Puisque beaucoup de lecteurs l’ont demandé, on va leur faire un petit cadeau de Noel pour se risquer à donner le Top 10 des meilleurs concerts de l’année selon Mind Riot Music. Exercice très difficile et forcément ultra-partisan, disons que la sélection s’est faite sur le souvenir de l’intensité de ces quelques shows vus cette année…
Quelques extraits des concerts pour se remémorer quelques grands moments de cette année musicale 2010 encore une fois très riche… En espérant que 2011 le soit tout autant, voire plus…
Le temps des bilans de fin d’année est déjà arrivé. La première année de cette nouvelle décennie se termine et on ne l’a pas vu passer… Après notre longue revue de la décennie 2000 publiée il y a tout juste un an, on va forcément faire plus court pour cette année mais tenter tout de même de vous faire revivre les grands moments de cette année musicale 2010 vue par le prisme Mind Riot Music…
Pour rebondir sur notre analyse des années 2000 et son manque criant de nouveau mouvement musical fédérateur, au contraire des décennies précédentes, on peut d’ores et déjà affirmer que 2010 reste dans la lignée de ses devancières… Pas de révolution mais une douzaine de mois assez excitants avec la publication de quelques albums incontournables, la percée de groupes avec un avenir resplendissant et le retour sur scène de quelques gloires passées…
Les meilleurs albums de 2010
Difficile de donner un classement clairement établi mais à la vue de l’appétence de nombreux lecteurs pour cet exercice de style attendu, on va donc s’y coller… La setlist 2010 idéale de Mind Riot Music ressemblerait à cela :
1. Troy Von Balthazar : How to live on nothing 2. Arcade Fire : The Suburbs 3. Gorillaz : Plastic Beach 4. Foals : Total Life Forever 5. Warpaint : The Fool 6. Artaud : Music from early times 7. Black Rebel Motorcycle Club : Beat the devil’s tattoo 8. Autechre : Oversteps 9. The National : High Violet 10. LCD Soundsystem : This is happening
Le meilleur album et peut-être même le meilleur concert de l’année (au point éphémère) ont été délivrés par Troy Von Balthazar. Le chanteur de Chokebore nous a servi un second effort solo tout simplement magnifique. Un songwriting classieux et lumineux que l’on n’avait plus entendu depuis des années. Ajoutez à cela une dévotion entière et complète à sa musique et vous obtenez un artiste singulier et tout bonnement exceptionnel… Une grande claque et un bonheur doublé par le retour sur scène en début d’année de son groupe cultissime des années 90 Chokebore pour un concert tonitruant à la Maroquinerie… 2010 l’année TVB.
Les montréalais d’Arcade Fire, élus par la critique internationale nouveaux sauveurs du rock, ont réussi l’exploit de ne décevoir personne en sortant un 3ième album somptueux. The Suburbs démontre que le groupe a réussi à digérer son succès et à continuer à enrichir son univers musical. Un son ultra travaillé et magnifiquement produit, des chansons variées, une grande maitrise et une sérénité retrouvée font la force de ce grand album.
Damon Albarn est décidemment un génie démoniaque. Après le parfait The Good, The Bad & The Queen, la reformation de Blur et son passage épique au théâtre de fourvière en 2009, le londonien enchaine et réussit à réinventer Gorillaz en insufflant une forte dose de hip-hop dans ses propos électro… Du grand art… On attend avec impatience la délivrance de ce fameux nouvel album de Gorillaz composé sur l’i-Pad d’Albarn durant la tournée américaine (selon les rumeurs il serait en téléchargement sur le site du groupe le jour de Noël).
Les Oxfordiens de Foals auront surpris leur monde avec leur deuxième album Total Life Forever sorti au printemps. Ambitieux sans jamais être pompeux, leur math rock sous influence dance se mue en pop rock spatial et explorateur… Un talent fou…
Les quatre filles de Los Angeles qui forment le groupe Warpaint sont certainement la révélation de l’année… Après un premier Ep remarqué produit par l’ancien RHCP John Frusciante, leur premier LP The Fool nous ravit. Des voix cristallines et hauts perchées à la Siouxsie qui se lovent dans des arpèges de guitare à la Cure sous l’impulsion d’une batterie puissante et groovy à la fois… Une percée…
Artaud nous sert brillamment la suite de ses aventures aux confins du jazz, de l’électro et de la musique classique : indispensable. Black Rebel Motorcycle Club n’innove pas sur ce 5ième album mais creuse encore plus profond ce sillon noir dont on ne saurait plus se passer. Pour notre plus grand bonheur, Autechre revient à la mélodie après une décennie à tenter de la repousser au loin et tente un album apaisé que l’on adore écouter. The National aura confirmé tout le bien que l’on pensait de de ce groupe de rock indé qui délivre une nouvelle offrande de haute qualité. Enfin, This is happening ou la conclusion de l’histoire de LCD Soundsystemferme la marche de notre classement. Le groupe electro clash du génial James Murphy, qui aura illuminé nos années 2000, termine sa cavalcade avec un troisième album plus posé, on osera dire plus pop. Moins constant en qualité que ces deux prédécesseurs, l’album recèle tout de même quelques perles comme le fabuleux ‘you wanted a hit’…
Aux portes du Top ten, on citera Liars (Sisterworld), MGMT (Congratulations), Dead Weather (Sea of cowards), Broken Bells, Massive Attack (Heligoland), These New Puritans (Hidden) ou encore Vampire Weekend(Contra)…
Live, Baby Live : les meilleurs concerts de l’année
Une belle année 2010 de concerts avec un maximum de moments jubilatoires et cette intensité tant recherchée… Parmi les meilleurs shows de l’année on citera Troy Von Balthazar au point éphémère en novembre et le retour sur scène de son groupe culte Chokebore en février dans une maroquinerie incandescente… Rock en Seine aura délivré son lot de baffes supersoniques avec une programmation haut de gamme et très variée. On retiendra les prestations de Massive Attack, Cypress Hill, Underworld et le somptueux final Arcade Fire…
On aura vibré comme rarement avec la reformation du génial groupe Lo-Fi de Stephen Malkmus : les rois du rock indé de Pavement avec s’il vous plait The National en ouverture au Zénith en mai. Le même mois on aura explosé de joie au son des toujours jouissifs LCD Soundsystem au Bataclan avant de voir l’une des meilleures prestations de l’année avec Black Rebel Motorcycle Club dans cette même salle… Et dire que Robert Devon Been se sera payé le luxe de faire un set acoustique après le concert et juste devant la salle pour quelques dizaines de fans restés là à attendre le groupe… Un moment rare… et manqué… Et que dire de la venue de Gorillaz et de ses stars (Damon Albarn, Mick Jones, Paul Simonon, Bobby Womack…) au Zénith de Paris : énorme !
Confirmation du talent scénique des Brian Jonestown Massacre avec leur passage au Bataclan en mai. Les Liars auront aussi rappelé quel groupe à part et indispensable ils forment avec deux concerts monumentaux aux nuits sonores à Lyon puis quelques jours plus tard à la Maroquinerie.
Changement radical de décor et d'ambiance pour ce dernier concert de l'année 2010. Direction Chatelet et le prestigieux club de jazz le Duc des Lombards pour voir en live le jazzmen français adepte de l'électro : Vincent Artaud.
Bassiste, arrangeur et en somme multi-instrumentiste talentueux, Vincent Artaud sort ces jours ci son 3ième album en solo (Music from early times). Ses aventures sonnent de manière toujours aussi incroyable. En mélangeant jazz, électro et même classique, il arrive à créer une musique ambitieuse, raffinée et presque d'avant-garde.
Il nous prend par la main et nous emmène dans un voyage passionnant et inédit aux frontières de la musique électronique, du jazz et de la musique classique pour nous faire découvrir un nouvel eldorado. Brillant, innovant et indispensable !
Dans le très parisien Duc des Lombards, Vincent Artaud expose pour la 1ere fois en live son nouvel ovni avec le concours d'un clavier (Rhodes), d'un spécialiste des instruments à vent (saxo, flûte, cor anglais) et d'un excellent batteur. Artaud s'occupe de la basse et d'une formidable palette de sons electro qu'il pilote avec un clavier maitre roland...
Dans cette petite salle, le rendu est tout bonnement époustouflant et on prend un plaisir fou à s'immerger dans ces nouvelles et excellentes compositions. On passe par tous les sentiments par la constance d'une musique ultra-moderne et élégiaque. On pense par moment au Miles Davis de 1970 au Cellar Door lorsque ce dernier faisait jouer Keith Jarrett sur piano électrique et qu'il découvrait l'electro jazz avant l'heure et de se lancer dans sa formidable épopée jazz-rock... C'est pour dire le niveau...
Un artiste épatant qui permet de finir l'année sur une note assez élevée.
Le groupe de Page Hamilton était enfin de retour en France après de trop longues années d'absence. De manière assez surprenante, L'Elysée est loin de faire le plein et c'est devant une audience clairsemée que le combo originaire de New-York City débarque sur scène...
Quel plaisir de retrouver l'énergie magnifique de leur son, savant mélange de mélodies syncopées, de metal avec surcouche noisy et du chant plutôt rock et cristallin d'Hamilton... Une vraie marque de fabrique made in Helmet qui fait aujourd'hui encore toute leur singularité et leur force explosive. Tout amateur de rock dur devrait avoir dans sa discothèque la trilogie des nineties Meantime - Betty - Aftertaste... Un must absolu...
Cette musique prend tout son sens en live avec la force des décibels, la présence puissante des musiciens et la fougue d'un Page Hamilton en grande forme qui dira régulièrement quelques mots entre les chansons. Le public apprécie et lui fait savoir... L'ambiance est bon enfant et agréable malgré les décharges soniques assénées...
Le groupe puise dans chacun de ses 7 albums même si tout naturellement l'accent est mis sur le dernier en date Seeing Eye Dog. Sans surprise ce sont les morceaux issus des années 90 qui remportent la palme et créent une belle cohue dans la fosse (Unsung, Renovation...).
Et que dire de ce rappel monstrueux et dévastateur qui à lui seul pouvait justifier de s'être déplacé... Le Triptyque See U Dead - In the Meantime - Milquetoast embrase la salle... L'énergie est à son comble, la foule est survoltée et on prend un panard d'enfer...
On sort heureux et épuisé... On vient de prendre ce genre de décharge qui vous fait ressentir chaque atome de votre corps... Du grand art!
L'équipée sauvage Marlon Brandesque était donc de passage pour la 3ième fois de l'année dans la capitale (après le bataclan en mai et Rock en Seine en aout). Et c'était encore une fois à guichets fermés!
Surprenant? Pas vraiment, en 5 albums remplis de blues, de rock, de psychédélisme et d'un noir aussi profond et seyant que celui des premiers perfecto, les BRMC auront réussi à créer un univers propre et singulier et donc à fédérer un joli noyau de fans pour qui chacune de leurs venues reste un moment inoubliable de rock viscéral et qui prend aux tripes à ne rater sous aucun prétexte...
Sur scène, le guitariste Peter Hayes (ex-BJM), le bassiste Robert Levon Been et la batteuse Leah Shapiro forment un trio soudé, presque fusionnel... Et c'est ce qui rend leurs performances aussi brillantes... On sent bien que pour Hayes et Been, BRMC c'est toute leur vie et qu'ils sont allés chercher au plus profond d'eux-mêmes et d'une certaine amérique crasseuse mais toujours digne pour remplir leurs chansons pleines de noirceur et d'une intensité éclatante...
Forcément, il était difficile pour le Black Rebel de reproduire le concert en tous points parfaits du Bataclan, à ranger dans la catégorie over the top, et c'est donc un peu déçu que l'on passa la première moitié du set... Un son de batterie en retrait (alors que notamment le son tranchant et précis de la grosse caisse était l'une des grandes forces du show du bataclan), une basse dégoulinante et la voix de Bob imprécise pour une première demi-heure un peu floue...
Au milieu du set, l'étincelle se produisit... Robert entame seul en acoustique le Dirty Old Town des Pogues et la magie réapparait comme par miracle... Le pact avec le public est scellé et l'alchimie peut enfin commencer... Peter enchaine avec un poignant 'Devil's waiting', puis le groupe enchaine sur un Salvation tout en apesanteur...
La suite n'est que successions de sommets vertigineux : 6 barrel shotgun, whatever happened to my rock'n'roll, Beat the devil's Tatto et son chant d'intro fédérateur, Conscience Killer... Pour le rappel, on a droit au très rare In like a Rose (du second LP) et on termine avec une version dantesque de Shadow's Keeper...
Une seconde partie de show tonitruante alors même que quelques perles manquaient à l'appel du set-list (Stop, As sure as the sun, American X...).
Les oxfordiens de Foals issus du courant Math Rock étaient de passage hier à l'Elysée Montmartre pour promouvoir leur fantastique second LP (Total Life Forever) sorti il y a déjà quelques mois. Un concert épileptique et rageur...
Si leur premier album Antidotes, produit par David Sitek de TV on the Radio, était énergique et oblique, Total Life Forever se révèle être plus aérien, plus atmosphérique. Sur scène, la magie douce amère opère toujours, mais le tout tend vers plus de tension et de frénésie...
Ca commence sous les hurlements d'une foule jeune et en folie dès les premières notes de Blue Blood... Ca part en vrille interstellaire sur Cassius et This Orient, mais le clou du spectacle restera le superbe Spanish Sahara, son début tout en retenue puis son envolée extatique qui porta la foule à bout de bras vers les cimes de la jouissance... Enorme...
Un groupe talentueux et barré qui dégage une énergie pleine de tension et de maitrise... A suivre...
Le groupe cartoonesque de Damon Albarn et Jamie Hewlett est enfin passé à Paris hier soir. Des années d'attente pour un spectacle tout bonnement époustouflant...
On ne gâchera pas notre plaisir, cela fait tellement longtemps que l'on espérait le passage de ce brillant projet aux frontières de l'électro, du rock, du hip-hop et même de la world music. Trois albums différents et magistraux en 10 ans et enfin l'honneur d'une séance (et même de deux...) parisienne pour découvrir en live ce maelström tellement dans son temps.
Gorillaz c'est la géniale synthèse de la musique d'aujourd'hui. Pop, rock, funk, hip-hop, world enrobé dans une production électro savante, tout y est admirablement dosé... En live, le son est plus brut et bien entendu le rendu global encore plus énergique et euphorisant... Après une belle ouverture de la soirée par les remarquables Little Dragon de la chanteuse Yukimi Nagano, on a droit à un set old school de De la Soul (avec même une incursion finale de MF Doom). Energie et bonne humeur à revendre.
Puis, enfin, la troupe Gorillaz débarque sur scène. une demi douzaine d'instruments à vent et à cordes, deux batteurs, un clavier, quatre choristes et la moitié de The Clash (les légendes Paul Simonon et Mick Jones réunis sur scène) plus un second guitariste. Ca démarre sur les chapeaux de roue et on enchaine vite avec l'arrivée sur scène de Monsieur Bobby Womack pour un Stylo de folie...
Le son est un peu brouillon au début du show mais les ingé son sauront heureusement s'adapter à la situation. Plus de deux heures de concerts, tous les tubes et des invités prestigieux à la pelle : Neneh Cherry, De la Soul, Bobby Womack, Yukimi Nagano...
La seconde partie du concert est dantesque avec des titres qui explosent le Zenith : Feel Good Inc. avec De la Soul, Empire Ants avec Nagano, Dare, Clint Eastwood et un Glitter Freeze acid au possible qui électrisa l'audience...
Un grand moment de voir tout ce petit monde sur scène et de pouvoir vivre en live cette musique incandescente... Damon Albarn est décidemment un sacré artiste...
Petit détour à la Cigale vendredi et samedi soir pour le festival des Inrocks avec l'ex-libertine Carl Barat en solo, le groupe de pop de Liverpool The Coral et les petits nouveaux de Warpaint et Local Natives.
Vendredi soir, on retiendra la venue de Carl Barat qui présentait son tout premier album solo (et on notera la présence à la guitare de son frère). Sans surprise les morceaux issus de son LP sonnent un peu mou et on attend tous avec impatience quelques anciens titres de son répertoire avec les Libertines ou les Dirty Pretty Things... Et on est comblé avec 'Time for Heroes' et 'The Man who would be King' des Libertines et 'Dead Wood' et surtout l'hymne 'Bang, Bang you're dead' des Dirty Pretty Things. A chacun de ses titres, l'assistance s'embrase, le public devient fou... Dommage que le soufflet retombe aussitôt avec les nouveaux morceaux de sieur Barat.
Samedi, on commence avec l'immense surprise Warpaint. 4 jeunes filles de L.A. proposent une musique audacieuse et hypnotique en clair obscur. On remarque d'entrée une batterie énorme, groovy et ultra présente qui guide et soutient les deux guitares atmosphériques sous influence Cure/Depeche Mode et les voix hautes perchées à la reverberation divine et intense... On écoutera avec une oreille attentive le premier LP... Un groupe à suivre...
Suivent les californiens de Local Natives qui eux aussi enflamment la Cigale... On les compare à Arcade Fire... Certainement pour cet entrain et cette envie de fusionner groove, folk et rock audacieux... mais les Local Natives sont certainement plus influencés par la dance music que leurs compères de Montréal... Une prestation solide et emballante qui se frayera un chemin entre pop, folk et même psychédélisme...
On finit cette seconde soirée par le groupe anglais de The Coral. En forme et eux aussi attendus par un public enthousiaste même si la prestation sera tout de même très courte. 14 chansons au global, dont 8 du dernier LP 'Butterfly House', c'est peu lorsque l'on a en stock 6 albums dans lesquels puiser... Les titres ultra pop de Butterfly House sonnent admirablement bien mais ce sont bien les vieux titres du premier album (Spanish Main, Dreaming of You) qui rendent les gens complètement dingues et nous rappellent qu'à l'époque The Coral était un groupe inflammable et imprévisible...
Le Leader de Chokebore, Troy Von Balthazar, était de passage à Paris en solo pour promouvoir la sortie de son sublime second LP 'How to live on nothing'. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas entendu des chansons aussi bien écrites avec de telles superbes mélodies. TVB s'affirme comme un artiste incontournable et certainement l'un des tous meilleurs songwriters en activité.
Pour les fans de Chokebore, de ses tourments, de ses déchainements de fureur et de ses plongées vertigineuses dans les abimes, c'est un choc et une véritable révélation que de découvrir leur leader en toute intimité. TVB écrit et produit des chansons épurées et arrangées à minima de manière plutôt originale. On touche au coeur de l'homme et à son essence même et on reste balayé par tant de sincérité et d'émotion. Le tigre qui rugissait au sein de Chokebore n'est jamais loin, l'intensité rageuse est toujours sous jacente mais certainement plus sous contrôle.
Et les mélodies sont tout simplement merveilleuses, les vocalises bluffantes et l'apport de la frêle et charmante Adeline Farvier Jasso est un complément idéal tant au niveau du chant que du jeu de guitare ou de basse. Derrière les fûts c'est le batteur de Chokebore qui s'y colle, arborant un T-shirt très amusant (Destroy avec Des barré). TVB alterne songs en trio et chansons seul à la guitare ou utilisant quelques minuscules et cheap instruments.
La prestance et l'aisance de ce troubadour d'un autre temps est confondante. Cet artiste, au noble sens du terme, dégage une intensité incroyable. Hanté, parfois même comme possédé, il ne se prend pas au sérieux et son humour fait des ravages entre les chansons.
Au global, une heure de bonheur et de plaisir à voir et à écouter cet artiste incomparable. Les perles que sont Dogs, I block the sunlight out, Happiness and Joy, Communicate ou Dots and Hearts raisonnent encore dans nos têtes avec une force d'une réelle pureté.
L'album de l'année, le concert de l'année... A découvrir de toute urgence.
Le duo conquérant des années 80 Roland Orzabal, Curt Smith, alias Tears for Fears (tff pour les intimes) aura sciemment conqui l'eldorado des charts américains avec leur second album 'Songs from the Big Chair' avec deux tubes écrits pour transpercer ce marché (Everybody wants to rule the world, Shout). C'est après avoir réalisé leur rêve de gloire qu'ils ont su se pencher sur l'accomplissement de leurs ambitions artistiques à la fin des années 80... Avant de disparaitre dans les limbes des groupes ayant vécu...
En 89 sort le dernier album enregistré à deux, the seeds fo love. Une pochette somptueuse aux influences sixties rappelant les extravangances d'un Sergent Pepper et un disque aux influences diverses, souvent vintage mais toujours à propos. Jazz avec 'Badman's song', Soul avec 'Woman in chains', retro avec 'Advice', Beatles et flower power avec 'sowing the seeds of love', le disque ne pouvait que s'achever sur une merveille : Famous Last Words...
Une chanson d'after, délavée, épurée mais incandescente... Quelques notes d'un piano scintillant, des harmonies rêveuses enrobent une mélodie tournoyante et la voix légère et tout en retenue d'Orzabal. On est bercé et on retient une larme, comme lorsqu'il faut dire au revoir à des êtres chers... Puis surgit sans crier gare un déferlement rock intense. La voix d'Orzabal se rebelle et nous emporte dans sa folie rageuse dans un dernier sursaut de vie et d'enthousiasme à nous faire sentir une nouvelle fois complètement en vie...
tff a tout dit et peut définitivement quitter les lumières de la scène, nous laissant les yeux rougis lorsque les lumières se rallument pour de bon...
Ca y'est, c'est parti! La compilation 'Time Machine Collection Volume I' du micro label Mind Riot Music est enfin disponible.
‘Time Machine Collection Volume I’ reflète à merveille les aspirations multiples et complémentaires du label. Conçu en trois temps distincts, le disque emmènera tout d’abord l’auditeur vers l’exploration d’une pop inventive et dépouillée (Lys Last Stand, Moslyve & The Good Demons, Quiet Revolt).
Après une transition pop rock frondeuse (Mind Riot 776) se sont les versants d’un rock plus dur et heavy qui seront aperçus (One Diesel Drop, Quiet Revolt, Spep). La troisième partie de cette compilation décollera vers les sommets électro, d’abord Hip-hop, techno acide & dark (A Free Soul, 7Sins), l’apothéose finale sera atteinte avec le meilleur de la transe psychédélique (Radioactivism).
On ne doute pas que vous aurez le même plaisir à écouter cette compile que nous avons eu à la concevoir…
Le groupe initial d'Iggy Pop restera certainement comme l'un des plus violents (soniquement parlant) de l'histoire du Rock. Punk avant l'heure, le combo de la morne Detroit insufflera fougue, liberté et adrénaline dans son Rock foutraque, incisif et corrosif.
Extrait de leur monumental second LP 'Fun House', 1970 est au diapason des autres morceaux de l'album : expérimental, brutal, jouissif et furieux. La guitare tribale si caractéristique de Ron Asheton est portée par une section rythmique à la fois groovy et percutante. Sur ce train fantôme lancé à grande vitesse, Iggy hurle qu'il se sent bien en cette année 70 décadente. Le solo de wah-wah est furibard. La fin de 1970 se termine dans un tumulte incessant aux accents free jazz jouissifs...
Une claque incomparable qui sonne toujours de manière aussi excitante aujourd'hui...
Ca devient presque une habitude, je pars voir Eiffel pour la 3ieme fois en un an. Cette fois-ci, direction le Zénith de Paris, après la Cigale l'an dernier pour le lancement de leur tournée marathon puis l'escale au théâtre antique de Fourvière en juillet.
Avant d'entrer dans l'arène, les souvenirs s'entrechoquent, l'éternité de l'instant avec le concert acoustique et intimiste de la maroquinerie en décembre 2003 (qui aura été gravé sur CD), les déflagrations rock indé dans la même salle en janvier 2007 quelques heures avant la sortie du mésestimé Tandoori et le poignant concert de l'Olympia en novembre 2007 où le groupe quelque peu déboussolé après avoir perdu son contrat avec leur label ne savait pas si Eiffel aurait un avenir...
Depuis il y a eu le succès inespéré du single 'A tout moment la rue' qui propulsa l'album au firmament, aidé par un paquet de pop-rock-songs ultra efficaces. En un an, un nouveau monde vient de s'ouvrir devant Eiffel. D'outsider indé du Rock français ils viennent de changer de statut pour en devenir un fer de lance reconnu... Le buzz créé récemment avec le retour tant attendu de Bertrand Cantat sur scène avec Eiffel n'aura eu pour effet que de confirmer ce nouveau leadership du groupe... Et c'est tellement mérité!
Hier soir, ce fut certainement l'un des tous meilleurs concerts du groupe auquel j'ai pu assister. Ca commence avec une incroyable reprise du monstrueux 'Tomorrow never knows' des Beatles avec sa batterie légendaire... Ca commence fort mais on est malheureusement tout de suite repris de volée à cause d'un son pitoyable. 'Minouche' et 'le coeur australie' sont interprétés dans une bouillie sonore infame... Un scandale... Heureusement pour nos oreilles, l'ingé son rectifiera rapidement le tir et réussira à maitriser cette grande salle aux trois quarts remplie.
La suite, 2h30 de pur rock : une extase... Presque l'intégralité de 'A tout moment' sera jouée. Et on sent à chaque titre que le public accroche et qu'une bonne partie des gens les aura découvert avec cet album... On aura aussi droit à quelques perles du '1/4 d'heure des ahuris' avec les classiques incontournables que sont 'il pleut des cordes', 'sombre' ou 'Tu vois loin'. De Tandoori on retiendra une version gigantesque de 'Bigger than the biggest', 'Ma part d'ombre' ou le puissant 'saoul'.
Le premier rappel nous donnera droit à un moment unique, totalement magique. Le groupe sort des coulisses pour fendre la foule du Zenith et se placer au fond de la fosse, tout près des gradins. Après avoir demandé au public de s'asseoir par terre dans la fosse (incroyable vision...) ils entament deux titres acoustiques. Un nouveau titre poignant 'Chamade' dédié à leurs proches disparus récemment et le sublime 'les yeux fermés' qui prend ici une dimension émotionnelle incroyable... un saisissant instant de communion...
En rappel bis, des frissons parcourent notre corps durant la reprise impeccable du 'Where is my Mind' des légendaires Pixies (à qui Eiffel doit son nom) et on part en transe avec leur hymne vieux de dix ans 'Hype'... On finit par un autre classique du groupe : la reprise de Boris Vian, 'je voudrais pas crever'...
Plus que 15 jours avant la sortie officielle de la superbe compilation orchestrée par le micro label Mind Riot Music.
C'est donc le 29 octobre que vous pourrez écouter la compilation regroupant de nombreux artistes amis. Attendez vous à être surpris. La compile vous fera passer par d'intimes moments acoustiques et pop, par des pics envoutants de Rock indé, par des rafales de Stoner Rock et Hard Rock pour enfin vous propulser dans l'hyper espace technoide, break beat et transe psyché...
Un voyage en 16 titres et 72 min. Pour vous donner l'eau à la bouche le tracklisting de 'Time Machine Collection Volume I'
1. North Harbor Drive par Mind Riot 776
2. Sam's Blues par Lys Last Stand
3. Live Love Die (acoustic) par Molsyve & The Good Demons
Jolie semaine Rock avec la venue de The Black Angels au Nouveau Casino le 5 octobre et !!! (chk chk chk) à la Cigale le 9. Dans des styles assez différents, les deux groupes repoussent les limites du genre et assènent un son implacable pour emmener leurs auditeurs dans les hautes sphères de l'apesanteur...
Les Black Angels avaient déjà impressionné lors de leur passage à Rock en Seine sur la scène de la cascade en quasi-ouverture de la dernière journée triomphante qui a vu Arcade Fire cloturer le festival de tous les records... C'est donc avec une grande ferveur que nous étions tous impatients à l'idée de les retrouver dans le cadre intimiste du Nouveau Casino. Une salle pleine à craquer et un groupe en forme qui nous sert son Rock pysché aux limites du Stoner et réussit à nous amener vers les sommets enfumés de la distorsion. Un groupe sous forte influence Brian Jonestown Massacre, avec le talent mélodique de Newcombe en moins...
Samedi à la Cigale, les !!! sont de retour, 3 ans après un concert tonitruant au bataclan qui succédait à une orgie punk-dance à la maroquinerie en 2004. Avec leur rock pétaradant qui aura trop flirté avec le funk et le meilleur de l'électro concoctée sous ectasy, les chk chk chk enflamment la salle et électrisent un public conquis trop heureux de pouvoir bouger son corps sous les coups de boutoir d'un groupe déchainé... Le sommet du concert, une version live énorme de leur immense morceau 'Me and Giuliani down by the School Yard' (qui fera l'objet d'un prochain épisode de la Best Song Ever). Furieux, intense et énergisant... Une belle bouffée d'oxygène...
La seconde réalisation du label Mind Riot Music sortira le 29 octobre 2010.
La compilation, qui a pour nom 'Time Machine Collection Volume I', proposera 16 titres.
Le disque réunit des compositions de Moslyve & The Good Demons, A Free Soul, Quiet Revolt, One Diesel Drop, 7Sins, Radioactivism, Lys Last Stand, Spep et Mind Riot 776.
Ci-dessus la pochette de la compilation. Plus d'infos very soon.
Que le retour scénique du maitre Jacques Dutronc fut un plaisir. Cruciale et salvatrice fut l'immense joie de ré-écouter en live quelques unes des meilleures chansons made in France composées dans les années 60. Avec un autre Jacques, Lanzmann, Dutronc a écrit quelques perles intemporelles qui réussirent la prouesse de capter pleinement l'air du temps sans jamais prendre une ride au fil des années.
Sortie en 68, 'Il est cinq heures, Paris s'éveille' restera l'un des moments de grâce de la carrière du chanteur. Le texte, signé Lanzmann, nous invite à une déambulation à l'aurore dans les rues de la capitale pour un parcours mythique: place dauphine, boulevard montparnasse, place de la concorde, place blanche...etc Le chant de Dutronc nous prend par la main et nous embarque dans cette cavalcade planante pour un after à la française classieux. La guitare presque manouche et la grande trouvaille harmonique de la flûte traversière nous bercent dans cette ambiance citadine fatiguée après une nuit savamment arrosée.
Tout Dutronc résumé en une chanson: classe, subtilité, ironie et cavalcades nocturnes... Un monument de la chanson française...
Pour tous les chanceux qui ont vécu le rappel d'Arcade Fire à Rock en Seine 2010, parler de 'Wake-up' c'est instinctivement rappeler de grands frissons... Après l'interruption pour cause de la pluie de leur prestation en cloture du festival francilien, les sept montréalais remontent sur scène, bravant la tempête et l'électrocution, pour nous livrer une version dantesque et acoustique de leur hymne absolu...
Là, dans un tel contexte et sous les trombes d'eau qui s'abattent sur la foule, la magie opère et c'est un moment de communion unique que le groupe partage avec plus de 30 000 fans en transe... Des instants rares d'une grande émotion et qui auront suscité des heures et des jours de sourires béats sur les mines de festivaliers aux anges.
Ce morceau de bravoure est extrait de Funeral, le séminal premier opus d'un groupe à part, à l'incandescence divine et communicative. En combinant guitares, violons, une rythmique simple et un synthé en apesanteur l'atmosphère s'installe. Et le décollage est assuré par ces choeurs chantés par l'ensemble du groupe et hurlés littéralement par le public.
Dans son édition de septembre (#145 avec Katerine en couverture), le Magazine Magic (Revue Pop Moderne) chronique le premier album de Moslyve and The Good Demons : Nothing to Lose, et c'est en page 88...
On peut y lire en substance : ... '(...) En combinant pop, emocore, lo-fi et indolence, Moslyve and The Good Demons lancent un pavé dans une mare gigantesque, en attendant le tsunami (...)'
Une belle revue à lire dans le nouveau numéro de Magic, #145, page 88, courez l'acheter!
Ouf, il était moins une. Hier soir vers 23h, sur la pelouse du Parc de Saint Cloud, la pluie, déjà invitée surprise mais éphémère vendredi soir, s’incruste et décide de mettre un terme à Rock en Seine version 2010 en inondant la scène et le matériel de la tête d’affiche de l’année : les monstrueux montréalais d’Arcade Fire… Après les annulations des trois éditions précédentes c'est donc la pluie qui s'en mêle cette année...
Pendant plus d’une heure, Arcade Fire avait brillamment entamé la clôture d’un festival intense et haut en couleurs. Devant 35 000 personnes qui s’amassaient devant la scène plus de 30 minutes avant le début du show final (et snobant les pourtant splendides et si classieux Roxy Music dont le glam-rock n’a pas pris une ride depuis les seventies…) le groupe est arrivé sous les ovations d’un public fiévreux et impatient de revoir la sensation mondiale du Rock.
Que de changements depuis leur première apparition sur la Grande Scène de Rock en Seine en 2005. A l’époque programmé à 18h30, avant Queens of the Stone Age et les mythiques Pixies, Arcade Fire avait ébahi la foule. Beaucoup découvraient à ce moment là un groupe au lyrisme puissant capable de provoquer un véritable choc émotionnel dévastateur… En 2007, ils revenaient présenter le sombre ‘Neon Bible’ en tant que tête d’affiche d’une soirée. Cette année ils triomphent en ayant l’immense honneur de clôturer l’édition de tous les records…
Sold-out pour la 1ère fois de son histoire
105 000 spectateurs en trois jours pour un festival totalement sold-out une semaine avant son commencement : une première… Un engouement complètement improbable si l’on se souvient qu’en 2007, pour la première édition à 3 jours de Rock en Seine, les organisateurs avaient du constater un semi-échec avec seulement 60 000 personnes présentes. Ils avaient décidé en 2008 de repasser à 2 jours (plus la soirée spéciale autour de Rage Against The Machine). Comment expliquer un tel succès si soudain ? Certainement faut-il avancer le bouche à oreille et le temps clément des dernières éditions plus qu’une programmation qui reste constante dans une grande qualité…
Une première journée ébouriffante
Vendredi fut une journée démarrée sur les chapeaux de roue avec les très pop et habités Band of Horses. Foals et sa pop indé ambitieuse aura confirmé les belles promesses de son second album Total Life Forever’. Skunk Anansie aura électrifié la foule et rappelé le meilleur des années 90. A 20h, le groupe hip-hop légendaire Cypress Hill envahissait la scène pour un spectacle haut en couleur devant une audience conquise, bon enfant et totalement dans le flow… La bruine qui sévissait rendait l’atmosphère générale un brin surréaliste : un grand plaisir… Black Rebel Motorcycle Club aura finalement honoré son passage à Rock en Seine, malgré la mort quelques jours auparavant du père du bassiste (Michael Been) dans les coulisses du festival belge Pukkelpop. Une prestation hantée et remarquée… La suite de la soirée sera d’une intensité électro rare avec la prestation acid-house hallucinatoire de deadmau5 avec un show visuel plongeant le spectateur au cœur du film Tron, avec une souris se déhanchant en haut d’un cube… Bluffant… Les vétérans d’Underworld vinrent ramasser la mise et prendre les dernières forces des festivaliers en finissant leur set par un renversant enchainement survolté Snake / Born Slippy… Une tuerie.
Entre déhanchements et hochements de têtes frénétiques
Samedi, après une petite averse impromptue, place au soleil et à la journée des grosses pointures, entamée par les maitres pop rock de Stereophonics. Ca enchaine avec la sensation electro-pop de l’année : les euphorisants Two Door Cinema Club. A 20h, les choses sérieuses commencent avec les énormes Queens of the Stone Age qui reviennent mettre à feu et à sang la grande scène (comme à leur habitude on oserait même dire…). Le groupe de Josh Homme (qui vient tous les ans) sort une grosse prestation qui remue son auditoire… Parfaite mise en bouche avant les fantastiques LCD Soundsystem de James Murphy… yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah, yeah… A 22h15, le son Massive Attack attaque la Grande Scène… Un groupe culte, un son énorme, un spectacle visuel atomisant… Le vrai grand trip du festival… Des frissons nous parcourent le corps au son de la basse plombée de ‘Angel’ quand arrive la voix cristalline et émouvante du grand Horace Andy. On continue à se perdre dans les méandres labyrinthiques de Mezzanine avec le cérébral et lymphatique ‘Rising Son’ lorsque ‘Inertia Creeps’ vient nous vriller le cerveau… Et que dire de ‘Safe From Harm’ et là encore de ce son de basse qui résonne dans notre corps entier… Phénoménal… Euphoriques et apaisés à la fois on court prendre la dernière claque de la journée avec les 2 Many DJ’s et leur collusion de hits planétaires (et forcément on aura droit à quelques titres revisités des héros de l’édition 2010)
L'apothéose Arcade Fire
Dimanche triste… il fait froid, la pluie menace et Rock en Seine se termine malheureusement… Une programmation tranquille et plutôt posée pour finir… Mention spéciale pour les mélanges Reggae, Dub, jazz et électro des surprenants néo-zélandais de Fat Freddy’s Drop… Parfait pour préparer tranquillement la clôture furieuse du festival… Après la prestation à la hauteur du Dandy Bryan Ferry et de son groupe légendaire Roxy Music, on termine cette belle édition avec le clou du spectacle… Arcade Fire…
Forcément, ca débute avec ‘Ready to start’… La foule est déjà en transe, le groupe sur de lui et bien conscient que l’audience est là pour être transportée par leur pouvoir émotionnel… Les morceaux de bravoure s’enchainent, on a droit au meilleur de leur récent et sublime troisième album : le très springsteen ‘Modern Man’, le surprenant et euphorisant Rococo, le sublime et émouvant ‘We used to wait’, l’indispensable The Suburbs… On remarquera un Laika du feu de Dieu ou un ‘No Cars Go’ électrifiant la foule… à 23h, la pluie s’en mêle et inonde la grande scène… Les montréalais, dépités, sont sonnés par l’organisation d’arrêter leur spectacle pour éviter toute électrocution des musiciens… La foule se disperse, la pluie s’intensifie et Rock en Seine 2010 meurt brutalement et dans la confusion… Quelques minutes plus tard, alors que la moitié des soldats a déserté et que la pluie redouble d’intensité, Arcade Fire revient et joue avec peu d’instruments un ‘Wake Up’ d’anthologie qui fera hurler les spectateurs férus et décidés à braver la tempête pour communier une dernière fois avec leurs héros… Une immense moment et des frissons que nous n’oublierons jamais… Vivement Rock en Seine 2011!
C'est sans son batteur héroique que Moslyve and The Good Demons vient d'enregistrer sur Lyon cette semaine un titre acoustique.
Le Groupe a brillamment mis sur bande (numérique of course...) une version acoustique de 'Live Love Die', troisième morceau de l'album 'Nothing to Lose'.
Cette chanson est destinée à être incluse sur la première compilation que prépare le label Mind Riot Music.
Cette compilation regroupera des titres de plusieurs artistes purement dans l'esprit MRM et couvrira une large palette musicale du rock indé à la Transe, en passant par la pop, l'electro, la techno et même des hybridations electro - Hip Hop...
Date de sortie prévue pour septembre/octobre... On vous tient au courant...
1966, les Beatles entrent en studio pour les premières sessions d'enregistrement du successeur de Rubber Soul. Le jeune Geoff Emerick, à peine 20 ans, est intronisé ingénieur du Son en chef après avoir été assistant sur de nombreux enregistrements passés des Fab Four...
Le premier morceau auquel s'attaquent John, Paul, Ringo et George est une composition étrange de Lennon qui ne contient qu'un seul accord... Une révolution pour le groupe pop ultime... Et les nouveautés ne s'arrêteront pas là... Décidés à experimenter et à repousser les règles très strictes des studios d'EMI à Abbey Road, les Fab Four tentent d'obtenir des sons inédits et poussent leur nouvel ingé Son dans ses derniers retranchements...
En changeant les micros de place et en utilisant un limiteur Fairchild, Emerick obtient un son de batterie d'outre tombe totalement novateur pour l'époque. En passant sa voix à travers le filtre d'un haut parleur Leslie il obtint le son que voulait Lennon: le Dalai Lama psalmodiant depuis le sommet d'une lointaine montagne... En utilisant des techniques de copier-coller de bandes (sur lesquelles Paul avait enregistré divers sons et bruits) sur le Master, les Beatles inventèrent le sampling...
Tomorrow Never Knows ne sonnait comme aucun morceau... Bizarre, Drone, aux influences indiennes, psychédéliques et étranges il préfigure presque 20 ans en avance ce que sera la musique électro... Un titre visionnaire...
Un incroyable et immense morceau qui marqua un tournant dans l'histoire de la musique populaire... Un monument... Une source de jouvence intarissable... Tout comme les 13 autres titres que les Beatles enregistrèrent lors des sessions suivantes qui composèrent le légendaire album Revolver... Après la sortie de Revolver, le monde venait de changer...
En ce jour anniversaire de l'invasion par l'Irak du Koweit il y a 20 ans, et qui engendra les conséquences désastreuses que l'on connait, on s'attaque au 66ième épisode de notre quête... A la rencontre du malin en personne, on n'avait d'autre choix que de venir se 'crasher' sur le démoniaque 'Sympathy For the Devil' des Rolling Stones.
Enregistré quelques semaines après les évènements de mai, en juin 68, Sympathy est l'introduction du Beggars Banquet, album exceptionnel qui s'insère dans une incroyable et irrésistible série qui, en une poignée d'années, propulsa les Stones définitivement dans le Panthéon du Rock (Let it Bleed, Sticky Fingers, Exile on Main Street...).
Jagger fait ici parler le Diable lui même qui nous compte ses exploits et quelques moments cruciaux, violents et chaotiques de l'histoire humaine... Le tout avec détachement, cynisme et énergie... Les rythmiques samba, les fameux choeurs à l'unisson, la basse groovy à souhait (jouée par Richards) le piano possédé et furibard de Nicky Hopkins et l'immense solo de guitare d'un Keith Richards au sommet... Tout est incroyable, déraisonnable et au final totalement addictif...
Sans s'en apercevoir on est irresistiblement entrainé de l'autre côté... On part avec les Stones vers les forces obscures et on prend goût au voyage... Les Stones ne s'en reveilleront que quelques mois plus tard avec la tragédie d'Altamont... Fin des 60's et de ses utopies...
Un moment crucial de l'histoire du Rock dont la conception en studio sera même filmée par Jean-Luc Godard. Un immense témoignage historique qui donna un film déroutant et très politisé (en savoir plus).
Bye Bye Fourvière pour cet ultime concert de la saison avec une soirée consacrée au Rock français... Autant le dire tout de suite, le choix de programmation de cette nuit à Fourvière est vraiment contestable... Comment les organisateurs auront-ils pu décider de réunir 3 groupes, certes rock, aux univers si différents? Revolver et sa pop rythmée, Eiffel et sa fougue entre ombre et lumière... Et Izia donc et son rock rentre dedans et pompier pour moins de 16 ans (ou personne ayant déjà quelques problèmes d'audition)...
Le jeune groupe français Revolver rentre donc le premier sur scène sur les coups de 20h30 pour un joli set qui fera la part belle à ses mélodies pop et ses harmonies vocales sous influence sixties (Beatles en tête assurément). Porté par une section rythmique efficace et subtile (la basse étant jouée sur un violoncelle) Revolver met le feu et amène un enthousiasme et une euphorie bienveillante rappelant l'énergie juvénile des Fab Four à leurs débuts... Un nom qu'ils méritent d'arborer à la vue de leur prestation à Fourvière (on rappellera que l'album du même nom marquera un tournant dans la carrière des Beatles et donc de la pop music).
Eiffel rentre en scène peu de temps après. Ils sont contents et excités de jouer au théatre antique et ca se voit... On pense qu'ils le sont certainement moins de passer avant la nouvelle star marketée relève du rock... Pour un groupe qui a déjà 10 ans de carrière et qui aura connu quelques galères avant un certain regain de succès récent grâce à la diffusion intensive par quelques radios de leur superbe 'A tout moment la Rue' (avec Bertrand Cantat en backing vocals), être casé entre la relève pop et celle plus commerciale a quelque chose d'incongru... Eiffel a toujours été le porte drapeau d'un certain rock français à texte, engagé, rageur et n'hésitant pas à explorer sa face sombre... Tout le contraire de l'insupportable Izia... Un monde les sépare et leur audience n'est juste pas du tout la même...
Les quatre bordelais livreront une prestation intense et sincère, malgré une sono pour une fois pas à la hauteur des lieux (les paroles, pourtant tellement importantes, restant peu audibles)... Ils feront la part belle aux morceaux de leur dernier album qui allie ambiances acoustiques et déversements incisifs de guitares... Une performance courte (1 heure) qui malheureusement occulte les morceaux de bravoure Rock de leurs deux précédents et indispensables LP (le quart d'heure des ahuris et Tandoori) comme il pleut des cordes, Ma part d'ombre, Bigger than the biggest, Tu vois loin, Au néant ou Paris Minuit...
La suite voit l'arrivée d'Izia... On ne sera resté que pour quelques morceaux, histoire d'avoir la confirmation que cette jeune chanteuse pistonnée est bien insupportable... Elle passe son temps à crier, même entre les paroles, et confond énergie, don de soi et suractivité fatigante... C'est du gros son, ca gueule, mais si il suffisait de jouer fort pour faire du bon Rock ca se saurait...
Mister Mystère, alias M, Aka Matthieu Chedid, était de passage au Théâtre antique de Fourvière pour clore en beauté sa tournée estivale des festivals. Que de temps passé et de changements depuis son dernier et premier passage sur la célèbre colline lyonnaise. C'était en 2000 et en première partie de Beck que la valeur montante M avait déjà conquis un public curieux et enthousiasmé par une prestation animale détonante de son trio de l'époque...
Dix ans plus tard, M revient en star incontestée pour un concert à guichets fermés depuis des mois. Entre ces deux dates, M est devenu le phénomène de la chanson française qui remplit les salles et soulève les foules... Capable de remplir dix Olympia de suite, des Bercy à la pelle ou d'être la tête d'affiche des festivals, M est un artiste qui aime la scène et donne tout ce qu'il a pour créer une relation intense avec son public.
Désormais entouré de sa soeur au chant et de son frère à la guitare, Matthieu Chedid est ses acolytes dispensent un véritable show, bien rôdé, qui prend pour base la quasi intégralité de son dernier album. Chorégraphie des musiciens qui singe les Boys Bands des 90's (et nous rappelle non sans humour le clip de Noir Désir 'un homme pressé), soli de guitares incandescents, mise à contribution du public tout au long du spectacle, crowdsurfing des membres du groupe, tout est orchestré pour donner au concert des allures de grande fête collective... Et ca marche, le public lyonnais aura rarement été aussi participatif et réceptif... L'envie partagée d'échanger est là et bien là... Un formidable moment collectif à vivre...
Le clou du spectacle restera assurément l'habituelle plongée de M dans la foule avec sa guitare, il montera les gradins avant de redescendre fondre dans la fosse... Impressionnant... A moins que ce ne soit le rappel, seul avec sa guitare pour un medley de ses meilleurs titres qui nous rappelle que malheureusement, M a délaissé pour cette tournée ses meilleures chansons, n'en offrant que de courts extraits lors de ce brillant récital en solo... C'est dommage et certainement le seul bémol à une soirée en tout point réussie et revigorante...
Goldsoundz ou la ritournelle imparable qui nous rappelle l'époque révolue où les groupes de rock indé inventifs et audacieux étaient encore signés et distribués par les maisons de disque. A l'époque où Pavement sort son inoubliable second LP 'crooked rain, crooked rain', Kurt Cobain ne s'est pas encore tiré une balle et l'explosion Nirvana a permis à des tas de combos de sortir du bois...
Pavement ou le groupe laidback par excellence qui compose des songs bricolées et souvent bancales, enregistrées avec les moyens du bord et dans un pur esprit artisanal... Adeptes des dissonnances et amoureux de la scène bruitiste et noisy, ils ne réussissent à dissimuler sous ce vernis le don de composition d'orfèvre pop de leur leader Stephen Malkmus.
Gold Soundz est le meilleur exemple démontrant l'excellence pop d'un groupe à part qui dans un monde idéal aurait connu un succès mondial d'envergure... Sur le même album se trouvent également les immenses chansons pop indé que sont 'Range Life' (le brûlot hilarant se payant les Smashing Pumpkins et les Stone Temple Pilots) et le magnifique 'Cut your Hair'.
Pour tous ceux qui étaient passés à côté du phénomène, une providentielle tournée de reformation est passée par le Zénith en mai... Pour les retardataires il faut se précipiter sur la discographie d'un groupe majeur devenu culte et qui reste une influence de nombreux groupes d'aujourd'hui...
Une belle soirée estivale au Théâtre Antique, une de plus. Après le feu d'artifice Iggy & The Stooges le 14 juillet, nous voilà donc de retour en ces lieux chargés d'histoire pour une session éclectique et plus qu'incertaine sur le papier. Réunir Arnaud Fleurent-Didier, The Irrepressibles et the Xx sur la même affiche était un vrai pari...
Si ce n'est une certaine forme de romantisme mélancolique qui les relie, les trois groupes sont tout de même fort différents et ce n'était pas gagné que la mayonnaise prenne... Et bien ce fut un succès probant et remarquable pour une soirée au doux parfum des découvertes imprévues qui vous font pétiller de bonheur.
Arnaud Fleurent-Didier ouvre le bal avec son support band et ses deux superbes musiciennes, brunettes au charme étouffant. Une musique mélancolique, cinématographique et aux forts accents gainsbouriens relevée par des textes souvent tranchants (mais passant tout de même quelque fois à côté de la plaque) et d'un cynisme oublieux du politiquement correct.
The Irrepressibles enchainent et c'est la grande révélation du soir. Autour d'un chanteur théatral à la voix de castra, huit musiciens produisent une musique pop baroque, classique et classieuse à la puissance émotionnelle dévastatrice... Ils ont mis l'arène dans leur poche avec une prestation qui ne pouvait rêver meilleur cadre que le vieux théatre antique... Sublime.
En clou du spectacle, les tant attendus britanniques de The Xx auront réussi la prouesse de hausser encore le niveau de jeu, d'émotion et d'intensité. Ce trio, sensation du moment, délivre la parfaite quintessence de la musique en 2010. Une guitare électrique cristalline tout en réverberation (Les Paul Gibson bien sûr), une basse langoureuse et une rythmique électro tapotée en direct sur des drum pads, voilà l'essence même du son d'aujourd'hui et c'est ce qui explique le succès soudain et inattendu de ce groupe singulier...
Iggy Pop, comme Keith Richards est une force de la nature... Après tant d'extravagance, d'alcool, de drogues et de Rock & Roll, c'est un véritable miracle si ces monstres sacrés sont encore là... Beaucoup auront tenté de suivre leur chemin vers l'enfer... Tous auront trépassé en cours de route...
A plus de 60 ans, Iggy Pop reste un phénomène sur scène... C'est incroyable d'avoir à son âge autant d'énergie, d'envie, d'enthousiasme à nous fait revivre la furie et la puissance d'un groupe précurseur qui aura gravé la loi Punk avant tout le monde... The Stooges au théâtre antique de Fourvière c'était d'une telle évidence... Un monument du Rock à la rencontre d'un lieu magique, presque sacré, cela devait bien arriver pour le plus grand bonheur d'une arène archi comble qui se laissa transporter par l'énergie du pape du rock.
C'est dans une ambiance survoltée, euphorique et jouissive que les Stooges explosent d'entrée le théâtre romain avec un Raw Power qui n'aura jamais eu autant de sens... Dès le 5ième morceau du set, Iggy se permet déjà d'inviter sur scène quelques fans des premiers rangs, totalement aux anges de pouvoir partager la scène avec l'iguane... Un grand bordel joyeux et chaotique...
Avec le retour du guitariste James Williamson (qui succède au défunt Ron Asheton) on a bien sûr droit à l'intégralité du surpuissant album Raw Power... 'Penetration', 'Your pretty face is going to hell' et l'hymne 'Search & Destroy' nous éclatent les tympans et électrisent littéralement la foule, qui hurle son bonheur dès les premières notes du standard 'I wanna be your Dog'...
Que de moments célestes inoubliables qui nous rappellent que le rock est une question de trippes, d'envie et de don de son esprit et de son corps à la cause... 1970, 1969 et Death trip atomiseront la foule dans un déferlement tranchant et rageur de soli de guitare et de saxo...
Ce trip d'enfer se termine par un 'No Fun' d'anthologie... Qu'est ce que l'on a pu s'éclater hier soir... Et on a tous envie de vieillir comme Iggy Pop, avec la même pêche, la même envie et cette incroyable faculté à donner le maximum de soi aux autres... Une énorme claque et une belle leçon... Longue vie au César du Rock & Roll...
Les années 90 auront été les années de l'explosion du rock indé, notamment au Etats-Unis. En réaction à l'hyper industrialisation de maisons de disque qui s'étaient transformées durant les années 80 en monstres du marketing et des profits en millions de dollars, les labels indé ont pullulé grâce à l'émergence de groupes dissidents décidant de créer la musique qu'ils auraient voulu entendre sur les ondes des Radios FM déjà embourgeoisées...
C'est ainsi que Seattle nous fournit la première vague rageuse au début des années 90: Nirvana, Soundgarden, Mudhoney, Melvins et autres Alice in Chains et Pearl Jam, qui annonçait l'arrivée de Pavement, Faith No More et de Chokebore...
L'un des derniers groupes invité par Kurt Cobain à ouvrir pour Nirvana aura donc été cet immense groupe d'Hawai qui en 5 albums colossaux aura su créer un son et une énergie bipolaire d'une rare intensité (un groupe capable de passer en un éclair d'un état dépressionnaire proche du néant à une conquête enflammée de l'espace sonique).
Extrait de leur troisième album (A Taste for Bitters), Narrow est leur anthem rageur. Harmonieux dans la dissonance, tendu, direct et explosant les tympans, Narrow est un condensé de l'esprit sauvage de Chokebore. Une batterie au groove démentiel et au son lourd et costaud, une basse surfant sur les cymbales, des guitares explosives et stridentes et la voix intense en émotion de Troy Von Balthazar... Du grand ouvrage.
Un titre qui réveille et donne envie de se battre contre la terre entière... pour obtenir la réédition de la discographie d'un groupe majeur et qui a eu l'excellente idée de se reformer cette année...
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