samedi 27 février 2010

Best Song Ever (épisode 57): 'Hunger Strike' par Temple of the Dog

Temple of the Dog, c'est la réunion éphémère en 90 de membres de Soundgarden (le chanteur Chris Cornell et le batteur Matt Cameron) et des futurs Pearl Jam (le bassiste Jeff Ament et les guitaristes Mike McCready et Stone Gossard).

A l'initiative de Chris Cornell, qui signe la plupart des titres de cet unique album, le supergroupe se forme pour rendre un dernier hommage à leur pote Andrew Wood, mort d'une overdose à la veille de la sortie du premier album tant attendu de son groupe Mother Love Bone dont Gossard et Ament font partie...

Eddie Vedder, qui vient de rencontrer Ament et Gossard, monte sur Seattle pour commencer à travailler les chansons de ce qui deviendra le premier album de Pearl Jam. Au passage il est invité par l'équipe à poser son timbre sur deux titres dont ce sublime Hunger Strike. Il y donne ici la réplique à un Cornell plus charnel que jamais. La chaleur de la voix de Vedder qui arrive en même temps que la section rythmique et que la montée en puissance des arpèges de guitare donne des frissons... Les backing vocals de Cornell accentuent l'effet et nous donnent la chair de poule...

C'est beau, c'est bluffant et tellement invraisemblable d'entendre sur une même song ces deux voix qui vont marquer la décennie Rock de leur empreinte... Tout l'album est empreint d'une vive et captivante émotion et d'une sincérité troublante. Un grand disque surgit de la tragique perte d'un leader de la scène de Seattle, avant même son éclosion mondiale. Annonciateur...

A lire une belle chronique du disque sur xsilence: http://www.xsilence.net/disque-3477.ht
Et à voir sur youtube une version récente live de Pearl Jam avec la participation de Cornell: http://www.youtube.com/watch?v=xXwvfObJxHA

samedi 20 février 2010

Chokebore à la Maroquinerie (19/2/10)

Voilà plus de 10 ans que je n'avais vu ce groupe culte californien d'adoption (mais originaire d'Hawai) qui au même titre qu'un Pavement aura été l'une des grandes formations Rock Indé de la seconde partie des nineties. C'était à l'Aeronef de Lille et ca date déjà de décembre 99... Depuis, une mise en sommeil du combo en 2003 et un retour aussi inattendu que jouissif sur les scènes européennes pour une tournée de reformation trépidante en 2010.

La Maroquinerie est pleine à craquer pour leur retour à Paris après sept longues années. Ils sont heureux d'être là, ca se voit, ca s'entend et le public est au diapason. Ils déversent avec passion leur rock viscéral qui passe comme une évidence des plus purs moments abyssaux noyés dans la depression la plus poignante jusqu'au firmament d'un rock élégiaque, strident, puissant et rempli de mélodies dissonantes, abrasives et dévastatrices... On n'est pas loin du génie...

Ambiance survoltée, passion touchante et prenant aux tripes, oui vraiment on est heureux d'être présent et de retrouver ce grand groupe underground.

A découvrir d'urgence sur youtube plein d'extraits de ce concert déjà mythique...
http://www.youtube.com/watch?v=h0c0OJfiEiE

et http://www.youtube.com/watch?v=uRdApaL6kfw et quelques superbes photos ici:
http://www.soul-kitchen.fr/11734-photos-concert-chokebore-la-maroquinerie-19-02-2010

jeudi 18 février 2010

Best Song Ever (épisode 56): 'Immortality' par Pearl Jam

On ne pouvait décemment poursuivre sur le chemin de la Best Song Ever sans convoquer au détour d'une conversation acharnée le mythe de l'immortalité... Et pour celà, rien de plus évident que de se saisir d'un vieux grimoire en quête de vérité révélée. Sur cet artefact d'un autre temps on peut lire sur la couverture en lettres brillantes et joliment illustrées 'Vitalogy'. En ces temps de dématérialisation et de perte d'attrait du support physique à la musique, la prise en main de ce troisième album de Pearl Jam revêt toujours autant d'aspects mystiques et évocateurs...

Concluant ici une véritable trilogie fondatrice après Ten, l'album de la percée surfant sur la vague grunge déclenchée par le séisme Nirvana, et Versus celui de la consécration du raz de marée, Vitalogy est indissociable de ces derniers et du contexte de l'époque. Sorti en novembre 1994, Vitalogy est totalement imprégné de l'évènement tragique qui bouleversa la scène de Seattle et la scène rock mondiale en général: le suicide de Kurt Cobain... Très affecté par ce décès et surtout ses causes (la transformation de Nirvana et de Seattle en bêtes de foire cash machine par les marketeux des majors) le groupe écrit de superbes chansons, enchainant punk songs débridées (last exit, spin the black circle) et chansons aériennes magnifiques (nothingman, better man) pour parfois brillamment mixer l'ensemble pour réaliser la parfaite pop punk rock song (corduroy)...

Les textes de Vedder distilleront tout au long de l'album d'évidentes références au dernier acte de la vie de Cobain (notamment Last Exit et sa référence au nombre de jours passés après la découverte du corps) mais c'est sur Immortality que ce sera le plus évident. Essayant d'évacuer sa peine et d'essayer de comprendre, Vedder propose un texte plein d'humilité, de clairvoyance et de beauté tout simplement... Là encore quelques allusions aux 'Last Days' et à la boite à cigares retrouvée près côté du corps (Cobain avait l'habitude de stocker sa dope dans une boite de cigares). Une musique acoustique aux accents électriques diffus et opportuns...

Un grand moment d'émotion et le plus beau des hommages d'un groupe à son sommet qui malheureusement aura tout dit au bout de cette trilogie fantastique...

A voir sur youtube: http://www.youtube.com/watch?v=s1KlnKvtJJw

samedi 13 février 2010

One Diesel Drop au Studio Campus (12/02/10)

Hier au Studio Campus (local de repet, studio parisien près de Bastille) s'est tenu le second concert du groupe One Diesel Drop, formation rock d'obédience revendiquée Stoner Rock.

Le son impressionne tout de suite et rappelle le grunge originel période Ten de Pearl Jam, d'abord dans les sonorités impeccables, grasses et puissantes de la guitare mais aussi au niveau du chant qui rappelle le timbre et la chaleur d'un Vedder des grands soirs et par moment d'un Cornell de la belle époque, celui du début des nineties et pas le guignol guimauvé des années 2000 bien sûr...

La basse est pleine d'originalité car bourrée d'effets de toute sortes. C'est un réel plaisir visuel de voir le bassiste triturer les quinze pédales présentes devant lui pour un travail d'équilibriste brillamment réussi... Le tout est littéralement propulsé dans les étoiles du rock par une batterie énergique, vivace et il faut le dire tout bonnement impressionnante qui donne le ton et enrobe l'ensemble d'une pulsion intense qui entraine le reste de l'équipe dans une formidable aventure sonore et dansante de belle facture... On en redemande.

Un titre en écoute à cette adresse: http://onedieseldrop.free.fr/index.php/2010/01/nouveau-morceau-et-annonce-concert/

Et très clairement on ne manquera pas de reparler très prochainement de ce brillant batteur qui va faire retomber la foudre Rock Indé avec un autre tout nouveau groupe affilié au Mind Riot Music Village... Can't wait...

mercredi 10 février 2010

Best Song Ever (épisode 55): 'Losing My Religion' par R.E.M.

Difficile de choisir un morceau en particulier avec une carrière aussi brillante et en tous points exemplaire de ce groupe d'Athens, des années durant culte underground avant d'éclater aux Etats-Unis en 88 avec Green, puis à la face du monde avec 'Out of Time' (91) et le carton colossal de son premier single 'Losing My Religion'.

Alors oui, la présence de R.E.M. dans ce classement est une sincère évidence. L'y retrouver seulement maintenant le fruit d'une douloureuse réflexion... On aura rêvé à 'You're in the Air' ou 'At my most beautiful' (Up), sérieusement pensé à 'E-Bow the letter' (New adventures...) ou 'What's the frequency' (Monster) ou encore osé imaginer 'Let me in' (Monster) ou 'Finest Worksong' (Document).

Mais au final, la déflagration pop mandolinesque originelle aura pris le dessus. D'une limpidité confondante, d'une accroche à l'oreille immédiate, c'est certainement l'une des plus parfaites pop songs jamais écrites. Les arrangements de cordes sont aussi discrets qu'en parfaite harmonie avec le morceau. La mandoline restera la trouvaille ultime de Peter Buck (apparemment il apprenait à s'en servir lorsqu'il composa dessus le riff principal de ce qui allait devenir le plus gros succès du groupe...). Le grand Micheal Stipe apporte sa voix chaude et charismatique et des paroles à tiroirs multiples qui laisseront des millions de fans se faire leur propre interprétation du récit...

En un mot: Grandiose...

A voir sur youtube en live: http://www.youtube.com/watch?v=L_XFMCgeI7c et la version MTV Unplugged: http://www.youtube.com/watch?v=YUaTJORlWdU


A lire également sur ce blog R.E.M. au théatre antique de Fourvière en 2008:
http://mindriotmusic.blogspot.com/2008/07/fire-in-fourvire.html

jeudi 4 février 2010

Best Song Ever (épisode 54): 'Up on the Hill' par Fun Lovin' Criminals

Si on devait donner une définition du cool updatée après celle apportée par Miles Davis en 1949 avec l'album fondateur 'Birth of the Cool', il suffirait d'écouter le second opus des Fun Lovin' Criminals: 100% Colombian... Toute référence évidente à des substances relaxantes ne serait pas qu'une pure fiction, bien évidemment.

La musique des Fun Lovin' Criminals est avant tout éclectique et groovy. On peut passer du funk au punk rock tout en s'arrêtant constamment sur la case Groove et bluesy. 'Up on the Hill' commence par un break de batterie fabuleux, ca swingue, ca roule, ca balance entre hip-hop old school et trip hop et ca annonce un basse langoureuse, un sax lancinant et des arrangements de synthés qui enrobent le tout d'une parfaite harmonie. Et il y' a cette voix Cool de Huey...

Un régal, une vraie bonne dose de plaisir tranquille et euphorisant...

A voir sur youtube: http://www.youtube.com/watch?v=-j6nr7tym8k