vendredi 13 mai 2022

Tool à Bercy (12/5/22)


Incroyable semaine de concerts parisiens avec en final le retour dans la capitale, après 15 d'absence, des monstres sacrés du metal : les californiens de TOOL! C'est certainement l'un des évènements de l'année! 

Après 13 ans d'attente, le groupe avait enfin sorti son 5ième album studio en 2019, le magnifique "Fear Inoculum" et était parti sur les routes pour le défendre en Live. Malheureusement la pandémie étant passée par là il aura fallu patienter 2 ans avant de voir débarquer Tool à Paris (ils avaient eu le temps de passer par le Hellfest en 2019, unique scène française en plus de 10 ans...).

Qu'un groupe aussi exigeant, en terme d'écoute, de complexité des compositions et d'univers multiples et protéiformes créés, puisse remplir Bercy est plutôt réconfortant. Pour un grand nombre, la musique reste une expérience unique et non un simple bruit de fond banalisé et balisé.

TOOL est vraiment un groupe unique. on parle de metal mais c'est bien plus que cela tant le groupe navigue aux frontières de beaucoup de mouvements musicaux. Et c'est la beauté et la force de leur musique, de réussir à explorer des univers fascinants, complexes et puissants en puisant dans le metal, le drone, le psychédélisme, le stoner et même le Jazz. Oui n'ayons pas peur du terme, on reste convaincu qu'un Miles Davis aurait adoré TOOL et aurait peut etre cherché à explorer ces territoires....

Le show TOOL est total, immersion pleine et entière dans les méandres de leurs âmes grâce à des visuels nombreux, variés et fascinants qui prennent une place imposante. C'est un vrai travail artistique visuel et vidéo, du grand art même. Cela contribue à rendre l'atmosphère si intense et magique.

La setlist fait bien sûr la part belle au dernier LP, puisque 6 morceaux (sur les 7 du CD) seront joués, dont 3 en rappel dont le curieux Chocolate Chip Trip qui voit le batteur s'amuser avec un modulateur avant de partir sur des solis de drum assez bluffant...

Tool puise dans l'ensemble de ses disques et en cela permet un voyage complet dans sa discographie, avec une vraie cohérence, bien que les premiers morceaux comme Opiate ou Hooker with a Penis n'ont rien avoir avec les atmosphères aériennes et contemplatives des morceaux du dernier album.

Après 2h30 de concerts, Maynard promet que le groupe n'attendra pas aussi longtemps pour revenir nous voir. On l'espère tous tant ce genre de soirée est unique et sans équivalents.

Grandiose et Fascinant!

A lire également TOOL dans notre TOP 10 2019.

mardi 10 mai 2022

Warpaint à la Cigale (9/5/22)


 Enfin, le retour sur scène de Warpaint. 6 ans après leur précédent disque, le 4ième LP, Radiate like this est sorti vendredi 6 mai et voilà les 4 Warpaint sur la scène de la Cigale 3 jours plus tard pour dejà défendre l'album à Paris.

Autant dire qu'on a pas eu le temps de vraiment bien écouter ce nouveau disque, qui néanmoins sonne d'une lumière radieuse sans pour autant bouleverser l'ADN du groupe. Et cela se confirme sur les planches de la Cigale. La section rythmique, formée de Stella Mozgawa à la batterie et Jenny Lee Lindberg à la basse est toujours l'une des plus groovy de la scène rock. 


Avec une basse chaloupée, presque dansante, une batterie très inventive et variée, les guitares aériennes alliées aux harmonies vocales superbement rêveuses de Emily Kokal et Theresa Wayman, les 4 musiciennes tiennent là une formule imparable qui les placent à part dans l'univers rock. On oserait le terme de The Cure psychédélique pour les définir.

Après les classiques Stars, issu du tout 1er EP du groupe, le superbe et vaporeux nouveau single Champion, ouverture emballante du nouveau disque et le diptyque ultime Intro/Keep it Healthy (l'une de nos Best Song Ever), place est donnée aux nouvelles pépites : Hips et Hard to tell you. Sur cette dernière, Emily n'a jamais aussi bien chanté. Ses envolées maitrisées dans les aigus nous donnent des frissons...


S'en suivent les perles Love is to Die et Krimson (1er EP là encore...) avant le morceau surprenant du set : Melting. Pour la 1ere fois les 4 artistes se regroupent au centre de la semaine pour chanter ensemble autout de la seule guitare Jaguar d'Emily. C'est beau à en pleurer... Un grand moment de ce concert!

Warpaint enchaine avec un autre morceau groovy et très convaincant, Stevie, avant de retourner une nouvelle fois à ce tout 1er EP initiatique, Exquisite Corpse, avec Beetles et Elephants en rappel. La soirée se conclut sur le final de Radiate Like this : Send Nudes, nouveau morceau de bravoure à ajouter à la collection.

Une soirée envoutante!

A lire également : Warpaint au Trabendo ou à la Cigale et en Best Song Ever

samedi 7 mai 2022

Silverbacks à l'International (6/5/22)


 Les 5 Irlandais de Silverbacks ont sorti en janvier l'un des tous meilleurs albums d'indie rock relevé et énergisant de ce début d'année 2022, Archive Material! Et c'est ce disque qu'ils sont venus défendre à l'International hier soir! C'était immanquable bien sûr!

En introduction, on est happé par pop classieuse des clermontois de Dragon Rapide, quelque part entre les Dandy Warhols et Weezer. La partie centrale du set, plus folk, nous aura moins plus, mais les parties plus électriques du show étaient flamboyantes. Une belle mise en bouche avant le plat de résistance de la soirée...


Remarqués en 2018 avec la sortie du single "Dunkirk", playlisté par la BBC et produit par Dan Fox (Girl Band), Silverbacks a d'abord sorti son 1er disque, FAD, en autoproduction en 2020, en pleine pandémie avant de signer sur le label londonien Full Time Hobby pour leur second effort, Archive Material. Album mis en avant par le magazine Magic (album de la semaine du numéro du 20 janvier) avec sa nouvelle formule qu'on adore (mais c'est une autre histoire). 

Ce disque de pop dite indépendante est magnifique. Il mélange brillamment de nombreuses influences et sonne très frais à nos oreilles. Bouillonnant d'idées et de refrains accrocheurs, les Silverbacks réussissent l'alchimie pop entre les Talking Heads et Pavement. Rien que pour cela on avait hate de les voir sur scène.

Dans cette bonne vieille salle de l'International à Paris où tant de groupes sont venus faire leurs dents (au hasard toute la galaxie Mind Riot Music : Moslyve, Chinese Robots ou Amain Armé), Les Silverbacks réussissent à s'accommoder du son imprécis de cette cave pour livrer un set relevé et totalement enthousiasmant. Il fait dire que leurs chansons sont tellement irrésistibles : Rolodex City, Archive Material et Dunkirk lancent la croisière de mains de maitre.


Daniel O'Kelly, le chanteur du groupe assure et n'hesite pas à monter dans les cordes, façon punk pour électriser la salle. Son frère Kilian et le second guitariste Peadar Kearney tissent des entrelacements de guitares qu'on avait peu entendu ces dernières années et qui nous ravissent. La bassiste Emma Hanlon nous charme totalement avec son jeu tout en swing et son timbre de voix exquis. Le batteur Gary Wickham tient la baraque derrière les futs.

L'ambiance est à la fois légère et électrique, on passe un super moment en se disant qu'on va les revoir bientôt dans de bien plus grandes salles...

dimanche 1 mai 2022

Miles Kane à l'Olympia (28/4/22)


'Don' let it get you down', ca pourrait etre notre mantra à tous après ces 2 années de crises ultimes que nous venons de vivre. C'est aussi l'un des meilleurs tracks du 4ième album de Miles Kane, le bien nommé "Change the Show", que le liverpuldien est venu présenter à l'Olympia.

On suit Miles Kane en ces pages depuis, bien sur, le 1er Last Shadow Puppets mais aussi cet unique disque des Rascals, Rascalize, sorti quelques semaines après "The Age of the Understatement" en 2008. Un disque très plaisant de rock sous influence punk dans l'esprit, le socle de Miles Kane...

Cette rage et cette envie d'en découdre, Miles l'a retrouvé ces derniers mois après quelques années d'errance en Californie, en compagnie de son complice Alx Turner, pour l'enregistrement du second LSP puis de son body buildé 3ieme disque, "Coup de Grace". Avec "Change the Show", il y a une vrai envie de repartir vers l'avant en puisant dans ses amours de toujours : la Soul, les disques Motown, la Northern Soul chère à Gerorge Harrison ou à Richard Ashcroft et Paul Weller... 


En y ajoutant ses pulsations rock d'obédience punk Miles sort un grand disque avec 2 immenses titres, "Dont let it get you down" et surtout le magnifique "Change the Show" ou l'intervention des oooh ooh fait basculer le morceau vers la stratosphère...

Avec un repertoire vraiment solide et ce nouvel opus très bon sous le bras, Miles Kane enflamme l'Olympia dès les 1eres notes. Il se donne corps et âmes et ne triche pas, comme toujours. 6 titres du dernier opus dont les également très convaincants "See ya when i see Ya" ou "Never get tired of dancing" avec les 2 perles déjà mentionnées, les tubes de ces disques précédents avec une mention spéciale à un 'Dont forget who you are" scandé par la foule ou une "Rearrange" toujours aussi fédérateur.

On aura droit à une reprise des Beatles, superbe "Dont let me down" avec Oracle Sisters en appui. Après un "Change the Show" dantesque c'est déjà le rappel et la fin du concert avec le surpuissant "Come Closer".

"Let's change the Show, cos' it just don't matter at all"!!! oooooh....

A lire également Last Shadow Puppets à l'Olympia en 2008