mercredi 22 décembre 2010

Best of 2010 : le Top 10 des concerts par Mind Riot Music

Puisque beaucoup de lecteurs l’ont demandé, on va leur faire un petit cadeau de Noel pour se risquer à donner le Top 10 des meilleurs concerts de l’année selon Mind Riot Music. Exercice très difficile et forcément ultra-partisan, disons que la sélection s’est faite sur le souvenir de l’intensité de ces quelques shows vus cette année…


Top 10 Concerts 2010 :

1. Troy Von Balthazar au point éphémère (4/11/10)
2. Arcade Fire à Rock en Seine (29/8/10)
3. Black Rebel Motorcycle Club au Bataclan (12/5/10)
4. Massive Attack à Rock en Seine (28/8/10)
5. Chokebore à la Maroquinerie (19/2/10)
6. Iggy & The Stooges au théâtre antique de Fourvière (14/7/10)
7. Brian Jonestown Massacre au Bataclan (27/4/10)
8. LCD Soundsystem au Bataclan (8/5/10)
9. Gorillaz au Zénith (22/11/10)10. Helmet à l’Elysée Montmartre (10/12/10)

Quelques extraits des concerts pour se remémorer quelques grands moments de cette année musicale 2010 encore une fois très riche… En espérant que 2011 le soit tout autant, voire plus…






Chokebore - Ciao L.A. (live in Paris) from Chokebore on Vimeo.




dimanche 19 décembre 2010

Best of 2010 : les meilleurs albums et concerts de l’année

Le temps des bilans de fin d’année est déjà arrivé. La première année de cette nouvelle décennie se termine et on ne l’a pas vu passer… Après notre longue revue de la décennie 2000 publiée il y a tout juste un an, on va forcément faire plus court pour cette année mais tenter tout de même de vous faire revivre les grands moments de cette année musicale 2010 vue par le prisme Mind Riot Music…

Pour rebondir sur notre analyse des années 2000 et son manque criant de nouveau mouvement musical fédérateur, au contraire des décennies précédentes, on peut d’ores et déjà affirmer que 2010 reste dans la lignée de ses devancières… Pas de révolution mais une douzaine de mois assez excitants avec la publication de quelques albums incontournables, la percée de groupes avec un avenir resplendissant et le retour sur scène de quelques gloires passées…


Les meilleurs albums de 2010

Difficile de donner un classement clairement établi mais à la vue de l’appétence de nombreux lecteurs pour cet exercice de style attendu, on va donc s’y coller… La setlist 2010 idéale de Mind Riot Music ressemblerait à cela :

1. Troy Von Balthazar : How to live on nothing
2. Arcade Fire : The Suburbs
3. Gorillaz : Plastic Beach
4. Foals : Total Life Forever
5. Warpaint : The Fool
6. Artaud : Music from early times
7. Black Rebel Motorcycle Club : Beat the devil’s tattoo
8. Autechre : Oversteps
9. The National : High Violet
10. LCD Soundsystem : This is happening

Le meilleur album et peut-être même le meilleur concert de l’année (au point éphémère) ont été délivrés par Troy Von Balthazar. Le chanteur de Chokebore nous a servi un second effort solo tout simplement magnifique. Un songwriting classieux et lumineux que l’on n’avait plus entendu depuis des années. Ajoutez à cela une dévotion entière et complète à sa musique et vous obtenez un artiste singulier et tout bonnement exceptionnel… Une grande claque et un bonheur doublé par le retour sur scène en début d’année de son groupe cultissime des années 90 Chokebore pour un concert tonitruant à la Maroquinerie… 2010 l’année TVB.

Les montréalais d’Arcade Fire, élus par la critique internationale nouveaux sauveurs du rock, ont réussi l’exploit de ne décevoir personne en sortant un 3ième album somptueux. The Suburbs démontre que le groupe a réussi à digérer son succès et à continuer à enrichir son univers musical. Un son ultra travaillé et magnifiquement produit, des chansons variées, une grande maitrise et une sérénité retrouvée font la force de ce grand album.

Damon Albarn est décidemment un génie démoniaque. Après le parfait The Good, The Bad & The Queen, la reformation de Blur et son passage épique au théâtre de fourvière en 2009, le londonien enchaine et réussit à réinventer Gorillaz en insufflant une forte dose de hip-hop dans ses propos électro… Du grand art… On attend avec impatience la délivrance de ce fameux nouvel album de Gorillaz composé sur l’i-Pad d’Albarn durant la tournée américaine (selon les rumeurs il serait en téléchargement sur le site du groupe le jour de Noël).

Les Oxfordiens de Foals auront surpris leur monde avec leur deuxième album Total Life Forever sorti au printemps. Ambitieux sans jamais être pompeux, leur math rock sous influence dance se mue en pop rock spatial et explorateur… Un talent fou…

Les quatre filles de Los Angeles qui forment le groupe Warpaint sont certainement la révélation de l’année… Après un premier Ep remarqué produit par l’ancien RHCP John Frusciante, leur premier LP The Fool nous ravit. Des voix cristallines et hauts perchées à la Siouxsie qui se lovent dans des arpèges de guitare à la Cure sous l’impulsion d’une batterie puissante et groovy à la fois… Une percée…

Artaud nous sert brillamment la suite de ses aventures aux confins du jazz, de l’électro et de la musique classique : indispensable. Black Rebel Motorcycle Club n’innove pas sur ce 5ième album mais creuse encore plus profond ce sillon noir dont on ne saurait plus se passer. Pour notre plus grand bonheur, Autechre revient à la mélodie après une décennie à tenter de la repousser au loin et tente un album apaisé que l’on adore écouter. The National aura confirmé tout le bien que l’on pensait de de ce groupe de rock indé qui délivre une nouvelle offrande de haute qualité. Enfin, This is happening ou la conclusion de l’histoire de LCD Soundsystem ferme la marche de notre classement. Le groupe electro clash du génial James Murphy, qui aura illuminé nos années 2000, termine sa cavalcade avec un troisième album plus posé, on osera dire plus pop. Moins constant en qualité que ces deux prédécesseurs, l’album recèle tout de même quelques perles comme le fabuleux ‘you wanted a hit’…

Aux portes du Top ten, on citera Liars (Sisterworld), MGMT (Congratulations), Dead Weather (Sea of cowards), Broken Bells, Massive Attack (Heligoland), These New Puritans (Hidden) ou encore Vampire Weekend (Contra)…


Live, Baby Live : les meilleurs concerts de l’année

Une belle année 2010 de concerts avec un maximum de moments jubilatoires et cette intensité tant recherchée… Parmi les meilleurs shows de l’année on citera Troy Von Balthazar au point éphémère en novembre et le retour sur scène de son groupe culte Chokebore en février dans une maroquinerie incandescenteRock en Seine aura délivré son lot de baffes supersoniques avec une programmation haut de gamme et très variée. On retiendra les prestations de Massive Attack, Cypress Hill, Underworld et le somptueux final Arcade Fire…

On aura vibré comme rarement avec la reformation du génial groupe Lo-Fi de Stephen Malkmus : les rois du rock indé de Pavement avec s’il vous plait The National en ouverture au Zénith en mai. Le même mois on aura explosé de joie au son des toujours jouissifs LCD Soundsystem au Bataclan avant de voir l’une des meilleures prestations de l’année avec Black Rebel Motorcycle Club dans cette même salle… Et dire que Robert Devon Been se sera payé le luxe de faire un set acoustique après le concert et juste devant la salle pour quelques dizaines de fans restés là à attendre le groupe… Un moment rare… et manqué… Et que dire de la venue de Gorillaz et de ses stars (Damon Albarn, Mick Jones, Paul Simonon, Bobby Womack…) au Zénith de Paris : énorme !

Confirmation du talent scénique des Brian Jonestown Massacre avec leur passage au Bataclan en mai. Les Liars auront aussi rappelé quel groupe à part et indispensable ils forment avec deux concerts monumentaux aux nuits sonores à Lyon puis quelques jours plus tard à la Maroquinerie.
Quel bonheur de revoir sur les routes une idole de la chanson française : Monsieur Jacques Dutronc qui n’a rien perdu de son talent. Dans le cercle des légendes de passage en France on aura halluciné avec le show Iggy Pop & The Stooges à fourvière ou encore l’énorme spectacle AC/DC au Stade de France… C’est ça le Rock’n’roll…

Côté rock français, deux belles prestations d’Eiffel à fourvière puis surtout au Zénith de Paris auront prouvé qu’ils sont bien les leaders de l’hexagone en la matière… Talonnés par M, toujours aussi spectaculaire en live…

Rayon découvertes enthousiasmantes : Warpaint à la Cigale, These New Puritans au point éphémère, The Xx à fourvière, Broken Bells au Nouveau Casino et Foals à L’Elysée Montmartre.
Le coup de cœur 2010 : Helmet à L’Elysée Montmartre !

Et bien sûr on rappellera la sortie sur le label Mind Riot Music du premier album noisy pop de Moslyve & The Good Demons (qui aura eu l’honneur d’une chronique dans MAGIC et danslemurduson) et de la très éclectique compilation Mind Riot Music : Time Machine Collection Volume I. En 2011 on attend avec impatience un possible volume II, quelques rééditions d’albums de Lys Last Stand et A Free Soul et surtout le deuxième album de Moslyve and The Good Demons.

Vivement 2011 !

dimanche 12 décembre 2010

Vincent Artaud au Duc des Lombards (11/12/10)

Changement radical de décor et d'ambiance pour ce dernier concert de l'année 2010. Direction Chatelet et le prestigieux club de jazz le Duc des Lombards pour voir en live le jazzmen français adepte de l'électro : Vincent Artaud.

Bassiste, arrangeur et en somme multi-instrumentiste talentueux, Vincent Artaud sort ces jours ci son 3ième album en solo (Music from early times). Ses aventures sonnent de manière toujours aussi incroyable. En mélangeant jazz, électro et même classique, il arrive à créer une musique ambitieuse, raffinée et presque d'avant-garde.

Il nous prend par la main et nous emmène dans un voyage passionnant et inédit aux frontières de la musique électronique, du jazz et de la musique classique pour nous faire découvrir un nouvel eldorado. Brillant, innovant et indispensable !

Dans le très parisien Duc des Lombards, Vincent Artaud expose pour la 1ere fois en live son nouvel ovni avec le concours d'un clavier (Rhodes), d'un spécialiste des instruments à vent (saxo, flûte, cor anglais) et d'un excellent batteur. Artaud s'occupe de la basse et d'une formidable palette de sons electro qu'il pilote avec un clavier maitre roland...

Dans cette petite salle, le rendu est tout bonnement époustouflant et on prend un plaisir fou à s'immerger dans ces nouvelles et excellentes compositions. On passe par tous les sentiments par la constance d'une musique ultra-moderne et élégiaque. On pense par moment au Miles Davis de 1970 au Cellar Door lorsque ce dernier faisait jouer Keith Jarrett sur piano électrique et qu'il découvrait l'electro jazz avant l'heure et de se lancer dans sa formidable épopée jazz-rock... C'est pour dire le niveau...

Un artiste épatant qui permet de finir l'année sur une note assez élevée.

samedi 11 décembre 2010

Helmet à l'Elysée Montmartre (10/12/10)

Le groupe de Page Hamilton était enfin de retour en France après de trop longues années d'absence. De manière assez surprenante, L'Elysée est loin de faire le plein et c'est devant une audience clairsemée que le combo originaire de New-York City débarque sur scène...

Quel plaisir de retrouver l'énergie magnifique de leur son, savant mélange de mélodies syncopées, de metal avec surcouche noisy et du chant plutôt rock et cristallin d'Hamilton... Une vraie marque de fabrique made in Helmet qui fait aujourd'hui encore toute leur singularité et leur force explosive. Tout amateur de rock dur devrait avoir dans sa discothèque la trilogie des nineties Meantime - Betty - Aftertaste... Un must absolu...

Cette musique prend tout son sens en live avec la force des décibels, la présence puissante des musiciens et la fougue d'un Page Hamilton en grande forme qui dira régulièrement quelques mots entre les chansons. Le public apprécie et lui fait savoir... L'ambiance est bon enfant et agréable malgré les décharges soniques assénées...

Le groupe puise dans chacun de ses 7 albums même si tout naturellement l'accent est mis sur le dernier en date Seeing Eye Dog. Sans surprise ce sont les morceaux issus des années 90 qui remportent la palme et créent une belle cohue dans la fosse (Unsung, Renovation...).

Et que dire de ce rappel monstrueux et dévastateur qui à lui seul pouvait justifier de s'être déplacé... Le Triptyque See U Dead - In the Meantime - Milquetoast embrase la salle... L'énergie est à son comble, la foule est survoltée et on prend un panard d'enfer...

On sort heureux et épuisé... On vient de prendre ce genre de décharge qui vous fait ressentir chaque atome de votre corps... Du grand art!

jeudi 2 décembre 2010

Black Rebel Motorcycle Club à l'Elysée Montmartre (1/12/10)

L'équipée sauvage Marlon Brandesque était donc de passage pour la 3ième fois de l'année dans la capitale (après le bataclan en mai et Rock en Seine en aout). Et c'était encore une fois à guichets fermés!

Surprenant? Pas vraiment, en 5 albums remplis de blues, de rock, de psychédélisme et d'un noir aussi profond et seyant que celui des premiers perfecto, les BRMC auront réussi à créer un univers propre et singulier et donc à fédérer un joli noyau de fans pour qui chacune de leurs venues reste un moment inoubliable de rock viscéral et qui prend aux tripes à ne rater sous aucun prétexte...

Sur scène, le guitariste Peter Hayes (ex-BJM), le bassiste Robert Levon Been et la batteuse Leah Shapiro forment un trio soudé, presque fusionnel... Et c'est ce qui rend leurs performances aussi brillantes... On sent bien que pour Hayes et Been, BRMC c'est toute leur vie et qu'ils sont allés chercher au plus profond d'eux-mêmes et d'une certaine amérique crasseuse mais toujours digne pour remplir leurs chansons pleines de noirceur et d'une intensité éclatante...

Forcément, il était difficile pour le Black Rebel de reproduire le concert en tous points parfaits du Bataclan, à ranger dans la catégorie over the top, et c'est donc un peu déçu que l'on passa la première moitié du set... Un son de batterie en retrait (alors que notamment le son tranchant et précis de la grosse caisse était l'une des grandes forces du show du bataclan), une basse dégoulinante et la voix de Bob imprécise pour une première demi-heure un peu floue...

Au milieu du set, l'étincelle se produisit... Robert entame seul en acoustique le Dirty Old Town des Pogues et la magie réapparait comme par miracle... Le pact avec le public est scellé et l'alchimie peut enfin commencer... Peter enchaine avec un poignant 'Devil's waiting', puis le groupe enchaine sur un Salvation tout en apesanteur...

La suite n'est que successions de sommets vertigineux : 6 barrel shotgun, whatever happened to my rock'n'roll, Beat the devil's Tatto et son chant d'intro fédérateur, Conscience Killer... Pour le rappel, on a droit au très rare In like a Rose (du second LP) et on termine avec une version dantesque de Shadow's Keeper...

Une seconde partie de show tonitruante alors même que quelques perles manquaient à l'appel du set-list (Stop, As sure as the sun, American X...).

A lire, le concert au bataclan en mai et Best Song Ever : Stop ainsi que le rôle de BRMC dans les années 2000.

Quelques extraits youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=UdgQK0MTr3g
http://www.youtube.com/watch?v=8635-nGi_1g