mercredi 27 juin 2012

The Stone Roses au Théâtre Antique de Fourvière (25/6/12)



This is the One! Les légendaires Stone Roses ont donné leur unique concert de reformation dans le cadre enchanteur du Théâtre gallo-romain de Fourvière à Lyon. Concert ultra attendu!

Dans la lignée des immenses groupes mancuniens (Joy Division, New Order, The Smiths, Oasis...) The Stone Roses ont changé la face du rock britannique au détour des années 80/90 avec leur brillant premier album éponyme. Gavés d'ecstasy (mais beaucoup moins que leurs comparses des Happy Mondays), et de house music ils ont su créer cette alchimie improbable qui maria pour le meilleur rock et dance music.

Quand on ré-écoute ce 1er LP, on reste encore sidéré par tant de créativité et par une musicalité impeccable. La section rythmique sonne ultra moderne, les guitares virevoltent de mélodies en mélodies, la voix se fond dans ce maelstrom sonore et nous embarque dans ce trip euphorisant et tellement addictif...

Sur scène, on appréhende toujours un peu le retour d'un groupe culte 20 ans après ses heures de gloire... Mais ces gars là on encore le truc en eux, ca se sent dès leur entrée sur scène... En voyant Ian Brown débarquer, on se frotte les yeux pour s'assurer qu'il ne s'agit pas de Liam Gallagher... Même démarche, mêmes mimiques et façons de bouger... Liam lui a tout piqué! John Squire est toujours au top et on se demande comment il a pu inventer si jeunes toutes ces parties instrumentales tellement à part!

Les Stones Roses auront joué près de deux heures et donc la quasi intégralité de leurs deux albums. C'est sans surprises les morceaux du 1er opus qui auront enflammé le vieux théâtre lyonnais. Quel pied d'entendre ces hymnes repris par une foule en délire (beaucoup d'anglais dans l'assistance) : "I wanna be adored", "Don't Stop", "Made of Stone", le monumental "Fool's Gold" étiré sur plus de 10 minutes avec sa batterie typiquement acid-house et ses soli de guitare spaciaux... Forcément le concert se termine sur "I am the Resurrection" repris en choeur par un public conquis et ravi d'avoir assisté à  l'un des meilleurs concerts de l'année! C'est clair...

Une soirée assez inoubliable qui aura commencé par le set bourré d'énergie de l'ancien Clash Mick Jones et de son nouveau groupe... Des reprises des Clash off course : White man in Hammersmith Palais, Rock the Casbah avec Rachid Taha... et un final sur "Should I stay or should I Go" avec Rachid Taha et... Eric Cantona... une soirée assez incroyable!

vendredi 15 juin 2012

Cracbooms au Kraspek Myzik Lyon (14/6/12)

Soirée ensoleillée sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon, où le petit groupe pop qui monte, Cracbooms, jouait au Kraspek Myzik.

Adoubés par Magic (critique élogieuse et concert pour la revue pop moderne), les Aurillacois tentent de se frayer un chemin sur la longue route semée d'embûches des jeunes groupes au talent certain et qui tentent de le faire partager au plus grand nombre.

Un 45T autoproduit de bonne facture qui met en avant un vrai potentiel, des compos à la fraîcheur revigorante, une guitare rythmique lascive, une lead poppy à souhait, des paroles 60's plus épicées qu'il n'y parait au premier abord... une bonne humeur et une insouciance communicative...

En live, l'esprit du EP prend vie. Ça démarre par l'instrumental sautillant Bato Chinois et on part sur un 3 mats, entre amis, sous le soleil d'une mer tendrement agitée par les remous pop des guitares... On croirait voir un Jacques Dutronc ado jammant avec les Kooks.... C'est dire si on peut penser que les Cracbooms ont un joli avenir devant eux... Le passage à l'âge adulte pourrait être passionnant! A suivre...

samedi 9 juin 2012

Liars au Nouveau Casino (7/6/12)

Les phénoménaux Liars ont donné l'un de ces concerts intenses et abrasifs dont il ont le secret pour leur passage au Nouveau Casino. Leur 6ième album n'étant sorti que deux jours plus tôt, on se rend rue Oberkampf sans trop savoir à quoi s'attendre (ce qui est de toute façon la règle pour un concert des Liars...)...

Les échos du net nous parlaient d'un album électro à la Kid A... Le rapprochement est facile et il faut bien le dire assez paresseux... Le nouveau Long Format de l'équipe d'Angus Andrew a un titre étonnement court : WIXIW qui ne nous dit rien sur ce que nous allons bien pouvoir entendre... Enigmatique et donc très Liars...

Toujours aussi hypnotique, tribale et possédée, la musique des Liars est désormais produite sur des appareils analogiques (sampler, synthés, pads batterie électronique). Une enième évolution pour ce groupe d'explorateurs qui n'aura eu de cesse de se réinventer depuis 10 ans en explosant les barrières traditionnelles du rock, post-rock et post-punk pour célébrer une musique hantée et hautement authentique...

Un groupe bluffant qui sur scène n'est jamais banal. C'est une vraie expérience sonore et sensorielle de vivre un concert des Liars. Barrés, imprévisibles et électrisants ils nous font voyager loin, passant de plages contemplatives à la Autechre des débuts version Amber, cotonneux, langoureux et froid, pour nous amener sur des braises post-industrielles incandescentes et violentes... Ces plages plus musclées auront causé un beau pogo dans la fosse!

Une soirée impeccable et un groupe indispensable.

A lire également Liars aux Nuits Sonores et à la Maroquinerie.

vendredi 8 juin 2012

Atlas Sound au Trabendo (6/6/12)

Bradford Cox, le leader des très estimés Deerhunter, a déjà à son compte une belle discographie solo avec 3 albums officiels publiés sous le nom d'Atlas Sound. C'est sous ce pseudo intriguant qu'il s'est produit au Trabendo pour la promo de son 3ieme long format.

Quand on le voit débarquer seul et prendre sa Gibson Folk on pense tout de suite que l'on va assister à un show acoustique tout ce qu'il y a de plus classique. Mais on n'avait pas remarqué la ribambelle de pédales d'effets à ses pieds. Ça démarre effectivement simplement avec deux titres plutôt Alt Country avant que Bradford ne commence à actionner ses machines.

Il s'amuse à enregistrer des boucles de guitare qu'il superpose les unes sur les autres tout en utilisant une myriade d'effets (reverb, delay, tremolo, flanger... etc). Le rendu est incroyablement envoûtant et hypnotique. Expérimental, psychédélique, souvent rêveur, parfois sombre et décadent, le concert nous emporte loin... Un artiste fascinant ce Bradford Cox...

Pendant plus d'une heure on vole littéralement jusqu'à ce que le charme soit rompu lorsque Cox décide de se lancer dans un monologue de près de 20 minutes, drôle au début puis vite lassant... Cela aura pour effet de couper le spectacle et de nous faire redescendre sur terre... La dernière chanson n'y fera rien, on l'écoutera à peine en pensant à l'heure de concert sublime que l'on venait de vivre...

A lire également Deerhunter à la Gaîté Lyrique.

lundi 4 juin 2012

Lee Ranaldo à la Maroquinerie (3/6/12)

Semaine à marquer d'une pierre blanche pour les fans de rock indé originel, après Soundgarden au Zénith, c'est au tour de Lee Ranaldo, guitariste-chanteur de l'immense groupe new-yorkais Sonic Youth, de passer par Paris pour la promo de son fantastique album solo "between the times & the tides".

Après Matt Cameron, on a le droit de voir quelques jours plus tard une autre immense légende de la batterie rock indé : Steve Shelley (Sonic Youth). Quel bonheur, quel plaisir! Aucune fioriture mais une efficacité et une intensité rare... Aidé par deux autres amis de longue date, Lee Ranaldo nous offre l'intégralité de son 1er véritable album solo... Et dire qu'il aura fallu attendre 30 ans de carrière avant qu'il ne se décide à composer un album entier sous son nom.

Le disque est magnifique. Sur des réminiscences Sonic Youth et ce son rock indé si caractéristique à la fois dissonant et harmonieux, Lee s'offre un voyage du côté des arpèges aériens et limpides des Smiths tout en s'essayant à quelques percées en acoustique. Le tout est incroyablement mélodique et pop mais reste abrasif et chargé d'énergie...

Sur scène, on savoure les déjà classiques "Off the Wall" (potentiel single de l'année 2012), "Waiting on a dream" ou le si spécial "Xtina as I knew her". Les extensions noisy de morceaux comme Angles sont un régal... On aura même droit à une reprise des Talking Heads et à un morceau de Sonic Youth en rappel : Genetic... Détendu, affable et visiblement heureux d'être à Paris, Lee ravit une assistance conquise et enthousiaste. Une superbe soirée pour l'un des concerts les plus réussis de cette première partie d'année 2012. On en redemande!

A lire également Sonic Youth Live 2009, Best Song Ever  : Teen Age Riot ou encore Thurston Moore à la Villette