mardi 21 janvier 2014

Warpaint au Trabendo (20/1/14)


Journée cruciale pour les californiennes de Warpaint avec la sortie de leur second LP éponyme et le lancement de leur tournée mondiale à Paris dans les murs du Trabendo, porte de la Villette... C'est toujours ultra excitant (et parfois flippant) pour un groupe de jouer de nouvelles compo pour la première fois et pour le public ça l'est encore plus lorsque l'album est sorti le jour même...

C'est donc avec une ou deux écoutes du disque en tête que l'on se présente au Trabendo avec enthousiasme et envie d'être au moins autant bercé et émerveillé par les nouvelles chansons qu'on l'avait été par The Fool et le souvenir d'un concert grandiose à la Cigale en 2010... Il y a une éternité déjà...

Et la magie est clairement toujours présente... La section rythmique est impeccable et porte l'ensemble dépouillé (on oserait presque dire dénudé) et tout en contraste qui fait l'originalité de Warpaint. La bassiste, Jenny Lee est juste incroyable. Sa basse groovy, chaude et tout en balancement fait merveille et reste le fil d'Ariane du groupe (et quel déhanché..). Les voix stellaires (Emily, Theresa, Jenny) tout en harmonies audacieuses nous transportent. Les guitares éthérées et réverbérées à la Cure finissent de nous achever...

On aura droit à une majorité de titres issus du nouvel opus (8 au total) pour seulement 3 chansons de "The Fool" et 2 du EP initiatique "Exquisite Corpse"... Mais quels titres : Billie Holiday est d'une beauté simple et tellement intense, lorsque "Elephants" joué en rappel nous aura fait décoller et partir loin dans la stratosphère...

Un voyage au pays des songes. Sombre mais chaleureux, intimiste et flamboyant à la fois. Un grand groupe!

A lire également : Warpaint à la Cigale en 2010 et dans notre Top Albums 2010.

Setlist Warpaint Trabendo 20/01/14 : Love is to Die / Keep it Healthy / Bees / Biggy / Feeling Alright / Hi / Composure / No Way Out / Billie / Disco Very / Drive / Undertow / Elephants

lundi 20 janvier 2014

Stephen Malkmus and The Jicks au Divan du Monde (18/1/14)


Le retour à Paris de l'ex-Pavement, Stephen Malkmus, au Divan du Monde, 2 semaines seulement après la sortie de son nouvel opus avec les Jicks, avait de quoi nous ravir au plus haut point... On se souvient encore de sa performance enthousiasmante à la Gaité Lyrique (#8 de notre Top 2011) pour le Mirror Traffic Tour... On avait pris une belle baffe!

Et donc on redemandait la même, avec jubilation... Point n'en faut, le concert fut du pur Malkmus, souvent approximatif, bancal mais avec quelques passages totalement jouissifs... On classera donc ce live dans la catégorie pas mal mais peut mieux faire... Et oui, on en demande souvent beaucoup à nos idoles de jeunesse...

Pourtant le setlist était excellente avec en majorité des titres issus du tout nouveau et réussi "Wig Out at Jagbags" et du précédent "Mirror Traffic" (peut etre son meilleur album post-Pavement)... Avec quelques perles inattendues comme le "Beginning to see the light" du Velvet underground ou ce obscur "Harness your hopes" de Pavement (Face B de "Spit on a Stranger") mixé avec "Stairway to Heaven" de Led Zep... Très surprenant...

Quelques fulgurances, avec notamment les jouissifs et neufs "Houston Hades", "Lariat" et "Rumble at the Rainbo" ou encore les classiques "Senator" ou "Asking Price"... "The distorsion is way to clear"... Mais au final, on sent le groupe pas encore totalement au point et c'est bien normal, la tournée n'ayant débuté que quelques jours plus tôt... Et c'est là que l'on s'aperçoit que réussir à allier approximation, classe, risque et dérapages contrôlés est tout un art, que Malkmus maîtrise et peut rendre jubilatoire, comme à la Gaité Lyrique en 2011... Et un peu moins au Divan du Monde samedi dernier...

De toutes façons, c'est bien connu "What everybody wants is a blowjob"...

A lire également Stephen Malkmus and The Jicks à la Gaité Lyrique et dans nos TOP 2011 Albums et Concerts... Et Pavement en Concert et Best Song Ever...

lundi 13 janvier 2014

Marvin et les Olivensteins à la Maroquinerie (11/1/14)


Comme l'année dernière, on commence l'année concerts avec la soirée Gonzai, avec cette fois-ci au menu le math rock futuriste de Marvin et le réformation des cultes punk Olivensteins à la Maroquinerie...

Marvin est certainement l'un des tous meilleurs groupes français en live à l'heure actuelle. Leur trance futuriste donne sa pleine mesure en concert. Savant mélange de guitares incendiaires, de rythmiques dantesques et de synthés au son organique et stellaire, la musique des montpellierains  n'a pas de commune mesure. Épique, sans jamais être grandiloquent, le son Marvin nous transporte dans un vaisseau spatial lancé à la vitesse de la lumière... Un voyage trippant et assez fantastique... Seul bémol de la soirée, le concert fut beaucoup trop court (à peine 40 mn)... On reste sur notre faim et on a du coup qu'une envie, les revoir très prochainement... Il laissent rapidement la place à la tête f'affiche du soir : Les Olivensteins, dont une grande partie du public est venu spécialement pour les voir si on en juge au taux de remplissage de la salle au moment des deux concerts...

Ayant seulement sorti un 45T en 1979, les Olivensteins sont tout de même devenu un groupe culte. Dignes représentants du punk Made in France, les rouennais ont jeté l'éponge, faute de maison de disques assez couillu pour les signer malgré les menaces de procès du Dr Olivenstein à qui ils ont emprunté leur nom et qui n'a pas du tout apprécié la blague...

Beaucoup de questions autour de ce concert événement, plus de 35 ans après leur éphémère carrière (18 mois) et 3 ans après la ré-édition posthume par Born Bad de l'album qui n'est jamais sorti (recueil des enregistrement audibles du groupe)  Est-ce que "toute tentative de reformation sonnerait faux" comme l'expliquait le parolier du groupe, Eric Tandy, dans une interview pour Abus Dangereux en juillet 2011? Plus que le coté "pathétique" redouté par Tandy à chanter "euthanasie papy" par des cinquantenaires, on reste plutôt dans le 10ième degré prôné en 79 par les rouennais. Même si le son du groupe n'a rien de permissif, ni de très punk en 2013, les textes restent percutants ("Je suis négatif") et dérangeants ("Patrick Henry est innocent", "Euthanasie") voire même d'actualité dans le contexte social actuel ("Fier de ne rien faire").

Et les vieux ont plutôt la pêche sur scène. On a presque l'impression que le chanteur, Gilles Tandy, a fait ça toute sa vie. Même si certains passages sonnent plutôt plan plan, à la Rolling Stones version années 2000, et plus americana à la papy que Clash, quelques titres cultes mettent le feu à la fosse (sans surprise "Fier de ne rien faire" et "Euthanasie" remportent la palme). On a même droit à un début de baston dans le public, le videur étant obligé d'intervenir pour séparer les deux protagonistes (au moins 20 ans d'écart!) passablement énervés... Un vrai concert punk quoi!

Très bonne soirée trans-générationnelle au final avec un public allant vraiment de 7 à 77 ans. Au poil pour commencer 2014...

A lire également Marvin à l'Espace B et avec la Colonie de Vacances et la soirée Gonzai d'ouverture de 2013 avec JC Satan et la Terre Tremble... Et la bio des Olivensteins du coté de Rock Made in France...