lundi 22 juin 2015

"Underground Revolution (part 76)" : Que sont-ils devenus?


Il y a tout juste un an sortait en vinyle la 2nde compilation Mind Riot Music, "Underground Revolution (part 76)". 12 mois après que sont devenus les Burning Alms, Chinese Robots, Teach Kids Manners, Chinese Army, Moslyve, Lys last Stand, A Free Soul ou encore Love Supreme Dissidents...?

Conçue comme un manifeste, cette seconde compilation estampillée Mind Riot Music après l'inaugurale "Time Machine Collection : Volume I" de 2010, se voulait "comme une célébration de l'esprit d'indépendance et du do it yourself de 1976" tentant de "rassembler les groupes à suivre d'un nouveau mouvement qui se dessine" comme le faisait remarquer Eric Delsart dans la rubrique Vinyle de ROCK & FOLK.

"Brut de rock" dixit ROLLING STONE, "Radicalisme de la proposition" pour VILLA SCHWEPPES, "Indomptable, inclassable" pour SONGAZINE, "A l'écart des circuits habituellement fréquentés" pour ALBUMROCK, la compilation MRM a reçu les faveurs de la critique, allant jusqu'à une mise en avant sur les ondes des radios FERAROCK en septembre 2014…



Un an après les (mé)faits, où en sont les groupes participants? Petite revue d'effectif...

BURNING ALMS

Le duo de Birmingham, trio en live, avait enflammé l'Espace B en juin 2014 avec leur rock coup de poing lors de la double Release Party de la compilation. Un tout premier concert sur le continent dont ils ont tiré un joli documentaire (voir ci-dessous). Quelques semaines plus tard ils sortaient leur premier album sur le vénérable label indé UK "Smalltown America". Un très bon accueil outre-manche et quelques concerts fiévreux de plus auront couronné une grande année 2014 pour Burning Alms (#1 TOP 10 albums MRM 2014). Aux dernières nouvelles, le groupe serait en mode pause. Le batteur, Thomas Whitfield en profite au passage pour tenir les fûts derrière False Grails dont les premiers morceaux entendus, sorte de post-punk groovy, nous donnent envie d'en savoir plus très vite. Tom oeuvre également en solo électro sous l'alias Simmple Eyyes



CHINESE ROBOTS

Les vedettes de la compilation, présents avec un tube électrique et excentrique en Face A, et deux titres acoustiques célestes en Face B, ont continué de sillonner leur chemin aventureux avec l'aide du label MRM. En novembre 2014 sortait le 25 cm vinyle (10-inch) "Halo Future", un EP audacieux et brillant qui aurait mérité plus de reconnaissance. En avril dernier, les 5 impétrants mettaient enfin sur disque une vision revue et corrigée en acoustique de leur propre entité : "Memory of the Shapes". Un nouvel essai bluffant. Après une poignée de EP, Chinese Robots va enfin franchir le pas d'un long format et travaille en ce moment sur leur premier album; Ce secret si bien gardé de l'underground parisien aura laissé une trace magnifique sur le label MRM et ne devrait pas tarder à éclater au grand jour…



TEACH KIDS MANNERS

Le jeune trio parisien avait épaté la galerie avec YATAWW, leur titre de pop électronique aérien et presque féérique sur la compilation MRM. Début juillet 2014, ils sortaient en auto-prod leur premier EP via Bandcamp (dispo depuis quelques semaines sur toutes les plateformes digitales) : HTKM. Début 2015 ils ont fait la première partie de Julien Doré sur plusieurs dates de sa tournée, jouant devant plusieurs milliers de personnes... Teach Kids Manners travaille actuellement sur son second EP.



CHINESE ARMY

Le duo parisien continue, pas à pas, son ascension. Signature pour le digital chez Believe, double page dans ROCK & FOLK après que Philippe Manoeuvre soit tombé sous le charme du duo, puis nouvel EP sorti à l'automne. L'armée chinoise n'a pas chômé après la sortie de la compilation. En 2015, toujours pas mal de concerts (dont une première partie des Chameleons à Petit Bain) et un premier album en préparation, celui de la consécration?



MOSLYVE

Le groupe par lequel le label MRM naquit (et périra) a sorti son 3ième et ultime album en avril dernier sous la forme d'un triptyque décliné en 3 disques. Magic, qui supporte le groupe depuis ses débuts discographiques en 2010 a une nouvelle fois salué l'effort et quelques chroniques sur le web, parfois dithyrambiques (ADA, Musiczine, Froggy's Delight), sont venues rendre un dernier hommage au groupe au cœur de l'aventure Mind Riot Music…



Parmi les autres participants, on retiendra que Lys last Stand a mixé le dernier volet du triptyque Moslyve (Faith in the Sound), le plus audacieux (voire le plus fou). Groupe éclaté entre Chicago, Paris et Sydney, Love Supreme Dissidents semble s'être enlisé et on est sans nouvelle de A Free Soul…

Allez on se ré-écoute ce petit moment d'histoire…

mardi 16 juin 2015

Blur au Zénith (15/6/15)


On enchaîne les concerts d'exception depuis quelques semaines et c'est donc avec un réel plaisir que l'on se doit de ré-animer le blog MRM (au moins un temps) pour partager ces instants de bonheur... Après 12 ans d'absence à Paris et un concert à L'Olympia, 6 mois après le Bataclan, pour la tournée "Think Tank" (sans Graham Coxon donc), Blur était en fin de retour dans la capitale.

On avait quitté les porte drapeaux de l'esprit britpop, lors d'un concert mémorable au Théatre Antique de Fourvière en 2009 pour leur reformation surprise (seule date en France de l'époque). Et c'est pour promouvoir la sortie de leur inespéré 8ième LP, The Magic Whip, que Blur fait escale au Zenith de Paris... On ne pouvait manquer cela pour rien au monde...

La foule, compacte, est étrangement assez variée en terme de maturité. Beaucoup de fans de l'époque qui sont proches de la quarantaine mais aussi pas mal de plus jeunes... C'est plutôt rassurant. Et ca démarra sur les chapeaux de roue avec l'un des meilleurs titres du nouvel album : Go Out! Ca pétarade, la guitare de Graham Coxon part dans tous les sens, la basse d'Alex James chaloupe le beat tandis que Damon Albarn harangue déjà la foule et la pousse à lâcher prise... Le son est nickel et le voyage peut commencer...

La moitié du nouvel opus sera joué. On retiendra le troublant "Thought i was a Spacemen" qui instaure une atmosphère céleste et intimiste vraiment bluffante, l'introductif "Lonesome Street" (single de l'année selon Liam Gallagher, qui l'eut cru!) et le punkisant "I broadcast". On sera déçu de ne pas entendre le génial "There are two many of us" mais on sera vite consolé par le reste d'un setlist aux petits oignons.

Damon et sa bande ont l'intelligence de piocher dans chaque époque du groupe et donnent ainsi à entendre la très large palette des émotions et des courants que Blur a réussi, souvent avec brio, à embrasser. L’inaugural Leisure est representé par le baggy "There is no other way", Modern Life is Rubbish par le très David Bowie "For Tomorrow" tandis que c'est évidemment l'album britpop par excellence, Parklife qui se paie la part du lion avec 6 titres joués dont les tubes imparables (Girls & Boys, Parklife, This a Low) et quelques perles oubliées dont "Message in the touble center"...

Bien sûr, nos oreilles d'indie kids, frétilleront au son de "Beetlebum", "Song 2", de l’expérimental et unique "Trimm trab" ou de l’envoûtant "Out of time"... Mais Blur a été tellement pertinent à chaque étape de sa vie musicale que c'est vraiment le concert dans son intégralité que l'on retiendra...

Les anciens branleurs des 90's n'ont rien perdu de leur enthousiasme et de leur don du partage. Ils vieillissent admirablement bien et c'est déjà en soit un sacrée leçon...

A lire également Blur à Fourvière, Graham Coxon au Café de la Danse ou encore Damon Albarn en solo ou avec Gorillaz... Et Blur en Best Song Ever bien sûr...

dimanche 14 juin 2015

Young Fathers à la Maroquinerie (13/6/15)


Excellente prestation hier soir à la Maroquinerie des écossais de Young Fathers, valeur montante et futur immense groupe on n'en a aucun doute!

C'est clairement leur victoire inattendue au prestigieux Mercury Prize britannique en novembre dernier qui nous a appris (et à beaucoup d'autres personnes) l'existence de cet intriguant groupe d'hip-hop expérimental (pouvait-on lire dans les gazettes…).

Et c'est vrai que leur musique est totalement hybride. D'obédience hip-hop old school mélangé à de savantes influences pop, R&B et Soul, "Dead", leur premier album victorieux du Mercury Prize est un OVNI. Leur second LP sorti récemment, "White men are black men too" (quel titre!), prolonge les expérimentations de ces laborantins en intégrant de belles séquences influencées par le rock pour donner un disque remarquable, bluffant de fraicheur et d'inventivité.

On avait donc hâte de découvrir les phénomènes sur scène. On n'a pas été déçu. C'est évidemment le mariage des 3 voix (souvent en harmonie) qui donne ce coté céleste et pop à Young Fathers. La rythmique et les synthés (samplés pour la plupart sur scène) font tantôt penser au hip-hop des 90's au post-punk ou au rock indé…

Le rendu en live est ultra tribal (The Queen is dead, Old Rock N roll) souvent sombre mais avec ces moments de magie et de beauté dans la crasse (War). Ca oscille entre énergie ravageuse (Rain or Shine) et euphorisante (Shame), que ne renieraient pas les punks de la grande époque, et moments d'une beauté céleste avec ces 3 voix mêlant pop, soul (Sirens) et parfois presque du gospel…

En petit bémol, on remarquera que le son n'a pas été toujours à la hauteur de la prestation et on a senti que l'ingé son avait galéré pour bien faire ressortir les voix dans le maelström rythmique (batterie live + sample), mais les réglages furent plus précis au fil du concert. Mais ne nous y trompons pas, Young Fathers c'est l'avenir!!! Et avec un vrai groupe de scène derrière eux, ils vont tout casser...