jeudi 26 octobre 2023

Bruit Noir à Petit Bain (25/10/23)


Encore un album pour que dalle, encore un concert pour rien... La Release party du 3ieme album de Bruit Noir à Petit Bain était bien évidement l'évènement de ce début d'automne... 

IV/III, l'album de trop, vraiment? L'album qu'il faut plutot... Nécessaire, vital, indispensable... en ces temps de merde où depuis 3 ans les crises les plus affreuses succèdent aux crises les plus merdiques dans un emballement temporel qui nous replace en permanence au centre de la lessiveuse... Période atroce que seule l'art peut transcender...


Quand je vais moins bien, j'écoute Bruit Noir, ca me réconforte... Ce nouvel opus est au diapason de la période, plus sombre, plus radical, plus surprenant... Pascal Bouaziz dit écrire sans filtre pour Bruit Noir et c'est en cela que ce groupe est précieux... C'est comme si on libérait à son écoute toutes ces idées noires, tordues et parasites, refoulées par notre inconscient perdu dans le dédale des informations macabres, anxiogènes et contradictoires dont il fait l'objet... 

L'expérience Bruit Noir est jubilatoire et expiatoire. Sur des rythmiques alambiquées composées par Jean-Michel Pires et souvent perverties par des nappes de synthé aériennes, les textes de Bouaziz désarçonnent et fascinent... Le Visiteur, sur la tragédie d'un migrant laisse sans voix... D'une humanité désarmante...

Tourette et Calme ta joie sont sans doute les 2 meilleures chansons de l'année, haut la main... 


En live, Bruit Noir joue la quasi intégralité de IV/III (manque à l'appel le morceau le plus punk de la décennie : Tourette et c'est bien dommage, on aurait adoré entendre ce flow jouissif en direct...). L'apport d'un jeu de batterie rudimentaire sur les bandes lancées dans un Petit Bain bien rempli donne une vraie densité au son. Bouaziz se lache au fil des morceaux.

L'apport de la basse de Stéphane Pigneul sur plusieurs morceaux rend le tout presque Joy Divisionesque... Un paquet de dejà classiques seront joués : Paris, Romy, l'usine... Forcément, Calme ta joie nous aura fait vibrer... Et le concert ne pouvait que se terminer par le Succès...

Une soirée d'exception mais faut jamais se réjouir des bons moments, ca dure pas...

A lire également Bruit Noir au Café de la danse et dans notre TOP 10 ou encore Pascal Bouaziz et Michel Cloup ou Mendelson


lundi 2 octobre 2023

New Order au Zénith (26/9/23)


 New Order était de retour dans la ville lumière dans un Zenith plutôt bien garni. La 1ere chose qui surprend c"est de voir dans la fosse autant de vingtenaires que de cinquantenaires. Le groupe n'a pourtant pas eu de hit single depuis au moins 2 décennies mais c'est vrai que leur musique, mélange de dance et de rock parait toujours aussi moderne de nos jours....

Le concert commence par un faux départ lorsque Bernard Sumner arrête de jouer après seulement quelques mesures de Crystal, leur single dévastateur de 2001, sonnant le retour au sommet du groupe de Manchester après presque une décennie d'absence (Republic en 1993). Le son est un peu brouillont mais dès Age of Consent tout repart dans le bon sens.

On voit sur les écrans géants que nos héros ont bien vieilli mais l'énergie est toujours là.  Après un trou d'air en milieu de concert, le set semble repartir avec le morceau "Waiting for the Siren's call"... La basse est sur ce morceau parfaitement présente et audible mais ce sera presque le seul morceau... L'absence de Peter Hook se fait cruellement ressentir, le nouveau bassiste ne pouvant pas légitimement prendre le meme espace... 


C'est fou, tout de meme, de penser que les membres survivants de Joy Division ont réussi à survivre au suicide  de leur ami et leader pour totalement se réinventer avec New Order en alliant à la perfection dance music et rock... A ce titre, que dire du triptyque True Faith, Temptation, Blue Monday...

Le Zenith s'est littéralement transformé en piste de danse géante... Une tuerie jubilatoire.... La pop dance song parfaite (True Faith), la dance song ultime (Temptation) et la techno pop song de l'age d'or de l'Hacienda (Blue Monday). 

Que demander de mieux? Et bien un rappel bouleversant avec 2 titres de Joy Division : Atmosphere et Love will tear us apart... Avec sur l'écran géant derrière le groupe ces images de sorte de célébrations profanes avec des photos de Ian Curtis brandies en étendard... 

A lire également New Order au Bataclan ou en Best Song Ever avec Blue Monday ou encore Peter Hook en solo