mardi 24 août 2021

Arthur Satàn, Grand Veymont, Roméo Poirier, François and the Atlas Mountain, Hoorsees et la Femme à la Route du Rock 2021


 On l'avait rêvé, la Route du Rock la fait! Après 2 ans de sevrage, on n'était trop content de retourner en festival et encore plus à la Route du Rock! Alors que bon nombre de festivals avaient, cette année encore, jeté l'éponge, les passionnés de la Route du Rock ont relevé le défi de présenter une édition inédite, dite capsule, qui restera dans les annales.

Au lieu du Fort Saint Père usuel depuis une décennie, qui peut accueillir 10 000 personnes jour, le festival s'est déroulé sur 6 journées et dans une version itinérante visitant de nombreux lieux (capacité de 100 à 1000 personnes max). On a eu l'occasion d'aller au Parc de la Briantais la journée, puis dans la cour du Chateau dans Saint Malo intra muros pour 2 jours de bonheur retrouvé!


Le samedi après-midi, la prog était pointue et déroutante avec 2 ovnis electro, d'abord Roméo Poirier qui construit une eletronica exigeante, calme et cérébrale qui vous embarque dans un voyage psychédélique sans ajout de substance externe. Allongé dans un transat on déguste ce trip et on se laisse totalement bercé! Surprenante expérience prolongée par le set génial de Grand Veymont qui aura joué les 2 morceaux de son dernier LP, Persistance et Changement, 20 mn au compteur sur disque pour chaque titre. En mélangeant musique répétitive lancinante et touches organiques (voix, percu, trompette), les 2 artistes nous prennent par la main et nous font voyager loin! Superbe!


Le soir, dans la cour du Chateau, magnifique lieu intemporel, Arthur Satàn et son groupe gagne la palme du concert le plus intense et le plus jouissif. Le 1er LP solo du leader de JC Satàn nous avait déjà enthousiasmé mais sur scène on tombe de notre chaise! Cet artiste au talent immense, fait valser les frontières du psychédélisme et revient à l'essence même du mouvement :  le plaisir d'explorer et de libérer son énergie! Waouh, quelle baffe! Leur balade se transforme en une cavalcade rock cramée de 10 mn ou l'énergie sauvage communicative nous balaie! La claque du festival.

Le samedi fut clôturé par la tete d'affiche de cette édition, La Femme. Malgré quelques titres excellents, on se sera un peu ennuyé malgré l'effervescence d'une partie du public. Le groupe ne s'est pas assez renouvelé à notre gout depuis leur très bon 1er disque...


Mention spéciale la veille pour le jeune indie groupe parisien Hoorsees, bercé au son Sarah Records qui nous aura enthousiasmé et à François and the Atlas Mountain qui livra une prestation solide malgré un son pas top (beaucoup trop de bas medium qui plombèrent certains morceaux censés etre plutôt aériens).

Cette édition itinérante en petit comité est une vraie réussite. En continuant à constituer une prog pointue et éclectique,  les activistes de le route du Rock on su se renouveler et relever le défi de nous faire rêver à nouveau, merci à eux!

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lundi 2 août 2021

Mogwai au Théâtre Antique de Fourvière (30/7/21)



10 mois d'une si longue attente! 1er concert depuis celui de Brad Mehldau en septembre! C'est fou! Comment a t on fait pour survivre jusque là? Retrouver la foule des concerts, les bières, la chaleur humaine, l'attente puis l'extase... Mais que c'est bon...

Et quel retour en concert avec les mythiques écossais supersoniques de Mogwai dans le plus bel endroit pour voir et écouter des sons : le théatre gallo-romain au sommet de la colline de Fourvière à Lyon! On ne boudait pas notre plaisir de déambuler dans les artères de ce monument, de s'y balader, d'humer l'humeur du moment.

Et tout fut quasiment parfait, à commencer par un setlist au poil qui commença avec le morceau de bravoure, typiquement Mogwai, de leur dernier LP : Drive the Nail. Comme son nom l'indique, ce morceau se construit pas strates successives de guitares dans un crescendo d'une intensité renversante jusqu'à l'ivresse des sommets! Energisant... Et dans la foulée, le 1er single de "As the love continues" : Dry Fantasy qui dans une ambiance reveuse au sons de synthés à la fois empruntés à Boards of Canada et John Carpenter nous transporte littéralement. White Noise et l'hymne Rano Pano enfoncent le clou!




C'est du bon Mogwai ce soir. Les 5 musiciens sont tout heureux de pouvoir rejouer sur scène et ca se voit, ca se sent... Le public aussi est aux anges... La part belle est bien sur donnée au nouvel album avec pas moins de 7 titres joués sur les 15 de la soirée. Sur "As the Love continues" avec une belle pochette représentant un loup (le sens de l'humour ou du contraste de nos écossais préférés...) dans un dédale de couleurs de tons rouges du plus bel effet, Mogwai se réinvente, dans la continuité... En continuant leurs explorations sonores autour des synthés commencées au détour de la décennie précédente, le combo enrichit encore son vocabulaire pour densifier encore plus l'univers (re)présenté...

Et ce fabuleux concert ne pouvait que se terminer avec "Mogwai fear Satan", l'un des hymnes intemporels des débuts, avec déjà présente cette science impeccable des changements d'ambiance entre douceur la plus exquise et la force la plus brute!

Une soirée fantastique qui fut d'ailleurs lancée de mains de maitre en  1ere partie avec les auvergnats de Brama qui sous les couvertures d'une musique folklorique réussissent la prouesse de ressusciter le fantôme de Can, le groupe allemand mythique de Krautrock, tout en y insufflant un souffle psychédélique les rapprochant d'un Godspeed. Belle découverte.

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