vendredi 26 novembre 2010

Foals à l'Elysée Montmartre (25/11/10)

Les oxfordiens de Foals issus du courant Math Rock étaient de passage hier à l'Elysée Montmartre pour promouvoir leur fantastique second LP (Total Life Forever) sorti il y a déjà quelques mois. Un concert épileptique et rageur...

Si leur premier album Antidotes, produit par David Sitek de TV on the Radio, était énergique et oblique, Total Life Forever se révèle être plus aérien, plus atmosphérique. Sur scène, la magie douce amère opère toujours, mais le tout tend vers plus de tension et de frénésie...

Ca commence sous les hurlements d'une foule jeune et en folie dès les premières notes de Blue Blood... Ca part en vrille interstellaire sur Cassius et This Orient, mais le clou du spectacle restera le superbe Spanish Sahara, son début tout en retenue puis son envolée extatique qui porta la foule à bout de bras vers les cimes de la jouissance... Enorme...

Un groupe talentueux et barré qui dégage une énergie pleine de tension et de maitrise... A suivre...

mardi 23 novembre 2010

Gorillaz au Zénith (22/11/10)

Le groupe cartoonesque de Damon Albarn et Jamie Hewlett est enfin passé à Paris hier soir. Des années d'attente pour un spectacle tout bonnement époustouflant...

On ne gâchera pas notre plaisir, cela fait tellement longtemps que l'on espérait le passage de ce brillant projet aux frontières de l'électro, du rock, du hip-hop et même de la world music. Trois albums différents et magistraux en 10 ans et enfin l'honneur d'une séance (et même de deux...) parisienne pour découvrir en live ce maelström tellement dans son temps.

Gorillaz c'est la géniale synthèse de la musique d'aujourd'hui. Pop, rock, funk, hip-hop, world enrobé dans une production électro savante, tout y est admirablement dosé... En live, le son est plus brut et bien entendu le rendu global encore plus énergique et euphorisant... Après une belle ouverture de la soirée par les remarquables Little Dragon de la chanteuse Yukimi Nagano, on a droit à un set old school de De la Soul (avec même une incursion finale de MF Doom). Energie et bonne humeur à revendre.

Puis, enfin, la troupe Gorillaz débarque sur scène. une demi douzaine d'instruments à vent et à cordes, deux batteurs, un clavier, quatre choristes et la moitié de The Clash (les légendes Paul Simonon et Mick Jones réunis sur scène) plus un second guitariste. Ca démarre sur les chapeaux de roue et on enchaine vite avec l'arrivée sur scène de Monsieur Bobby Womack pour un Stylo de folie...

Le son est un peu brouillon au début du show mais les ingé son sauront heureusement s'adapter à la situation. Plus de deux heures de concerts, tous les tubes et des invités prestigieux à la pelle : Neneh Cherry, De la Soul, Bobby Womack, Yukimi Nagano...

La seconde partie du concert est dantesque avec des titres qui explosent le Zenith : Feel Good Inc. avec De la Soul, Empire Ants avec Nagano, Dare, Clint Eastwood et un Glitter Freeze acid au possible qui électrisa l'audience...

Un grand moment de voir tout ce petit monde sur scène et de pouvoir vivre en live cette musique incandescente... Damon Albarn est décidemment un sacré artiste...

lundi 8 novembre 2010

Un ex-Libertine, The Coral, Warpaint et Local Natives à la Cigale (5 et 6/11/10)

Petit détour à la Cigale vendredi et samedi soir pour le festival des Inrocks avec l'ex-libertine Carl Barat en solo, le groupe de pop de Liverpool The Coral et les petits nouveaux de Warpaint et Local Natives.

Vendredi soir, on retiendra la venue de Carl Barat qui présentait son tout premier album solo (et on notera la présence à la guitare de son frère). Sans surprise les morceaux issus de son LP sonnent un peu mou et on attend tous avec impatience quelques anciens titres de son répertoire avec les Libertines ou les Dirty Pretty Things... Et on est comblé avec 'Time for Heroes' et 'The Man who would be King' des Libertines et 'Dead Wood' et surtout l'hymne 'Bang, Bang you're dead' des Dirty Pretty Things. A chacun de ses titres, l'assistance s'embrase, le public devient fou... Dommage que le soufflet retombe aussitôt avec les nouveaux morceaux de sieur Barat.

Samedi, on commence avec l'immense surprise Warpaint. 4 jeunes filles de L.A. proposent une musique audacieuse et hypnotique en clair obscur. On remarque d'entrée une batterie énorme, groovy et ultra présente qui guide et soutient les deux guitares atmosphériques sous influence Cure/Depeche Mode et les voix hautes perchées à la reverberation divine et intense... On écoutera avec une oreille attentive le premier LP... Un groupe à suivre...

Suivent les californiens de Local Natives qui eux aussi enflamment la Cigale... On les compare à Arcade Fire... Certainement pour cet entrain et cette envie de fusionner groove, folk et rock audacieux... mais les Local Natives sont certainement plus influencés par la dance music que leurs compères de Montréal... Une prestation solide et emballante qui se frayera un chemin entre pop, folk et même psychédélisme...

On finit cette seconde soirée par le groupe anglais de The Coral. En forme et eux aussi attendus par un public enthousiaste même si la prestation sera tout de même très courte. 14 chansons au global, dont 8 du dernier LP 'Butterfly House', c'est peu lorsque l'on a en stock 6 albums dans lesquels puiser... Les titres ultra pop de Butterfly House sonnent admirablement bien mais ce sont bien les vieux titres du premier album (Spanish Main, Dreaming of You) qui rendent les gens complètement dingues et nous rappellent qu'à l'époque The Coral était un groupe inflammable et imprévisible...

vendredi 5 novembre 2010

Troy Von Balthazar au Point Ephémère (4/11/10)

Le Leader de Chokebore, Troy Von Balthazar, était de passage à Paris en solo pour promouvoir la sortie de son sublime second LP 'How to live on nothing'. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas entendu des chansons aussi bien écrites avec de telles superbes mélodies. TVB s'affirme comme un artiste incontournable et certainement l'un des tous meilleurs songwriters en activité.

Pour les fans de Chokebore, de ses tourments, de ses déchainements de fureur et de ses plongées vertigineuses dans les abimes, c'est un choc et une véritable révélation que de découvrir leur leader en toute intimité. TVB écrit et produit des chansons épurées et arrangées à minima de manière plutôt originale. On touche au coeur de l'homme et à son essence même et on reste balayé par tant de sincérité et d'émotion. Le tigre qui rugissait au sein de Chokebore n'est jamais loin, l'intensité rageuse est toujours sous jacente mais certainement plus sous contrôle.

Et les mélodies sont tout simplement merveilleuses, les vocalises bluffantes et l'apport de la frêle et charmante Adeline Farvier Jasso est un complément idéal tant au niveau du chant que du jeu de guitare ou de basse. Derrière les fûts c'est le batteur de Chokebore qui s'y colle, arborant un T-shirt très amusant (Destroy avec Des barré). TVB alterne songs en trio et chansons seul à la guitare ou utilisant quelques minuscules et cheap instruments.

La prestance et l'aisance de ce troubadour d'un autre temps est confondante. Cet artiste, au noble sens du terme, dégage une intensité incroyable. Hanté, parfois même comme possédé, il ne se prend pas au sérieux et son humour fait des ravages entre les chansons.

Au global, une heure de bonheur et de plaisir à voir et à écouter cet artiste incomparable. Les perles que sont Dogs, I block the sunlight out, Happiness and Joy, Communicate ou Dots and Hearts raisonnent encore dans nos têtes avec une force d'une réelle pureté.

L'album de l'année, le concert de l'année... A découvrir de toute urgence.

A lire, le retour de Chokebore à la Maroquinerie, Best Song Ever avec Narrow de Chokebore et du coté de Zik, Concerts et Vidéos : Chokebore et TVB en VoD.

Quelques extraits youtube : http://www.youtube.com/watch?v=pXdtKPVjQYU
http://www.youtube.com/watch?v=45WPzCds5k0
http://www.youtube.com/watch?v=4_KBJCX6498

mercredi 3 novembre 2010

Best Song Ever (épisode 71) : Famous Last Words par Tears for Fears

Le duo conquérant des années 80 Roland Orzabal, Curt Smith, alias Tears for Fears (tff pour les intimes) aura sciemment conqui l'eldorado des charts américains avec leur second album 'Songs from the Big Chair' avec deux tubes écrits pour transpercer ce marché (Everybody wants to rule the world, Shout). C'est après avoir réalisé leur rêve de gloire qu'ils ont su se pencher sur l'accomplissement de leurs ambitions artistiques à la fin des années 80... Avant de disparaitre dans les limbes des groupes ayant vécu...

En 89 sort le dernier album enregistré à deux, the seeds fo love. Une pochette somptueuse aux influences sixties rappelant les extravangances d'un Sergent Pepper et un disque aux influences diverses, souvent vintage mais toujours à propos. Jazz avec 'Badman's song', Soul avec 'Woman in chains', retro avec 'Advice', Beatles et flower power avec 'sowing the seeds of love', le disque ne pouvait que s'achever sur une merveille : Famous Last Words...

Une chanson d'after, délavée, épurée mais incandescente... Quelques notes d'un piano scintillant, des harmonies rêveuses enrobent une mélodie tournoyante et la voix légère et tout en retenue d'Orzabal. On est bercé et on retient une larme, comme lorsqu'il faut dire au revoir à des êtres chers... Puis surgit sans crier gare un déferlement rock intense. La voix d'Orzabal se rebelle et nous emporte dans sa folie rageuse dans un dernier sursaut de vie et d'enthousiasme à nous faire sentir une nouvelle fois complètement en vie...

tff a tout dit et peut définitivement quitter les lumières de la scène, nous laissant les yeux rougis lorsque les lumières se rallument pour de bon...

A découvrir en Live sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=j2gSTnflHPM