mardi 10 décembre 2024

Alcest à l'Olympia (6/12/24)


 Alcest est un groupe totalement singulier dans l'univers metal. Inclassables et assez loin des stéréotypes du genre. Pour leur 1er Olympia, le groupe a livré une prestation envoutante... 

On a découvert Alcest sur le tard en les voyant jouer à la Machine du Moulin Rouge le 7 mars 2020, dernier concert avant de longs mois suite au shutdown lié au covid. A l'époque, leur 6ième album, Spiritual Instinct, les avait définitivement placé dans la catégorie des groupes incontournables de la scène metal...

Elan brisé par la pandémie et la longue attente d'une demie décennie avant la sortie d'un nouveau disque, Les Chants de l'Aurore... Et donc la consécration avec un Olympia sold out et enfin prophète en son pays... Après Gojira, déjà énorme mais encore plus visible depuis leur participation à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 (le tableau révolutionnaire sanglant à la conciergerie a marqué les esprits), Alcest démontre, à son tour, que succès international et Made in France font bon ménage et pas que dans l'electro...


La french touch pour Alcest serait d'amener de l'onirisme (même si le leader, Neige, n'aime pas ce terme et pense que ce n'est pas un monde imaginaire mais une croyance bien réelle) et de la rêverie dans un univers de saturation et de distorsion propres aux guitares aiguisées du metal. C'est une invitation au voyage que nous soumet Alcest. En reprenant les bases du metal (chant guttural, grosse caisse façon mitraillette) tout en puisant dans le shoegaze pour l'évanescence des guitares ou la rêverie de la dream pop, le combo délivre une musique singulière.

Avec ce nouvel opus, le groupe écrit une sorte de BO de film imaginaire et le rendu sur scène n'en est que plus éloquent. Autour d'une lune dont la lumière berce 2 oiseaux qu'on croirait sortis d'une mythologie ancestrale, les lumières sont vives et chaudes (jaune, violet). la scénographie nous plonge dans un univers fait de songes et de rêveries.


La musique nous transporte littéralement entre moments aériens et déflagrations soniques d'une réelle intensité. C'est puissant et beau à la fois. La setlist fait la part belle aux Chants de l'Aurore avec en ouverture et en enfilade Komorebi, l'envol et Améthyste (quartz violet associé au calme et à la sérénité). Spiritual Instinct sera bien représenté avec 3 titres au compteur (Mirroir, protection, sapphire).

En rappel, Alcest terminera la soirée avec son interprétation en son du poème d'Apollinaire "l'Adieu", magnifique récital de fin à la douceur apaisante...

Cette fin d'année semble se faire sous le signe de la spiritualité, et ce de manière assez variée, que ce soit avec Alcest, Nick Cave ou encore Peter Cat Recording Co...Un besoin de transcendance?...


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