lundi 17 novembre 2014

Jesus and Mary Chain et Royal Blood à la Cigale (16/11/14)


The Jesus and Mary Chain jouant en intégralité le cultissime "Psychocandy" dans une salle à taille humaine comme la Cigale, c'était inespéré et totalement immanquable…

Et c'était au festival des Inrocks que ça se passait… En guise d'amuse bouche, on a eu droit au duo hype du moment, les Royal Blood… Nomination au prestigieux Mercury Prize et 1er album salué unanimemnt par la critique rock, on était impatient de découvrir le phénomène sur scène… Avec un batteur barbu, plutôt imposant et coupant du petit bois, un compère déménageur jouant de la basse mais réussissant à sortir des sons de guitare, le duo en impose… Ca bouge, on en prend plein la gueule et ça fait du bien… Mais honnêtement, rien de nouveau sous le soleil… On a vu défiler tellement de duos depuis 10 ans que ces deux là n'apportent rien de neuf… Mais c'est un bon mélange de Jack White et de Josh Homme, deux influences plus que reconnaissables…

Bref, bon moment mais on jubile en voyant débarquer les anciens incendiaires, Jim et William Reed… Avec "Psychocandy"  en 85, ils ont influencé toute la scène à guitares, tous les groupes majeurs des dix années qui suivirent : Pixies, My Bloody Valentine, Nirvana et même Oasis qui leur a piqué leur son sur Definitely Maybe… En mélangeant la pop et les mélodies des Shangri-las à la fureur du punk et à l'austérité de Einsturzende Neubauten ils ont créé une vraie révolution… En bardant leurs pops songs de larsens crades et agressifs ils ont explosé les oreilles et les esprits de toute la scène rock… Prodigieux…

Une ré-écoute encore aujourd'hui de ce disque met toujours une immense baffe… Mais revenons au live des Mary Chain… Ca commence mollement avec un groupe bien sage et une sorte de kaléidoscope un peu chiant de leur carrière pendant une bonne demi-heure… A part avec le toujours bluffant "Upside Down", on se sera presque endormi… Après 30 mn, Jesus repart… Et reviens sur scène pour enfin nous offrir le saint graal… Psychocandy dans son intégralité…

Dès l'imparable "Just like Honey", William retrouve un peu de hargne… Et fait un peu de bruit dès les premières notes de The Living End… Nous voilà sauvés! La soirée va enfin décoller… Bien sûr, le larsen est moins violent (plutôt produit par l'effet des pédales qu'un vrai feedback provoqué au plus près de l'ampli) et le son plus léché, bien que plus dissonant que la moyenne quand meme, mais quel plaisir d'entendre en live ce fabuleux disque et sa noirceur incandescente toujours aussi belle à s'enfiler…

Une belle soirée cramée et vivifiante…

A lire également Best Song Ever : Upside Down...

vendredi 7 novembre 2014

Dead Horse One et Maria False à l'Espace B (6/11/14)


Premier retour à L'Espace B depuis la mémorable Double Release Party de la compilation MRM en juin pour une soirée indé de haut vol avec les valentinois de Dead Horse One et les bretons Maria False...

On avait découvert Maria False via un 45T en flexi violet édité par l'excellent label indé Le Turc Mécanique et on était impatient de découvrir en live leur dédale de guitares distordues et vrillées façon coldwave... On sent l'influence de Kevin Shields avec l'utilisation du vibrato de manière continue avec la guitare rythmique. Le chant de Yann Canevet (également tête pensante de Venera 4) est totalement noyé dans la reverb et se perd dans les strates de guitares. Du fond de la salle on jurerait entendre des claviers mais non il n'y a que des grattes sur scène...

On se laisse prendre par le coté hypnotique et totalement embrumé des morceaux. Le batteur casse la baraque littéralement et donne une impulsion énorme à un ensemble léthargique revendiqué... Et ca fonctionne même si on aura préféré les moments plus aériens aux descentes abyssales dans la noirceur de l'époque...

Après une (trop) longue pause, débarque sur scène Dead Horse One. Là encore, on avait découvert ce combo via un label indé hautement recommandable, Cranes Records, et un split vinyle avec The Dead Mantra. Le groupe vient de sortir l'une des perles de l'année, "Without love we perish", produit par l'ancien Ride Mark Gardener. Sur scène, on pense évidemment à Ride pour l’évanescence des guitares mais surtout au Brian Jonestown Massacre pour le coté folk psyché un peu cramé...

Le guitariste et le bassiste chantent souvent ensemble, entremêlant leurs voix monocordes pour apporter une couche supplémentaire de rêverie à l'ensemble. L'utilisation d'une 12 cordes électrique sur plusieurs morceaux amène un coté 60's rafraîchissant, presque hippie... Au final le concert est à la hauteur des espérances engendrées par ce debut album réussi!

A lire également Ride et My Bloody Valentine en Best Song Ever et Venera 4 à l'Espace B ou encore le BJM au Trianon

mardi 4 novembre 2014

Johnny Marr et Childhood au Trabendo (3/11/14)


Childhood et Johnny Marr au Trabendo pour une affiche alléchante qui alla au delà de toutes nos espérances...

Alors qu'on a doucement levé le pied sur les posts publiés sur ce blog, la formidable soirée au Trabendo nous aura convaincu de nous y remettre pour ce coup là... Comme le concert de Childhood de samedi prochain à la Fleche d'Or a été annulé et que les 4 londoniens ont sorti en plein été l'un de nos chouchous de l'année avec leur debut album Lacuna on a été tenté de se rabattre sur cette ouverture pour le cultissime Johnny Marr...

Et l'écoute, quelques jours auparavant, du second opus solo de l'ex The Smiths, Johnny Marr, nous aura étonné et pleinement convaincu de chopper l'un des derniers tickets pour le Trabendo... Sur disque, le chant de l'idole de la 6 cordes surprend par son caractère affirmé ou par des harmonies vocales pleinement assurées. En live, Johnny Marr fait preuve d'une assurance et d'une envie d'en découdre déconcertante... Pourquoi diable aura-t-il attendu d'avoir la cinquantaine pour s'exposer complètement et assurer ce rôle de frontman qui, au final, lui va comme un gant.

Avec une joie de vivre et une réelle envie de faire partager l'instant, Johnny aimante l'audience. Les titres issus de ses deux albums solo, The Messenger et Playland, sont virevoltants et font forte impression. On y retrouve le jeu de guitare flamboyant tout en arpèges qui fit la gloire du guitariste dans les années 80. Le chant est au diapason, sans fioriture mais assuré et plein d'émotion... Sublime.... Et de manière surprenante, les reprises des "Smiths" chantées par Marr sont ultra-convaincantes... Il n'essaie pas de mimer le chant si particulier de Morrissey, Johnny y apporte sa patte, sans trahir ou pervertir les chansons... La grande classe.

Un show impeccable avec en highlight l'évidence rock & roll de "Easy Money" ou de "Playland", la beauté de "New town velocity" et bien sûr les cultes morceaux de The Smiths : "Stop me...", "The Headmaster Ritual", "Bigmouth strikes again", "Still Ill" ou encore "How soon is now".

Dans un rappel flamboyant, Marr se paiera le luxe de dégainer son nouveau single "Dynamo" et de reprendre deux de nos Best Song Ever : le formidable "I Fought the Law" (and the law won...) repris en son temps par les Clash et l'épique "There is a light that never goes out"... Magnifique à en pleurer...

En première partie, Childhood avait déjà allumé la mêche... Avec des pop songs euphorisantes fracassées sous un déluge de guitares flanger et pleines de reverb... Un combo plus que prometteur qui nous avait déjà épaté en 2013 en première partie de Fidlar! Leur disque "Lacuna" tourne en boucle...

A lire également Childhood en première partie de Fidlar en 2013, et les Best Song Ever The Clash et The Smiths...