vous embarquent tout au long de ce nouveau chemin vers Helicon. Le voyage est exaltant, magnifique et passionné. On se sent apaisé, on se laisse happer par la chaleur de l'environnement... Et là, contre toute attente, le turbo est enclenché, la vitesse s'accélère et le voyageur est transporté à la vitesse de la lumière par le son d'une guitare distordue, noisy et d'une rondeur bienveillante... Une propulsion vers l'extase... Avant la descente tout en douceur...

Un sublime voyage devenu l'un des sommets de leurs concerts abrasifs. A voir sur youtube. A lire également, Mogwai au Trianon de Paris.

vendredi 6 mai 2011

Best Song Ever (épisode 76) : Loaded par Primal Scream

Loaded ou la chanson avec laquelle le tsunami acid house rock teinté d'ecstasy a déferlé sur l'Angleterre puis le monde entier au tout début des années 90. Une véritable révolution initiée par Primal Scream et qui est arrivée presque par hasard... Comme souvent...

Andrew Weatherall, alors journaliste pigiste pour le NME, est envoyé faire un live report du groupe de Bobby Gillespie fin 89. Le combo est alors au bord du gouffre mais contre toutes attentes Weatherall apprécie ce qu'il entend et devient même ami avec les musiciens... DJ à ses heures perdues, il entreprend de remixer l'un de ses morceaux préférés du second album de Primal Scream : 'I'm losing more than I'll ever have'. Sur une idée du groupe, il introduit le morceau par un monologue de Peter Fonda extrait du film The Wild Angels et renomme le tout loaded dans un hommage non dissimulé à la génération ecstasy qui s'éclate depuis peu sur les dancefloors britanniques.

Weatherall réinvente complètement le son du groupe qui devient un mélange improbable et inédit de guitares, de dub, de rythmiques électro planantes et de piano acidulé... Une tuerie qui s'impose instantanément. Le disque sort en février 1990 et s'écoule à 100 000 exemplaires en quelques semaines. Il confère une aura nouvelle à Primal Scream qui se voit introniser leader de la génération acid house!

Avec les royalties Primal Scream investira dans de l'équipement d'un studio où ils passeront la plupart de l'année 90 a élaboré le fantastique et légendaire Screamadelica qui vient tout juste d'être ré-édité en édition luxueuse (et hors de prix) pour fêter ses 20 ans... Moins Dieu 20 ans... Et dans quelques semaines on fêtera les 20 ans de Nervermind mais aussi de Loveless ou encore du Black album... Tout ça ne nous rajeunit pas...

vendredi 29 avril 2011

Patricia Barber au New Morning (27/4/11)

Grande soirée de musique au New Morning mercredi dernier avec le passage à Paris de Patricia Barber et de son habituel quartet. Artiste jazz moderne inspirée, la pianiste et chanteuse de Chicago livre toujours des prestations envolées. le concert du New Morning ne dérogea pas à la règle.

Entourée de ses fidèles complices (Neal Alger à la guitare, Larry Kohut à la basse et l'incroyable Eric Montzka à la batterie), Patricia reprend bien sûr des standards du jazz mais n'hésite jamais à s'aventurer du côté de la pop music ou même du Rock. Beaucoup de musicalité, de maîtrise, d'improvisation et de plaisir de partager un moment de musique en groupe.

De ce set à placer dans les bons crus, on retiendra quelques titres de Cole Porter, la reprise du Black Magic Women de Santana et surtout une version dantesque et enthousiasmante du Milestones de l'immense Miles Davis. Fabuleux!

Le groupe excelle sur scène, on sent une grande complicité et un plaisir immense à jouer live devant nos yeux. Les alternances de passage chantés et de longs instrumentaux homériques est la grande force du combo. On ne s’ennuie jamais, on est sans cesse transporté dans un voyage subtile et réjouissant...

Ça ne vaut peut-être pas les sets décontractés et libérés du mythique Green Mill de Chicago (Patricia et son groupe y jouent presque tous les lundis soir lorsqu'ils ne sont pas en tournée) mais on aura passé un bon moment. Ceux qui voudraient avoir un aperçu de ces soirées se précipiteront sur les enregistrements "Monday Night : Live at the Green Mill" disponibles uniquement en téléchargement via le site de l'artiste.

samedi 16 avril 2011

Troy Von Balthazar à la Machine du Moulin Rouge (15/4/11)

Quel plaisir de retrouver l'immense Troy Von Balthazar sur scène à Paris! 6 mois après un concert exceptionnel au Point Ephémère (et qui aura tout de même valu à Troy de décrocher la 1ère place du classement MRM des meilleurs concerts 2010!!!), le chanteur de Chokebore terminait la tournée de promotion de son second album solo à la Machine du Moulin Rouge.

En opening, on a le droit à la prestation du guitariste de Chokebore, Jonathan Kroll, qui vient défendre seul sur scène son projet experimental Newborn Riot of Dreams. Durant une demi-heure, il construit une sorte de concerto pour guitare... Plutôt spatial... Il sample ses propres parties de guitares dont il accumule les strates pour dessiner au fur et à mesure une bluffante mini-symphonie... Apaisant, hypnotique et transcendant! C'est ça le courage artistique, chapeau bas... Et dire que cette prestation s'est effectuée sur fond de brouhaha de personnes irrespectueuses qui préfèrent discuter plutôt que d'écouter l'effort de l'artiste... Un tel comportement est affligeant...

Après ce superbe interlude débarque le grand Troy sur scène. Une première chanson superbement balancée puis la tragédie. Son emblématique Télécaster ne répond plus. S'en suivent quelques minutes de flottements où Troy essaie tant bien que mal de réparer son trésor mais rien n'y fait... Et forcément quand on est artiste indé et troubadour sans le sou, on ne part pas en tournée avec des cargaisons de guitares... Fort heureusement, le crew local lui apportera une stratocaster, dont on apprendra plus tard qu'elle était restée backstage depuis 5 ans sans que personne n'y touche... Vous imaginez donc l'état des cordes et de l'accordage de l'engin après tout ce temps...

Malgré les soucis de cet instrument à l'agonie, Troy donnera le meilleur de lui-même et nous gratifiera d'une excellente prestation (malgré quelques fausses notes qu'on lui pardonnera vu les conditions). Il restera près de trois quarts d'heure seul en scène à défendre ses brillants morceaux I block the sunlight out, Very very famous, The tigers, Wings, Communicate... Troy a une vraie présence et énormement de charisme. Il ne se prend pas la tête, plaisante beaucoup et crée un vrai lien avec son public. Que du bonheur!

Christian et Adeline le rejoindront pour une demi-heure électrique et Rock à souhait. Epatant encore une fois. Bien sûr, le concert n'atteint pas les sommets entrevus au Point Ephémère en novembre pour un concert qui avait été parfait du début jusqu'à la fin, mais on a quand même eu droit à une grande prestation d'un artiste qui mériterait tellement plus de reconnaissance.

On regrettera l'absence du set-list des deux perles de How to live on nothing : Dots & Hearts et Happiness and Joy. Mais merci monsieur Balthazar de faire scintiller si fort l'étoile incandescente de l'integrité artistique. On attend maintenant avec une impatience non dissimulée le retour discographique et scénique de Chokebore... Can't wait!!!

Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet immense artiste, quelques titres et même des mp3 sont dispo sur son site, c'est ici.