mardi 6 avril 2021

Best Song Ever (épisode 110) : Nosferatu Man par Slint


Attention culte! Slint, le quatuor de Louisville, auteur de seulement 2 albums à l'orée des années 90, a eu une profonde influence sur tout un pan du rock underground, déviant et dissonant des 3 décennies suivantes... 

Après un 1er opus, Tweez, bruitiste et expérimental enregistré par le maitre du son, M. Steve Albini, Slint part à Chicago pour enregistrer avec l'aide de Brian Paulson son chef d'œuvre : Spiderland. Slint produit une musique exigeante, inquiétante et hypnotique. De l'abime des profondeurs sur un tempo lent et une orchestration éthérée surgissent des uppercuts de rage et de fureur...

Avec Nosferatu Man, le quatuor nous fait flipper, nous bouscule et nous enivre tout autant... Les jolies arpèges mélodiques à la limite de la dissonance donneraient presque des aires de comptine enfantine à cette chanson parlant de prince et de reine... Mais le parlé-chanté de Brian McMahan nous met sur la voie... Son phrasé est inquiétant, bizarre... Puis les guitares reprennent le contrôle. Par des boucles acides et hypnotiques elles nous embarquent dans un voyage étrange, comme dans un bolide aux commandes duquel un étrange psychopathe semble nous narguer... la tension monte, la tension est à son comble... "there is nothing more to save..."...

Pionnier de ce que l'on nommera plusieurs années plus tard le post-rock mais également du slowcore, Slint engendrera, comme le Velvet Underground en son temps, la formation d'une multitude de groupes qui n'auront de cesse de chercher l'étincelle abrasive et unique tout à la fois contenue dans ce disque initiatique!

Le parcours singulier, post-Slint, des 4 musiciens mérite vraiment d'y prêter attention, notamment celui du guitariste, David Pajo qui sous le nom de Papa M ou Aerial M sortira plusieurs disques à la beauté étincelante, ou encore le batteur Britt Walford derrière les futs du 1er album des Breeders, Pod, là encore enregistré par Steve Albini!





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