Avant d'entrer dans l'arène, les souvenirs s'entrechoquent, l'éternité de l'instant avec le concert acoustique et intimiste de la maroquinerie en décembre 2003 (qui aura été gravé sur CD), les déflagrations rock indé dans la même salle en janvier 2007 quelques heures avant la sortie du mésestimé Tandoori et le poignant concert de l'Olympia en novembre 2007 où le groupe quelque peu déboussolé après avoir perdu son contrat avec leur label ne savait pas si Eiffel aurait un avenir...
Depuis il y a eu le succès inespéré du single 'A tout moment la rue' qui propulsa l'album au firmament, aidé par un paquet de pop-rock-songs ultra efficaces. En un an, un nouveau monde vient de s'ouvrir devant Eiffel. D'outsider indé du Rock français ils viennent de changer de statut pour en devenir un fer de lance reconnu... Le buzz créé récemment avec le retour tant attendu de Bertrand Cantat sur scène avec Eiffel n'aura eu pour effet que de confirmer ce nouveau leadership du groupe... Et c'est tellement mérité!
Hier soir, ce fut certainement l'un des tous meilleurs concerts du groupe auquel j'ai pu assister. Ca commence avec une incroyable reprise du monstrueux 'Tomorrow never knows' des Beatles avec sa batterie légendaire... Ca commence fort mais on est malheureusement tout de suite repris de volée à cause d'un son pitoyable. 'Minouche' et 'le coeur australie' sont interprétés dans une bouillie sonore infame... Un scandale... Heureusement pour nos oreilles, l'ingé son rectifiera rapidement le tir et réussira à maitriser cette grande salle aux trois quarts remplie.
La suite, 2h30 de pur rock : une extase... Presque l'intégralité de 'A tout moment' sera jouée. Et on sent à chaque titre que le public accroche et qu'une bonne partie des gens les aura découvert avec cet album... On aura aussi droit à quelques perles du '1/4 d'heure des ahuris' avec les classiques incontournables que sont 'il pleut des cordes', 'sombre' ou 'Tu vois loin'. De Tandoori on retiendra une version gigantesque de 'Bigger than the biggest', 'Ma part d'ombre' ou le puissant 'saoul'.
Le premier rappel nous donnera droit à un moment unique, totalement magique. Le groupe sort des coulisses pour fendre la foule du Zenith et se placer au fond de la fosse, tout près des gradins. Après avoir demandé au public de s'asseoir par terre dans la fosse (incroyable vision...) ils entament deux titres acoustiques. Un nouveau titre poignant 'Chamade' dédié à leurs proches disparus récemment et le sublime 'les yeux fermés' qui prend ici une dimension émotionnelle incroyable... un saisissant instant de communion...
En rappel bis, des frissons parcourent notre corps durant la reprise impeccable du 'Where is my Mind' des légendaires Pixies (à qui Eiffel doit son nom) et on part en transe avec leur hymne vieux de dix ans 'Hype'... On finit par un autre classique du groupe : la reprise de Boris Vian, 'je voudrais pas crever'...
Un concert Fort!
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