vendredi 29 avril 2011

Patricia Barber au New Morning (27/4/11)

Grande soirée de musique au New Morning mercredi dernier avec le passage à Paris de Patricia Barber et de son habituel quartet. Artiste jazz moderne inspirée, la pianiste et chanteuse de Chicago livre toujours des prestations envolées. le concert du New Morning ne dérogea pas à la règle.

Entourée de ses fidèles complices (Neal Alger à la guitare, Larry Kohut à la basse et l'incroyable Eric Montzka à la batterie), Patricia reprend bien sûr des standards du jazz mais n'hésite jamais à s'aventurer du côté de la pop music ou même du Rock. Beaucoup de musicalité, de maîtrise, d'improvisation et de plaisir de partager un moment de musique en groupe.

De ce set à placer dans les bons crus, on retiendra quelques titres de Cole Porter, la reprise du Black Magic Women de Santana et surtout une version dantesque et enthousiasmante du Milestones de l'immense Miles Davis. Fabuleux!

Le groupe excelle sur scène, on sent une grande complicité et un plaisir immense à jouer live devant nos yeux. Les alternances de passage chantés et de longs instrumentaux homériques est la grande force du combo. On ne s’ennuie jamais, on est sans cesse transporté dans un voyage subtile et réjouissant...

Ça ne vaut peut-être pas les sets décontractés et libérés du mythique Green Mill de Chicago (Patricia et son groupe y jouent presque tous les lundis soir lorsqu'ils ne sont pas en tournée) mais on aura passé un bon moment. Ceux qui voudraient avoir un aperçu de ces soirées se précipiteront sur les enregistrements "Monday Night : Live at the Green Mill" disponibles uniquement en téléchargement via le site de l'artiste.

samedi 16 avril 2011

Troy Von Balthazar à la Machine du Moulin Rouge (15/4/11)

Quel plaisir de retrouver l'immense Troy Von Balthazar sur scène à Paris! 6 mois après un concert exceptionnel au Point Ephémère (et qui aura tout de même valu à Troy de décrocher la 1ère place du classement MRM des meilleurs concerts 2010!!!), le chanteur de Chokebore terminait la tournée de promotion de son second album solo à la Machine du Moulin Rouge.

En opening, on a le droit à la prestation du guitariste de Chokebore, Jonathan Kroll, qui vient défendre seul sur scène son projet experimental Newborn Riot of Dreams. Durant une demi-heure, il construit une sorte de concerto pour guitare... Plutôt spatial... Il sample ses propres parties de guitares dont il accumule les strates pour dessiner au fur et à mesure une bluffante mini-symphonie... Apaisant, hypnotique et transcendant! C'est ça le courage artistique, chapeau bas... Et dire que cette prestation s'est effectuée sur fond de brouhaha de personnes irrespectueuses qui préfèrent discuter plutôt que d'écouter l'effort de l'artiste... Un tel comportement est affligeant...

Après ce superbe interlude débarque le grand Troy sur scène. Une première chanson superbement balancée puis la tragédie. Son emblématique Télécaster ne répond plus. S'en suivent quelques minutes de flottements où Troy essaie tant bien que mal de réparer son trésor mais rien n'y fait... Et forcément quand on est artiste indé et troubadour sans le sou, on ne part pas en tournée avec des cargaisons de guitares... Fort heureusement, le crew local lui apportera une stratocaster, dont on apprendra plus tard qu'elle était restée backstage depuis 5 ans sans que personne n'y touche... Vous imaginez donc l'état des cordes et de l'accordage de l'engin après tout ce temps...

Malgré les soucis de cet instrument à l'agonie, Troy donnera le meilleur de lui-même et nous gratifiera d'une excellente prestation (malgré quelques fausses notes qu'on lui pardonnera vu les conditions). Il restera près de trois quarts d'heure seul en scène à défendre ses brillants morceaux I block the sunlight out, Very very famous, The tigers, Wings, Communicate... Troy a une vraie présence et énormement de charisme. Il ne se prend pas la tête, plaisante beaucoup et crée un vrai lien avec son public. Que du bonheur!

Christian et Adeline le rejoindront pour une demi-heure électrique et Rock à souhait. Epatant encore une fois. Bien sûr, le concert n'atteint pas les sommets entrevus au Point Ephémère en novembre pour un concert qui avait été parfait du début jusqu'à la fin, mais on a quand même eu droit à une grande prestation d'un artiste qui mériterait tellement plus de reconnaissance.

On regrettera l'absence du set-list des deux perles de How to live on nothing : Dots & Hearts et Happiness and Joy. Mais merci monsieur Balthazar de faire scintiller si fort l'étoile incandescente de l'integrité artistique. On attend maintenant avec une impatience non dissimulée le retour discographique et scénique de Chokebore... Can't wait!!!

Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet immense artiste, quelques titres et même des mp3 sont dispo sur son site, c'est ici.

vendredi 15 avril 2011

Chinese Robots en concert privé au Studio Campus (14/4/11)

Tout premier concert pour les Chinese Robots au Studio Campus. Un petit warm-up avant d’enchaîner trois dates parisiennes dans les semaines qui viennent. Pour tous les groupes, une première scénique c'est toujours quelque chose, un mélange d'excitation après des mois de repet et d'anxiété à l'idée d'affronter le révélateur de la scène et le verdict du public.

Et autant le dire tout de suite, les Chinese Robots s'en sont très bien tirés! Malgré quelques légers bugs par ci par là, le tout est carré et d'une grande cohérence. Les 6 musiciens sont bons et ça sonne comme un groupe déjà rodé.

Alors me diriez-vous, Chinese Robots quesako? C'est d'abord le projet d'un seul homme : le chanteur PH Perromat. Auteur-compositeur, PH s'est enfermé plusieurs semaines en studio pour enregistrer un bon paquet de titres sur lesquels il joue tous les instruments (à écouter sur Myspace). Il a recruté le groupe ensuite qui répète depuis décembre pour pouvoir enfin défendre sur scène le répertoire pop rock de Chinese Robots.

Sur scène, ce qui enthousiasme avant tout c'est l'énergie Rock dégagée. Les titres enregistrés sonnent plutôt pop synthétique alors qu'en live ca déménage grave. Les deux guitaristes s'en donnent à coeur joie et un batteur métronomique et une basse ultra-présente ne sont pas en reste. les arrangements guitare et synthés sont assez recherchés et apportent beaucoup de profondeur aux chansons.

La voix sonne pop tandis que les guitares s'aventurent souvent en terre noisy. PH est bien sûr la grande attraction de Chinese Robots. Il apparait comme possédé par ses chansons et sa gestuelle sans retenue attire le regard (synthèse improbable entre un chaman et un alcoolique sous influence psychotrope). Par la voix et l'attitude il ferait penser à un mélange de Bertrand Burgalat et Philippe Katerine et du coup on est presque déçu qu'il ne chante pas en français car sa pop maquillée de rock noisy et d’extravagances électro n'aurait pas d'équivalent dans le paysage français...

dimanche 10 avril 2011

Deerhunter à la Gaîté Lyrique (9/4/11)

Les américains de Deerhunter étaient de passage à Paris dans le cadre du festival Super Mon Amour (Festival d'épopées musicales... Tout un programme...). Ce nouveau lieu de culture qu'est la Gaîté Lyrique a plutot de la gueule, une programmation pointue et une belle salle de concert avec une acoustique plutôt réjouissante... Seul bémol, cette salle pourrait concurrencer le bataclan pour la chaleur qui y règne et ca c'est vraiment pas une bonne nouvelle!

Le groupe du génial Bradford Cox est certainement l'un des plus intéressants apparus ces deux, trois dernières années. 4 albums au compteur dont le récent et iconoclaste Halcyon Digest que l'équipe d'Altanta est venue défendre à Paris. Deerhunter mélange à la perfection des influences noisy pop et shoegazing assumées pour nous livrer une sorte de pop lunaire et fantasque...

Sur scène, on croit entendre à certains moments le meilleur de Ride période Nowhere, le mur du son éclatant de My Bloody Valentine où les expérimentations bruitistes de Sonic Youth, le tout en un peu plus pop, et c'est ce qui fait la marque de fabrique et toute l'originalité de Deerhunter.
une heure et demie de concert dans les hautes sphères d'un rock expérimental qui tente de percer le mystère de la pop music et de ses mélodies imparables...

Une bien belle aventure à laquelle il est possible d'accéder grace à Arte Live Web qui propose l'intégralité du concert sur son site... Ca le fait grave!

samedi 2 avril 2011

La compilation Mind Riot Music chroniquée par Dans le Mur du Son

Une jolie critique de la première compilation éditée par le label Mind Riot Music vient d'être publiée par le très pertinent site musical Dans le Mur du Son.

Après avoir déjà écrit une belle revue du premier album de Moslyve & The Good Demons, Dans le Mur du Son nous fait l'honneur de récidiver avec 'Time Machine Collection Volume 1'.

La revue de la compilation Mind Riot Music : Time Machine Collection Volume 1 par le site musical Dans le Mur du Son est disponible ici.

Pour la chronique de Nothing to Lose de Moslyve & The Good Demons publiée en décembre c'est ici qu'il faut se rendre.

Merci à eux pour ces encouragements...

Prochaine étape pour le label : l'enregistrement en juin du second album de Moslyve & The Good Demons.

Et pour ceux qui n'ont pas encore leur exemplaire de la compile, il nous reste quelques CD avant épuisement du stock (info at contact@mindriotmusic.com).