jeudi 26 octobre 2017

St Vincent au Trianon Paris (24/10/17)



Le retour d'Annie Clark, alias St Vincent à Paris au Trianon pour la promo de son nouvel opus, Masseduction, a clairement créé la polémique! En nous obligeant à nous interroger sur notre rapport au live dans notre monde ultra-connecté, St Vincent lance un pavé dans la mare...

Après 3 premiers disques d'un pop sophistiquée où la chaleur et la proximité dominaient, St Vincent s'est lancée en 2014 dans une approche artistique plus poussée où l'image, la chorégraphie et la posture se mélangent à la musique pour créer une oeuvre complète... Le détachement et la froideur en résultant nous avait un petit peu éloigné d'Annie. Avec Masseduction, St Vincent persiste dans une voie électronique et synthétique mais en y insufflant une dose de pop qui radoucit et ensoleille le propos.

Après avoir dénoncé nos vie ultra-connectées dans son LP éponyme précédent , l’américaine évoque sur Masseduction (à la pochette très provocatrice) ses rapports à la séduction au pouvoir et au media dans le contexte de nos sociétés consuméristes... Et pour étayer son propos, St Vincent se produit seule sur scène. Sur un backing track elle chante et joue de la guitare...

Expérience déroutante pour les amoureux de performance live... Assiste-t-on à un super Karaoké ou à un live show d'un nouveau genre? La première partie du show où sont interprétés des extraits des 4 premiers albums nous laisse perplexe. Sans aucun jeu de scène et peu de jeux de lumières, Annie se contente de changer de place sur la scène à chaque titre... Les chansons y perdent de leur spontanéité et disons même de leur magie... C'est la déception...

La seconde partie du spectacle tournera autour de Masseduction joué dans son intégralité. Avec l'appui de l'immense écran derrière elle, le show prend une autre tournure et le coté synthétique et programmé des morceaux rend leur interprétation dans ce contexte plus naturel (si on peut le dire).

Au final, on sors du Trianon avec un sentiment bizarre. En tant qu'amoureux du son et du lien organique entre un artiste et son audience on repart frustré. Cependant, la prise de risque et la volonté de St Vincent de bousculer et de faire réfléchir son public dans le cadre d'une oeuvre globale force le respect...

A lire également St Vincent à la Cigale en 2014 et au Café de la Danse en 2011