Je ne pensais jamais voir Matt Johnson en concert un jour. Et pourtant, 3 jours après la venue des immenses Wilco à Paris c'est au tour des mythiques The The de débarquer dans la ville lumière, après 25 longues années d'absence... Rien que ça... Quelle joie...
The The, c'est le talent d'un songwriter hors pair, Matt Johnson dont la musique et encore plus les paroles, auront marqué leur temps. Avec Soul Mining au début des années 80, The The s'invite dans la cour des grands. Johnny Marr ne s'y trompe pas en rejoignant le groupe après la séparation de The Smiths, il enregistra avec eux 2 disques dont le chef d'oeuvre Dusk, sorti en 93.
Après un surprenant album de reprises de Hank Williams (une légende de la country), Matt Johnson va progressivement se désintéresser de la musique pop et laisser The The en jachère au début du siècle. Jusqu'à 2024 et un album, Ensoulment, que meme les fans les plus ardus n'espéraient plus...
Matt Johnson a toujours su porter une regard aiguisé, incisif mais toujours rempli d'humanisme sur notre monde moderne. La résilience d'un "Love is stronger than death" écrit après la mort de son jeune frère ou l'emotion à la fois distante et tellement touchante de "Slow emotion replay" ou le décalage de The Beat(en) generation l'attestent...
Et on ne peut pas écrire Some days i drink my coffee by the grave of William Blake ou Kissing the ring of Potus sans une grande érudition et un sens de la formule avéré...
Dans la salle du Bataclan, l'attente est studieuse. Sans surprise le public est assez agé, après une demi siècle d'absence, le monde de la musique a changé. Difficile à un groupe, aussi talentueux soit il, de survivre à l'ère du streaming sans un hit avéré et vénéré...
Le concert démarre avec le 1er titre d'Ensoulment, Cognitive Dissident, Sans surprise, le dernier album est largement joué avec 5 titres, mais The The puise dans son répertoire à toutes les époques. Le plus vieux titre joué date des tous débuts, Icing up, époque Burning Blue Soul, et sa longue outro instrumentale façon impro presque ambient. Un régal. S'enchaine une version revisitée de Slow Emotion Replay, malheureusement sans l'harmonica et les arpèges angéliques de Johnny Marr mais reste cette voix et ces paroles toujours aussi brillantes de lucidité...
Les chansons de Soul Mining engendrent l'enthousiasme de la salle (This is the day, Uncertain Smile). L'atmosphère, malgré une chaleur accablante est remplie de joie, chacun mesurant la chance de voir ou revoir enfin Matt Johnson et The The sur scène...
L'une des ces soirées où l'on sent vraiment privilégié...
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