mercredi 20 septembre 2023

Feist à l'Elysée Montmartre (15/9/23)


 La pop music a cette force émotionnelle qui vous prend par inadvertance et vous renverse par surprise... Comme a pu le faire Feist lors de son passage à l'Elysée Montmartre pour défendre son 6ième album Multitudes...

A l'évocation de ce titre, on pense forcément à la récente chanson de Bob Dylan : I countain multitudes tant ce paradigme pourrait s'appliquer à la chanteuse canadienne. On la découvre sur scène pour la 1ere fois et quelle surprise en arrivant dans la salle de l'Elysée Montmartre de voir une mini scène en plein milieu de la salle.

Feist s'y présente, seule, avec un iphone dans la main, filmant son arrivée. Elle le confiera assez vite à une personne de l'assistance (en fait un membre de son crew) pour qu'il filme en déambulant dans l'espace, le tout étant projeté sur écran géant au niveau de l'emplacement de la scène principale de l'Elysée...

Ces visuels arty des spectateurs rendent l'atmosphère d'autant plus intimiste que Feist joue seule de la guitare acoustique et n'hésite pas à dialoguer longuement avec son audience entre 2 morceaux. On a l'impression d'assister à un concert d'une amie dans son salon. C'est assez poignant, frais et convivial... Il faut beaucoup d'audace et de confiance pour tenter telle aventure... 


Au bout d'une petite heure et quelques perles de son nouvel album : The Redwing, Forever Blue et Become the Earth, Feist rejoint la scène principale et son groupe pour un set électrique puissant. C'est comme un second concert qui commence avec une énergie totalement différente, forcément...

Artiste protéiforme à la voix envoutante, Feist réussit le tour de force de créer ce lien intimiste et fort avec son public afin de l'amener vers un mood plus libérateur et extatique grâce à la force électrique d'un groupe au diapason de sa générosité...


Un ultime rappel, seule en piste avec un Of Womankind chanté dans la fosse et un superbe Love who we are meant to avec projection des paroles manuscrites derrière elle...

Une très belle soirée.

lundi 18 septembre 2023

Geese à la Maroquinerie (16/9/23)


Et si New York City était encore le berceau du renouveau du Rock? Eléments de réponse avec la venue à Paris de Geese pour défendre la sortie de leur second album : 3D Country.

A peine un an après les avoir vu à la Route du Rock pour une prestation emballante, on a l'impression de voir un autre groupe sur la scène de la Maroquinerie. Après un 1er disque de post punk exalté, Geese surprend son monde avec un nouveau disque qui part un peu dans tous les sens.

A la 1ere écoute, 3D Country sonne complétement éclaté. Le 1er titre, 2122, en est le parfait exemple. On dirait un pastiche de Led Zepelin façon prog rock en montagnes russes avec un chant très expressif qu'on ne saurait qualifier, à ce stade, de parodie ou de lâchage jubilatoire... Le titre suivant 3D Country surprend tout autant. Le chant est tout aussi déconcertant jusqu'à l'arrivée de choeurs, qu'on dirait piqués à Primal Scream (version Movin on up) qui donnent tout leur sens à l'ensemble. 


A partir de là on comprend la démarche, des mélodies pop, exp(l)osées aux 4 vents des intentions émancipatrices des 5 new yorkais... Ils essaient de combiner plusieurs moods dans une meme chanson sur la base d'une mélodie vocale solide. Cowboys Nudes ou I see myslef et leurs refrains fédérateurs en sont la parfaite démonstration.

Sur scène, Geese débute son concert avec un étonnant piano voix, comme pour, une nouvelle fois signifier qu'il ne feront pas ce qu"on attend d"eux... La voix hyper maitrisée de Cameron Winter nous rappelle celle de Julian Casablancas (y'a pire comme référence).


Mais les choses sérieuses reprennent vite avec 2122 et ses fulgurances. Le public est vite en feu et reprend à tue-tête les refrains de Cowboys Nudes ou I see myself. C'est tellement la folie que sur un morceau, le bassiste lâche sa basse pour pogoter dans la fosse... Du rarement vu...

Que cela fait du bien de voir un jeune groupe (ils ont tous 20 ans ou à peine) à guitares mettre le feu à une salle remplie de jeunes... Le Rock n'est peut etre pas encore mort... L'histoire se répétant inlassablement, on pourrait rêver à un nouveau retour du Rock, fomenté encore une fois depuis New York... Mais on était tous bien réveillés à la Maroquinerie ce samedi...

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jeudi 14 septembre 2023

Paul Weller à la Salle Pleyel (12/9/23)


Une autre légende vivante de passage à Paris : Paul Weller. Et il fallait bien l'écrin classieux de la Salle Pleyel pour le Modfather.

Il est assez curieux de constater que Paul Weller est assez peu passé par la France ces 20 dernières années. Un concert à Paris tous les 5/6 ans, deux ou trois dates ailleurs en France et c'est tout. Pourtant, en Angleterre, le leader des Jam jouit d'une aura particulière. 

Que soit avec le post punk des Jam, l'ouverture d'esprit musicale de The Style Council ou la pop classieuse de ses albums solo, le Modfather a toujours su cultiver son art de la mélodie. 21 albums solo au compteur, le dernier datant de 2021... Sa venue à Paris était donc un évènement.


Weller joue devant une salle comble et avec la judicieuse présence d'une petite fosse debout dans cette salle à l'acoustique classique de renom (c'est quand meme un concert de pop rock); le reste des places étant assises.

Pour etre honnête, on ne connait pas bien l'immense répertoire du Monsieur et on se laisse donc porter par l'enchainement très plaisant de titres aux allures de classiques pop. Le mot qui retranscris le mieux la prestation du groupe et de son leader : la classe! La grande classe même.


1 batteur, 1 percussionniste (2 batteries sur une poignée de titres), 1 bassiste, 1 homme aux claviers, 1 second guitariste et Mister Weller. Le tout sonne admirablement bien et embrasse une large palette d'émotions pop. 

Les chansons de The Style Council rappellent à quel point Weller a pu explorer les moods et les ambiances durant sa carrière. Shout to the Top, My ever changing moods, Headstart for Happiness sont de vrais tubes intemporels qui foutent la patate. 

En solo, toutes les époques y passent et le nombre de perles enfilées dépasse l'entendement (I'm where i should be, Stanley Road, Fat pop, Saturns Pattern, The Changingman, Peacock Suit...). On aura droit quà un seul titre de The Jam : The Start et c'est peut etre le seul regret de cette très belle soirée...