lundi 18 novembre 2024

Nick Cave and the Bad Seeds à Bercy (17/11/24)


 Point d'orgue de la tournée Wild God, le concert de Nick Cave and the Bad Seeds dans l'arène de Bercy fut, une nouvelle fois,  un moment de rare communion entre un artiste et son public. 

On ne présente plus l'immense Nick Cave. Avec près de 45 ans de carrière, c'est un revenant, une survivant. Il s'est relevé de tout, des excès, de la folie, des amours passionnels qui finissent en déchirement mais surtout des drames personnels. Ces dernières années, il a perdu 2 fils.


Personne ne se remet vraiment de telles tragédies mais la façon dont Nick Cave a tenté de surmonter la douleur en mettant son énergie au service de sa musique force le respect. Avec les Red Hand Files sur son site internet, il a pris le temps de répondre à toutes les questions de ses fans, chacun, incluant Cave, partageant ses traumas intimes, en tentant par leur expression, leur partage, un travail de résilience salutaire et tellement courageux.

La lecture du livre d'entretien de Nick Cave avec Sean O'Hagan, "Foi, Espérance et Carnage" est sur ce point édifiante. Avec honnêteté, transparence et humilité, Cave raconte son désarroi, son désœuvrement et comment il essaie de se reconstruire en poursuivant une forme de spiritualité, dont les racines de la quête sont certainement antérieures à ces drames... C'est beau, souvent émouvant et très inspirant...


Après plusieurs albums en duo avec l'immense Warren Ellis, Nick Cave est revenu cette année avec un album des Bad Seeds :l'excellent Wild God. Le disque d'un survivant, très certainement. Les arrangements de synthés de Warren Ellis apportent une chaleur et une douceur tandis que les choeurs d'inspiration gospel affirment, au diapason, une envolée élégiaque, plaçant ces nouvelles chansons en orbite autour d'un soleil puissant. Ce mur du son dense et à la large profondeur, mixé par les mains expertes du maitre Dave Fridmann (Mercury Rev, Flaming Lips, Mogwai...) nous donne l'impression de rentrer dans une cathédrale.

Dans "Foi, Espérance et Carnage", Nick Cave a cette réflexion très éclairante sur la façon dont il s'est reconstruit après le deuil "je crois au fond que vivre c'est ça, mourir à soi-même et puis renaitre"

Il ajoute quelques phrases plus loin que "l'impulsion religieuse, chez certains d'entre nous (...) engendre 'r) un épanouissement de la personne, la possibilité de grandir et de se déployer en tant qu'être humain au lieu de se contracter".

Cela résume totalement l'expérience d'un concert de Nick Cave and the Bad Seeds. On a l'impression d'assister à une messe païenne, à une célébration autour d'un chaman, d'une impulsion de vie d'une intense authenticité. 


Les chansons de Wild God se prêtent entièrement à cet exercice et on aura droit à la quasi intégralité du disque interprété par Mister Cave et sa troupe. Dès le départ avec Frogs, Wild God et Song of the Lake on se retrouve emporté dans un tourbillon d'émotions d'une rare intensité. C'est beau, ca réchauffe le coeur, ca embarque nos âmes...

Pendant près de 2h30 on va avoir droit à une déferlante de chansons ultra puissantes : O Children, Jubilee Street, From Her to Eternity, Tupelo, Conversion et sa mantra (touched by the spirit touched by the flame)... Cave plaisante beaucoup avec Warren Ellis, on sent cette complicité empreinte d'un profond respect entre les 2 hommes. Ellis s'amusera de la remarque de Cave sur le fait qu'il habite pas loin en précisant en français d'un air amusé qu'il paie ses impôts en France.

On remarquera la présence à la basse de Colin Greenwood de Radiohead. A la fin du set, les 2 titres immuables des setlist de Mister Cave, Red Right Hand et Mercy Seat viendront définitivement raviver la flamme d'une communion aussi belle que mémorable...

Une soirée en tout point magnifique et pour laquelle on ne peut dire que Merci...

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dimanche 17 novembre 2024

Mustang à la Maroquinerie (15/11/24)


Mustang en Release Party à la Maroquinerie pour la sortie de Mégaphénix.

 Le groupe Mustang reste une énigme. Avec Megaphénix, leur 5ième album, le trio ne tenterait-il pas de nous donner quelques clés pour mieux comprendre? "Trop variet ou trop spé" comme le clame Jean Felzine dans le bijou qu'est "La porte au nez", est ce qu'il ne valent pas mieux "que ces barjots qui ont laché la barre" comme proclamé dans le morceau d 'ouverture du disque "je ne suis plus aimé"?

Déjà le 5ième album de Mustang, le temps passe vite, le succès d'estime reste mais le groupe n'a toujours pas l'exposition qu'il mériterait...Groupe iconoclaste, mais indispensable à nos oreilles. Jean Felzine possède l'une des plumes les plus intéressantes dans le bazar de la chanson française... 


La Chanson Française, pièce centrale de Megaphenix, ou comment délivrer des mots acerbes mais justes sur une ritournelle pop parfaite associée à une performance vocale au cordeau. Sur la forme, une berceuse attachante, sur le fond un récit offensif et désabusé... L'essence même de Mustang...

Depuis leur retour discographique post covid, le groupe assume pleinement son statut d'outsider à qui le succès populaire se refuse ostensiblement... Et ca lui va bien.... Cette acceptance libère, sans aucun doute, les mots de Felzine. Il retranscrit avec beaucoup d'humour cette tragédie dans ses chansons, n'hésitant pas à mixer écriture relevée et vulgarité gratuite, comme si il voulait piquer l'auditeur et le sortir de sa zone de confort... ou bien le flatter ou juste le faire rire ou sortir de sa torpeur... une forme de génie...

Sur scène, le trio insuffle une énergie rock à ses morceaux autour du classique power trio. Au son clair chorusé de sa Telecaster, Felzine s'avère etre un guitariste rythmique talentueux. Son acolyte des débuts, Johan Gentile, insuffle toujours un swing biens senti avec sa basse tandis que le nouveau venu à la batterie, Nicolas Musset (aussi réalisateur sur ce disque) amène une pulsation rock indéniable avec une frappe lourde et précise.

Mustang nous joue tout son nouvel album, presque dans l'ordre du disque. C'est peu banal, en général on doit attendre les anniversaires des sorties d'album pour avoir droit à ce genre de procédé... Décidemment, Mustang se joue des codes... Dans une Maroquinerie sold out, Mustang déploie ses ailes et ravit un public en amour avec ces marginaux en quête de respectabilité, à moins que ce soit le contraire...

Une fois Mégaphénix épuisé, le combo enchaine avec "ses vieux machins" et commence par le vraiment drôle et acerbe "fils de machin" aux paroles désopilantes... Du grand art. Mustang a quand meme un répertoire remarquable. avec des titres comme "Pole Emploi Geule de Bois", "les Oiseaux blessés", "le sens des affaires", "salauds de pauvres"... C'est un régal., l'ironie et l'humour, toujours. On ne pent s'empecher d'avoir un petit rictus amusé, presque jouissif à l'écoute des paroles.

Un groupe indispensable.

A lire également Mustang à la Maro en 2021 et dans nos TOP 2021 et 2014.

jeudi 14 novembre 2024

Fontaines D.C. au Zenith (13/11/24)


Le triomphe de Fontaines D.C.

Les irlandais de Fontaines Dublin City sont venus présenter au Zénith de Paris leur 4ième LP, Romance dans une salle pleine à craquer et gonflée à bloc. 4 disques en 5 ans et meme 5 si on compte l'excellent album solo du chanteur, Grian Chatten sorti en 2023 (voir notre top 10 2023). Des musiciens prolifiques et qui n'ont de cesse d'évoluer et de faire progresser leur univers rock vers de nouvelles contrées... 

Si leur 1r LP, Dogrel avait un coté pop punk fédérateur, les 2 immenses disques que sont a Hero's death et Skinty Fia amenaient le combo sur des aspérités psyche et shoegaze à la fois sombre et envoutantes, Romance opère une bascule vers une approche plus pop (ce n'est pas péjoratif en ces pages) tout en gardant leurs bases solides...


Enregistré avec le faiseur de miracle, James Ford (Arctic Monkeys, Depeche Mode, Blur, Beth Gibbons...), Romance voit les D.C. prendre de l'ampleur dans la mise en place de leurs arrangements avec beaucoup de trouvailles surprenantes qui font mouche et surtout une prise de risque salutaire au niveau du chant avec un Grian Chatten s'essayant aux voix de tête... Une réussite...

Exit donc leur producteur historique, le génial Dan Carey et exit aussi leur label indé Partisan Records, welcome XL Records. Un changement de braquet assumé au niveau sonique et business, meme si on parle pas de major, encore...

Romance est bourré de hits potentiels : Starburster et son génial souffle asthmatique sur le refrain, in the modern world entre the Jams et Oasis, Motorcycle boy et ses lignes vocales entêtantes, Sundowner et sa dream pop magistrale ou encore la ritournelle pop finale favourite... Un disque taillé pour les grandes salles...


Et forcément, après le point ephémère en 2019, l'Olympia en 2022, c'est au Zenith que les D.C. viennent récolter les lauriers mérités d'un travail acharné et précieux... La bande son des années 20? A en croire la composition du public on serait tenté de répondre par l'affirmative. les vieux fans de rock sont désormais rejoints par la jeune garde des nouveaux adeptes de la guitare, extirpés de la toute puissance des musiques urbaines qui écrasent tout désormais... C'est un fait, la guitare est redevenu l'outsider et c'est peut etre pas plus mal, ca lui va bien en fait.... Un retour aux sources....

Le début du concert est un peu poussif, le son est un peu lourd et on sent Grian Chatten qui a des difficultés à bien poser le bon timbre de voix... Un peu de rodage et dès la 4ieme chanson, A lucid Dream, le groupe prend son envol... Et c'est parti pour 1h20 d'un rock fédérateur et dévastateur oscillant entre moments en suspens à la noirceur envoutante (Big Shot, A Hero's Death), hymnes de stade (Starbuster, in the modern world, bug) et pop ciselée (Sundowner, Favourite, Big).

Le triomphe de nos hérauts modernes.

A lire également Fontaines D.C. à l'Olympia, à la Route du Rock et à Rock en Seine

vendredi 4 octobre 2024

Ryan Adams au Bataclan (3/10/24)


 Après un 1er retour dans la capitale l'an dernier au Trianon, Ryan Adams remet le couvert pour un set solo acoustique au Bataclan cette fois ci. Mes sentiments sont vraiment ambivalents concernant un artiste que j'ai longtemps considéré comme l'un des plus doué de sa génération...

La décennie 2000 aura été la sienne. Convoquant le folk expressif d'un Dylan sur Heartbreaker (2000) le combinant au classic rock des Stones sur Gold (2001), sortant ensuite son meilleur disque, Demolition, qui n'est pas un album mais une compilation de faces B et de raretés avant de publier son chef d'oeuvre, Love is Hell (2 EPs en 2003 et 2004 combinés sur un même disque par la suite). 

La sortie de Love is Hell est révélatrice des intentions du chanteur. C'es un disque triste mais d'une beauté fascinante. Adams y trouve les mots, les intentions, les atmosphères pour réconforter tout auditeur en quête de chaleur humaine dans un contexte de désillusion et de solitude existentielle... La maison de disques n'ayant pas voulu sortir ce disque dépressif et anti commercial, il leur pond Rock & Roll, un disque à la Strokes sauce Stones, facile d'accès et rempli de mélodies catchy... Et négocie la sortie dans la foulée de Love is Hell en 2 EPs...

En 2005, Ryan Adams sortira 3 disques, assez inégaux, même si Cold Roses reste l'un des LPs favoris des fans ultra. Ensuite, le songwriter américain continuera de sortir de très beaux disques (Easy Tiger, III/IV, Ashes and Fire) avant de tourner un peu en rond dans les années 2010.

Puis vint l'année 2019 et les accusations de manipulations psychologiques envers plusieurs femmes et des promesses de les aider dans leurs carrières dans le but d'avoir des relations sexuelles (Enquête du New York Times), Adams réfutera ces accusations tout en s'excusant pour le mal qu'il aurait pu causer... A partir de ce moment là, la carrière de Ryan Adams aura pris un rude coup et il a été pas mal blacklisté et honni par ses pairs...


Adams a recommencé à tourner, en solo, seulement l'an dernier. il a sorti 4 albums cette année (idem en 2022) tentant de reprendre le fil d'une carrière brisée par ces révélations... Lorsqu'il est apparu sur la scène du Bataclan, je ne l'ai absolument pas reconnu, avec l'annonce d'un speaker "please welcome Ryan Adams" j'ai crû à une blague... C'était comme si Jack Black venait faire sa 1ere partie... Mais non, dès les premières notes de sa voix, c'est bien Ryan qui se tient devant nous...

Quoi qu'on puisse penser de cette affaire, on voit bien aujourd'hui que l'homme a pris cher depuis. Exit le Dandy cool et classieux, place à un caricature du farmer obèse américain... Méconnaissable... La voix, heureusement est toujours là. Chaude, expressive, au timbre si familier à nos oreilles. 

Après avoir enchainé quelques classiques de son répertoire en guitare voix ou piano voix, sans dire un mot à son public, Ryan Adams se détend et commence à interagir avec l'auditoire... Il se révèle attachant, attentif à ce qui se passe autour de lui, notamment lorsqu'il demande une bouteille d'eau pour une fan qui tousse au 1er rang ou lorsqu'il enjoue un spectateur à passer le bras autour de sa petite amie que de filmer avec son smartphone... Il fera une longue diatribe sur Spotify et le fait que le streaming appauvrit les artistes indépendants (il se fera longuement applaudir...).

Adams oscillera entre classiques (oh my sweet Carolina, Everybody Knows, Two, New York, New York, Firecracker) et reprises 60s dont il a le secret (Bob Dylan, The Doors, Velvet Underground...). C'est très plaisant, on passe un bon moment. On se souvient pourquoi on a tant aimé cet artiste, notamment sur l'enchainement Dar Chicago, English Girls approximately et This house is not for Sale. Les émotions remontent, les souvenirs également...

Il y a quelque chose de touchant de voir un artiste qui a compté, tenter de repartir à la conquête de son public malgré les stigmates bien visibles de sa récente déchéance. Est ce de la nostalgie, une certaine pitié inavouée ou tout simplement ce plaisir de retrouver quelqu'un qui a compté et peut encore compter en nous connectant à une partie de nous mêmes qui reste intangible malgré l'impermanence?...

A lire également Ryan Adams au Trianon, à la Cigale et en Best Song Ever


lundi 23 septembre 2024

Suuns au Trabendo (17/9/24)


N'ayons pas peur des mots, l'un des groupes les plus marquants (et donc important) des ces 15 dernières années était de passage au Trabendo. Depuis le début des années 2010, Suuns, le groupe de Montréal, aura réussi la prouesse de nous surprendre et de nous émerveiller à chaque sortie d'albums.

Difficile d'étiqueter ce groupe et le rattacher à un quelconque genre. Suuns utilise des guitares, des boites à rythmes, des synthés, des samplers... Voilà ce à quoi se rattacher concernant ce combo totalement à part. Meme si leur 1er LP était d'obédience Rock Electro, Suuns a su brouiller les pistes et se remettre en question sur chaque disque, dessinant un parcours sonique qui lui est propre.


Leur 6ième album, The Breaks, repousse une nouvelle fois les limites. A la 1ere écoute, on est peut être mois soufflé que les fois précédentes, faute certainement à une attente grandissante de nouveauté, devenant certainement trop encombrante pour le groupe comme pour ses auditeurs.

The Breaks semble plus doux en terme de sonorités, certains diront plus pop, plus accessible avec l'utilisation de synthés atmosphériques et d'arpégiateurs donnant une impression de voyage cotonneux à l'ensemble. On retiendra plutôt la notion de son plus lumineux mais les structures, encore plus chaotiques des chansons avec de nombreux changements de rythmes et d'intensité au cours d'un même morceau tordent le cou à toute approche plus mainstream ou popisante... Le disque se révèle un peu plus à chaque écoute et il faut du temps pour se retrouver dans le labyrinthe des structures des chansons... Les Suuns font ce qu'il veulent, hors de tout schéma de carrière. Ils continuent leurs explorations et c'est ce qui les rend fascinants.


Au trabendo, pas complètement rempli, Suuns débute son show de manière iconoclaste avec le morceau de cloture et celui d'ouverture de son 2nd album, Images du Futur. Démarrer avec l'aérien et magnifique Music won't save you ressemble à un clin d'oeil de la part d'un trio totalement dévoué à son art. Le puissant et redoutable Powers of Ten rend la fosse hystérique...

Les morceaux issus de The Breaks sonnent en live encore mieux que sur disque. Fish on a String et son chant détaché envoute, tandis que Road Signs and Meanings enchainé amène un premier moment d'extase, que les classiques Instrument et Look no Further ne feront que confirmer... Les corps se déhanchent dans la fosse et une certaine frénésie envahie la salle... "Blink twice, let me know you're there" chante Ben Shemie sur Overture, le morceau élégiaque de The Breaks... Un beau résumé de cette soirée...

Tout en faisant la part belle au nouvel album, Suuns pioche des classiques dans chacun de ses disques, à l'exception notable du précédent The Witness... On aura droit à 2 rappels et à un final heroique avec l'un des premiers morceau de bravoure du groupe, Gaze, issu du 1er LP...

Un groupe fantastique, vraiment...

A lire également, Suuns à la Maroquinerie, à la Gaite Lyrique ou dans nos best of et Ben Shemie avec DJ Chloé en Live


lundi 16 septembre 2024

King Hannah à la Maroquinerie (12/9/24)


Très clairement l'un des évènements de la rentrée que ce passage à Paris des liverpuldiens de King Hannah. On avait pris une grosse claque en les découvrant sur scène lors de l'ouverture de la Route du Rock 2022 à la Nouvelle Vague.

A l'époque de ce 1er album (I'm not sorry i was just being me), Hannah Merrick et Craig Whittle avaient cette capacité, si prégnante et intense de rendre l'atmosphère de trip hop moderne de leurs chansons. Entre mélancolie, intimité classieuse et déferlantes de guitares distordues, on était tombé sous le charme. Et que dire de cette voix envoutante, à la fois fragile et puissante... Un grand groupe en devenir...

Le second opus, Big Swimmer remporte également la mise mais dans un registre assez différent du 1er. Le duo a du écouter en boucle, dans le tour bus de leur 1er tournée US le Spiderland de Slint (ils citent eux memes cette référence sur Lily Pad...). On retrouve sur ce second LP les mêmes moments aériens inquiétants, presque anxiogènes, précédant des passages bruitistes libérateurs sauf que les King Hannah rendent cette façon de faire élégante et classieuse lorsque leurs ainés de Slint la projetaient de manière brute, non polie et impulsive...


La voix d'Hannah est pleine de nuances et pétrie d'une force intérieure saisissante. On adore le jeu de guitare de Craig, les soli, loin d'être une démonstration technique, sont au contraire remplis d'émotions et d'une urgence qui prend aux tripes... Un disque indispensable...

Sur scène, King Hannah ne décoit pas, bien au contraire. quelle audace de commencer le concert par Somewhere near El Paso, inquiétante comptine qui se transforme en explosion sonique sous l'impulsion de la guitare de Craig. Le trippant et presque psychédélique The Mattress nous conquit. Des le second morceau on sait que ce concert va etre exceptionnel. Hannah nous donne des frissons avec sa voix lascive et ses tenues de notes d'une telle beauté, surfant sur la distorsion de la guitare... 

Dès la fin de ce second morceau, la chanteuse indique que c'est son concert préféré de la tournée... Déjà... Il se passe quelque chose... L'ambiance Slintienne se poursuit avec Milk Boy avant que le seul morceau du 1er LP joué ne débarque avec Go Kart Kid... Surprenant ce choix de passer à la trappe leur 1er effort pour jouer, au final, la quasi intégralité de Big Swimmer. Un groupe qui ne regarde pas derrière lui?...


Petit moment d'accalmie avec This wasn't intentional et John Prine, 2 chansons douces quasi americana avant le retour aux ambiances inquiétantes, bien que douces en surface, avec Suddenly your Hand, un autre sommet de Big Swimmer. 

La fin du concert sera plus pop sur des tempos rock  (New Yok let's do nothing, Davey says), King Hannah confirmant ses racines pop profondes. Le rappel se fera sur le morceau d'ouverture du second album et qui lui donne son nom : Big Swimmer, chanson pop de l'année... ou pas loin...

Hannah, apparemment très émue dira qu'il s'agit probablement de son meilleur concert, ever... La présence, touchante, de ses parents dans le public de la Maroquinerie (sur les escaliers juste en face de la scène, plein axe) y est surement pour quelque chose.

Des soirées comme on aimerait en vivre plus souvent...

A lire également King Hannah à la Route du Rock 2022 et dans nos TOP 2022 Albums et Concerts ou encore Slint en Best Song Ever

mercredi 28 août 2024

Massive Attack à Rock en Seine (24/8/24)


Pour le 20ième Rock en Seine, les pionniers du festival inaugural de 2003 étaient de retour : PJ Harvey, le dimanche et Massive Attack en tête d'affiche du samedi. Déjà en 2010 et en 2016, on avait fait les louanges du collectif de Bristol et on était tellement impatient de les retrouver sur la grande scène de Rock en Seine.

Massive Attack a joué un rôle crucial dans les années 90 en réussissant l'amalgame des différentes cultures de la très cosmopolite ville de Bristol. En reprenant l'art du sample popularisé par les pionniers du hip hop et en y mélangeant des influences jamaïquaines (reggae, dub) pop et punk, Massive a lancé les prémisses d'un mouvement, vite baptisé trip hop sur 2 premiers albums exceptionnels (Blue Lines et Protection). Avant de redéfinir le son des 90s avec Mezzanine, en noircissant le très et incorporant de profondes influences post punk.


Si le groupe n'a plus sorti d'album depuis 2010 (2 Eps depuis de 4 et 2 chansons), il est resté actif en live, devenant une référence aussi bien sonique que visuelle. Un concert de Massive Attack reste une expérience profonde et intense... On esquivera tout de suite le sujet polémique de la prise de positon politique (Massive a toujours fait celà depuis la guerre en Irak et on vous conseillera la lecture d'un article de Libération sur le sujet ), pour se consacrer à l'aspect artistique de la prestation.

Depuis leur dernière venue à Paris en 2019 pour célébrer les 21 ans de Mezzanine, dont le son et la noirceur collent toujours aussi bien à l'époque, on ne peut pas dire que la situation globale se soit améliorée... D'où un début de concert plus sombre que d'habitude avec d'entrée un Risingson industriel donnant le ton... la légende Horace Andy viendra apporter un peu de lumière dans ce monde de ténèbres avec un Girl I love you au spleen totalement envoutant...

Comme sur la tournée Mezzanine 21, on a l'immense plaisir de retrouver sur scène la légende Liz Fraser (Cocteau Twins) dont le timbre de voix si angélique nous donne à chaque fois des frissons. Même si son entrée se fait sur le très noir Black Milk, la vulnérabilité et la force à la fois de sa voix stellaire irradient d'une lumière éclatante la mélancolie de la musique...


Autres invités de marque, les écossais de Young Fathers, au sommet de notre année de concerts 2023. Ces autres électrons libres à la créativité et à l'intensité fascinantes ne pouvaient que se comprendre avec 3D et Daddy G, c'est évident. Quel bonheur de voir ces 2 immenses groupes jouer ensemble, sous nos yeux ébahis sur la grande scène de Rock en Seine.

La grande force de ce festival est la sono de la grande scène. la puissance sonore alliée à la précision du son rendent l'expérience de certains concerts  totalement fascinante... Et c'est clairement le cas avec Massive Attack, qui apporte un soin tout particulier au mixage des morceaux... De nombreuses fois, les effets donnaient l'impression d'une vraie spatialisation du son. Ajouté à l'effet physique sur nos corps de la puissance du son en façade de la grande scène, et on a l'a une expérience assez singulière...

Elizabeth Fraser revient ensuite sur scène pour un moment élégiaque avec Song to the Siren, une reprise de Tim Buckley... On en a les larmes aux yeux... Très émouvant... La reprise d'Ultravox, RockWrock, donne une impulsion punk au show, qui au final ne détonne pas plus que ça et caractérise assez bien l'éternel état d'esprit frondeur du collectif.

A partir de là, pluie de standards du groupe avec Angel, Safe from Harm, Unfinished Sympathy, Karmacoma et Teardrop... Une fin sonique et toutes guitares hurlantes avec un Group Four extatique...

Une soirée monumentale, qui avait commencé avec des Blonde Redhead magiques et qui se finira avec le DJ Set atomique des 2 Many Dj's...

A lire également Massive à Fourviere en 2008, Rock en Seine 2010 en Best Song Ever et au sommet de notre Top 2019



vendredi 23 août 2024

Slowdive à la Route du Rock (15/8/24)


 Il y a pile 10 ans, à cette même Route du Rock, le comeback inattendu des shoegazers 90s de Slowdive nous avait ébloui. Sacré concert de l'année 2014 en ces pages, le retour de hype d'un groupe mal aimé au milieu des années 90, pouvait nous faire espérer un retour discographique probant. Chose faite en 2017 avec leur album éponyme, Slowdive, qui ravissait par sa fraicheur et le caractère toutjours aussi envoutant de leur musique...

En 2023, rebelotte avec le très bon LP Everything is Alive. Pour promouvoir ce nouveau disque, Slowdive a monté une tournée européenne puis mondiale. Et à ma grande surprise, les places pour leur concert de janvier sont parties en quelques heures... Totalement incompréhensible sur le coup... Que s'est-il passé?, Un ami, chanceux détenteur d'un billet, m'expliquait qu'au concert de Slowdive, il y avait maintenant autant de quadras et quinquas que de vingtenaires...


La faute, ou la grâce, à un succès renversant sur Tik Tok. Alison et When the Sun Hits (extrait de leur second album de 93 Souvlaki, mythique...) devenant virales et vus des centaines de millions de fois, rendant ainsi le quintette extrêmement populaire auprès des nouvelles générations.

Ce n'est certainement pas un hasard si les nouvelles générations sont touchés par la musique aérienne et rêveuse des 5 anglais. Plus que du shoegaze, Slowdive fait de la dream pop, au même titre que The Cocteau Twins, nous transportant dans une dimension spirituelle de la musique...

Pour ce 1er soir de la Route du Rock, il ne faut pas se fier aux apparences, ce n'est pas The Kills, programmé sur le créneau prime de 23h qui fait venir la foule mais bien Slowdive (à 23h on verra beaucoup de monde se diriger vers la sortie...)..


En live, la puissance des guitares, ce mur du son immersif de distorsion mêlée à de grosses doses d'écho et de reverberation, fait mouche. On adore se perdre dans ce dédale de sons stellaires. La magie du live et de l'ineraction avec le public fonctionne à merveille. Les visages dans la fosse sont radieux. On part dans des contrées oniriques desquelles on voudrait ne jamais revenir...

Le set débute par le nouveau et très beau titre Shanty, tout en apesanteur avant un Star Roving, morceau de bravoure du LP de 2017, qui fait chavirer les cœurs. L'enchainement des classiques Catch The Breeze, Crazy for you et Souvlaki Space Station (l'une de nos Best Song Ever) est un régal... Que de beauté, que de belles sensations... l'extase du moment...

Bien sûr, Slowdive jouera Alison et When the sun hits à la fin du show, terminant le set par une reprise sublime du Golden Haire de Syd Barrett... Une filiation tellement évidente...


C'est une histoire folle que celle de Slowdive, qui a fait partie de la fabuleuse aventure du label d'Alan McGee, Creation Records, avec tous nos héros sur ce blog : My Bloody Valentine, Jesus and Mary Chain, Ride, Oasis, Primal Scream... Anecdote intéressante livrée par le groupe à Jenny Beth, McGee a beaucoup soutenu Slowdive, puis après Souvlaki, a disparu des bureaux de Creation pour entamer une réhab... Perdus sans le soutien de leur mentor, comme beaucoup de groupes Creation à l'époque ("where were you while we were getting high, disait Oasis à ce sujet dans Champagne Supernova, directement adressé à Alan...) le 3ieme album du groupe fut baptisé Pygmalion, en référence à McGee...

Une soirée exquise...

A lire également, Slowdive à la Route du Rock 2014 et en Best Song Ever... A lire aussi My Bloody Valentine, Ride, Nick Mason...


jeudi 11 juillet 2024

LCD Soundsystem au Théâtre Antique de Fourvière (8/7/24)


 Une saison au Théâtre Antique de Fourvière en tout point remarquable avec ce 5ième concert. Après les prestations remarquables, et très différentes, de PJ Harvey, Air, Brad Mehldau et Nile Rodgers, on part avec un enthousiasme non dissimulé à la rencontre de James Murphy et de son LCD Soundsystem.

Lors de son 1er passage à Fourvière en 2005, les new-yorkais n'avaient pas fait le plein. Affront lavé avec un auditorium gallo-romain rempli à craquer. J'ai une affection particulière et un profond respect pour James Murphy qui en tant que boss du label DFA, producteur pour The Rapture ou Arcade Fire, DJ émérite et leader d'un groupe incontournable des années 2000 a durablement marqué de son empreinte le son de la pop musique de ce millénaire...


On avait qualifié d'electro-clash la percée de ces groupes new-yorkais gravitant autour de Murphy, de son acolyte de DFA Tim Goldsworthy (lire en ce sens les années 2000 : épisode 5 : la décennie du Cross-Over). Si le terme a disparu des radars, il explicite bien à lui seul la sensation ressentie à l'écoute en live de LCD Soundsystem : une déflagration mêlant l'enthousiasme de la dance music, l'énergie du Rock et la fureur du punk.

La scène du Théâtre Antique ressemble à un laboratoire de savants fous avec un empilement frénétique d'instruments, de percussions, de machines et de synthés. pas moins de 8 musiciens sur scène et cette volonté de reproduire en live avec des instruments analogiques et acoustiques toute la richesse d'une musique conçue de manière numérique... C'est certainement ce qui donne cette force, cette puissance, cette chaleur au son LCD Soundsystem.

Le groupe arrive sur scène avec la musique de Phil Collins, "one more night", ca fait plutôt sourire... Et ca commence fort avec Us v Them et sa progression constante jusqu'au climax, marque de fabrique du groupe et concept meme de la musique electro avec cet empilement successif de pistes... 


La force de frappe du groupe en live est vraiment monumentale. Dès le départ, les rythmiques électro donnent envie de danser, les synthés modulaires et analogiques rendent le son ultra contemporain. Pat Mahoney à la batterie donne la pulsation et le groove au groupe tandis que Al Doyle à la guitare rend le tout très nerveux avec cette façon très post punk d'étouffer les cordes en grattant un groove imparable...

Fourvière est en feu et se transforme en piste de danse géante. On a rarement vu une telle ambiance. Les classiques, On Repeat, You wanted a hit, Tribulations et le punk movement s'enchainent... On est parti loin...

La version surboostée du mythique et précurseur Losing my edge casse la baraque... Et dire que James Murphy nous avait prévenu au début du show qu'il était malade et qu'il ferait de son mieux... Le rappel est carrément jouissif avec l'enchainement divin Dance yourself Clean, New York i love you et la Best Song Ever All my Friends.

Qu'est ce que ca fait du bien un tel concert. On sort vidé et avec un gros smile sur nos faces... Trop content d'avoir recroisé la route d'un des groupes les plus importants des années 2000...

A lire également LCD Soundsystem au Bataclan et en Best Song Ever avec All my friends

 

mercredi 10 juillet 2024

Nick Mason's Saucerful of Secrets à l'Olympia (4/7/24)


 Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de voir une légende, encore bien vivante, venir faire revivre en son une période cruciale de l'âge d'or du Rock avec l'authenticité et la véracité de ceux qui ont été les acteurs du moment... Nick Mason, le batteur de Pink Floyd, a eu la bonne idée de former il y a quelques années un groupe autour d'amis musiciens pour rejouer les titres des débuts du Floyd, période Syd Barrett...

Avec son Saucerful of Secrets, genre de all stars band avec à la basse Guy Pratt, au CV imposant (une très courte pige dans The Smiths, bassiste sur scène du Pink Floyd post Roger Waters...) et surtout à la guitare et au chant Gary Kemp (leader du groupe New Wave Spandau Ballet qui a eu son hit avec True dans les 80s). 


Rejouer les morceaux de Syd Barrett en live n'est pas un mince affaire et l'attente est donc forte. Ce sont des morceaux peu joués par Pink Floyd après le retrait du génie cramé et solitaire qu'était Syd Barrett. En quelques mois, le Floyd version Syd aura embrasé et mis en mouvement la face psychédélique du Rock naissant et influencé des centaines de groupes qui suivirent... Que le combo ait pu se réinventer par la suite, et de quelle manière, après l'abandon de son leader reste une prouesse incroyable...

Ca commence très fort avec Astronomy Domine, ce titre introductif du tout 1er album mythique du Floyd, The Piper at the gates of dawn. L'impression est forte, le son est puissant, les guitares aiguisées et virevoltantes. Les voix de Pratt et Kemp se marient parfaitement pour rendre le coté mystérieux et lunaire du morceau et de la voix de Syd....

Ca enchaine avec 2 autres titres légendaires : Arnold Layne et See Emily play. C'est merveilleux d'entendre ces chansons en live. Nick Mason prend souvent la parole et introduit Remember me, une rareté, l'une des toutes premières chansons écrite par Syd Barrett et qui sera jouée avec l'enregistrement de la voix de Syd... Très émouvant...


Le set défile et on prend un immense plaisir à entendre ces immenses morceaux et à voir les lumières et effets psyché, très réussis, venir approfondir l'univers des titres. La 1ere partie se termine par l'immense Set Control for the Heart of the Sun... que c'est beau...

La seconde partie sera vampirisée par une version épique de Echoes (bon ok on s'éloigne de la période Syd Barrett mais on va pas refuser ce plaisir...)... Morceau fabuleux, entendu pour la 1ere fois en live par mes oreilles subjuguées... Une claque monumentale. Cette chanson vous emporte dans un autre monde, c'est un voyage sidéral dont on ne revient pas intact...

Le concert se termine naturellement par A Saucerful of Secrets pour boucler la boucle... On mesure la chance que l'on a en 2024 de croiser la route de ces passeurs qui incarnent encore une époque révolue dont l'audace et les espoirs étaient les moteurs... Ca va nous fait bizarre lorsque toute cette génération ne sera plus des nôtres

A lire également dans la catégorie grands anciens indispensables : Roger Waters à Bercy, Bob Dylan au Grand Rex, Les Stones à Lyon ou Eric Clapton à Bercy...

vendredi 21 juin 2024

Bar Italia à la Cigale (20/6/24)


 La sensation hype de 2023, le trio londonien Bar Italia, était enfin de passage en France pour promouvoir les 2 excellents albums sortis l'année dernière (Tracey Denim et The Twits), l'occasion de vérifier si l'engouement de la blogosphère était vraiment justifié?

On a rarement vu une telle effervescence autour d'un groupe de rock indé. Il faut dire qu'en sortant 2 très bons disques à guitares à 6 mois d'intervalle, le trio a frappé fort. Magic a placé les 2 disques en tête de son top 2023 et les Inrocks ont également plébiscité. Que la presse écrite s'enflamme, rien de neuf mais lorsque Twitter et la blogosphère dégaine également c'est plus intriguant. D'autant plus qu'après plusieurs disques passés inaperçus (sorti sur le très recommandable label de Dean Blunt, World Music), Bar Italia a été signé par le fleuron indé US Matador. Une accélération de carrière...


Hype surgonflée, imposture, sauveurs du rock? Autant d'interrogations superflues qui nous encombrent l'esprit en rentrant dans la fosse d'une Cigale bien garnie mais pas sold-out... La vérité est certainement entre les 2. C'est très clairement réjouissant de découvrir un jeune groupe qui met en avant les guitares avec des mélodies souvent alambiquées, qu'on pourrait nommer typiquement rock indé, canal Velvet Underground, c'est à dire avec une certaine évidence travestie.

A minima la musique de Bar Italia est rafraichissante. Certains pourront la trouver un peu trop arty, un peu trop intellectuelle mais jamais prétentieuse à nos oreilles.  On notera la production très futée de Marta Salogni, une italienne pour le coup qui donne aux 2 disques ce son mystérieux et envoutant... 


Sur scène, Nina Cristante se place au centre, entre ses 2 compères guitaristes et chanteurs Sam Fenton et Jezmi Tarik Fehmi. Si Sam arbore le plus souvent une Stratocaster, son comparse oscillera entre Gbson Les Paul et Fender Jaguar, la guitare du rock expérimental par excellence.

Le set tournera beaucoup autour du dernier LP en date, The Twits, plus rock que Tracey Denim et qui sied bien à la scène. On sera en perpétuel balancement entre morceaux atmosphériques et plus rentre dedans. On sent que le groupe a un peu de mal à se lâcher au début mais se prend au jeu au fur et à mesure.

C'est plutot plaisant, Bar Italia a du potentiel et on suppose qu'une étincelle pourrait provoquer l'embrasement souhaité. On sent une marge de progression au niveau du chant, en prenant un peu plus confiance et en dépassant le coté nonchalant, typiquement rock indé, le combo pourrait surprendre et passer un cap... En explorant un peu plus encore leurs mélodies en choisissant des chemins de traverse, Bar Italia pourrait devenir irrésistible...

De belles promesses à transformer... A lire également dans le registre révélation rock : Malice K


vendredi 14 juin 2024

Matthew Halsall à la Cigale (12/6/24)


Changement d'ambiance complet par rapport à d'habitude avec le concert soyeux de Matthew Halsall à la Cigale. Concert d'obédience jazz oblige, la Cigale est en configuration places assises dans la fosse et on a la chance de se retrouver au 1er rang du balcon, pile en face de la scène.

J'ai découvert Matthew Halsall en 2020 avec l'album Salute to the Sun. Un disque lumineux et apaisant qui en pleine période covid amenait, littéralement, un rayon de soleil dans la pièce à son écoute. C'est à cette époque que Halsall s'est entouré de jeunes musiciens de sa ville de Manchester pour produire une musique élégiaque aux intersections du Jazz, de l'ambient et des musiques électroniques savantes (IDM).

On peut parler de musique spirituelle, tant cette quête semble irrémédiablement poursuivie par l'artiste. Adepte de la méditation transcendantale, grand fan de John Coltrane, Alice Coltrane ou encore Pharoah Sanders, Matthew Halsall essaie de fondre sa musique dans le moment présent et dans sa sérénité pleine consciente.


Sa musique n'est pas passeiste car imprégnée d'ambient et de samples. On y entend lemeilleur des productions Ninja Tune du début du siècle, ou les DJ émerites du label samplaient le jazz pour illuminer leurs beats et blips électroniques. On pense à Mr Scruff, à The Herbaliser ou à The Cinematic Orchestra. Et ce n'est pas un hasard si le groupe reprend en live un morceau de The Cinematic Orchestra...

Sur scène, en plus de Matthew Halsall à la trompette, on a droit à une harpe, un clavier, une batterie, des congas et un saxophone/flute traversière. Le rendu est d'une beauté émouvante. On ressent beaucoup d'apaisement, de compassion et de sérénité à l'écoute en Live de ces morceaux.

On aura droit à 2 sets d'une heure à peu près et donc à l'entracte que l'on ne voit plus que dans les concerts de Jazz. On aura pas vu le temps passé. Un délice de soirée, une dose d'optimisme et de beauté qui fait un bien fou. 

On ressort de la Cigale revigoré, apaisé et avec un sentiment de béatitude tellement précieux. La musique de Matthew Halsall devrait être prescrite par les médecins et remboursée par la sécurité sociale... D'utilité publique...

A lire également dans la veine jazz Erik Truffaz ou The Cinematic Orchestra en Best Song Ever

mardi 28 mai 2024

Eric Clapton à Bercy (27/5/24)


 La légende de la 6 cordes, Eric Clapton, était enfin de retour à Paris après près de 15 ans d'absence. Agé de 79 ans, le maestro n'avait plus fait de tournées depuis un bon moment et c'est avec excitation que l'on se dirige vers l'arena de Bercy pour enfin voir une idole de jeunesse, au moment où on commençait la guitare, il y a déjà bien longtemps...

Avec Jimi Hendrix, Joe Satriani, David Gilmour ou encor Stevie Ray Vaughan, Eric Clapton aura été une référence absolue de ces premières années de découverte du monde fantasmagorique de la 6 cordes... C'était donc indispensable, voire devenu vital de voir en concert God comme le disait les grafs sur les murs de Londres dans les années 60 (Clapton is God).


Bercy est en configuration assise et on n'est pas étonné de retrouver beaucoup de cheveux blancs et de crânes dégarnis, surtout vu le prix affolant des places... Mais bon, quand on aime on ne compte pas. Et c'est quand même une occasion unique, peut etre la dernière, de voir cette légende et ses doigts de fée parcourir avec grâce et insolence les manches de ses mythiques Fender Stratocaster.

La 1ere partie électrique du set verra Clapton jouer sur une Strat aux couleurs de la Palestine dans un superbe costume bleu foncé avec chemise blanche de circonstance. Ca commence de manière incroyable avec Blue Dust qui permet d'entrée au maitre de nous balancer des soli bluesy qui font décoller notre coeur. Oui Clapton est bien là devant nous et oui son jeu de guitare est toujours aussi magique. 

Slowhand enchainera les standards du Blues avec Key to the Highway et le cultissime I'm your hoochie Coochie Man de Muddy Waters avant d'entamer l'intro de Badge de Cream : une beauté intemporelle... On aura bien entendu droit à un set acoustique de 4 chansons qui rappellera tant de bons souvenirs tant on aura été bercé par le célébrissime Unplugged de 92. Nobody knows you where you're down and out et surtout Tears in Heaven nous feront presque verser une petite larme même si une arena comme Bercy se prête mal à l'exercice acoustique (l'écho sur la voix est dans ce contexte assez flagrant...).


La dernière partie électrique fera feu de tout bois, avec notamment les deux immanquables reprises de Robert Johnson (autre légende)  Little Queen of Spades et Crossroad Blues. Ce dernier titre représente certainement à lui seul la dévotion de Clapton au Blues qui aura façonné sa carrière, sa vie jusqu'à ce Bercy. Il faut d'ailleurs voir le fantastique documentaire Nothing but the Blues de Martin Scorsese, tellement éloquent...

Le concert se termine par le tube de JJ Cale Cocaine avant un rappel final avec Before you accuse me, autre classique du Blues (Bo Diddley). Quelle soirée. Le groupe autour du maitre est excellent et chacun a droit à sa part de solo façon boeuf jazz. Voir le maitre enflammer ses Srat avec son jeu si caractéristique et qui a l'air tellement facile fut un bonheur incomparable... Une soirée qu'on aurait aimé interminable...

A lire également Robet Johnson (Crossroad Blues) ou Joe Satriani à l'Olympia.

mercredi 22 mai 2024

Malice K au Hasard Ludique (21/5/24)


 Le Rock renait de ses cendres de manière assez cyclique, se cherchant à chaque fois un nouveau prophète. Après Kurt Cobain au début ds 90s et les Strokes/White Stripes au début du millénaire, on attend toujours le retour du Phénix... 

La vague post covid de groupes à guitares venus du Royaume Uni et gravitant autour du réalisateur Dan Carey (Wet Leg, Fontaines DC, Squid...) pouvait elle rester sans réponse des US? Et si le jeune Malice K annonçait les prémisses de ce renouveau américain? Le passage de son groupe au Hasard Ludique était une occasion de le vérifier...


On a toujours envie de voir ce que l'on croit et c'est certainement une trop grosse pression sur les épaules d'un jeune adulte que de parler de lui en faisant référence à d'illustres artistes dont le passage éclair hante encore nos vies... 

Mais oui, à l'écoute de nombreuses chansons de Malice K, Alex Konschuh de son vrai nom, on ne peut que penser au phrasé et au charme de la voix d'Elliot Smith. pour s'en convaincre il suffit d'écouter son tout dernier single, The Old House, magnifique ballade mélancolique qu'on croirait extraite d'un album posthume de Monsieur Smith... Cette chanson, Malice K la livrera en acoustique à la fin du set, tout comme l'autre bijou Radio, Face B ou AA du 45T imaginaire formé du combo digital sorti le même jour il y a une semaine... 


Le reste du concert, Malice K aura été entouré d'un groupe rôdé, un batteur, deux guitaristes et un bassiste avec une imposante Rickenbacker. C'est vraiment pro à l'américaine, on part en tournée outre Atlantique en évitant le DIY et ses approximations charmantes... Le concert oscille entre ballades ultra efficaces et chansons assez énervées entre rockab sous acide (vraiment intéressant) et punk cradingue ou la voix de Malice K part dans des cris de chats égorgés façon Cobain justement... Mais on enlèvera un peu de pression sur les épaules du groupe en précisant qu'on entend plus la façon d'hurler de The Vines (autre groupe en The de la vague retour du rock au début du millénaire et autre figure de proue, Craig Nicholls, trop hâtivement comparé à Kurt).

Malice K a un vrai charisme et une aura naissante totalement attachante. Le concert fut un régal, un shot d'adrénaline ultra fort mais hyper court... 40 minutes de concert dont le mini set acoustique pour finir... C'est peu mais pouvait-on attendre plus d'un artiste qui n'a sorti à ce jour que deux Eps et quelques singles? Il faudra attendre la fin aout et la sortie de son 1er album, Avanti, sur le prestigieux label new yorkais Jagjaguwar.

A suivre de très près!

A lire également le retour du Rock dans les années 2000 le retour du Rock dans les années 2000 et la nouvelle vague UK Wet LegWet Leg, Fontaines DC...

dimanche 14 avril 2024

The Jesus and Mary Chain à l'Elysée Montmartre (13/4/24)


 Que le printemps parisien est doux, malgré les intempéries.... En l'espace de quelques semaines on a la chance de voir se succéder des monuments ; Les Pixies, Liam Gallagher & John Squire et maintenant les fondateurs de la noisy pop, les immenses The Jesus and Mary Chain...

40 ans de carrière et un tout nouvel album, le 8ième, très inspiré qui donne l'occasion au groupe des frères Reid de reprendre la route et de faire un passage à l'Elysée Montmartre, forcément sold out...

Le show commence fort avec Jamcod, un nouveau brulot ou Jim Reid proclame l'overdose de Mary Chain. Ne t'inquiète pas Jim, on en aura jamais assez de cette noirceur chaude, j'oserai meme dire réconfortante, dont les écossais nous abreuvent depuis leurs débuts...


Le Hit, "Happy when it rains" (véritable profession de foi) suit et exalte la foule. Comme lors des 3 soirs des Pixies à l'Olympia, Head on, que les lutins reprenaient dejà en 91 sur Tompe le monde, 2 ans seulement après la sortie du single par les Mary Chain, donne le ton. La boucle est bouclée.

Très vite, Jim nous dit qu'il lutte un peu au niveau du chant, la faute à un mal de gorge persistant, mais il explique qu'il ne veut pas prendre cela comme excuse. A part sur certains titres, ou on sent qu'il a du mal à pousser, Jim s'en sort plutot bien et assure une prestation honnête en donnant tout ce qu'il a.

Les morceaux du nouvel opus, Glasgow Eyes, enregistré dans le studio de Mogwai, fonctionnent très bien au milieu des classiques du groupe. Chemical Animal et le tube The Eagles and the Beatles font fort impression.


Après un petit creux, le concert redécolle littéralement avec Some Candy Talking et ses montées Tom/Caisse Claire avec le "Talk" lançant la guitare fuzz démoniaque de William... une extase... le noisy In a hole et la pépite Sidewalking enfoncent le clou. Les Mary Chain sont partis et ca déroule... Blues from a Gun asphyxie tout le monde. Venal Joy et I love Rock n roll terminent la mission... Avant le final Just like Honey, morceau mythique...

4 titres en rappel dont les classiques Darklands et Never Understand me...

Une master class du cool et de l'attitude punk... Indémodables et éternels les frères Reid.

A lire également les Mary Chain rejouant leur chef d'oeuvre Psychocandy ou en Best Song Ever ou encore leurs descendance Oasis, Black Rebel Motocycle Club, Primal Scream

jeudi 4 avril 2024

Liam Gallagher et John Squire à la Salle Pleyel (2/4/24)

 

La réunion de 2 légendes n'accouche pas toujours de grands exploits mais la venue à Paris à la salle Pleyel de Liam Gallagher (Oasis) et John Squire (Stone Roses) nous faisait saliver depuis de longues semaines...

On ne présente plus Liam Gallagher qui, après une période de vache maigre avec Beady Eye au début de la décennie précédente, s'est parfaitement relancé avec 3 albums solo de bonne tenue et surtout des prestations live toujours aussi intenses. John Squire, l'un des meilleurs guitaristes du Royaume Uni depuis le 1er album mythique des Stones Roses et son jeu de guitare inventif et ludique à nul autre pareil, aura été bien discret ces dernières années, mis à part la reformation des Roses et 2 singles pas très emballants il faut dire...


Mais le talent ne meurt jamais. Après la pige de Squire à Knebworth en 2022 sur Champagne Supernova lors des 2 soirées de prestige de Liam en solo, les 2 acolytes se sont dits qu'ils feraient bien de la musique ensemble... Inspiré par la voix et la présence animale du benjamin des frères Gallagher, John Squire a écrit 10 chansons, socle d'un album qu'on pourrait qualifier de rock psychédélique...

Après un bon set de Jake Bugg solo acoustique, meme si sa voix nasillarde peut lasser  à la longue, le groupe entre en scène à 21h15. Un batteur, un bassiste et un gars aux synthés en seuls support de la guitare de John et de la voix de Liam permet de bien mettre en valeur nos 2 super héros. Le combo sonne vraiment seventies. La basse est ronde et ondulante, la batterie en roue libre et les synthés chauds et au diapason... Ca laisse de la place à l'inspiration de John qui n'hésite pas à prendre la place et à rallonger les superbes solos de l'album...


Quelle sensation inoubliable de voir de la fosse à gauche Liam, en forme, donnant toute la puissance et la chaleur de sa voix si reconnaissable et à notre droite, John, ses Stratocasters rutilantes et son touché magique qui nous émerveille. On est fasciné par les 2 hommes. A nos oreilles, le mariage est réussi... Il y aura .eu un creux au milieu du show avec les 2 titres les moins convaincants de l'album mais pour le reste on est conquis.

Just another Rainbow, One Day at a time et I'm a wheel, bluesy à souhait avec un solo largement augmenté... un début de concert parfait... Après le creux, John enfourche, une fois n'est pas coutume, une Les Paul et le riff I'm so bored relance la machine que viennent faire exploser Mars to Liverpool et Raise your Hands, leur hymne...

En guise de rappel une charmante reprise du Jumping Jack Flash des Stones et le tour est joué... Une heure de concert, c'est peu mais ils ont joué tout ce qu'ils avaient en stock... Court mais intense... On signe déjà pour voir la suite...

A lire également le retour de Liam celui des Stone Roses et le dernier concert parisien de Noel...

vendredi 29 mars 2024

Pixies à l'Olympia (25&26&27/3/24)


Les Pixies étaient de passage pour un tryptique monumental à l'Olympia et sans hésitation il nous fallait faire l'expérience complète des ces 3 jours consécutifs dans cette enceinte mythique du boulevard des Capucines.

Après avoir célébré les 20 ans de Doolittle en 2009 au Zenith et les 30 ans de Come on Pilgrim/Surfer Rosa à Londres en 2018, les Pixies ont décidé de faire une grand tournée mondiale pour rejouer en intégralité leurs 3ieme et 4ième LP : Bossa Nova (90) et Trompe le Monde (91).

Ces 2 albums un peu mal aimés par les fans, en comparaison des cultissimes et indépassables premiers disques méritaient bien une réhabilitation en bonne et due forme. Après le succès d'estime et critique de Doolittle, Frank Black avait clairement l'intention de sortir, avec Bossa Nova, un disque plus pop et plus à même de propulser son groupe sur la voie du succès. Le succès fut relatif . L'ouverture d'esprit et la diversité de styles abordés sur Bossa Nova rendait l'album plus difficile à appréhender et moins évident, car perçu comme moins cohérent que Surfer Rosa ou Doolittle. 


Trompe le Monde, l'ultime disque des Pixies avant une séparation rendue inévitable de par les tensions au sein du groupe entre Black et Kim Deal, est clairement un album influencé par le Heavy Metal et rempli d'une rage profonde et d'une colère liée aux frustrations d'un avenir qui semblait bouché pour les Pixies... Sorti en même temps que Nevermind en septembre 91, Trompe le Monde n'aura pas le même succès et Frank Black annoncera la fin du groupe à ses acolytes par fax... Classe... Avant que Kurt Cobain ne répéte à l'envi qu'il avait tout piqué aux Pixies, rendant par la même le groupe ultra culte... Il fallut attendre la reformation de 2004 pour que les Pixies profitent enfin d'un succès auquel ils étaient destinés à l'époque...

Pris à part, Bossa Nova et Trompe le Monde sont deux excellents disques, remplis de chansons fortes et iconoclastes que tout groupe à guitares rêverait d'enregistrer... Réétendre ces albums en live dans leur intégralité fut une délectation, presque une redécouverte. 

Ce qui ressort à chaque prestation des Pixies, c'est cette formidable capacité à rendre intacte l'intensité et l'énergie de ces chansons vieilles de plus de 30 ans. La voix de Frank Black n'a pas beaucoup bougé et il réussit encore à exploser en criant comme un chat égorgé... C'est stupéfiant. Le reste du groupe est au diapason et la nouvelle bassiste (Emma Richardson remplace Paz Lenchantin après 10 ans dans le groupe) au timbre de voix là encore proche de celui de Kim Deal, s'est rapidement fondu ans le décor.

On dira sans cesse tout le bien que l'on pense de Joey Santiago, guitariste hors pair dont les arrangements mélodiques donnent le ton et font la marque Pixies (le meilleur exemple est la mélodie de Where is my mind que tout le monde retient en 1er). Le son est tout bonnement excellent, la guitare rythmique de Frank Black, souvent noyée dans le mix, est ici parfaitement audible. Comme à son habitude, le combo enchaine les titres sans s'arrêter. 


La diversité de mood de Bossa Nova rend la 1ere partie du concert envoutante. En live toutes ces chansons sonnent du tonnerre et prennent encore plus de profondeur. Les contrastes sont marqués, l'éclectisme nous ravit et nous emporte. l'enchainement Rock Music, My Velouria, Allison, Is she weird (oui elle est vraiment bizarre cette chanson), Ana, All over the world est chaque soir un pur régal... On passe par tellement d'ambiances différentes, avec une parfaite interprétation des sentiments multiples induits par ces chansons...

Trompe le Monde remet les pendules à l'heure et c'est dans une rage contrôlée mais libératrice que les Pixies envoient les spectateurs au 7ième ciel avec un bon vieux coup de pied dans cul... La rage de Planet of Sounds, Alec Eiffel, the sad punk donne des frissons. Chaque soir, la reprise de Jesus and Mary Chain, Head on est une déflagration qui embrase la salle... U Mass derrière achève tout le monde...

Les rappels seront différents chaque soir malgré la base de départ constituée d'une nouvelle chanson, Vegas Suite, et Waves of Mutilation en version surf rock. Where is my mind et Here comes your Man lundi et mercredi, Nimrod's son, Hey et Caribou le mardi...

Voir les Pixies 3 soirs de suite dans cette salle mythique revient presque à une expérience chamanique avec ses rituels, ses répétitions et ses subtiles variations... L'énergie dégagée par le groupe et rendue par le public nous portera pendant un moment... C'est définitivement le pouvoir de la musique et de son expérience collective en concert.... On touche là au spirituel dans sa plus belle expression...

On redemande déjà...

On allait presque oublier de parler de la première partie, The Pale White, groupe de Newcastle, dont le rock à la fois tendu et psychédélique avec de belles mélodies aura été une très bonne introduction au quatuor magique...

A lire également Doolitlle 20 ans au Zenith ou les Pixies à l'Olympia en 2023... ou en best Song Ever avec Where is my mind...