Grande émotion jeudi soir. C'est la 1ere fois que je retournai au Bataclan depuis 2015... Jusque là j'avais toujours décliné... J'appréhendais, forcément... Et au final, la connection s'est refaite toute seule en un clin d'oeil. J'ai tellement de bons souvenirs de grands moments de communion dans cette salle que ce fut un réel plaisir de renouer avec tous ces souvenirs : Bashung, Oasis, My Bloody Valentine, Tricky, Dandy Warhols, Pete Doherty, Animal Collective, Blur, Wilco, Underworld, New Order, Jack White et tellement d'autres...
Et c'est très clairement cette soirée Jazz UK au Pitchfork festival qui m'a décidé à enfin franchir le pas. Je ne pouvais pas louper l'occasion de voir sur scène Nubya Garcia et Shabaka Hutchings, 2 éminents représentants de cette révolution musicale, la 1ere depuis... 2007 et le Dubstep?
Cette scène appelée Jazz UK est fascinante. On parle d'un Jazz Dance qui se veut aussi spirituel. Ici les instruments Jazz sont joués de façon électro et musique africaine. Le travail sur les percussions et la basse rendent le tout totalement moderne. L'influence de la Jungle s'entend en filigrane (ralentie et réinventée façon Jazz). La pierre angulaire du mouvement est certainement l'album Black Focus de Yussef Kamaal, album à écouter absolument, et sa base de lancement la compilation We out Here, justement élaborée par Shabaka Hutchings en 2017. On y retrouve tous les acteurs majeurs du mouvement : Hutchings mais aussi Ezra Collective, Moses Boyd, Kokoroko et bien sûr Nubya Garcia.
Nubya Garcia, qui se prononce Nubaya, elle a insisté plusieurs fois la dessus pendant le concert, a une joie de vivre et un enthousiasme communicatif. Elle n'a pas arrêté de nous dire entre les morceaux son bonheur d'etre sur cette scène à ce moment précis. Touchant et émouvant, surtout que la musique produit par son quatuor transmet des good vibes qui font du bien, transformant meme la salle en dancefloor. Sur des rythmiques syncopées riches et fournies, la contrebasse swingue façon electro quand le synthé pioche souvent du coté du dub ou du reggae. Le saxophone exalté de Nubya ramène le tout dans une atmosphère puissante et dansante...
Arrive ensuite sur scène, Shabaka Hutchings et ses Sons of Kemet. 2 batteries, un saxo et un tuba. Alors là on est proche d'un trip tribal. Les 2 batteries mélangent swing jazz et musique africaine, le tuba éructe un bas medium surprenant tandis que la saxo pulse à toute vitesse... Du jazz dance proche de la transe... Le dancefloor est en feu et la jeunesse de l'audience rappelle qu'il se passe quelque chose ici...
Cette musique profondément moderne, iconoclaste et inclassable nous enlace et nous réjouit. Une révolution musicale, enfin, serait-elle en marche?
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