lundi 15 octobre 2012

Radiohead à Bercy, Soir #2 (12/10/12)



Quel bonheur de pouvoir enchainer deux soirées de concert de suite de Radiohead... A Bercy certes, mais le plaisir de revoir les oxfordiens prend le pas sur tout autre considération...

Cette fois-ci dans la fosse, après avoir été en tribune la veille, on constate rapidement que le public de Radiohead n'est pas du tout le même en gradin et dans le centre de l'arène... L'intransigeance nauséabonde de la veille fait place à des sensations bien plus positives...

Dès le début du set, on pense qu'ils vont nous refaire le coup de 2008 où leur seconde soirée avait été beaucoup plus punchy et intense que la veille grâce à un set liste remodelé faisant la part belle aux morceaux plus énergiques du combo... Le premier tiers du concert confirme cette hypothèse et on se prend à rêver d'une suite hypnotique et jouissive avec des titres comme The bends, Just, My Iron Lung, Jigsaw falling into place...

Et bien non, Radiohead nous emmènera sur ses terres actuelles, à l'image de la veille, pleines de maitrise,  d'atmosphères subtiles et complexes et de beautés éthérées. 7 chansons sur 24 auront différé du set de jeudi, exit : Airbag, Kid A, Meeting in the aisle, Pyramid Song, Supercollider, Lucky et Street Spirit et place à Daily Mail, I might be wrong, Videotape, You and Whose Army, Planet Telex, Exit Music (for a film) et Weird Fishes/Arpeggi.

Le son est indéniablement mieux réglé que la veille (plutôt normal) et l'ambiance bien plus chaude... Ce groupe fascine, les jeux de lumière émerveillent et les grands moments soniques n'auront pas manqué encore une fois... On retiendra un départ canon avec l'enchainement Lotus Flower - Bloom - There There où l'enchevêtrement de percussions aura saisi l'assistance à froid... du grand art... Daily Mail et sa chaleur aura fait mouche... On aura redécouvert Videotape avec ce beat minimaliste et malsain remis au premier plan du mix, on aura été bercé par le traditionnel You and Whose Army et totalement abasourdi par la suite royale : Planet Telex, Nationa Anthem, Feral et le culte Paranoid Android...

Premier rappel et nouvelle claque avec Exit Music... avant une fin de concert trippante identique à la veille...

On est déjà prêt pour leur prochain passage... Mais malheureusement il va certainement falloir patienter quelques années...

A lire également le Live Report de la veille à Bercy (11/10/12), ou encore celui de 2008... Best Song Ever : Fake Plastic Tree, la sortie de The King of Limbs ou le rôle de Radiohead dans les années 2000

vendredi 12 octobre 2012

Radiohead à Bercy, Soir #1 (11/10/12)



4 années se sont déjà écoulées depuis le dernier double séjour parisien des Oxfordiens... 4 années et une situation bien différente pour le groupe...

En 2008, Radiohead reprend la route pour promouvoir l'album qui les a vu s'émanciper du confortable support financier de leur label historique (Parlophone)... En laissant les internautes télécharger In Rainbows contre la somme de leur choix, Radiohead a fait vaciller quelques jours les certitudes des plus grandes maisons disques... (On lira en ce sens la conclusion de notre série d'articles sur les années 2000)

Pire encore, en annonçant à la terre entière le lancement du disque quelques jours seulement avant sa sortie, le groupe osait court-circuiter le réseau bien établi des médias traditionnels... Crime de lèse majesté que la profession leur fera payer chère à la sortie du dernier album en date : The Kings of Limbs qui fut massacré par la critique pour la première fois dans l'histoire du groupe depuis... Pablo Honey.

Un retour de bâton bien mérité dirons certains. D'autres mettront en avant l'absence de mélodies et un discours abscons qui coupe le combo de ses adorateurs... Que nenni, l'aura du groupe auprès de ses fans ne se sera pas érodée, la preuve étant la rapidité avec laquelle les précieux sésames pour Bercy se sont arrachés...

Oui, Radiohead a changé. La force tellurique du groupe s'est transformée en force tranquille, apaisée, plus cérébrale et plus planante d'un coté et toujours aussi physique de l'autre sous l'impulsion des percussions, des beats et des syncopes ultra présentes sur The King of Limbs... Ce n'est pas pour rien que Radiohead compte désormais en son sein 2 batteurs...

En ces pages, on a adoré The King of Limbs (voir notre article à sa sortie) pour ses expérimentations, son atmosphère travaillé et envoûtant et cette volonté des Oxfordiens de toujours aller de l'avant et de continuer à apporter quelque chose de nouveau à leur son, à leur carrière.

Le setlist de ce premier soir à Bercy est le parfait reflet actuel du groupe. Peu de chansons héroïques aux guitares chatoyantes et permissives mais un enchainement de voyages en montagnes russes. Ce coté chamanique des concerts du groupe n'a jamais été aussi présent. Un subtile mélange d'émotions et d'enchainements magiques et variés aura conquis son auditoire.

Une perle rarement jouée : Meeting in the aisle, et quelques sommets toujours aussi hauts : Pyramid song, Lucky, Paranoid Android, Kid A, Magpie, Street Spirit... Les récents Feral et Bloom sont d'une puissance dévastatrice en live, ces rythmiques nous enrobent et nous transportent... Saisissant... Et le tout se terminant par les classiques électro Everything in its right place et le séminal Idioteque...

On sort heureux... Le groupe a été bon... Son seul problème reste son public à Bercy avec une palanquée de cons totalement intolérants (au vu de certaines réactions...). Le groupe vieillit bien, son public beaucoup moins...

A lire également : le second soir à Bercy,  The King of Limbs, Radiohead à Bercy 2008, Best Song Ever : Fake Plastic Trees et Radiohead dans les années 2000