vendredi 26 février 2021

Best Song Ever (épisode 105) : House of Jealous Lovers par The Rapture


Autre hymne du début du siècle produit par the DFA, le merveilleux hit de The Rapture : House of Jealous Lovers ! Après Radio 4 et les premiers singles emblématiques du groupe de James Murphy (le fabuleux Losing my Edge de LCD Soundsystem notamment), le duo hype du moment, alias DFA, va apporter sa touche electro-clash au groupe new-yorkais.

Après avoir affolé la toile et les réseaux peer to peer naissants (Kasa ou e-mule en tete), The Rapture compose la chanson imparable de rock sutvitaminé, qui dans les mains de James Murphy et Tim Goldsworthy va devenir un ovni dancefloor imparable.

Dès l'intro, le ton est donné : basse hyper groovy, simple et à la limite de l'infra basse, cowbell typique de la James Murphy touch et cette guitare post punk so late 70's. La voix éraillée et sans retenue de Luke Jenner apporte une émotion folle et vibrante. Sorte d'Elvis en train de se faire égorger...

Le dancefloor nous appelle : impossible de ne pas sautiller et de se dandiner, en hésitant entre un pogo et une danse chaloupée et disco! 

Malheureusement, le reste de la discographie du groupe, bien qu'intéressante, ne répondra pas aux promesses de ce single presque parfait! L'intention dancefloor punk rock ne sera qu'imparfaitement reproduite...



vendredi 19 février 2021

Best Song Ever (épisode 104) : Me and Giuliani down by the school yard (a true story) by !!!


Après Radio 4, un autre brûlot anti-restrictions avec cet ovni lancé par les trublions de !!!. Un nom de groupe improbable prononcé chk chk chk. L'une des premières signatures Cross-Over du mythique label electro IDM de Sheffiield, Warp Records, en 2004 (suivront notamment Maximo Park, Gravenhurst ou encore Grizzly Bear) qui doivent diversifier le label et essayer d'être à la hauteur des cultes Boards of Canada, Autechre, Aphex Twin, LFO... 

Mission bien évidemment impossible mais les !!! apporteront un vrai vent de fraicheur et surtout de folie avec leur mélange  survitaminé de rock, electro minimaliste et funk. Et quelle énorme baffe en live, rappelant les délires des Happy Mondays de la grande époque : Jubilatoire!

Sur ce titre, extrait de leur 1er album chez Warp, Louden up now (tout un programme...), le gang originaire de Sacramento s'en prend ouvertement au maire de New-York qui a banni la danse des bars de la pomme, en lui conseillant de se laisser aller et de se perdre dans la musique et la laisser prendre contrôle de son corps...

Encore une fois, que ce titre est d'actualité. En ces temps de disette sociale et de contacts humains limités, le fait de se perdre dans la musique, live notamment ou sur les dancefloors nous manque cruellement. On voit là tout le besoin vital que le fait de danser et de se laisser aller au son de la musique représente. c'est tribal, instinctif, nécessaire! On peut encore le faire dans son salon, heureusement, mais sans la magie de l'interprétation live ou les basses d'un soundsystem dans la gueule, et avec les réprimandes des voisins...

Une chanson labyrinthique, dans laquelle le groupe semble vouloir nous perdre, pour mieux nous désorienter et nous faire lacher prise... Crescendos, effets sonores, changements de rythme, pont puissant et cathartique, tout est fait pour nous emporter, nous mettre en transe et susciter en nous une envie de recommencer!

Brillance en clair obscur, celui du levée du soleil sur une piste de danse...



dimanche 7 février 2021

Best Song Ever (épisode 103) : Dance to the Underground par Radio 4


Au début du nouveau millénaire, le maire de New-York, Rudolph Giuliani, devenu par la suite conseiller de Trump, avait décidé de "nettoyer" la ville. En interdisant de danser dans les bars en réactivant une loi oubliée du temps de la prohibition et non abrogée, Giuliani avait failli tuer la vie sociale au coeur meme des lieux d'effervescence et de convivialité que sont les bars... Quelle ironie du sort de penser qu'il y a des similitudes avec ce monde covidé que nous connaissons avec la fermeture des bars, des restos, des lieux de culture depuis plus de 3 mois maintenant...

Avec Dance to the Underground, Radio 4 sonnait la révolte, ou tout du moins la résistance à l'oppression avec une formule en forme de pied de nez : puisqu'on n'a plus le droit de danser dans les bars, on va danser jusqu'au métro!!! 

Sorti en 2002 ce single dévastateur annonçait une second album, "Gotham", rempli de dance punk furibard et enthousiasmant. Produit par la team DFA, James Murphy et Tim Goldworthy, mélangent allègrement les compos punk sous influence Clash  de Radio 4 et les dernières poussées electro en vigueur à l'époque pour créer cet electro clash que DFA va aider à répandre sur la planète avec les disques de The Rapture ou LCD Soundsystem.

L'intro avec cette basse dansante fait mouche, les synthés vintage en harmonie et puis cette guitare post punk acérée et percutante! Ca part fort! Le chant nonchalant et tendu apporte la touche organique vitale! On se prend au jeu et on ne peut résister à ce désir de danser comme un dératé, en marchant bien sur, direction le tromé pour entamer la nuit et s'y bruler les ailes jusqu'à plus soif!

A lire également les années 2000 : la décennie du cross-over.