dimanche 23 janvier 2011

Best Song Ever (épisode 72): Parfume par Alexandre Varlet

Si il y a un chanteur français exaltant, classieux, doué et totalement ignoré, c'est bien le talentueux Alexandre Varlet. Après un premier album prometteur en 98 (Naïf comme le couteau), Varlet sort en 2003 un second album admirablement produit, le magnifique 'La dragueuse de fond' dont est extrait Parfume.

Tout semblait écrit d'avance et le dandy lettré aux textes poétiques souvent incisifs et aux mélodies imparables était promis aux sentiers de la gloire. Distribué par une major, et jouissant d'une production léchée, 'la dragueuse de fond' devait faire des ravages et placer ce nouvel intriguant sur le sommet de l'Olympe de la chanson française... Et Parfume était le hit single parfait et ambitieux...

Sauf que l'histoire begaya et le disque ne reçut pas le succès escompté... A ré-écouter cet excellent album, c'est toujours aussi difficile à croire... Comme le passage quasi inaperçu du troisième album du sieur Varlet (Ciel de fête) réalisé avec Nicolas Leroux qui donne le parfait écrin rock à la voix suave et aux textes du Monsieur. Le sublime 'Soleil noir', enregistré dans les mêmes conditions est sorti l'année dernière et est disponible en Vinyle uniquement via le label suisse Shayo (un disque qui aurait figuré dans notre top 10 de l'année si il avait été reçu à temps...).

Faisons table rase du passé et revenons à notre âge d'or lorsque sort en 2003 le titre Parfume. Une pop song belle et voluptueuse. La guitare acoustique scintille de mille merveilles, les arrangements de corde portent la chanson en apesanteur, la voix, les mots choisis par Varlet et son phrasé classieux sonnent à la perfection...

La nouvelle chanson française exigeante et talentueuse arrive sur le devant de la scène et va tout bousculer sur son passage, pour le meilleur... Malheureusement c'est le pire que l'on aura, star ac en tête, la crise du disque et des artistes au talent immense comme Alexandre Varlet seront sacrifiés sur l'autel de la médiocrité...

samedi 15 janvier 2011

The Chemical Brothers au Zénith (14/01/11)

Les Frères Chimiques sont de retour en France après 3 ans d'absence... Plus de 15 ans après leurs débuts et leur explosion au milieu des années 90 avec une poignée de disques entrant en résonnance évidente avec leur temps (Exit Planet Dust, Dig Your Own Hole et Surrender) que reste-t-il aujourd'hui de ce groupe big beat ultra puissant? Après avoir brillamment rapproché la techno et le monde du pop-rock en créant l'écrin électro parfait pour quelques brillants pigistes vocaux triés sur le volet (Noel Gallagher, Richard Ashcroft, Hope Sandoval, Kele...) qu'attendre aujourd'hui des Chem?

Elément de réponse avec un Zénith sold out vibrant de tout son corps dès les premières déflagrations de basse balancées... La réponse est clairement dans le son et le trip insidieusement proposé. A l'instar d'un Laurent Garnier, les Chemical Bros font partie de cette caste très limitée de DJ/MC capable de vous prendre par la main pour un voyage qui vous fera passer par tous les états émotionnels, sans que vous ne puissiez rien y faire...

C'est la grande force de ce groupe : ses prestations live sont toujours aussi tripantes... On a beau les voir pour la 9ième fois, c'est encore aussi bon et on part une nouvelle fois très loin dès lors que l'on décide de se laisser guider et de se livrer complètement à leur son.

Certes, les derniers albums, sans être mauvais n'apportaient rien de neuf et ne pouvaient rivaliser sur la longueur avec leurs chefs d'oeuvre des années 90. Mais qu'importe, les Chemical Brothers sont un groupe qui se déguste Live, sur les dance floors, le corps possédé et l'esprit qui lâche prise...

Un son toujours aussi énorme avec bien sûr, les titres intemporels qui vont bien comme Out of Control, Galvanize, Block Rockin' Beats, Star Guitars ou encore Setting Sun...

Un trip toujours aussi bon!