jeudi 30 décembre 2021

Best of 2021 : le classement MRM des 10 meilleurs concerts


On appelle cela l'ironie du sort... 3 jours après l'annonce du nième arret des concerts debout, on publie notre TOP 10 des meilleurs concerts 2021... Année tronquée car on a eu le droit à assister à des concerts qu'en seconde partie de 2021... On a aussi pu reprendre les répétitions qu'à partir du mois de juin... Une demi-année blanche en sorte...

Et malgré cela, la seconde partie de l'année fut une réjouissance. On en a profité à fond. Quel plaisir de retrouver les concerts, ces énergies positives, ces sensations qu'on ne ressent que dans ces évènements. Et on a été servi par une série de shows à vous hérisser les poils... Les artistes, le public, en manque drastique se sont retrouvés avec la chaleur des retours à l'essentiel : le plaisir de partager des moments en apesanteur...

La claque ultime de l'année aura été balancée par le trio Michel Cloup/Pasacal Bouaziz/Julien Rufié à Petit bain pour leur mise en son du livre de Joseph Ponthus "A la ligne". Emotions, reflexions, sensations... Une performance rare...

Dans la cour du chateau de Saint Malo, Arthur Satan nous a estomaqué par un uppercut aussi inattendu que jouissif. Avec un groupe soudé, Arthur Satan a fait pulser nos coeurs au son d'un rock psyché pop emballant.

Monsieur Troy Von Balthazar aura envouté son monde aux Trois Baudets dans une version trio impeccable pour présenter notre disque de l'année 2021 devant une audience subjuguée...

Pascal Bouaziz est présent 2 fois dans notre TOP 10, la seconde avec la mise en abime de son groupe Mendelson, une belle mort.

Les Canadiens de Suuns sont toujours aussi passionnants en concert. Ils déploient une atmosphère sensationnelle, à la fois chaleureuse et austère...

Les Mustang sont de solides pourvoyeurs d'émotions fortes et un des fleurons du rock made in France. Les écossais légendaires de Jesus & Mary Chain sont une nouvelle fois au rendez vous avec la relecture de leur 2nd LP "Darklands, leur plus pop. Les Bryan's Magic Tears ont illuminé la Maroquinerie, tandis que Feu! Chatterton a concrétisé son triomphe national à l'Olympia. Nubya Garcia et Sons of Kemet, ont enfin, démontré au Bataclan la singularité et l'innovation de la scène Jazz UK.

1. Michel Cloup Duo et Pascal Bouaziz à Petit Bain (13/10/21)

2. Arthur Satan à la Route du Rock (20/8/21)

3. Troy Von Balthazar aux Trois Baudets (14&15/12/21)

4. Mendelson à Petit Bain (11/11/21)

5. Suuns à la Maroquinerie (8/11/21)

6. Mustang à la Maroquinerie (10/11/21)

7. Jesus and Mary Chain au Bataclan (5/12/21)

8. Bryan's Magic Tears à la Maroquinerie (7/12/21)

9. Feu! Chatterton à l'Olympia (29/11/21)

10. Nubya Garcia et Sons of Kemet  au Bataclan (18/11/21)


A lire également le Best of 2021 TOP 10 Albums et nos autres Best of.

mercredi 22 décembre 2021

Best of 2021 : le classement MRM des 10 meilleurs albums


Une année 2021 qui s'achève comme elle a commencé, dans l'incertitude quant à nos libertés de vivre normalement... Mais bon on au moins pu profiter du retour à la vie des concerts, des repets et des projets pendant 4/5 mois, c'est déjà ça, on se contente de peu après cette annus horribilis de 2020...

2021 fut tout de meme une belle année de sorties pour la musique enregistrée avec un TOP 10 assez resserré où certains disques auront mis du temps à révéler toutes leurs splendeurs, le temps de les apprivoiser, le temps de prendre le temps de se laisser absorber... Chose de plus en plus compliquée dans ce monde ultra connecté où tout déferle à une vitesse affolante...

"Courage, mon amour" qui trône au sommet de notre TOP 10, aura été de ces albums exigeants, qui ne se dévoilent pas au premier regard, qui demandent de l'attention. Typiquement le genre de disque à contre-courant, qui prend son temps, un album généreux, audacieux et rempli de sérénité, celle de Troy Von Balthazar, un immense artiste... 11 ans après "How to live on nothing" revoilà Troy au sommet de notre Olympe. Après 2 albums sophistiqués contenant des superpositions d'arrangements lofi, TvB revient à l'essentiel. En simplifiant au maximum les arrangements, il trouve le ton juste et rend grâce à ses talents de mélodiste... Il signe certainement son chef d'œuvre!

Pascal Bouaziz, théatralise la fin de son groupe, Mendelson, après 25 ans d'existence. Avec "le dernier album", Mendelson met en son sa sortie. C'est beau, exigeant, touchant... Une chanson comme Algérie engendre à la fois des frissons et des interrogations plein la tête Fascinant... Ils nous manquent dejà...

Arthur Satan a signé la grande surprise de 2021! Qui aurait pensé que le punk rocker en chef de JC Satan nous sortirait un disque pop psyche 60s aussi beau. Byrds, Beatles, Pink Floyd, Beach Boys, le tout réinventé par le psyché d'un multi instrumentiste doué de son temps! Chapeau l'artiste.

Dans le coté sans concessions (décidément un thème récurrent cette année) les artificiers de Suuns ont encore une fois sévi... Et de très belle manière. The Witness les voit à la fois plus apaisés et à la fois plus anxieux. Un album singulier entre rock barré, electro noire et freejazz... Tout un monde...

Les compères de label d'Arthur Satan (Born Bad), les Bryan's Magic Tears signent le disque à guitares qu'on rêve d'écouter chaque année. Shoegaze, rock psyché et baggy made in Monde d'après... Tout n'est pas perdu.

Joy Orbison, avec un nom pareil place les attentes très élevées... Et réussit à surprendre avec un LP mélangeant house et dubstep de manière quasi parfaite! 

Les Mustang, éternels oubliés de la gloriole des meilleures ventes reviennent avec un disque aux paroles ciselées et au rock qui fait mouche. On aime ces losers magnifiques...

Les écossais de Mogwai continuent de se réinventer dans la continuité avec un nouvel effort magistral "As love continues", toute une histoire...

Les londoniens de Dry Cleaning réalisent le hold up de l'année avec leur disque de rock tendu commenté par la voix hypnotisante de leur chanteuse.

Enfin, Feu! Chatterton signe un 3ieme LP aux résonances bashungiennes du plus bel effet quand la rencontre Bobby Gillespie/Jenny Beth marche sur les plates bandes du 1er Last Shadow Puppets...

MRM TOP 10 ALBUMS 2021

1. Troy Von Balthazar : Courage, mon amour! (Vicious Circle)

2. Mendelson : Le Dernier Album (Ici d'ailleurs)

3. Arthur Satan : So far so good (Born Bad)

4. Suuns ; The Witness (Joyful Noise)

5. Bryan's Magic Tears : Vacuum Sealed (Born Bad)

6. Joy Orbison : Still Slipping (XL)

7. Mustang : Memento Mori (Prestige Mondial)

8. Mogwai : As the love continues (Rock Action)

9. Dry Cleaning : New Long Leg (4AD)

10. Feu! Chatterton : Palais d'argile (Universal)

10. Bobby Gillespie & Jenny Beth : Utopian ashes (Silertone)


MRM Top Songs:

- Bryan's Magic Tears : Always

- Troy Von Balthazar : what i like

- Mogwai : Drive the nail

- Dry Cleaning : More big birds

- Mustang : Pas de Paris

- Mendelson : Algérie

A suivre le MRM TOP 10 Concerts 2021 et à lire nos Best Of précédents

samedi 18 décembre 2021

Troy Von Balthazar au Trois Baudets (14 & 15/12/21)

Troy Von Balthazar est un artiste rare! Totalement dévoué à son art, habité, doté d'un charisme naturel flamboyant et dans le meme temps capable de surmonter son ego, à l'image des moines boudhistes atteignant le Nirvana en se fondant totalement avec leur environnement. Une grande source d'inspiration!

Quelle joie de pouvoir voir Troy 2 soirées de suite dans le contexte intimiste des 3 Baudets pour la tournée de son 6ième album, le très beau "Courage mon amour". Cette fois ci, Troy est entouré de 2 multi instrumentistes, plutôt doués, l'un au violoncelle et au synthé, l'autre à la batterie, la guitare ou la basse selon les morceaux. 


Cette formule en trio est un vrai régal. Les arrangements subtiles, de violoncelle, de guitare ou de basse dessinent un décor qui donne une profondeur ciselée aux superbes mélodies de Tvb. Troy est vraiment en verve, on se fait la reflexion qu'il n'a jamais aussi bien chanté. Il est capable de mettre une puissance folle dans ses envolées sans avoir à hurler, comme il est capable de transmettre beaucoup d'émotions dans la retenue...

La setlist fait la part belle au dernier LP et quelques chansons sont totalement transfigurées dans cette formule trio. On pense notamment à "You owe me" et son superbe arrangement de violoncelle ou "Snowflake" où synthé et backing vocals permettent à la voix de Troy de décoller littéralement. C'est beau, c'est touchant...


Et on ne comptera presque que de belles réussites : "Jacob" et son texte saisissant, "what i like", ce single de pop ultime presque parfaite, un "White sailboat" revisité et revigoré. On aura meme droit à 2 reprises de Chokebore avec Troy seul en piste avec une guitare acoustique (smaller steps, days of nothing).

Les 2 soirées étaient fantastiques et, cerise sur le gateau, le second soir a été enregistré en vu d'un album Live qu'on attend déjà avec impatience.

Un artiste immense, 2 soirs inoubliables!

A lire également Troy Von Balthazar à la Maroquinerie

jeudi 9 décembre 2021

Bryan's Magic Tears à la Maroquinerie (7/12/21)

 


Le Rock qu'on aime en ces pages n'est pas mort!!! Les Bryan's Magic Tears sont là pour défendre cette noisy pop nébuleuse et frondeuse si chère à nos yeux. Et en plus, c'est du shoegaze made in France et propulsé par l'incontournable label indé made in France Born Bad. Que demander de plus?

Et bien une très réussie Release Party à la Maroquinerie pour la sortie du 3ième album du combo, le très beau Vacuum Sealed qui rappelle les débuts du Brian Jonestown Massacre (période Methodrone), de My Bloody Valentine, Ride et même nos préférés de Moslyve...

La ferveur et la moyenne d'âge d'un public heureux d'etre là démontrent nos propos sibyllins, Cqfd! Quel bonheur d'etre noyé dans ces sons de distorsion chaude, imprécise et enveloppante. Et lorsque l'on a dans son répertoire des chansons du même acabit que Excuses et plus encore Always, on peut etre fier de soi.



En ces temps de retour d'une certaine angoisse latente, qu'il fut bon de partager ces quelques moments hors du temps avec un groupe dont le son nous transporte, littéralement...


samedi 20 novembre 2021

Nubya Garcia et Sons of Kemet au Bataclan (18/11/21)

 


Grande émotion jeudi soir. C'est la 1ere fois que je retournai au Bataclan depuis 2015... Jusque là j'avais toujours décliné... J'appréhendais, forcément... Et au final, la connection s'est refaite toute seule en un clin d'oeil. J'ai tellement de bons souvenirs de grands moments de communion dans cette salle que ce fut un réel plaisir de renouer avec tous ces souvenirs : Bashung, Oasis, My Bloody Valentine, Tricky, Dandy Warhols, Pete Doherty, Animal Collective, Blur, Wilco, Underworld, New Order, Jack White et tellement d'autres...

Et c'est très clairement cette soirée Jazz UK au Pitchfork festival qui m'a décidé à enfin franchir le pas. Je ne pouvais pas louper l'occasion de voir sur scène Nubya Garcia et Shabaka Hutchings, 2 éminents représentants de cette révolution musicale, la 1ere depuis... 2007 et le Dubstep?

Cette scène appelée Jazz UK est fascinante. On parle d'un Jazz Dance qui se veut aussi spirituel. Ici les instruments Jazz sont joués de façon électro et musique africaine. Le travail sur les percussions et la basse rendent le tout totalement moderne. L'influence de la Jungle s'entend en filigrane (ralentie et réinventée façon Jazz). La pierre angulaire du mouvement est certainement l'album Black Focus de Yussef Kamaal, album à écouter absolument, et sa base de lancement la compilation We out Here, justement élaborée par Shabaka Hutchings en 2017. On y retrouve tous les acteurs majeurs du mouvement : Hutchings mais aussi Ezra Collective, Moses Boyd, Kokoroko et bien sûr Nubya Garcia.

Nubya Garcia, qui se prononce Nubaya, elle a insisté plusieurs fois la dessus pendant le concert, a une joie de vivre et un enthousiasme communicatif. Elle n'a pas arrêté de nous dire entre les morceaux son bonheur d'etre sur cette scène à ce moment précis. Touchant et émouvant, surtout que la musique produit par son quatuor transmet des good vibes qui font du bien, transformant meme la salle en dancefloor. Sur des rythmiques syncopées riches et fournies, la contrebasse swingue façon electro quand le synthé pioche souvent du coté du dub ou du reggae. Le saxophone exalté de Nubya ramène le tout dans une atmosphère puissante et dansante... 


Arrive ensuite sur scène, Shabaka Hutchings et ses Sons of Kemet. 2 batteries, un saxo et un tuba. Alors là on est proche d'un trip tribal. Les 2 batteries mélangent swing jazz et musique africaine, le tuba éructe un bas medium surprenant tandis que la saxo pulse à toute vitesse... Du jazz dance proche de la transe... Le dancefloor est en feu et la jeunesse de l'audience rappelle qu'il se passe quelque chose ici... 

Cette musique profondément moderne, iconoclaste et inclassable nous enlace et nous réjouit. Une révolution musicale, enfin, serait-elle en marche?

lundi 15 novembre 2021

Mendelson à Petit Bain (11/11/21)


 Mendelson la fin... C'est beau de pouvoir programmer sa propre mort sur scène. Et pourquoi pas faire sa propre 1ere partie tant qu'on y est, histoire de vivre le truc à fond jusqu'au bout, de ne pas en perdre une minute, car le temps est compté... Comme dans un rêve, c'est ce qu'a réalisé Pascal Bouaziz à petit bain en ce jour de commémoration de la fin de la guerre... Comme dans un rêve...

On l'a déjà mentionné en ces lignes avec le concert de Bruit Noir, mais Pascal Bouaziz a un vrai talent pour le one man show (en plus de ses talents de musicien, auteur-compositeur, interprète et écrivain) et quel bonheur donc, de le voir faire en solo la 1ere partie de son propre groupe. En mode discussion tout en grattant sa guitare pour créer des nappes hypnotiques, el maestro a conquis son audience avec son humour pince sans rire d'une rare finesse; Quel talent!


Ensuite, Mendelson rentra sur scène pour sa dernière apparition parisienne. Sans surprise, Le Dernier Album, prendra une grande partie de la set-list avec quelques incontournables de leur répertoire (Barbara, L'Ardèche, la force quotidienne du mal). Que ce groupe singulier et totalement à part dans ce paysage Rock France asséché va nous manquer. La poésie noire, réaliste et poignante de Pascal Bouaziz, orchestrée de mains de maitre par un groupe soudé qui tisse de superbes atmosphères vaporeuses de guitares à la fois hurlantes et mélodieuses, est la force centrale du combo.

Une chanson comme Algérie est une sorte de mini chef d'oeuvre dont les paroles nous laissent d'abord sans voix, avant de faire naitre un bouillonnement de nos cerveaux, à la recherche de mille questions posées par ces mots, sincères, forts, émouvants et au final puissants...

Mendelson est à la fois touchant et décapant. Certainement inadapté, car trop radical, pour ce monde d'après et c'est presque en toute logique que cette aventure prend fin sous nos yeux... Heureusement, il nous reste Bruit Noir et les collaborations (A la ligne) d'un Pascal Bouaziz tellement indispensable...



jeudi 11 novembre 2021

Mustang à la Maroquinerie (10/11/21)

 


Enfin! Enfin on voit Mustang en concert. C'est un peu l'histoire des rendez vous manqués avec ce groupe que l'on suit depuis longtemps mais à chaque fois un contre-temps ou un autre concert empêchait la rencontre en live. Et c'est pour la Release party parisienne de leur 4ième LP, le superbe Memento Mori, que le moment tant attendu venu...

Et ca démarre fort avec les "Oiseaux blessés", comptine pince sans rires qui dit tout de l'humour de Jean Felzine, maitre dans l'art du bon mot. Mix d'Elvis et de Danny Brillant, ce gars à la classe, la classe innée des vrais rockab, des puristes, des honnêtes hommes. 

En live, Mustang déploie forcément une énergie rock éternelle qui fait redécouvrir des chansons au son léché sur disque mais qui prennent une ampleur et une force convaincante en concert. Mustang a vraiment un répertoire de haute volée avec des paroles ciselées qui font souvent mouche (Fils de machin, Dissident, Ecran total, loyal et honnête...). Ca sonne comme des chroniques sociales, des scénettes de la vie quotidienne dans notre monde surconnecté... C'est souvent drôle et bien senti.

Ils ont quand meme une chanson dans leur répertoire qui s'appelle "Salauds de pauvres" et c'est d'un second degré vraiment génial. Et que dire du "Sens des affaires", que l'on va integrer à notre saga Best Song Ever, et qui devrait etre l'hymne des musiciens underground... 

Mustang est un groupe indispensable dans le paysage français. Ils ne sont "Pas de Paris" et heureusement pour nous! Ils ont une lucidité et un dévouement à la cause Rock qui fait plaisir à voir et ils ont eu la chance jusqu'à présent de ne pas avoir été polissés ou aseptisés par un succès commercial mal placé...

Une très belle soirée dans une Maroquinerie chauffée à blanc!

Suuns à la Maroquinerie (8/11/21)

 


Revoir les immenses Suuns (prononcé soons) en concert en France est un évènement marquant! Suuns est certainement l'un des groupes les plus interessants de ces 10 dernières années. Leur quête d'un rock joué mais construit sur un édifice de musique électronique est passionnante. En 5 albums, ils n'ont cessé de repousser leurs limites et d'inventer une musique singulière qui leur est propre tout en reflectant parfaitement notre période moderne et technologique à la fois exaltante et anxiogène...

Leur dernier né, The Witness, poursuit l'épure et le minimalisme brandis en étendard depuis Hold/Still (3ieme LP) mais en ralentissant le tempo et en simplifiant au maximum les percussions. Finalisé pendant l'horrible année 2020, The Witness est tout emprunt d'isolement, de retour sur soi subi, d'incertitudes et de peurs profondes mais surtout porteur d'une lumière très profondément ancrée... Il se dégage de ce disque une troublante sensation de plénitude malgré un contexte plombé... 

Sur la scène de la Maroquinerie, Ben Shemie et ses 2 acolytes (le groupe évolue en trio depuis le départ du préposé aux synthés) sont épaulés par 2 autres musiciens (synthés, saxo...). Le setlist fait forcément la part belle à The Witness avec pas moins de 6 titres joués sur 8. Third Stream et Clarity remportent la mise avec l'installation d'un vibe très spéciale. 



Go to my Head et son coté pop ultimement décalée est un pur régal. The Trilogy ferme le ban de belle manière avant un rappel de feu avec 2 hymnes de Suuns issus du 1er LP cathartique (Zeroes QC) : Armed for Peace et Gaze. Le très beau second album, Images du Futur est également brillament représenté avec le brulot punk-post-punk Power of Ten et en guise de bouquet final le clin d'oeil ultime avec 2020 (chanson écrite en 2013...).

Un groupe phénoménal, totalement à part et tellement indispensable...

A lire également Suuns à la Gaité Lyrique ou dans nos Top 10

vendredi 15 octobre 2021

"A la ligne" par Michel Cloup Duo et Pascal Bouaziz à Petit Bain (13/10/21)

 


Alors là, voilà l'essence même de la musique Rock! Nous faire vibrer et faire réfléchir les consciences... Avec "A la ligne", le projet de lecture musicale du livre de Joseph Ponthus qui raconte le travail à l'usine, Michel Cloup, Julien Rufié et Pascal Bouaziz frappent un grand coup et nous sidèrent une nouvelle fois !

On a quand meme sur scène face à nous 2 légendes du Rock en France (on ne dira pas rock français car pour une raison qui nous échappe c'est presque devenu péjoratif) avec Michel Cloup (Diabologum, Expérience, Michel Cloup Duo) et Pascal Bouaziz (Mendelson, Bruit Noir) dont on n'a vanté les derniers efforts discographiques en ces lignes... 

La bande son navigue entre plages introspectives et rage intense. Les mots sont forts et interpellent. Balancé et chaloupé par une musique intense et qui prend aux tripes, notre cerveau est dans le meme temps happé par une reflexion intense à l'écoute de ce conte moderne, malheureusement si réaliste.



Une intéressante reflexion s'amorce dans nos cranes lessivés sur la condition du travailleur dans notre société post-industrielle. On pourrait faire beaucoup d'analogies avec cette société tertiaire uberisée qui est déjà là... La crise sanitaire ayant certainement accéléré la déchéance des plus précaires...

On redécouvre sur scène la force originelle du rock, cette musique de contre-culture, faite pour exprimer un sentiment, une opinion différente tout en remuant nos émotions les plus profondes... 

Merci messieurs pour cette soirée salutaire, intense, profonde et revigorante!

A lire également Michel Cloup Duo et Bruit Noir en concert et dans notre TOP 10

vendredi 8 octobre 2021

Holy Pills à l'International (7/10/21)


Que ca a pu nous manquer ces soirées en café concerts où la scène locale des passionnés se retrouve, boit des coups et passe un bon moment devant des concerts! Hier soir, on n'a pu renouer avec ces instants de bonheur pour voir la très belle prestation de nos amis d'Holy Pills!

Franz, le bassiste, est bien connu dans l'univers Mind Riot Music puisqu'ancien guitariste d'un des groupes phares du label MRM à sa grande époque, les brillants Chinese Robots. C'est avec joie et impatience qu'on découvre son nouveau groupe sur scène, enfin! 

Holy Pills, c'est un savant dosage de pop rock euphorisante avec en tete l'envie du refrain fédérateur qui mettra tout le monde d'accord. Ce qui ressort avant tout c'est la présence scénique et la voix chaleureuse et puissante de Félicia! Elle impressionne et embarque tout le monde dans l'aventure!

La section rythmique est efficace, meme si la basse, impressionnante de technicité, mériterait peut etre à etre épurée sur certains morceaux. Avec Teddy, Holy Pills Holy ressort des limbes des 80s la carte du guitar hero qui sait dynamiter un morceau par des saillis de soli de guitare qui nous refilent un coup de jeune soudain et jouissif!

Ce groupe à la très belle énergie communicative a toutes les cartes en main pour faire son petit bonhomme de chemin et pourquoi pas, si les planètes s'alignent correctement, tutoyer les étoiles... A suivre

A écouter sur Bandcamp ICI


mardi 24 août 2021

Arthur Satàn, Grand Veymont, Roméo Poirier, François and the Atlas Mountain, Hoorsees et la Femme à la Route du Rock 2021


 On l'avait rêvé, la Route du Rock la fait! Après 2 ans de sevrage, on n'était trop content de retourner en festival et encore plus à la Route du Rock! Alors que bon nombre de festivals avaient, cette année encore, jeté l'éponge, les passionnés de la Route du Rock ont relevé le défi de présenter une édition inédite, dite capsule, qui restera dans les annales.

Au lieu du Fort Saint Père usuel depuis une décennie, qui peut accueillir 10 000 personnes jour, le festival s'est déroulé sur 6 journées et dans une version itinérante visitant de nombreux lieux (capacité de 100 à 1000 personnes max). On a eu l'occasion d'aller au Parc de la Briantais la journée, puis dans la cour du Chateau dans Saint Malo intra muros pour 2 jours de bonheur retrouvé!


Le samedi après-midi, la prog était pointue et déroutante avec 2 ovnis electro, d'abord Roméo Poirier qui construit une eletronica exigeante, calme et cérébrale qui vous embarque dans un voyage psychédélique sans ajout de substance externe. Allongé dans un transat on déguste ce trip et on se laisse totalement bercé! Surprenante expérience prolongée par le set génial de Grand Veymont qui aura joué les 2 morceaux de son dernier LP, Persistance et Changement, 20 mn au compteur sur disque pour chaque titre. En mélangeant musique répétitive lancinante et touches organiques (voix, percu, trompette), les 2 artistes nous prennent par la main et nous font voyager loin! Superbe!


Le soir, dans la cour du Chateau, magnifique lieu intemporel, Arthur Satàn et son groupe gagne la palme du concert le plus intense et le plus jouissif. Le 1er LP solo du leader de JC Satàn nous avait déjà enthousiasmé mais sur scène on tombe de notre chaise! Cet artiste au talent immense, fait valser les frontières du psychédélisme et revient à l'essence même du mouvement :  le plaisir d'explorer et de libérer son énergie! Waouh, quelle baffe! Leur balade se transforme en une cavalcade rock cramée de 10 mn ou l'énergie sauvage communicative nous balaie! La claque du festival.

Le samedi fut clôturé par la tete d'affiche de cette édition, La Femme. Malgré quelques titres excellents, on se sera un peu ennuyé malgré l'effervescence d'une partie du public. Le groupe ne s'est pas assez renouvelé à notre gout depuis leur très bon 1er disque...


Mention spéciale la veille pour le jeune indie groupe parisien Hoorsees, bercé au son Sarah Records qui nous aura enthousiasmé et à François and the Atlas Mountain qui livra une prestation solide malgré un son pas top (beaucoup trop de bas medium qui plombèrent certains morceaux censés etre plutôt aériens).

Cette édition itinérante en petit comité est une vraie réussite. En continuant à constituer une prog pointue et éclectique,  les activistes de le route du Rock on su se renouveler et relever le défi de nous faire rêver à nouveau, merci à eux!

A lire également JC Satàn en live...

lundi 2 août 2021

Mogwai au Théâtre Antique de Fourvière (30/7/21)



10 mois d'une si longue attente! 1er concert depuis celui de Brad Mehldau en septembre! C'est fou! Comment a t on fait pour survivre jusque là? Retrouver la foule des concerts, les bières, la chaleur humaine, l'attente puis l'extase... Mais que c'est bon...

Et quel retour en concert avec les mythiques écossais supersoniques de Mogwai dans le plus bel endroit pour voir et écouter des sons : le théatre gallo-romain au sommet de la colline de Fourvière à Lyon! On ne boudait pas notre plaisir de déambuler dans les artères de ce monument, de s'y balader, d'humer l'humeur du moment.

Et tout fut quasiment parfait, à commencer par un setlist au poil qui commença avec le morceau de bravoure, typiquement Mogwai, de leur dernier LP : Drive the Nail. Comme son nom l'indique, ce morceau se construit pas strates successives de guitares dans un crescendo d'une intensité renversante jusqu'à l'ivresse des sommets! Energisant... Et dans la foulée, le 1er single de "As the love continues" : Dry Fantasy qui dans une ambiance reveuse au sons de synthés à la fois empruntés à Boards of Canada et John Carpenter nous transporte littéralement. White Noise et l'hymne Rano Pano enfoncent le clou!




C'est du bon Mogwai ce soir. Les 5 musiciens sont tout heureux de pouvoir rejouer sur scène et ca se voit, ca se sent... Le public aussi est aux anges... La part belle est bien sur donnée au nouvel album avec pas moins de 7 titres joués sur les 15 de la soirée. Sur "As the Love continues" avec une belle pochette représentant un loup (le sens de l'humour ou du contraste de nos écossais préférés...) dans un dédale de couleurs de tons rouges du plus bel effet, Mogwai se réinvente, dans la continuité... En continuant leurs explorations sonores autour des synthés commencées au détour de la décennie précédente, le combo enrichit encore son vocabulaire pour densifier encore plus l'univers (re)présenté...

Et ce fabuleux concert ne pouvait que se terminer avec "Mogwai fear Satan", l'un des hymnes intemporels des débuts, avec déjà présente cette science impeccable des changements d'ambiance entre douceur la plus exquise et la force la plus brute!

Une soirée fantastique qui fut d'ailleurs lancée de mains de maitre en  1ere partie avec les auvergnats de Brama qui sous les couvertures d'une musique folklorique réussissent la prouesse de ressusciter le fantôme de Can, le groupe allemand mythique de Krautrock, tout en y insufflant un souffle psychédélique les rapprochant d'un Godspeed. Belle découverte.

A lire également Mogwai à l'Olympia en 2014
 

dimanche 6 juin 2021

Best Song Ever (épisode 116) : Aladdin Sane par David Bowie


 Et oui, il aura fallu attendre l'épisode 116 de la Best Song Ever pour, enfin, retrouver l'immense David Bowie. Mais pourquoi une si longue attente? Tout simplement que le choix d'une chanson dans la carrière magnifique de Monsieur Bowie était un choix cornélien. Un jour c'était Heroes, l'autre Sound & Vision et encore un autre Life on Mars, Starman, Changes, Space Oddity... Comment faire? Comment s'en sortir...

115 épisodes plus tard on s'arrête finalement sur Aladdin Sane. Il y a déjà la figure iconique de Bowie zebrée par cet éclair bleu et rouge sur le visage, qui marque les esprits et traverse le temps. Il y a surtout cette chanson hallucinante portée par un le piano démoniaque de Mike Garson. Tout Bowie est dans ce solo de piano totalement hallucinatoire. A la fois d'une technique de virtuose et oscillant constamment entre mélodie, contre temps et dissonance. C'est beau, c'est surprenant, c'est choquant, c'est émerveillant, c'est décalé, c'est enivrant, c'est addicitif... C'est tout Bowie en quelques minutes célestes...

Le jeu de mot sur le titre est exquis (we love Aladdin Sane aka we love a lad insane, est ce de son double dont parle David, son doddeplganger lynchéen?). Mike Garson interprète divinement ce double d'abord lumineux et céleste en apportant des harmoniques majestueuses au rebond de la voix de Bowie avant donc l'incursion dans la 4ieme dimension avec ce solo ébouriffant sus-mentionné...

Que dire de plus? Ecoutons, enivrons nous de cette folie, de cette magie!




dimanche 30 mai 2021

Best Song Ever (épisode 115) : Irene par Beach House


Comme le songe d'une nuit d'été! Voilà à quoi le merveilleux duo de Baltimore, le bien nommé Beach House, me fait penser. Alex Scally et Victoria Legrand (nièce de Michel Legrand) ont dépoussiéré les tables de la Dream Pop, autrefois gravées dans le marbre par les Cocteau Twins, avec leurs 4 premiers albums. 

Le 4ieme LP, Bloom est certainement le sommet de leur carrière.  Ils arrivent sur ce disque à concrétiser au niveau sonore toutes leurs aspirations des débuts. Enveloppé dans une reverberation mystérieuse le disque semble s'etre extirpé du paradis. Les mélodies y sont évidentes et envoutantes, la guitare sous influence Johnny Marr d'Alex Scally émerveille de ses arpèges scintillants, des ses échos flamboyants et répond aux mélopées de synthés de Victoria.

Et quelle voix que celle de Victoria Legrand, à la fois précieuse et séductrice, on est sous le charme... Avec Irene, morceau clôturant Bloom, les 2 acolytes nous ensorcèlent une dernière fois et nous embarquent dans un rollercoaster émotionnel qui nous amène en pleine extase. C'est beau et on a envie de se perdre dans ce monde lumineux et chaleureux!

A lire également Beach House dans nos TOP 2012 Albums et Concerts.



vendredi 14 mai 2021

Best Song Ever (épisode 114): Intro/Keep it healthy par Warpaint


 Dès leur 1er EP produit par John Frusciante (guitariste de génie des Red Hot Chili Peppers), les 4 filles de Warpaint ont impressionné leur monde. Après un debut album sublime, The Fool, Warpaint enfonce le clou avec son successeur sobrement appelé Warpaint en 2014.

Les 2 premiers morceaux du disque, Intro et Keep it healthy, sont imbriqués et indissociables l'un de l'autre. Le groove de batterie de Sella Mozgawa fait mouche, c'est une tuerie. Les effets d'écho et de reverb sur une guitare lointaine langoureuse apportent une vraie profondeur de champ contrebalancée par un arpège de guitare curesque et une basse ronde et sensuelle tenue par Jenny Lee Lindberg. Le charme Warpaint opère d'entrée. 

Les 4 femmes ont cette élégance et cette rafinité exquise de vous prendre par la main pour vous entrainer dans leur monde à la fois sophistiqué, chaleureux et puissant. Les voix de Emily Kokal et Theresa Wayman se marient admirablement bien. L'univers dépeint par Warpaint est addictif, on veut y retourner sans cesse et s'y perdre jusqu'à la déraison.

Un groupe merveilleux!

A lire également Warpaint au trabendo, et dans nos Top 2014 et 2016.



dimanche 2 mai 2021

Best Song Ever (épisode 113) : To bring you my love par P.J. Harvey


Polly Jean Harvey est un vrai phénomène! Dans un univers rock ultra machiste,  PJ Harvey a su démontrer et prouver au plus grand nombre que les femmes pouvaient elles aussi exprimer cette force animale et instinctive la plus profonde et la plus pure et qui est l'essence meme de cette musique!

Son ouevre est remarquable. Dès son premier essai, Dry, PJ se met à nue et et impressionne par la franchise, la simplicité et la force de son propos en version power trio ancestral. Après un second disque où le maitre du son brut fait encore des merveilles, Monsieur Steve Albini, PJ revient avec un 3ieme disque où le tempo se ralentit quelques peu. Polly Jean prends encore plus confiance en elle et explore de manière encore plus profonde ses sentiments...

Le titre introductif qui donne son nom à l'album, To bring you my love, est une remarquable démonstration de toute l'intensité de la jeune femme mais cette fois avec une retenue nouvelle dans une atmosphère à la fois inquiétante et chaleureuse. On lorgne indéniablement du coté du blues avec un riff bluesy, crade et ultra efficace. Répété en boucle tout au long des 5 minutes de la chanson, il agit telle une mantra pour nous placer dans un état de transe, préparant l'intervention du shaman, "né dans le désert".

La voix grave et assurée de PJ nous prend puissamment la main pour nous emporter dans son trip initiatique. Les notes d'orgue viennent apporter une éclaircie et une douceur bienvenue avant que les éclaires de guitares ne viennent éclairer le ciel pour lui rendre à la fois toute sa beauté et éclairer toute sa noirceur...

D'une beauté sombre irrésistible...

A lire également, PJ à l'Olympia en 2011 ou dans notre TOP Concerts 2016.



dimanche 25 avril 2021

Best Song Ever (épisode 112) : Cover me (slowly)/Agoraphobia par Deerhunter


On surfe toujours sur les cimes de l'excellence avec cet épisode 112 et cette fantastique introduction au 3ième album de Deerhunter, Microcastle.

Le début de ce disque séminal, commence par un double mouvement décomposé en 2 plages sur le disque : Cover me (slowly) et Agoraphobia, 2 séquences entrelacées qui forment un tout. Ca démarre de manière élégiaque comme dans un rêve sous acide sorti de la boite crânienne de Brian Wilson. Des choeurs à la Beach Boys sous hélium qui se transforment et s'évaporent sous la double lame de fond d'effets de flanger et d'une guitare saturée martelant son empreinte de manière puissante...

Et là, l'extase : la pop à guitares la plus pure prend le relais. Des arpèges cristallins et solaires sous une voix légère et grave à la fois. Après une centaine d'écoutes, j'ai toujours du mal à dire si c'est bien le guitariste Lockett Pundt qui chante ou si c'est le démiurge Bradford Cox chantant comme Lockett...  (en live c'est Coxon qui s'en charge...) C'est génial! Agoraphobia est peut etre la chanson pop à guitares ultime, quelle beauté, quel chemin stellaire emprunté, en quête d'évasion et de frissons! Et bien sur les envolées mélodiques de la seconde partie instrumentale entre psyché et pop indé font des ravages... Quelle pureté!

Deerhunter est certainement l'un des groupes les plus passionnants de ces 15 dernières années pour tout amateur de mélodies pop, de guitares avec plein de pédales d'effets surperposées (le shoegaze et le psychedelisme ne sont jamais loin). J'adore!!!!!

A lire également Deerhunter en concert et #1 de notre Top 2013.



dimanche 18 avril 2021

Best Song Ever (épisode 111) : De la neige en été par Diabologum


Attention Monument! Le 3ieme et dernier album de Diabologum, sobrement intitulé #3 reste une influence majeure de bons nombre de groupes (les Amain Armé par exemple, chers à nos coeurs en ces lignes). En vrais visionnaires Diabologum utilisait déjà le hashtag en 1996 ;-)... Tout est dit.. ou presque.

Ce disque est un ovni dans le paysage français. influencé par le hip-hop, les musiques électroniques, la chanson française et le rock indé dissonnant et dit alternatif (Slint et Sonic Youth en tête), il sonne frais et décalé, et c'est encore le cas 25 ans après, le sceau des grands...

Son titre d'ouverture, "De la neige en été" est tout bonnement phénoménal! Cette entrée en matière avec le spoken word de Michel Cloup est saisissant, ces quelques mots, "quand j'ai ouvert les yeux", à capella, et l'arrivée d'un coup de la musique du groupe pour la fin de la phrase, "le monde avait changé" reste la plus belle entrée en matière jamais enregistrée! C'est surprenant, bouleversant et totalement addictif.

Le son de batterie, brut et incendiaire rappèlerait presque les productions drum and bass de l'époque. Ca sonne tellement pertinent! Le jeu de batterie de Denis Degioanni apporte swing et assurance au morceau. Les guitares de Michel Cloup et Arnaud Michniak se répondent admirablement bien, entre mélodies et notes dissonantes. La basse De Richard Roman est plus en retrait sur ce morceau mais tient toute sa place sur le reste du disque...

Les paroles entre surréalisme et nature morte 1er degré sont la marque de fabrique des 2 moteurs de la locomotive Diabologum. Michel Cloup et Arnaud Michniak créent ensemble un disque étalon et tellement à part dans le barnum du rock français. Séparément, ils pondront par la suite quelques disques indispensables qui redonnent leurs lettres de noblesse à une écriture de chansons à guitares en français...

"on s'est trompé de A à Z mais personne n'a rien dit..."

Longtemps introuvable, #3 a été réédité en vinyle par l'indispensable label indé Ici d'ailleurs.

A lire également, Michel Cloup en Live



mardi 6 avril 2021

Best Song Ever (épisode 110) : Nosferatu Man par Slint


Attention culte! Slint, le quatuor de Louisville, auteur de seulement 2 albums à l'orée des années 90, a eu une profonde influence sur tout un pan du rock underground, déviant et dissonant des 3 décennies suivantes... 

Après un 1er opus, Tweez, bruitiste et expérimental enregistré par le maitre du son, M. Steve Albini, Slint part à Chicago pour enregistrer avec l'aide de Brian Paulson son chef d'œuvre : Spiderland. Slint produit une musique exigeante, inquiétante et hypnotique. De l'abime des profondeurs sur un tempo lent et une orchestration éthérée surgissent des uppercuts de rage et de fureur...

Avec Nosferatu Man, le quatuor nous fait flipper, nous bouscule et nous enivre tout autant... Les jolies arpèges mélodiques à la limite de la dissonance donneraient presque des aires de comptine enfantine à cette chanson parlant de prince et de reine... Mais le parlé-chanté de Brian McMahan nous met sur la voie... Son phrasé est inquiétant, bizarre... Puis les guitares reprennent le contrôle. Par des boucles acides et hypnotiques elles nous embarquent dans un voyage étrange, comme dans un bolide aux commandes duquel un étrange psychopathe semble nous narguer... la tension monte, la tension est à son comble... "there is nothing more to save..."...

Pionnier de ce que l'on nommera plusieurs années plus tard le post-rock mais également du slowcore, Slint engendrera, comme le Velvet Underground en son temps, la formation d'une multitude de groupes qui n'auront de cesse de chercher l'étincelle abrasive et unique tout à la fois contenue dans ce disque initiatique!

Le parcours singulier, post-Slint, des 4 musiciens mérite vraiment d'y prêter attention, notamment celui du guitariste, David Pajo qui sous le nom de Papa M ou Aerial M sortira plusieurs disques à la beauté étincelante, ou encore le batteur Britt Walford derrière les futs du 1er album des Breeders, Pod, là encore enregistré par Steve Albini!





dimanche 28 mars 2021

Best Song Ever (épisode 109) : White Riot par The Clash


On revient aux bons vieux classiques sur la route de la Best Song Ever avec ce monumental premier 45 tours de The Clash. White riot résume en moins de 2 mn l'esprit The Clash : l'urgence, le volontarisme, l'envie de faire bouger les lignes...

Absolument punk et abrasive, White Riot est un brulot incendiaire qui reprend les codes du punk, ca joue vite et fort, ca gueule, c'est agressif, le refrain est hurlé comme par des habitués d'un pub surbondé et rempli de bières... En un mot c'est jouissif! libérateur! indispensable sensation de lacher prise. La basse de Paul Simonon est certainement la partie la plus mélodique du morceau en un beau contrepoint. Les guitares de Mick Jones et Joe Strummer sont au diapason dans ce pur esprit Clash fait de percusivité et de guitares entremêlées un peu folles et déroutantes. Un must.

Ce 1er single figure sur le mythique LP éponyme du groupe, l'un des meilleurs disques de tous les temps et à minima le disque punk de référence que tout mélomane doit avoir dans sa collection, vinyle bien sur...

Comme souvent chez The Clash, les paroles ont un sens politique et engagé... Bien sûr, Joe Strummer ne dépeint pas son envie de lutte des races mais au contraire voudrait inciter les blancs, non sans humour, à eux aussi se rebeller contre l"injustice qui est l'affaire de tous et pas seulement des minorités.

A lire également en Best Song Ever : I fought the law par The Clash...



dimanche 21 mars 2021

Best Song Ever (épisode 108) : Home par Daughter


Voilà un groupe marquant de ces années 2010 pour tous ceux qui apprécient la pop raffinée qui transmet une émotion pure et sincère. Avec deux premiers EP magistraux, sorti comme il se doit en format 10-inch vinyle (format que j'adore), Daughter avait le petit monde de la pop à ses pieds.

Le 2nd EP, The Wild Youth, sorti en 2012, est tout bonnement parfait. 4 titres où les émotions variées vous prennent aux tripes. Elena Tonra insuffle un vrai frisson avec sa voix qui sonne si proche. Son mélange de candeur, de fragilité et d'assurance est désarmant. Elena a quelque chose de touchant et de profondément bienveillant. Son acolyte, Igor Aefeli, apporte sa science des arrangements et du son et le français Rémi Aguilella une vraie inventivité aux percussions pour sublimer les compositions d'Elena. La musique du trio sonne vraiment fraiche et moderne et fait un bien fou.

La chanson introductive de ce 2nd EP, Home, est une véritable démonstration de la force émotionnelle de Daughter. Une mélodie de basse feutrée, des synthés bizarres en arrière plan, une caisse claire tapée sur le rebord de metal et la voix suave et fragile d'Elena. L'entrée en matière est magistrale. Entre reverie et songe la chanson va osciller et lentement monter en puissance jusqu'à atteindre un crescendo presque bouleversant. 

Tout en retenue, Daughter nous prend par la main et nous emmène dans un voyage intime, fragile mais tellement réconfortant. Après ces 2 premiers EP parfaits, il était inévitablement difficile au trio de poursuivre sur la meme lancée et le 1er album aura un peu déçu car contenant de très bons moments et d'autres un peu moins interessants... Mais en live Daughter aura réussi à garder tout son charme : sa fraicheur, sa chaleur humaine et cette fragilité tellement belle...

On pourra trouver quelques accointances et les memes envies avec Moslyve qui enregistra ses premiers albums avec Nicolas Leroux en 2011 (Slave to modern age et Nothing to lose revisited).

A lire également Daughter au Café de la Danse et dans nos best-of.



dimanche 14 mars 2021

Best Song Ever (épisode 107) : 505 par Arctic Monkeys


Un autre groupe important de ces 15 dernières années : le quintette de Sheffield, les Arctic Monkeys! premier groupe a voir sa popularité exploser grâce à feu MySpace (qui se souvient encore du premier réseau social musical qui fit office de révolution entre 2004 et 2008... et du 1er ami de tout le monde : Tom...?). 

Signés par Domino Records, les monkeys affoleront les compteurs dès 2005 et la sortie de quelques singles. La sortie de leur 1er opus en janvier 2006 fit sensation en devenant le debut album avec le meilleur démarrage de tous les temps en Angleterre, pourtant toujours prompte à propulser de nouvelles idoles.

Parfait disque de power pop à la sauce punk, ce premier essai propulse ces 5 jeunes loups (ils ont à peine 20 ans) à la tete de la relève du rock à guitares mondial! Si leur second LP, sorti l'année suivante semble plus policé, il est en fait un album de transition et son titre final, 505, voit le groupe insuffler une brise plus expérimentale et contemplative sur son travail qui annonce les 2 superbes albums suivants dont leur chef d'oeuvre : Suck it and See.

Démarrage surprenant dans l'univers Arctic Monkeys avec ce son de synthé lancinant et planant. La voix d'Alex Turner, reconnaissable entre mille, un mélange de décontraction et de tension hypnotise tandis que les accords de guitares trainants donnent toute la profondeur crépusculaire au morceau. La montée en puissance progressive de la batterie induit une dynamique du plus bel effet, jusqu'à l'explosion fiévreuse de la seconde partie où l'on retrouve les Monkeys que l'on connait, plein d'une énergie folle mais cette fois plus profonde.

Les Arctic Monkeys commencent à explorer une face plus sombre de leur psyché et c'est avec l'aide du maitre en la matière, Josh Homme, qu'il mettront en boite la suite de l'histoire dans le désert californien...

A lire également : Les Arctic Monkeys à la Cigale en 2011 ou à Fourvière la meme année.



dimanche 7 mars 2021

Best Song Ever (épisode 106) : The Wrong Way par TV on the Radio


Un autre ovni datant de 2004 et extrait du 1er album séminal du groupe de Brooklyn TV on the Radio. Groupe formé autour du multi instrumentiste et futur producteur recherché David Sitek, TV on the Radio apporte un souffle nouveau avec leur maelstrom improbable entre punk, jazz cuivré, basse sous influence electro et des harmonies vocales réussies et surprenantes avec un doublage souvent en voix de tete par le guitariste, Kyp Malone, de la voix soul et suave de Tunde Adebimpe.

Cette intro de saxo, trompette avec cette basse métronomique bourrée de distorsion interpelle. Elle lance d'une main de maitre ce 1er album détonnant au nom déstabilisant "Desperate youth, blood thirsty babes". Les voix de Tunde et Kyp nous prennent par la main pour nous entrainer dans cette cavalcade singulière et frénétique. Les mots sont forts et parlent de la condition noire dans notre société moderne. Ca ne rigole pas mais une pointe d'espoir éclaire sa conclusion "your guns are pointed the wrong way"...

Groupe totalement iconoclaste et bénéficiant du talent de metteur en son de David Sitek qui réussit à donner une vrai cohérence et un équilibre subtile à l'ensemble. Il produit un disque au son ultra moderne et qui n'a pas pris une ride. C'est dommage que la préciosité et la sophistication des enregistrements n'ait jamais été vraiment rendu en live par le groupe. En privilégiant une approche organique, presque punk, TV on the Radio donnait souvent l'impression en live de rendre un brouillon imparfait en ne réussissant que rarement à recréer la subtilité de leur alchimie qui les rendait si précieux sur disque...



vendredi 26 février 2021

Best Song Ever (épisode 105) : House of Jealous Lovers par The Rapture


Autre hymne du début du siècle produit par the DFA, le merveilleux hit de The Rapture : House of Jealous Lovers ! Après Radio 4 et les premiers singles emblématiques du groupe de James Murphy (le fabuleux Losing my Edge de LCD Soundsystem notamment), le duo hype du moment, alias DFA, va apporter sa touche electro-clash au groupe new-yorkais.

Après avoir affolé la toile et les réseaux peer to peer naissants (Kasa ou e-mule en tete), The Rapture compose la chanson imparable de rock sutvitaminé, qui dans les mains de James Murphy et Tim Goldsworthy va devenir un ovni dancefloor imparable.

Dès l'intro, le ton est donné : basse hyper groovy, simple et à la limite de l'infra basse, cowbell typique de la James Murphy touch et cette guitare post punk so late 70's. La voix éraillée et sans retenue de Luke Jenner apporte une émotion folle et vibrante. Sorte d'Elvis en train de se faire égorger...

Le dancefloor nous appelle : impossible de ne pas sautiller et de se dandiner, en hésitant entre un pogo et une danse chaloupée et disco! 

Malheureusement, le reste de la discographie du groupe, bien qu'intéressante, ne répondra pas aux promesses de ce single presque parfait! L'intention dancefloor punk rock ne sera qu'imparfaitement reproduite...



vendredi 19 février 2021

Best Song Ever (épisode 104) : Me and Giuliani down by the school yard (a true story) by !!!


Après Radio 4, un autre brûlot anti-restrictions avec cet ovni lancé par les trublions de !!!. Un nom de groupe improbable prononcé chk chk chk. L'une des premières signatures Cross-Over du mythique label electro IDM de Sheffiield, Warp Records, en 2004 (suivront notamment Maximo Park, Gravenhurst ou encore Grizzly Bear) qui doivent diversifier le label et essayer d'être à la hauteur des cultes Boards of Canada, Autechre, Aphex Twin, LFO... 

Mission bien évidemment impossible mais les !!! apporteront un vrai vent de fraicheur et surtout de folie avec leur mélange  survitaminé de rock, electro minimaliste et funk. Et quelle énorme baffe en live, rappelant les délires des Happy Mondays de la grande époque : Jubilatoire!

Sur ce titre, extrait de leur 1er album chez Warp, Louden up now (tout un programme...), le gang originaire de Sacramento s'en prend ouvertement au maire de New-York qui a banni la danse des bars de la pomme, en lui conseillant de se laisser aller et de se perdre dans la musique et la laisser prendre contrôle de son corps...

Encore une fois, que ce titre est d'actualité. En ces temps de disette sociale et de contacts humains limités, le fait de se perdre dans la musique, live notamment ou sur les dancefloors nous manque cruellement. On voit là tout le besoin vital que le fait de danser et de se laisser aller au son de la musique représente. c'est tribal, instinctif, nécessaire! On peut encore le faire dans son salon, heureusement, mais sans la magie de l'interprétation live ou les basses d'un soundsystem dans la gueule, et avec les réprimandes des voisins...

Une chanson labyrinthique, dans laquelle le groupe semble vouloir nous perdre, pour mieux nous désorienter et nous faire lacher prise... Crescendos, effets sonores, changements de rythme, pont puissant et cathartique, tout est fait pour nous emporter, nous mettre en transe et susciter en nous une envie de recommencer!

Brillance en clair obscur, celui du levée du soleil sur une piste de danse...



dimanche 7 février 2021

Best Song Ever (épisode 103) : Dance to the Underground par Radio 4


Au début du nouveau millénaire, le maire de New-York, Rudolph Giuliani, devenu par la suite conseiller de Trump, avait décidé de "nettoyer" la ville. En interdisant de danser dans les bars en réactivant une loi oubliée du temps de la prohibition et non abrogée, Giuliani avait failli tuer la vie sociale au coeur meme des lieux d'effervescence et de convivialité que sont les bars... Quelle ironie du sort de penser qu'il y a des similitudes avec ce monde covidé que nous connaissons avec la fermeture des bars, des restos, des lieux de culture depuis plus de 3 mois maintenant...

Avec Dance to the Underground, Radio 4 sonnait la révolte, ou tout du moins la résistance à l'oppression avec une formule en forme de pied de nez : puisqu'on n'a plus le droit de danser dans les bars, on va danser jusqu'au métro!!! 

Sorti en 2002 ce single dévastateur annonçait une second album, "Gotham", rempli de dance punk furibard et enthousiasmant. Produit par la team DFA, James Murphy et Tim Goldworthy, mélangent allègrement les compos punk sous influence Clash  de Radio 4 et les dernières poussées electro en vigueur à l'époque pour créer cet electro clash que DFA va aider à répandre sur la planète avec les disques de The Rapture ou LCD Soundsystem.

L'intro avec cette basse dansante fait mouche, les synthés vintage en harmonie et puis cette guitare post punk acérée et percutante! Ca part fort! Le chant nonchalant et tendu apporte la touche organique vitale! On se prend au jeu et on ne peut résister à ce désir de danser comme un dératé, en marchant bien sur, direction le tromé pour entamer la nuit et s'y bruler les ailes jusqu'à plus soif!

A lire également les années 2000 : la décennie du cross-over.



jeudi 28 janvier 2021

Best Song Ever (épisode 102) : The Valley of Death par The Warlocks


The Warlocks, voilà un groupe de vrais passionnés, investis d'une mission divine,: évangéliser les foules, parsemées, au rock psychédélique tendance drone le plus cramé et le plus sombre possible... 

En choisissant le tout premier nom du groupe qui allait se faire finalement appelé le Velvet Underground, Bobby Hecksher, fondateur et seul membre permanent du combo, avait tout de suite posé le décor. The Warlocks ne seraient écoutés que par une poignée de personnes dévouées et à jamais ensorcelées...

Ancien membre du Brian Jonestown Massacre, Hecksher aura la meme démarche qu'Anton Newcombe en consacrant sa vie à sa musique sans trop rechercher une véritable consécration commerciale. Après un troisième album, Surgery, rempli de pop songs spatiales et réveuses (Just like Surgery, Come Save Us) qui aura permis au groupe de parcourir la planète pour le défendre, The Warlocks sortent en 2007 Heavy Deavy Skull Lover :  tout un programme...

La chanson introductive, The Valley of Death, pose les bases... les mélodies rêveuses sont enterrées vivantes. L'ambiance est inquiétante, chaude, infernale... On est emporté dans un voyage dans la chaleur du désert. On suffoque, on succombe... Et on est heureux de le faire. 

Envoutés, portés, on se laisse aller. Une sorte de fascination exaltante nous emporte... La chaleur de la distorsion nous enveloppe et nous rassure. Comme dans un cocon, on se blottit à l'intérieur de cette musique élégiaque dont une beauté indicible émane... Prodigieux!



dimanche 24 janvier 2021

Best Song Ever (épisode 101) : Superstition par The Kills

Le retour à l'état brut, à la source originelle primaire, à l'état d'urgence salutaire, qui de mieux que les Kills, après les White Stripes pour l'incarner? Là ou les faux frères et soeurs de Detroit puisaient dans le linceul du blues et du garage, le duo anglo-américain laisse exprimer cette pureté ancestrale à travers leur relation électrifiée, hautement sensuelle, voire sexuelle.

Duo à la vie à la mort, brulant d'une passion commune toute récente, The Kills incarnent cette force sexuelle et dérangeante que le Rock a véhiculé dès ses débuts grâce aux Elvis, Litttle Richard, Jerry Lee Lewis and consorts. Sur scène, dès leur premier concert en France à la Boule Noire début 2003, cette force évocatrice, sulfureuse et fascinante était là.

Minimaliste et dépouillée, la musique de The Kills vous harponne d'entrée de jeu. En guise d'introduction à leur premier LP, Superstition dit tout de leur quête. Une boite à rythme (qu'ils appellent Little Bastard, le 3ieme membre du groupe) famélique en guise d'intro, des accords de quinte balancés en syncopes, avec un son énorme et ultra crade, une voix féminine envoutante, claire, chaleureuse et tellement évocatrice! 

Ambiance inquiétante, son rèche, la moiteur des salles obscures et enfumées est là. La tension sexuelle s'aiguise et tend autant les corps que les esprits... L'essence meme du Rock ! Jouissif!

A écouter en vinyle bien sûr!!!




mercredi 20 janvier 2021

Best Song Ever (épisode 100) : You get what you give par The New Radicals

Pile poile dans l'actualité avec la cérémonie d'investiture de Joe Biden pour laquelle vont se reformer les New Radicals à la demande de l'entourage du nouveau Président des Etats-Unis. Improbable et incongrue cette reformation qui nous rappelle à tous cette chanson oubliée datant de la toute fin du siècle dernier.

Avec "You get what you give", les One hit wonder californiens ont fait danser la planète en 1999. Chanson euphorisante et jubilatoire, You get file une pêche d'enfer et donne envie de tout casser, dans la joie et la bonne humeur. Le message est simple et universel "don't let give up, you've got a reason to live".

Très bien ficelée, cette song au piano d'obédience acid-house, mélangeant ambiance baggy, déjà rétro à l'époque (on est en pleine age d'or de l'electro sauce techno/house) et assauts de guitares grinçantes, possède une mélodie vocale imparable qui donne presque des frissons sur ses envolées en voix de tête.

"You got the music in you, don't let go". Ces mots ont résonné dans la famille Biden en devenant une sorte d'hymne durant la lutte du fils de Joe Biden contre le cancer. Et c'est tout un symbole que de demander au groupe ayant produit un unique album de se reformer, 22 ans après, pour re-chanter cette chanson, une fois encore, le jour où l'Amérique veut tourner la page de 4 années difficiles et offensantes sous la présidence Trump.

Un vrai message d'espoir et de résilience que seule la musique peut incarner dans toute sa force évocatrice!



samedi 16 janvier 2021

Best Song Ever (épisode 99) : Goodbye par The Coral

 


Dans la mouvance retour du Rock au début du siècle, les 5 musiciens de The Coral, originaires de la Merseyside, sont probablement les plus sous estimés de ces 20 dernières années. Leur premier album éponyme, sorti en 2002 sur Deltasonic, est unique, fou et transmet une énergie joyeuse et communicative incroyable!

Le second single extrait de ce debut LP, Goodbye, est totalement représentatif du style et des aspirations du quintette anglais à l'orée de leur carrière. Goodbye commence presque power pop avec un riff enthousiasmant, avant que le couplet ne montre le talent pop du groupe avec mélodie vocale impeccable et arpèges de guitares combinés de toute beauté (smithienne...). Le refrain, avec ses harmonies vocales de pub à la Beach Boys fait mouche...

Et que dire de ce pont surprenant et lunaire! Toute la folie du groupe est là, d'abord tapissée dans l'ombre elle surgit par surprise pour faire vibrer nos âmes. Ca part en une sorte de mouvement Ska Metal finissant presque psyché floydien avant une apaisement relatif en apesanteur et ce décompte à la "A Day in the Life" des Beatles... On touche la perfection!

Certains pisse-dru prétendront que le diamant est brut et mérite polissage. Que nenni, ce grain de folie présent sur l'ensemble de ce 1er album magnifique lui donne sa saveur si particulière. Comme bon nombre de groupes, malheureusement, The Coral perdra progressivement ce coté imprévisible en devenant... plus professionnel... L'urgence, tellement essentielle (pour reprendre un mot à la mode) de ces premiers albums fait avec ses tripes et sans pression, beaucoup de groupes de l'époque la perdront dès l'album suivant, la retrouvant par intermittence dans le meilleur des cas (The Strokes, Interpol, The Libertines, The Vines, The Kills...).

A lire également : Années 2000 : le Retour du Rock