dimanche 21 septembre 2008

Le retour du Suprême

C'est l'évènement hip de cette rentrée à ne pas manquer, la soirée parisienne à 60€ où il faut être présent... Le Suprême NTM re-envaillit Bercy pour 5 soirées sold-out depuis des mois et une reformation improbable de l'un des plus grands groupes français de ces 20 dernières années (au même niveau on ne peut guère citer que Noir Désir, IAM... et puis c'est tout)... On est donc là en ce vendredi 19 septembre pour le second concert de la reformation avec un plaisir non dissimulé de pouvoir enfin voir ce groupe mythique nous balancer en pleine face leurs textes si brillants, cisaillant avec précision une réalité sociale et politique toujours d'actualité 15 ans après...

Première surprise le public: trentenaires, quadras bcbg... Et oui le public a veilli lui aussi et peut mettre jusqu'à 110€ pour voir les idôles de leur jeunesse... Changement d'ambiance... Le show démarre sur les chapeaux de roue, les deux acolytes sont au sommet, ils mettent Bercy en ébullition... Et ca va être comme ça deux heures durant... Une phénoménale débauche d'energie, Bercy n'est plus une salle de spectacle mais devient une véritable arêne romaine, une ambiance de feu et un plaisir jouissif non contrôlé, partagé et essaimé... Une vraie pure sensation, une décharge d'adrénaline, une immersion dans un passé pas si lointain et tellement présent... Une sacrée baffe et tout ça malgré une acoustique scandaleuse... Au niveau du son c'est de loin le pire concert de ma vie à Bercy, c'est inaudible, on ne comprend pas les paroles (heureusement qu'on les connait) et lorsqu'ils parlent entre les songs se lance une opération décryptage qui échoue lamentablement à chaque fois... Ca c'est vraiment naze, le son gache le plaisir... Ca aurait été tellement immense avec une acoustique digne de ce nom...

MRM Crew

dimanche 14 septembre 2008

Jazz à la Villette

Une fois n'est pas coutûme, commençons ce triptyque par la fin et le concert de la légende Lalo Schifrin dans la Grande Halle Charlie Parker. C'est ce qu'on appelle la Grande Classe. Une acoustique époustouflante (on entend même la maracas au milieu d'une cinquantaine d'instruments) une formation jazz classique piano, batterie, contrebasse aidée par l'orchestre d'Ile de France ainsi que deux solistes jazzmen de haut vol triés sur le volet au saxo et à la trompette pour trois heures de concert magnifique... Une relecture des grands hommes du jazz, revigorés, transcendés par des arrangements subtiles, classieux, presque féeriques de M. Schifrin. Sa patte est reconnaissable, magnifique de douceur et d'intensité, sa clairvoyance mélodique bluffante (on a droit à un échange singulier entre les musiques de Stravinsky et de Charlie Parker, d'une confondante évidence harmonique selon le maître (sic!))... Toutes les légendes du jazz sont resuscitées par le Maître: Gillespie, Monk, Bird... Quel bonheur en ces temps de musique saccagée par la compression, les échanges de fichiers de sous-qualité par rapport aux enregistrements originaux voulus par les artistes, de ré-entendre de la musique acoustique si belle, si pleine de nuances, qui nous caresse l'oreille et met tous nos sens en éveil devant un déferlement de sons variés, distincts et parfaits... La beauté, la vraie...

La veille, les Chicagoens de Tortoise ont su magnifiquement montrer ce que leur post-rock expérimental et explorateur devait aux grands noms du free-jazz... On a ici une filiation naturelle en terme de volonté de créer autrement une musique moderne et en phase avec son temps... Un bel effort... Un groupe qui va de l'avant et tente de faire avancer les choses...

Trois jours plus tôt on entamait ce festival inventif et courageux par une vraie expérience sonore: la rencontre Pierre Henry (fer de lance de la musique concrète) et Eric trufaz pour une relecture d'une oeuvre de Monsieur Henry datant de 1963... Je ne suis pas assez érudit musical pour me permettre une quelconque analyse de la performance et resterai donc cantonner à mes impressions: Après 10 minutes difficiles je suis pleinement rentré dans la musique, la suite de sons concrets a commencé à prendre sens, les interventions de Trufaz ont continué à embellir mélodiquement l'ensemble et le voyage aux contrées de terrains sonores inconnus à pû commencer. C'est déconcertant lorsque l'on s'aperçoit que notre oreille est vraiment formatée à une idée bien précise du beau, de la mélodie, d'un enchainement de notes dites harmonieuses... mais dès que l'on sort des sentiers battus, que les sons ne caressent plus l'oreille on a instinctivement un rejet qui s'insinue et on s'arrête là... Alors qu'en donnant sa chance aux sons, à leur concepteur, en prenant sur soi pour franchir cette première barrière acquise et non înnée on s'aperçoit qu'une autre perception est possible, qu'un autre maelstrom sonore est possible, ouvrant la porte à d'autres sensations, d'autres voyages... Courage, Ouverture d'esprit et envie de découverte, les maîtres mots de la soirée, les indispensables préalables à un basculement en nouvelles contrées pleines de possible... Une révélation...

MRM Crew

The Melvins à l'Elysée Montmartre

Le groupe de rock indé culte par excellence. Idolâtré par Kurt Cobain, influence majeure de toute la scène de Seattle de l'époque, précurseurs du Rock Stoner dans lequel se sont engouffrés ensuite Kyuss et le géniallissime Josh Homme, les Melvins n'ont jamais obtenu la reconnaissance publique, voire même critique que leur talent, leur contribution au rock des 90's et 00's, leur intégrité et refus de tout compromis leur aurait mérité... Qu'importe, ils s'en foutent complètement de toutes ces conneries et continuent de donner des shows exceptionnels à travers le monde pour une troupe de fans assidus et toujours présent...

C'est donc à l'Elysée Montmartre, la salle rock par excellence sur Paris, que j'ai eu l'immense honneur de voir ce trio de barjots enflammer une lieu devenu incandescent. une déferlante de puissance lourde, sourde, jouissive avec reflus de guitares embrasées, le jeu cogneur des deux batteurs présent et l'entrelassement des voix du bassiste et de King Buzzo. Sur les titres les plus rapides, les plus incisifs, les plus destructeurs la salle pogote et là s'installe un véritable chaos charmant, une apocalypse heureuse, de la virilité, du contact mais toujours avec respect (si un gars tombe, deux gars vont venir le relever)... Danger et beauté, abandon et don de soi, j'm'en foutisme et engagement extrême, c'est tout ça un concert des Melvins...

MRM Crew

Ps: pour les novices, un album à découvrir de toute urgence, le Houdini de 91 qui a l'honneur de la participation de Cobain sur quelques titres (guitare et batterie...)

Rock en Seine 2008

On parle de Rock en Seine comme d'un festival parisien, hautain, sans ambiance et sans chaleur... C'est sûr que ça n' a pas le côté champêtre des vieilles charrues, ni le côté bucolique de Belfort. Mais celà reste un festival bonne ambiance, dans un décor sublime (le parc national de Saint Cloud), avec une sono parfaite et toujours une programmation léchée qui allie habilement grosses têtes d'affiche, découvertes et des choix 'éditoriaux' sincères et qui vont dans le mille... Une exemple, l'ouverture de la Grande Scène le premier jour par Apocalyptica, un groupe de 'metal classique', une batterie et 4 finlandais qui jouent du métal... avec des violoncelles. Vraiment sidérant d'entendre Seek & Destroy ou Enter Sandman comme si on y était avec la vision de chevelus jouant sur des violoncelles... C'est ça Rock en Seine, un vrai plaisir musical, sensoriel et visuel, un bon esprit... Que du bonheur...

Du premier jour on ressortira la prestation des New Puritans, de la batterie new wave joy divisionienne alimentée par une once d'électro soutenue par une guitare stridante et une voix à propos... Un bon groupe (dont la performance à la Maroquinerie quelques semaines plus tôt m'avait bluffé par sa fraîcheur et son intensité pleine de vérité du moment...). Première baffe de la journée avec Dirty Pretty Things, le groupe de Carl Barat (ex-Libertines), pour un set de vrai rock anglais jubilatoire... Leur second album 'Romance at Short Notice' reprend l'énergie rock post-Clash du premier opus pour y ajouter une teinte de pop qui après une première écoute déconcertante vient irrémédiablement affoler votre cerveau qui en redemande, comme en manque... Une prestation à l'image du groupe: d'une grande sincérité, d'un engagement total... ces gars là se vident les tripes devant nous... c'est ça l'esprit rock... Ensuite on va se divertir quelques minutes devant le show rodé Kaiser Chiefs avant de revenir à une vraie performance hantée, quasi-mystique du grandissime Tricky, qui nous livre un set fiévreux, enfumé comme à l'accoutumé et vraiment trippant... Tel un chef d'orchestre, il va en quelques gestes indiquer la direction à suivre au reste du groupe, initiant solo de basse, de batterie aux endroits clés choisi par le maitre... C'est une expérience quasi mystique, un bel effort... On termine cette belle première journée (chouette ca continue le lendemain) par les dieux vivants de R.E.M. qui nous livrent un concert toutes guitares dehors, à l'image de leur revivifiant dernier album 'Accelerate' le bien nommé... M. Stipe a un tel charisme, une telle présence, Peter Buck un tel son luxuriant bien à lui et Mike Mills un tel complément vocal à Stipe qu'une nouvelle fois la partie est gagnée haut la main, la tête d'affiche a assuré et remplit son contrat...

Deuxième journée de plaisir entamée avec le set bucolique de DB Clifford. Assis dans l'herbe, le soleil baignant nos visages, on se laisse bercer par une douce musique soul d'obédience funk et éléctro. Ca commence plutôt bien. Le premier choc de la journée c'est Jamie Lidell qui l'assène. Avec sa voix de crooner il expérimente sur scène, enregistre en direct des samples de sa voix qu'il va mettre en boucles pour reproduire les mélodies de ses chansons. Sur scène il n'est aidé que d'un exceptionnel batteur. C'est l'esprit électro au service d'une voix chaude et saisissante... C'est juste superbe, un grand artiste innovateur et prenant des risques... The Roots font le boulot, comme d'hab ils enflamment Rock en Seine de leur soul/funk/hip-hop rock, ils mettent le feu. Le sommet de la soirée c'est le hold-up réussi des Raconteurs, où Jack White et Brendan Benson un duo de songwriters hors pairs... Si ils continuent comme ça ils seront les Marr/Morrissey, Lennon/Mc Cartney, Page/Plant du rock folk indé US... D'ailleurs ils sont plus proches du duo de Liverpool que des deux autres, entre autres par cette faculté à se répondre vocalement sur scène... Brendan apporte son aisance pop et harmonique tout en délicatesse, Jack apporte l'énergie dévastatrice du blues et de la simplicité... Vraiment, déjà un grand duo de songwriters, et ils vont faire mieux, je parierai gros la dessus... L'absence de Amy Winehouse une déception? Ouais, mais surtout la chance de donner à The Streets l'honneur de cloturer cette sixième édition, et il s'en tire haut la moins le Skinner, son humour, sa dérision, la précision des ses textes ont fait un malheur, les 'original Pirate materials' ont fait dignement terminer cette belle sixième édition... Et comme d'habitude on quitte le domaine en se disant que l'année prochaine on va revenir et que l'on a déjà hâte d'y être...

MRM CRew

dimanche 7 septembre 2008

The Last Shadow Puppets

The Last Shadow Puppets ont joué l'unique date française d'une mini tournée à L'Olympia le 26 Août dernier avec l'aide d'un orchestre et l'appui de James Ford himself (excellent producteur des Last Shadow Puppets, des Arctic Monkeys et des Klaxons entre autres...) à la batterie pour une soirée de gala exceptionnelle sur le papier car rare...

Au final, je dois avouer que l'attente était tellement grande que je ressors quelque peu déçu... C'était bien mais après avoir écumer avec délice le premier album de ce super groupe (formé par le leader des Arctic Monkeys: Alex Turner et le leader des Rascals: Miles Kane) je m'attendais à retrouver le charme désuet de cette british pop orchestrée (les arrangements de cordes donnent une dimension élégiaque et romantique aux compositions du duo) tellement classieuse et rappelant les grandes heures et les maitres du genre (Beatles, Bacharach, Spector...). Dire que ces deux garnements ont un peu plus de la vingtaine... Du grand art, un déjà classic intemporel à recommander à tous les mélomanes amoureux de mélodies, de douceur et de grâce...

En fait, la prestation d'ensemble était à mon sens amoindrie par un mixage mettant trop au second plan l'orchestre et à des prises de sons voix pas assez nettes (trop de reverberation)... C'est bien dommage car avec quelques réglages on passait de la catégorie bonne soirée à soirée imparable et qui reste défintivement graver en mémoire...

On attends avec impatience la suite des aventures musicales de Turner et Kane avec leurs groupes respectifs (la rumeur annonce la production de prochaines chansons des Monkeys par l'immense Josh Homme des Queens of the Stone Age... Si c'est la cas c'est une rencontre stratosphérique qui risque de valoir le détour)... Turner s'annonce d'ores et déjà comme l'un (peut-etre le) des meilleurs songwriter de la nouvelle génération...

MRM Crew

jeudi 4 septembre 2008

RATM à Rock en Seine

Ils arrivent sur scène en blouse jaune de détenus de Guantanamo avec un sac sur la tête comme parés pour une éxecution imminente: celle de notre société capitaliste et propulsent affublés de la sorte un 'Bombtrack' jouissif qui nous remet illico 15 années en arrière... On se prend à se remémorrer la baffe monumentale prise lors de l'écoute du premier album du groupe en 93 qu'un ami chercheur de son nous avait copié sur K7...

On pourra dire ce que l'on veut: que la section rythmique (Timmy C., Brad Wilk, Tom Morello) après avoir engrangé des millions de dollars en 3 albums mielleux, honteux de leur passé, avec une autre légende des années 90, Chris Cornell chanteur des fantastiques Soundgarden (l'un des groupes les plus vénérés du Seatlle sound pré- éclosion Nirvana) ne mérite plus notre respect, que le groupe revient juste pour empocher les larges cachets proposés par les gros festivals, que depuis les années 90 rien n'a changé et que donc leurs compositions n'ont aucun effet et que c'est juste de la regression post ado pour bobos trentenaires qui veulent se souvenir du temps où ils voulaient faire croire qu'ils étaient de vrais rebels dans l'âme écoutant RATM, les Red Ho, mais pas Public Ennemy car quand même c'est un peu trop dans la violence ghetto et de temps en temps Noir Désir pour la version française du 'Fuck You I won't do what you tell me...'.

Oui, peut-être... Sauf que là, au moment présent où à Rock en Seine on entend ces chansons, on ressent cette force, cette énergie, cette volonté d'éveiller les consciences et bien on est forcé de reconnaitre la vérité du moment et l'incroyable acuité des textes et des sons produits... 15 ans après tout ceci reste d'une actualité déconcertante, comme la reformation de NTM nous le fera ressentir dans quelques semaines à Bercy... Il est grand temps de repenser nos acquis, à la lumière de notre expérience cette fois... Rien n'est jamais perdu, tout reste encore à déconstruire et à réinventer...

On reste sidéré par l'originalité du son RATM, la prédominence de la basse groovy à souhait, la performation constante des fûts et l'extrême inventivité et créativité d'un Tom Morello brillant défricheur de sons à la guitare... Il en joue comme personne et apporte ce côté universel et intemporel à la musique de RATM... Sans oublier les textes au cordeau dévérsés par l'âme activiste du Groupe Zack de La Rocha, le seul dans cette expédition qui ne se soit pas mouillé depuis la séparation du groupe en 2000 dans quelque formation douteuse soucieuse d'engranger du cash plutôt que de grands disques de musique moderne... Bien dommage que la collaboration de la Rocha/DJ Shadow n'ait officiellement accouché que du classique brûlot anti guerre en Irak publié librement sur le net en 2003...

Une telle intense émotion fait complètement revivre, on se sait vivant et prêt à repartir au combat, certainement sans la naiveté et l'insouciance de notre adolescence mais avec la force résolue des experimentés... Et si l'évolution de nos sociétés et de nos mentalités passait par la génération des ados élévés au son RATM?
MRM Crew

mardi 12 août 2008

New Logo and New My Space page for MRM


Very excited to present you the new logo of Mind Riot Music. It has been created by Artist Séverine Cascarino (also responsible for the SPEP album covers and Mind Riot 776 Logo... have a look it's worth the try) and it really embodies the whole MRM experience and will.


Also new the My Space page for Mind Riot Music, where you can listen to some tracks from MRM artists: Mind Riot 776, A Free Soul (AFS), Lys Last Stand and SPEP.



Tell us what you think and spread the news.

MRM Crew

Bye Bye Fourvière

En ce vendredi 1er août 2008 c'est malheureusement pour la dernière fois de l'année que l'on se rend, comme un seul homme, dans l'antre de nos rêves pour une ultime session jazz haut de gamme... Venu pour voir Manu Katché Quintet, je reste estomaqué par la performance en première partie de la légende du Jazz Charles Lloyd, accompagné du génialissime percussionniste Zakir Hussain ici aux Tablas, idolâtré en Inde, pour former l'incroyable trio Sangam, accompagné du batteur Eric Harland... C'est tout bonnement fantastique, leur son est d'une richesse et d'une inventivité déconcertante, ce mélange de tablas, de syncopes, d'un jeu de batterie minimal et raffiné, d'incursions free jazz au saxophone, piano, flûte traversière, le tout enrobé par la voix sublime de Zakir Hussain, forment un creuset d'influences, de rencontres entre plusieurs continents, qui ouvrent de vrais nouveaux horizons... C'est rafraichissant, trippant et d'une grande créativité... On reste vraiment bluffé, ravi de voir une musique nouvelle se créer sous nos yeux... On croit rêver lorsque sur le même morceau Charles Lloyd commencera au piano, pour se retrouver à la flûte traversière après une petite session à la batterie... On ne pouvait rêver plus belle apothéose pour cette session estivale dans le plus beau lieu de concert que j'ai pu visiter jusque là... Vivement l'année prochaine... J'allai presque oublier, la soirée se termine par la prestation du groupe de Manu Katché, qui bien que sympathique restera d'un classicisme bon mais sans saveur comparé à la tornade Sangam.

MRM Crew

jeudi 7 août 2008

Massive Attack à Fourvière


Encore une superbe soirée au Théâtre Antique pour le passage des cultissimes Massive Attack. Massive c'est un groupe incontournable dans l'évolution de la musique moderne des années 90, et forcément un groupe majeur de mon évolution musicale personnelle... Avec Blue Lines en 91, ils ont apporté un vent de fraicheur de part leur utilisation magistrale des premiers samplers... En insufflant à leur soul en évolution un rafraichissant mélange de rap laid-back, de scratchs aériens, de basses chaloupées, de voix puissantes, charnelles et frissonnantes, de boucles de beats, tempo décalés, ils ont su créer un son, leur son... Copié, recopié et qui donna naissance à un mouvement le trip-hop, son qu'ils poussèrent une sphère plus loin sur le magnifique Protection tout en clair obscur moderne, pour le faire imploser, le déconstruire et recoller les morceaux pour produire dès 98 sur Mezzanine le son du spleen contemporain, la recontre de l'esprit new wave/cold wave avec l'énergie de l'electro rock sombre et halluciné qui allait envahir le monde au début des années 2000... Un coup magistral... Et bien entendu comment ne pas rappeler que l'immense Tricky a débuté avec le collectif de Bristol et apporté ses textes brillants, son timbre et sa présence incroyable à quelques titres légendaires (Blue Lines, Daydreaming, Karma Coma...). Il y aurait tellement à dire sur les chansons de Massive Attack du sublime Unfinished Sympathy avec sa montée de violons (synthétiques) élégiaque, en passant par l'apaisant Protection, ou encore le grandiose Angel et tant d'autres encore...

Quel honneur, quel bonheur, de les voir dans le cadre somptueux des nuits de fourvière pour un setlist qui fera la part belle aux nouvelles compositions d'un album attendu pour la rentrée... On sort enthousiasmé, les nouveaux morceaux sont dans le ton de Mezzanine avec une coloration nouvelle... Le groupe s'amuse (ils resteront un moment sur scène pour participer au traditionnel lancé de coussin dans un Théatre en ébullition) nous transporte dans leur monde, leur ambiance, leur son... Et comme toujours le show visuel tend à éveiller certaines réflexions (des citations de Voltaire, Rousseau, Mandela mais aussi Staline passent en contre-jour d'un morceau...).

Massive est toujours là, l'Attack est toujours dévastatrice et on en redemande...

MRM Crew

Setlist du concert du 24 Juillet 2008 à Fourvière: All i want - Marooned - Rising son - Teardrop - 16 Seeter - Kingpin - Mezzanine - harpsichord - Red Light - Inertia creeps - Safe from harm - Marakesh / Angel - Unfinished Sympathy - Dobro / Karmacoma

lundi 4 août 2008

Mind Riot 776 Summertime Playlist

Mind Riot 776 summertime playlist, the best 08 tunes for hot summer days...

1. R.E.M.: Supernatural Superserious
2. Beck: Modern Guilt
3. Last Shadow Puppets: Calm like you
4. Spiritualized: Sitting on fire
5. Dirty Pretty Things: Hippy's son
6. R.E.M.: Accelerate
7. Tricky: Council Estate
8. The Raconteurs: You don't understand me
9. The Brian Jonestown Massacre: Just like Kicking Jesus
10. Radiohead: Go Slowly

MR776

vendredi 1 août 2008

'Départ' by A Free Soul (AFS)

'Départ' is the second song from the Debut LP 'The Fall' by A Free Soul (AFS).

This an electro-acid journey starting with a crescendo mix of percussion sounds preparing for the start of the trip to the acid dark side of the electronic music. The acid music sound is again built with a software re-creating the legendary TB 303 emulation.

This song is really the start of The Fall as a result of the 'Burning Mind' (introduction for the LP) and then the core song of the album and its experience. The Fall is some kind of concept album and deserves to be listened to entirely from the first to the last song as it tells a complete story.

One of the most popular song from the MRM village, you can download it as well as 2 other songs from 'The Fall' on http://www.archive.org/search.php?query=creator%3A%28a%20free%20soul%29

Hear more on my space AFS page: http://www.myspace.com/afreesoul69

And listen to AFS albums on Last.fm: http://www.last.fm/music/A+Free+Soul

MRM Crew

mercredi 30 juillet 2008

'Steve Mc Queen' par Prefab Sprout

Demandez à de vrais mélomanes passionnés de musique pop d'établir leur top 10 des albums pop parfaits et, invariablement, 90% d'ente-eux référenceront 'Steve Mc Queen' de Prefab Sprout. L'album pop presque parfait, l'une des plus belles réussites pop depuis le 'Rubber Soul' des Beatles, et Paddy Mc Aloon, le plus génial songwritter des années 80.

Produit par Thomas Dolby, qui sera ici le 5ième membre du groupe, choisissant parmi des dizaines de démos de Paddy, les morceaux qui seront travaillés lors des sessions studio fin 84, début 85. Curieusement Dolby choisira des morceaux datant de 79 et réussira à les transcender par une production innovante, inventive et féériquement cristalline. Les 10 morceaux qui composent 'Steve Mc Queen' sont d'une élégance rare, d'une beauté mélodique imparable, portés par la voix sublime et emportée de Paddy, backée par la subime voix de la choriste Wendy Smith.

Les textes restent d'une justesse et d'une profondeur déconcertante... Il faut écouter absolument les monuments que sont 'Bonny' (Save your speeches, flowers are for funerals ou encore: All my silence and my strained respect, Missed chances and the same regrets) 'Desire As' (I've got six things on my mind you're no longer one of them, Desire as a sylph figured creature who changes her mind) ou encore 'Goodbye Lucille #1' (Life's not complete till your heart's missed a beat, And you'll never make it up, or turn back the clock, No you won't, no you won't, Johnny Johnny Ooh).

Un album d'une beauté déconcertante qui vient d'être ré-édité en version Deluxe avec en prime une remasterisation par Dolby et un second CD de reprises acoustiques réarrangées en 2006 pour l'occasion par Paddy Mc Aloon Himself, du grand art nous faisant redécouvrir la beauté originelle de ses fabuleuses chansons.

Prefab Sprout, porté par son créateur de génie, eut un succès commercial d'estime en Grande-Bretagne, malheureusement en deça du phénoménale concert de louanges de la part des rock-critics. Paddy Mc Aloon: un talent unique qui restera en bonne place parmi les plus grands au Panthéon de la pop musique.

MRM crew
lien intéressant: http://www.prefabsprout.net/

mardi 29 juillet 2008

En vrac...

En vrac quelques impressions de moments musicaux récents... Petit détour par le Théatre antique de Vienne (près de Lyon) cette fois... Dans le même esprit que celui de fourvière mais en deux fois plus grand (4000 places contre 2000). On s'y rend en ce samedi de juillet pour y voir deux groupes français dont la réputation scénique n'est plus à faire... Les Têtes Raides pour commencer: un bon concert d'un rock franchouillard qui nous rappelle qu'en France aussi cette musique peut avoir une certaine résonance. Il ont su habiller cette énérgie originellement anglo-saxone d'acointances typiquement d'ici (accordéons, chansons de geste, poèsie, musique de brasserie)... Je reste subjugué par la mise en musique d'un texte de Boris Vian (je voudrais pas crever, dont le groupe Eiffel avait d'ailleurs enregistré une superbe version live piano/cordes à la Maroquinerie fin décembre 2003... à écouter absolument sur le live: Les yeux fermés) et surtout par celle d'un poème radical d'une justesse étonannte de Stig Dagerman (http://pagesperso-orange.fr/chabrieres/texts/consolation.html)... Saisissant... Ensuite entrent dans l'arêne Dionysos, le groupe de la pile éléctrique Mathias Malzieu... Un leader hors du commun qui a une énergie époustouflante, il transforme chaque concert du groupe en une expérience sonore et physique... Le petit bémol se situera au niveau du set-list qui fait la part belle à un dernier album conceptuel difficile à égrener sur scène... Mais on restera encore uen fois sans voix sur les 10 minutes de surf-crowding que Mathias entreprenant, réussissant à monter presque tout en haut du Théâtre, porté par les spectacteurs... un défi physique...

Dimanche 27 juillet, retour à fourvière avec une première prestation folk rock convaincante de l'anglais Fink qui se met le public dans la poche... Ensuite vient la déception du jour avec The Do... En fait c'est la version scène plutôt rock brute de leur album pop moelleux qui perd au change... La voix, la musique, les arrangements sont pop et ne donnent pas le même rendu en version live rock... Vraiment décevant... On finit par Camille. Plutôt enthousiasmé pendant une bonne demi-heure... C'est original (une seul instrument sur scène: un piano, le reste de l'orchestration est faite par une dizaine de voix), les premières chansons sonnent éléctroniques et c'est vraiment bluffant de voir que toutes les instrumentations sont faites par des voix... La seconde partie du set m'a moins transporté, je suis moins arrivé à rentrer dans cette univers excentrique et enfantin... Que l'on aime ou pas le personnage, on ne peut lui enlever son originalité et louer les paris artistiques tentés... Dans une scène française souvent suiveuse et conservatrice on ne peut que louer une telle démarche aventureuse...

MRM Crew

Keith Jarrett, Gary Peacock, Jack de Johnette à Fourvière

On change d'ambiance, d'univers musical, de sensations ressenties... Dans le cadre idyllique du Théâtre Antique de Fourvière on revient avec une joie non dissimulée retrouver ce Trio légendaire du Jazz... Se déplacer voir Jarrett/Peacock/De Johnette c'est aller à la rencontre d'une équipe de virtuoses dont chaque membre met son sens de la mélodie, de la nuance, de l'écoute au service de ses deux compères dans le partage artistique et créatif d'un free jazz ambitieux et généreux qui frôle la perfection.

Il est difficile d'expliquer la sensation de plénitude, d'extase matrisée, de paix intérieure communiquée par ces trois artistes sur scène. Ils sont complices, se connaissent sur le bout des doigts et partagent avec nous cette formidable joie créatrice de jouer ensemble dans de rares endroits triés sur le volet... Fourvière est vraiment unique, c'est la 3ieme fois en quatre ans que ces monstres sacrés décident de s'y produire...


Cette fois-çi, point de ciel etoilé réveur et protecteur comme en 2005 pour leur toute première venue dans ce lieu de magie totalement au diapason de ces sorciers du jazz... Ce soir c'est un ciel gris et menaçant qui se propose de donner la réplique aux artistes et à leurs admirateurs... Et pour honorer pleinement ce moment de grâce les cieux nous gratifieront de premières gouttes alors que Keith était au beau milieu de son introduction solo au piano lors du tout premier morceau... Elles ne nous quitteront plus de la soirée pour se retirer quelques minutes seulement après le départ des artistes après un troisième rappel incendiaire... Malgré des conditions d'écoute difficiles on reste subjuguer par la beauté qui réussit à transpercer la pluie puis nos âmes... Une telle soirée nous rappelle que rien n'est gagné d'avance, ce soir, la musique et encore peut-être plus son écoute, demande efforts, bravour et ténacité... La recherche de la beauté est à ce prix...

MRM Crew

mardi 15 juillet 2008

Résurrection apocalyptique de My Bloody Valentine au Zénith

Beck, R.E.M et My Bloody Valentine en 3 soirées successives mémorables... Quelle intensité, quel effroi sensationnel, une cure de jouvence salutaire et enjouée... C'est vraiment une chance inespérée de pouvoir voir le groupe du génialissime Kevin Shields renouer avec le scène après plus de 16 ans d'absence... Les héros fondateurs et frondeurs de la noisy pop et précurseurs du Shoegazing ont eu une telle influence sur le milieu indé qu'ils ont été élevés au statut de Dieux Vivants après la sortie de leur second opus Loveless en 1990... Depuis pas de son, pas d'images et l'arlésienne d'un successeur à la mythique oeuvre...

Une grande attente et une immense inquiétude: comment vont-ils pouvoir reproduire le son démentiel et ultra travaillé de Loveless en live? Comment éviter la bouillie sonore informe et irritante? Et bien comme par magie, après un début tout en douceur, les strates de guitares prennent leur envol et réellement possession de la salle et de nos oreilles... Nous voilà lancé dans un trip supersonic, un trip acide psychédélique... C'est comme planer à vive allure, toujours à la limite mais toujours sous contrôle... Saisissant... C'est vraiment en live que cette musique démoniaque prend toute son ampleur, on est transporté, hapé vers une horizon inconnu, sauvage, excitant et libérateur... Un voyage dans l'inconscient qui garde toute son acuité... On termine par une impro bruitiste tout en larcens qui est à deux doigts de me faire suffoquer et rendre l'âme avant que les baffles du Zénith ne rendent l'âme une première fois sous les assauts puissants des 4 cavaliers de la renaissance...

Un grand soir, un grand retour... Et on se met à rêver désormais d'une fin à la trilogie inachevée...

MRM Crew

jeudi 10 juillet 2008

Fire in Fourvière

Cette période est vraiment fantastique, c'est un tel bonheur de voir une tripoté de légendes se produire en France en l'espace de quelques semaines... Après un formidable concert d'un Beck des grands soirs à L'Olympia lundi 7 juillet, direction le plus bel endroit pour voir un concert: le Théâtre Gallo-romain perché sur la colline de Fourvière à Lyon. Cet espace est merveilleux, l'acoustique est bien entendu extraordinaire, le Théâtre sublime, le décor laisse rêveur et surtout l'atmosphère y est ici magique... C'est tellement revigorant de se retrouver en ces lieux chargés d'histoire pour partager un moment de grâce... Ce lieu transcende les artistes ainsi que les spectateurs... Je ne me lasserai jamais de revenir chaque année dans cette antre du bonheur... Et pour voir R.E.M. ca méritait bien un aller-retour en pleine semaine de Paris... L'excellence se mérite...

Ce qui frappe ce soir c'est l'énergie déployée par un groupe qui a déjà tout connu... Le dernier tonitruant album est à l'honneur, ça va vite, ça pète, ça embrase une arêne qui n'attend que celà... 'I forgive but don't forget', 'Living well is the best revenge', des phrases qui résonnent de tout leur sens et de toute leur pertinence en ces lieux d'histoire... Michael est dans un grand soir, il amuse la foule, il ne se prend pas au sérieux mais communique sa joie d'être parmi nous et irradie l'endroit de sa présence charismatique... Au milieu du concert on a même droit à une version acoustique et intimiste du 'Let me in' écrit en mémoire de Kurt Cobain, les 5 musiciens se regroupant en cercle autour du piano... L'un des nombreux moments de magie d'un concert qui restera dans nos âmes revitalisées pour un bon moment...

Fourvière setlist 8/7/8

1. Living Well Is the Best Revenge 2. These Days 3. What’s the Frequency, Kenneth? 4. Man-Sized Wreath 5. Ignoreland 6. West Of The Fields 7. Finest Worksong 8. Drive 9. Time After Time 10. Hollow Man 11. The Great Beyond 12. Driver 8 13. Houston 14. Electrolite 15. Imitation Of Life 16. The One I Love 17. I’ve Been High 18. Let Me In 19. Star 69 20. Horse To Water 21. Bad Day 22. I’m Gonna DJ
Encore: 21. Supernatural Superserious 22. Losing My Religion 23. Country Feedback 24. Orange Crush 25. Man On The Moon

lundi 7 juillet 2008

Joel & Anton in Paris

Le Grand Brian Jonestown Massacre de retour en France, au Bataclan cette fois-ci, pour un concert jusqu'au boutiste dont ils ont le secret... J'ai énormément de respect pour ce groupe et son leader démiurgique Anton Newcombe. Voir une telle attitude, un telle intégrité, un tel refus du compromis le plus minime sur l'autel de la marchandisation, c'est devenu de nos jours une totale incongruité, une véritable épopée que l'on ne se lasse de voir sous nos yeux ébahis se prolonger. Anton est un Ulysse contemporain sauf que contrairement à ce dernier il ne semble ne jamais pouvoir revenir à bon port... La faute à une recherche perpétuelle et vaine d'une perfection sonique cramée et sentimentaliste que lui seul semble entendre tout en croyant dur comme fer qu'il réussira à retranscrire cette idée aux mortels insouciants, inconstants et inconscients que nous sommes...
C'est sûr que par rapport au concert de The Independent en septembre 2006 à San Francisco, chez eux, c'était moins... Moins long (3 heures de furie jusqu'à 1h30 du matin avec le propriétaire de la salle qui montait sur scène pour les éjecter de la scène à coup de savate), moins d'insultes (Anton passait son temps entre les chansons à raconter des fables incompréhensibles entre deux insultes, à Paris Anton n'a harangué la foule qu'en toute fin de concert... Jouissif quand même) mais plus de réglages de pédales et temps mort psychédélique, autant de bruit, d'énergie psychotique sans concession et de trip spatio temporel... Et Joel, l'éternelle mascotte du groupe, le garant de l'esprit BJM... Un monument et un entertainer hors pair qui reussit, non sans humour, à meubler les pertes de conscience et absence scénique du maestro Anton...

Tous les classiques du groupe y sont passés avec quelques incursions psychédéliques dans l'antre du 13ième album... Une tuerie... Et un final apocalyptique sur l'extraordinaire 'Swallowtail'...
On est en gâté en ce moment, les légendes défilent, s'entrchoquent en France... Tonite le génial Beck à L'Olympia le jour de la sortie du nouvel Opus, demain REM au fabuleux Théâtre Antique Gallo-romain de Fourvière à Lyon et mercredi le retour improbable des mythiques 'My Bloody Valentine' au Zénith... Incroyable...
MRM Crew


Ajout: A lire aussi Best Song Ever (épisode 17): Swallowtail par le BJM
http://mindriotmusic.blogspot.com/2009/07/best-song-ever-episode-17-swallowtail.html

mercredi 25 juin 2008

Aubert la fin d'un Tour sur lui-même renversant

Jean-Louis Aubert a donc terminé une année de tournée solo acoustique au Palais des Sports de Paris, à deux pas de chez moi pour un premier concert de quartier pour ma part, émouvant... Pendant presque 3 heures ce fut un plaisir intense et goguenard de revivre les 30 ans de carrières de M. Rock en France... Une visite chronologique avec un tas d'anecdotes racontées par un Jean-Louis en grande forme, présent et heureux de refaire le chemin avec nous... Un peu comme une soirée diapo entre pôtes, sauf que là c'est un pan de notre histoire, de nos souvenirs communs qui remontent à la surface et nous rappellent à leurs bons souvenirs... Un paquet d'images reviennent instinctivement en tête, une déferlante d'émotions... C'est ça le pouvoir ultime de la musique, elle arrête le temps, elle le rafraichît, et tend à lui rendre son essence originelle...
Ce type a beaucoup d'humour, il sait prendre du recul et rire de lui-même, la marque des seigneurs... On débute bien entendu par l'époque Téléphone pour une revisite accentuée sur le premier album du groupe que JLA dit être son préféré: 'Métro c'est trop', 'la bombe humain'e et quelques titres oubliés qui nous rappellent l'intensité narrative du rock and roll qui tente à chaque période de raconter l'aliénation de son époque... Techniquement c'est époustouflant, JLA ultilise des pédales de sampling et construit en live des boucles de guitares, de percussions, de piano qu'il superpose en direct pour donner naissance à un morceau entier que l'on dirait jouer par un groupe au complet... C'est une vision et une maîtrise assez incroyable... Du grand art... en complète adéquation avec son temps, la maitrise d'une technique de l'époque...

Les titres qui ressortent du lot et mettent le Palais des Sports en feu (où Téléphone joua en début de carrière comme de nombreux groupes au début du Rock & Roll en France) sont les plus connus: 'Temps à nouveau', 'ça c'est vraiment toi', 'New-york avec toi', Locataire (avec une rythmique de ouf), 'Un autre monde'... etc. Et un 'Voilà c'est fini' pour lequel JLA à du tenter de débuter à 4 reprises (sous les huées du public qui l'obligèrent à commencer des titres supplémentaires) pour finalement l'imposer et clore le show et une année de tournée originale et revigorante pour un artiste qui restera au Panthéon du Rock français.

MRM Crew

lundi 16 juin 2008

Delirium by Lys Last Stand


Delirium is extracted from 'Les Beaux Jours du Combat' the second LP produced and written by Lys Last Stand.

It is a kind of free jazzy electronic song. Every tracks of the song were recorded live using a key board connected to the software Reason... It begun with the free jazz drums beats and all the other tracks were played one after the other in a free improvisation inspired by the drums...

A very intense and prowerful experience summarizing the whole spirit of the 'Les Beaux Jours du Combat'. Indeed after a debut LP and EP entirely structured on computer with a hard work done on cutting, copying and pasting elements to eventually form a song, Lys Last Stand decided to come back to the organic feeling that could also bring the electronic music experience...

An album to discover, enjoy and listen to without prejudice...

You can download the song (and others) under under Creative Commons (Attribution-NonCommercial-ShareAlike France 2.0) on: http://www.archive.org/search.php?query=creator:%22Lys%20Last%20Stand%22

You can also listen to the entire LP on last.fm: http://www.last.fm/music/Lys+Last+Stand/Les+Beaux+Jours+du+Combat

MRM Crew

samedi 14 juin 2008

Les Beatles de notre génération

Radiohead était donc à Paris les 9 et 10 juin pour la tournée d'In Rainbows le déjà septième album des Oxfordiens... Quelle impatience, 5 longues années d'attente avant de les retrouver, de se retrouver... Plus de 6 mois après avoir réussi l'exploit de décrocher plusieurs tickets pour les deux soirées (et oui au tarif d'une fois tous les 5 ans il faut en profiter...) on part mater un match consternant dans un kebab en face de Bercy avant de s'engouffrer dans le temple... Une entrée en matière tranquille avec 'All I need' qui donne en fait le thème de la soirée, plutôt apaisant avec quelques pics d'extase transcendentaux... On est porté, heureux d'être là mais par rapport à Bercy et aux Eurockèennes 2003 l'impression est un peu confuse... Il manque la petite étincelle qui aurait dû mettre Bercy à feu et à sang... Du Haut niveau mais sous contrôle... Peut-être du à un set-list moins cohérent... On attends toujours l'impossible des meilleurs d'entre-nous...Et si c'était juste la volonté du groupe d'offrir deux soirées différentes au public parisien?

Wah, Wah , Waouh... Si lundi etait le concert intimiste, mardi c'était le concert 'prends ca dans ta gueule'... Vraiment un pure hallucination, une niveau de transe partagé par 18 000 personnes et une arène en ébullition... ENORME... Un concert commencé pied au plancher cette fois et Thom Yorke qui annonce la couleur en rentrant sur scene avec un fute rouge: Ce soir ca va saigner... En plus par rapport à lundi: les titres qui font la différence: Air bag, Fake Plactic Trees, Just, National Anthem et... Karma Police... C'était peut etre encore plus intense qu'en 2003... Une baffe monumentale... Ce serait excessif (meme si ca a été dit) de dire que c'était 1000 fois mieux que lundi car c'était deja du haut niveau mais hier il y avait le petit supplement d'âme qui a fait la différence (ce qui manquait cruellement aux bleus lundi) et qui vous transporte d'un coup dans une autre dimension, loin, tres loin du sol... J'allai oublié, on a eu aussi droit à une nouvelle chanson... On a écouté avec déléctation une version Cure sous acide d'Optimisitic avec un jeu de lumière tout en rouge digne d'un onirisme Kraftwerkien. Le Groupe est en pleine forme et on sent une véritable osmose et un plaisir enivrant de faire chavirer le paquebot Bercy. Colin est au sommet sur 'There There' et nous balance un basse chaloupée qui berce et transcende le morceau, la section Ryhtmique basse-batterie sur Airbag est juste démentielle et rappelle les saccades drum n'bass originaires des mid 90's. Ce pouvoir rythmique éléctro trouve toute sa démesure sur 'National Anthem' où l'on se surprend à danser comme un maniaque sous acide dans une rave party... Saisissant... Les basses de 'The Gloaming' ont retenti presque comme à Belfort en 2003, presque car les battements de basse introductifs du morceau par la sono ultra-puissante de Belfort m'avaient presque arraché le coeur et Ed s'est lançé à la fin du morceau dans un sample-trip drum n bass (encore une fois... Décidemment cette musique m'obsède...) en pur free style... Que du bonheur... Dollars & Cents au milieu du concert symbolise cette tentative de trip hypnotique tentée en ce mardi... 'Fake Plastic Trees' le moment de communion ultime, j'en avais presque les larmes aux yeux. Just comme à l'accoutumé pulvérisa tout sur son passage... Les Beatles de notre génération nous ont tous donné une bonne claque, putain hier soir on se sentait tous extrêmement vivants et survoltés de l'être... Merci les gars...

Le setlist du 10 Juin: 01. 15 Step 02. Bodysnatchers 03. All I Need 04. Airbag 05. Nude 06. Pyramid Song 07. Weird Fishes/Arpeggi 08. The Gloaming 09. Dollars And Cents 10. Faust Arp 11. Videotape 12. Optimistic 13. Just 14. Reckoner 15. Everything In Its Right Place 16. Fake Plastic Trees 17. Jigsaw Falling Into Place Encore1 :18. House of Cards 19. There there 20. Bangers'n Mash 21. The National Anthem 22. How To Disappear Completely Encore2 : 23. Super Collider 24. You And Whose Army ? 25. Karma Police 26. Idioteque

Le setlist du 9 Juin:1) All I Need 2) There There 3) Lucky 4) Bangers'n Mash 5) 15 Step 6) Nude 7) Pyramid Song 8) Arpeggi 9) The Gloaming 10) My Iron Lung11) Faust Arp 12) Videotape 13) Morning Bell 14) Where I End And You Begin 15) Reckoner 16) Everything In Its Right Place 17) Bodysnatchers Rappel 1 (22h50) 18) Exit Music (For A Film) 19) Jigsaw Falling Into Place 20) House Of Cards 21) Paranoid Android
22) Street Spirit Rappel 2 23) Like Spinning plates 24) You and whose Army? 25) Idioteque
Ps: Jonny et Thom viennent de livrer un reprise acoustique de 'The Rip' l'un des morceaux phares du dernier Portishead... à voir absolument:http://www.radiohead.fr/Reprise-de-Portishead et à voir également Prince reprenant Creep à Coachella: http://www.youtube.com/watch?v=54GtS3FvgXU

dimanche 8 juin 2008

Isobel Campbell & Mark Lanegan

Qu'est ce que ça fait du bien de vivre un tel moment de musique... A la Cigale, devant une salle à moitié pleine, quelle honte, mais ultra-enthousiaste, Isobel Campbell (ex-Belle et Sebastien) et Mark Lanegan (ex-Screaming Trees et intermittent chez les incomparables Queens of the Stone Age) nous ont servi un blues-rock sudiste matiné de folk et de rythm & blues version années 30 d'une délicieuse félicité...
L'atmosphère était la leur, ils ont su recréer leur petit monde intemporel, doux, charmeur, poétique avec cette pointe de profondeur qu'apporte la voix intense de Lanegan que vient caresser délicatement la voix fragile et tendre de Campbell...

Quel duo, quelles belles chansons (presque toutes écrites, produites et arrangées par la belle Isobel et magnifiées par la présence, la superbe de Lanegan)... Un mariage de contraires cohérent, tellement évident... On ressort de cette heure et demie de musique avec le sourire béat des gens qui ont ressenti un pur plaisir apaisant, convivial... Une soirée de beauté... Un disque à courrir acheter et à se passer à la campagne, au soleil, couché sur une chaise longue...

MRM Crew

samedi 7 juin 2008

The La's

En avril est sortie une version deluxe du seul album des La's (déjà sorti en 1991, le temps passe vite)... Et de manière scandaleuse cette merveille n'est même pas disponible en France, il faut se la procurer en import (merci Virgin)...

Sur cette ré-édition on trouve en CD2 la légendaire version de l'album enregistrée par Mike Hedges, dont Lee Mavers, le leader funambule cosmique de The La's, détruisa le Master... La version remasterisée l'a donc été à partir d'une cassette de l'ingénieur du son dont il fut le seul détenteur pendant presque 20 ans... Tous les acteurs de l'époque ont toujours considéré, ces enregistrements avec hedges comme les plus proches, les plus authentiques tentatives de mettre sur bande tout le génie de Lee Mavers... Mavers avait décidé après une ultime changement d'humeur que l'album entier devait être refait (prétextant, selon Hedges, un changement de polarisation des pôles qui avait par essence dépolarisé les bandes...Euh...). Après de longs mois de re-recording avec plusieurs producteurs, le label sur les nerfs décida de se passer du contentement de Mavers et demanda à Steve Lillywhite de terminer le mixage des sessions qu'il avait entrepris avec le groupe... Bien sûr Mavers détesta et recommanda aux fans de ne pas acheter l'album qui ne rendait pas le côté organique des chansons... Une écoute des BBC sessions sorties en 2006 tendent à confirmer, même si la version commercialisée de l'album est déjà excellente... L'album de Mike Hedges est juste sublime...

Ces quelques chansons des La's forment l'une des plus pures et émotionnellement intenses pop tentatives de tous les temps... Ce Groupe de Liverpool atteint ici les sommets respirés seulement avant eux par les Fab Fours... Une beauté irrationnelle, saisissante... Pure, la perfection n'est ici pas loin... Toutes les chansons sont grandes mais certaines sont juste parmi les plus exceptionnelles jamais écrites... On pense ici évidemment à la pop song définitive 'There She Goes'... Rien à dire juste à écouter et apprécié...

18 ans pour pouvoir écouter la version Mike Hedges et son enthousiasme déroutant... Et depuis Mavers n'a rien sorti... Un génie perdu, comme avant lui Syd Barrett et tant d'autres... Ces surhumains n'ont pas résisté à leur condition exceptionnelle et se sont éloignés de nos contrées plates et banales... Espérons revoir, juste pour un album le leader de ce qui aurait dû être le plus grand groupe de pop de tous les temps...

MRM Crew

vendredi 6 juin 2008

Doherty Lose & Darc Chaos

Ben voilà, encore une fois raté... Après une première annulation en avril dernier pour cause d'emprisonnement impromptu on a encore eu droit à une annulation in extremis du premier concert officiel de Sir Doherty en solo acoustique à Paris, au Grand Rex... Et qu'est ce que l'on a tous pu le maudire le vieux Pete, car personne dans la salle ne voulait croire que son retard était dû à une négligence de la SNCF... Et quelle surprise de lire dans les journaux ce matin que Pete est resté bloqué plus de 7 heures dans l'Eurostar, n'arrivant à Paris qu'à... 2h15 du matin... Mais forcément en prenant l'Eurostar de 19h c'était un peu tendu tout de même comme timing...

Une soirée spéciale... Et comment ce journaliste du Monde peut-il écrire ce matin que la première partie du concert, assurée ou plutôt déchirée par Daniel Darc, avait donné droit à 30 Minutes lumineuses?!... On croit rêver... Il devait avoir 4 grammes dans le sang pour avoir vu celà... Je qualifierai la prestation de pathétique, Daniel beuglant plus qu'il ne chantait, oubliant les paroles de ses chansons une fois sur deux, partant dans des élucubrations incompréhensibles, et en anglais dans le texte en plus, se lançant dans des improvisations à capella, son guitariste éffaré, héberlué devant tant d'inconstance, ne pouvant suivre... Un bout de Heart Break Hotel enchainé sur un bout du Rude Boy des Clash... Du grand n'importe quoi, comme cette soirée... Tout au plus le concert avait quelque chose de poignant... de voir un tel ratage, un tel gachis... presque un non respect du public... Comme Pete en somme, c'est très rock'n roll et de bon ton à l'heure actuelle... Pour moi le manque de respect à ses pairs n'est en rien une valeur du rock, contre l'establishment, les traditions, yes... Les fans?...

Putain ces deux artistes ont un tel talent que le dilapider comme ils le font est une véritable insulte à tous ceux qui en ont moins...

Malgré tout on continuera à respecter ces deux artistes, la simple ré-écoute de la superbe noirceur d'un 'Crêve Coeur', du survoltage d'un immense 'up the bracket' ou de l'explosion tous azimuts d'un saisissant 'Down Albion' suffira à enterrer dans les limbes de l'oubli cette soiréé surnaturelle... Et on préférera en rire... Au second degré c'était très drôle tout ça...

MRM Crew

mercredi 4 juin 2008

'Punchhead' by A Free Soul

'Punchhead' is one of the highlight from 'The Fall', the debut album from A Free Soul.

This abstract electro hip-hop song is introduced by a mix of beat and voice samples that do not seem to want to go away, to finally become the song until the TB 303 melody drops in to give a new direction to the song.

Punchhead or the end of the fall and the beginning of the rise. Along with 'Effex new' and 'Punchhead slowdown' it gives a more optimistic vision and perspective after the very ultimate rough collapse tell by the 5 first songs from 'The Fall'...

One of the most popular song from the MRM village, you can download it as well as 2 other songs from 'The Fall' on http://www.archive.org/search.php?query=creator%3A%28a%20free%20soul%29

Hear more on my space AFS page: http://www.myspace.com/afreesoul69

And listen to AFS albums on Last.fm: http://www.last.fm/music/A+Free+Soul

MRM Crew

lundi 2 juin 2008

'US Sunken Treasures' (part 1) by Mind Riot 776

The summer is near, and what's best to prepare for that than a playlist of US catchy and hidden pop songs, the ones that were not necessarily released on singles but that stuck in your head once listened to...

A US Sunken Treasures playlist by Mind Riot 776

1. Weezer: in the garage (Blue Album)
2. Ryan Adams: Firecracker (Gold)
3. Wilco: Shot in the arm (Summerteeth)
4. Jeff Buckley: That's all I ask (Olympia)
5. Sparklehorse: Gold Day (it's a wonderful life)
6. REM: finest worksong (Document)
7. Beck: Deadweight (Odelay Deluxe)
8. The Brian Jonestown Massacre: Servo (Give it back)
9. The Flaming Lips: Race for the Prize (The Soft Bulletin)
10. Smashing Pumpkins: Muzzle (Mellon Collie and the Infinite Sadness)

Listen, enjoy and react here...

MR776
www.myspace.com/mindriot776

mardi 27 mai 2008

Prefuse 73


Quel dommage que Scott Herren ait décidé de mettre un terme à son fantastique projet Prefuse 73... Quel choc fut l'écoute du premier album 'vocal studies + uprock narratives', un brillant album d'éléctro à la sauce hip-hop, confirmé par un magistral EP'92 vs 02 collection'... Il faut absolument écouter ce EP qui résume le génie de Prefuse 73 à lui seul: des mélodies complexes d'une beauté assourdissante, des arrangements sonores sidérants, la cohérence du mix limpide et fluide d'une musique exigeante, raffinée et aventureuse... Que dire de l'album qui suit 'One word Extinguisher'... Le chef d'oeuvre du maitre, un album que je classerai dans mon top 10 des best album ever made, au même titre qu'un 'Kind of Blue', rien que ça... Vraiment 'give it a try'... Les mots sont bien insuffisants pour qualifier la classe du bonhomme...

Quelle joie immense (teintée d'un certaine tristesse) d'avoir la chance d'assister au dernier concert de Prefuse 73 en France, dans le cadre des nuits sonores... Et quel lieu plus classieux pour accueillir cet évènement que l'amphithéâtre de l'Opéra de Lyon... un lieu d'une acoustique parfaite, une centaine de 'happy few' réunis en arc de cercle autour du groupe: Scott 'Genius' Herren aux sons, à la guitare, une batteur survolté et un claviériste/mixeur un peu plus en retrait... Un début de gala un peu cafouilleux mais un moment de pure extase lors de la revue quasi-intégrale du monument 'One word Extinguisher'... La sensation douce et jouissive de prendre en pleine face une musique harmonieuse et punchy à la fois, exaltante, riche et neuve... Que ces mélodies sont complexes et évidentes à la fois... Le génie réside en ces contrées où l'inaccesible redevient humain par l'entremise d'un médium... Le rappel, une vaste impro free electro jazz nous rappelle ce que le projet Prefuse 73 doit au free jazz, à l'esprit d'innovation, d'experimentation, de repousse des limites de la musique...

La suite des aventures musicales de Prefuse 73 dans un prochain message sur ce blog... On adore en parler ici, donc on va se faire ce grand plaisir bientôt.

jeudi 22 mai 2008

MGMT


Il y a un vrai buzz autour de ce groupe de jeunots qui vient tout juste de sortir son 1er album 'Oracular Spectacular'... Et bien ici on adore... L'esprit, le son pop émerveillée, l'enthousiasme communicatif... Il est ici question d'hédonisme, de vivre le truc inténsement, avec passion, sans se soucier du lendemain... Un retour annoncé du summer of love après le 68 de la vague hippie et le 88 de la déferlante acid music ... Les critiques avisés, les prophètes de la hype ont repéré et doctriné ce come-back dont MGMT serait le porte-drapeau...

Oui, et on a envie, même plutôt besoin d'y croire en ces années 2000 éprouvantes... Mais la nuance apportée par MGMT est rarement relevée et pourtant si évidente... Ici le retour à une vie festive et passionnée s'accompagne du désenchantement, du cynisme de notre époque...

Notre naiveté, notre innocence est à jamais perdue et c'est donc avec réalisme que le choix d'une autre vie, forcément impossible, est fait... Et la chanson ouvrant l'album 'Time to Pretend' en donne toutes les clés, elle annonce la couleur... 'It's our decision to live fast and die young, we have the vision, now let's have some fun'... Edifiant, convaincant... 'no time to thing about consequences, enjoy yourself' clame 'Kids' un peu plus long dans l'album...

On a besoin d'y croire, on veut y croire même si on sait que on est destiné à le prétendre (we're fated to pretend)... Que cette phrase concluant 'Time to pretend' est immense...

Vivre à fond, vivre le truc, risquer l'impossible, s'amuser maintenant, ensemble, célébrer notre existence jusqu'au jour où il faudra faire autre-chose...

On ne peut qu'adhérer, c'est l'esprit Mind Riot Music... Ca ne durera peut-être pas, ce sera éphèmère, susceptible de s'arrêter à tout moment, comme l'existence...

Un 'Manifeste' comme ce premier album de Mind Riot 776 (http://www.last.fm/music/Mind+Riot+776/Manifeste), un feu de paille, une étincelle vacillante... Certainement, mais au moins on l'aura vécu à fond ce moment...

MGMT a sorti un grand album jouissif qui ravit, émerveille sans abrutiser... une douce utopie que l'on adore...

Vivement le concert du bataclan de mercredi pour partager en live l'instant...

MRM Crew

Il faut aller jeter un coup d'oeil aux lyrics (http://www.lyricsmania.com/lyrics/mgmt_lyrics_29991/all.html)

mercredi 14 mai 2008

Portishead '3'


Portishead, un groupe, une attitude, un univers culte si profond, si intense... 10 ans de silence et un retour colossal...


Cet disque est radical, y'a presque rien de commercial, pas de superflu, pas de longueur, des sons léchés mais pas vraiment faciles d'accès, des mélodies destructurées, des structures complexes, une atmosphère sombre mais lucide, pleine de courage et d'allant... L'album caractérisant le plus à ce jour notre ère post-industrielle et post 11 septembre... Le dernier grand disque intelligent de la décennie reste Kid A et est antérieur à la tragédie New-Yorkaise...

Portishead se réinvente, ouvre (trouble) de nouvelles pistes, explore et nous embarque avec lui dans ce saut dans le vide, le saut de l'ange... Un Machine Gun ahurissant (putain il faut oser sortir cette song en 1er single après 10 ans d'absence (voir par ailleurs un message posté sur ce blog))... Que dire de Silence, Hunter, Small ou le renversant et édifiant We Carry On, qui clôt de la plus belle et la plus symobolique des manières le concert du Zénith du 5 mai: classe, aventure, danger, courage et brio... Quel bonheur de retrouver ce groupe sur scène qui dégage une telle intensité, une telle énergie tout en contrôle... Les temps sont ténébreux mais une certaine lumière en jaillit: lucidité, courage, inventivité et détermination... Leur maitres mots d'une époque qu'une poignée de rares groupes nous révèlent dans une sincérité bluffante et saisissante...

Le Premier grand album de l'année... Et certainement l'un des tous premiers de la décennie...

MRM Crew

Les Nuits Sonores 2008 à Lyon




Cette année se tenait du 7 au 11 mai à Lyon la déjà 6ième édition des nuits sonores, le festival de musique éléctronique de loin le meilleur en France... Et certainement même le numéro un en Europe en fait...


Cette année la programmation était sidérante et vraiment ouverte à toutes les musiques indépendantes et pas seulement éléctroniques... On a ainsi pu cotoyer Laurent Garnier, Agoria, Jeff Mills mais aussi les rockeurs de Wire, Heavy Trash, les rappeurs de Anti-pop Consortium...

Un festival écléctique, pointu et ouvert à des horizons diverses... L'esprit du Sonar à la sauce frenchy... Cette année la carte blanche était dédiée à Berlin, qui inspira la décoration des anciennes usines SLI (ampoules) situées à Vaise dans l'ouest lyonnais ou se situèrent les trois grosses soirées du festival... Et c'est vraiment la trouvaille de l'année, un décor post-industriel transformé dans le pur esprit berlinois, la construction d'une véritable cité éphémère... Cette musique dans ce décor c'était d'une telle évidence... un coup de génie...

Le plus du festival c'est son côté ultra-urbain qui utilise des lieux clés de la ville (Opéra, Piscine du rhône, Bourse) et met à contribution les rues de Lyon bloquées pour des apéros sonores super sympas... Des Nuits sonores ouvertes sur la ville, la découverte, l'enthousiasme et la bonne humeur... Et pour couronner le tout, cette année il faisait beau... On se croyait vraiment au mythique Sonar de Barcelone... Bravo aux organisateurs...

On commença donc nos aventures sonores avec la première soirée aux Usines SLI... On démarre par un live d'Underworld... Quel plaisir de les retrouver sur scène en pleine forme nous balancer en pleine face leurs meilleurs morceaux revisitant près de 20 ans d'une carrière exemplaire... Je retiendrai 2 moments magiques: la foule en extase et bondant la salle en quelques secondes sur les premières mesures du monument Born Slippy, et la montée toute en finesse et lumière de Two months off... Du pur plaisir... Ensuite direction la scène 3 pour suivre Wire, groupe culte post-punk de la fin des 70's. Vraiment singulier de voir cette fièvre pre-cold wave aux nuits sonores... Mais dans cette salle version garage/hangar c'est d'une éloquence... Puis un retour sur la scène 1 pour le live de Cobblestone Jazz, une touche orginale de jazz pour matiner un cocktail explosif de techno house dans le pur esprit des pionniers... Le ur dernier effort '23 seconds' sorti chez K7! l'an dernier est vraiment à découvrir, il est d'un fraîcheur envoûtante. Une belle révélation... On finit enfin par la prestation du maitre Jeff Mills... Toujours aussi impressionnant, aussi impeccable... Seul bémol, on aurait dû le faire jouer dans la grande salle car là c'était un peu serré... Toujours un peu désagréable à 3 heures du mat (où peut-être que je me fais vieux...!).

Le jeudi, c'est sous un soleil de plomb version juillet anticipé, que l'on se dirige vers l'opéra de Lyon (et oui c'est ça aussi les nuits sonores, des évènements exceptionnels dans des lieux singuliers) pour le dernier concert en France du génialissime Scott Herren qui a décidé de saborder son projet culte Prefuse 73... Quelle claque; mais ce groupe est tellement immense qu'il fera l'objet d'un message séparé sur ce blog...

Le vendredi apéro sonore à la piscine du Rhône pour une carte blanche berlinoise... Un lieu ultra sympa et bien placé (la vue sans pareille sur les berges du Rhone et fourvière) pour un set enthousiasmant d'Apparat version band, moins éléctro que sur disque mais vraiment rejouissant avec le brin d'émotion qui vous emporte (à découvrir le dernier Walls ainsi que la collaboration avec Ellen Allien, tout en minimalisme technoide d'un charme enchanteur passionnant...). La soirée aux Usines Sli fut quant à elle vraiment passionnante, diverse et variée... Là on comprend vraiment ce qu'ouverture et eclectisme veut dire: ca commence par un DJ set Laurent Garnier/ Agoria qui se relaient aux platines pour un show de 23h à 6 heures du mat... Ils seront bien entendu le fil rouge de la soirée... Tout a déjà été dit sur sieur Garnier, il reste l'un de mes DJ préférés. Il sait exactement comment prendre une foule et la transporter loin, il joue avec elle et ses émotions... Un pilote de génie, du grand art... Agoria c'est la perle de la scène lyonnaise... Je suis là aussi grand fan... mais plus de ses live que de ses DJ sessions... Mais bon on ne va pas faire la fine bouche quand même... Petit passage chez DJ Krush pour un son difficile d'accès tout en syncope et contre-temps à la Autechre, pas évident de lancer une dance sur cette musique intelligente et très cérébrale... Après un décollage reussi, on part faire un tour du côté de la scène 2 pour un Heavy Trash des grands soirs mené par un John Spencer chaud comme la braise qui met le feu à la salle... Et pourtant c'était pas gagné, jouer un blues rockabilly old school back in the good old 50's days en plein fleuron de la scène électronique continentale, il fallait le faire... Et bien par leur incroyable, bluffante et communicative énergie ils ont gagné leur pari, ils ont mis la pêche à toute l'assistance... Décalé et grand, donc tout à propos en ces lieux... On continue notre trip barré pour suivre sur la scène 3 les surprenants 'Battles'... C'est la 3ième fois que je les vois sur scène (la première fut une révélation au Sonar en 2005, avec s'il vous plaît Monsieur Prefuse 73 Scott Herren à la batterie sur un rappel dantesque) et c'est à chaque fois un choc... Comment expliquer les sensations ressenties à l'écoute de leur musique mélange de rock arty, d'électro vibes (les samples en direct, la prépondérance du son et d eson évolution plus que d'une suite d'accords...), le tout bercé par l'esprit free jazz... C'est neuf, c'est frais et on a vraiment l'impression d'assister à quelque chose de jamais vu... Un groupe énorme sur scène... Après toutes ses émotions retour vers nos amis LG/Agoria... Encore que du bon même si une cassure dans le set nous fera retomber sur nos jambes meurtries par ttant d'efforts et nous faire aller arpenter les ruelles de la cité pour voir un dernier concert de punk avant de rentrer au bercail...

Un pur festival, un pur esprit, des purs lieux... On reviendra l'année prochaine c'est clair...

MRM Crew

'13' by BJM




Bravo Anton, ce 13ième album du Brian Jonestown Massacre est exactement ce que l'on pouvait attendre du premier opus consécutif à la révélation BJM suite au documentaire DIG (à voir absolument par tout fan de rock... de musique en fait tellement cette cavalcade sur 7 années de deux groupes prometteurs aux destins si différents, retrace l'ambivalence même du rock, de la vie moderne, de nos sociétés consumerices...): un bon gros doigt sonore pointé à la face du monde...

Ici pas de mélodie pop accrocheuse et aguicheuse, on a même le droit à un accordage de guitare en plein enregistrement, on croit rêver, ou plutôt halluciner... Et ce tout au long de ce brillant album de rock cramé déviant... Cet album s'écoute en marchant... ou en roulant... sous un soleil de plomb, un vent chaud nous cramant le visage et le reste de neurones non brulées par ce brûlot attendu.

Le must pour la fin avec un 'just like kicking Jesus' ultra planant et avec un son ébouriffant et vraiment ... inqualifiable... un Dark Driver incandescent et un Monkey Powder psychoteux avec Mark Gardener (ex-ride) qui assure le mixage complet de l'album... L'esprit aventureux et torturé du meilleur du Shoegazing n'est ici jamais loin, assemblé aux influences psychédéliques et asiatiques de BJM...

Une attitude sans concession admirable de nos jours... Anton fait son truc, poursuit son aventure, affine sa route et se fout royalement des critiques... et donc cet article inutile...

Un album ahurissant par l'un des groupes les plus importants de ces 20 dernières années, rien de moins...

MRM Crew

mardi 6 mai 2008

AFS weird burnt dead souls mix


After Portishead's Paris show yesterday a playlist to celebrate a brain damaged return.

Weird Burnt Dead souls mix

1. A Free Soul (AFS): Burning Mind
2. Portishead: Machine Gun
3. Nine Inch Nails: Piggy
4. Massive Attack: Unfinished Sympathy
5. Philip Glass: Heroes (Aphex Twin Remix)
6. Gorillaz: Kids with Guns (Quiet village remix)
7. Underwolrd: Sola Sistim
8. The Brian Jonestown Massacre: Dark Wave Driver
9. Nine Inch Nails: Dead Souls (Joy Division cover from The Crow soundtrack)

AFS

'Machine Gun' de Portishead


Alors là chapeau bas... Revenir après 10 ans de silence avec cet ovni c'est du grand art et une prise de risque plus qu'appréciable en ces temps de formatages intensifs où la musique téléchargeable, 'deletable' à souhait a perdu sa valeur, son mystère, son passeport pour le monde des rêves dans l'inconscient collectif...


Une rythmique renversante toute droit sortie des usines Aphex/Autechre. un son tribal et hypnotique énorme, déconcertant qui plonge l'auditeur quelque part entre le chaos industriel et la violence meurtrière de l'humanité... Saisissant... Et l'arrivée de la magnifique voix de Beth Gibbons qui essait, avec l'aide d'un arrangement de synthé planant et insouciant au diapason de sa voix, de rendre l'ensemble plus poétique... Un mélange de contraires édifiant et qui prend aux tripes...

Et que dire de l'intermède drum break beats destructurés qui semble nous filer des aller/retour de baffes atomiques qui nous sonnent complètement, avant de terminer avec un synthé épique finissant ce combat par une touche presque apaisante... Courage la victoire est proche, tout au plus laissons nous guider par cette objectif pour braver la tempête...

Et il faut écouter ce single en vinyl, c'est énorme, on a l'impression que les baffles vont réellement rendre l'âme sous les assauts monumentaux de la mitraillette rythmique...

Un chef d'oeuvre intemporel...

MRM Crew

lundi 5 mai 2008

'Darker on the happy side' By Lys Last Stand


'Darker on the Happy side' is a single extracted from Lys Last Stand's Debut LP: 'and you think it's a beautiful place!...'. This song has been downloaded more than 500 times under Creative Commons license with http://www.archive.org/.


It's the song concluding the debut LP. It's a very dark mood built around a complex structure. Indeed it's the clue for the title of the LP 'and you think it's a beautiful place!...'. A very sarcastic way to express a powerful distant view from the world, claiming its own will to go on, making it through the nite, not surrending and even feeling, not happiness but internal peace of mind by adopting this approach...

One of the most powerful and meaningful song by MRM artist Lys Last Stand

You can download the song (and others) under under Creative Commons (Attribution-NonCommercial-ShareAlike France 2.0) on: http://www.archive.org/search.php?query=creator:%22Lys%20Last%20Stand%22


MRM Crew

Le retour des Smashing Pumpkins

Les Smashing Pumpkins ont fait leur retour il y a presque un an lors d'un concert de réformation qui s'est tenu le 22 mai 2007 au Grand Rex de Paris. On s'attendait au Double Door ou au Metro de Chicago pour un tel come-back, un retour aux sources pour mieux redémarrer et pour reprendre son envol... Et bien le public parisien a eu l'immense privilège d'avoir l'exclusivité de ce moment rare, après 7 ans d'absence les SP sont de retour et se reforment à Paris pour un concert évènement que tout fan attend transi, plein d'espoir, d'enthousiasme et d'appréhension de retrouver leurs amours de jeunesse, de mesurer les sensations, ressenties avec tant d'intensité à l'époque, à l'épreuve du temps...

Ce groupe de Chicago eût un succès énorme au milieu des années 90 et symbolisèrent en leur temps l'explosion rock US Indé lancée par Nirvana et Seattle consorts... L'album 'mellon collie and the infinite sadness' reste un album gargantuesque phare des 90's, un véritable double concept album comme on en avait plus trouvé d'aussi riches et variés depuis les 70's... En cette année bénite de 1995 Billy Corgan était même intronisé avec Noel Gallagher, meilleur songwritter de la décennie... Déboussolés par le succès mondial de l'album et par un incident grave survenu pendant la tournée Mellon Collie (overdose du clavieriste et éviction du batteur Jimmy Chamberlain avec qui ce dernier se défonçait...) Corgan s'était réinventé complètement sur Adore (98) faisant évoluer une pop synthétique dark et en apesenteur entremelée de breaks éléctro et d'ambiance post new wave dans l'univers des Pumpkins, laissant la part belle aux mélodies... Déçus par le faible succès de cet album ambitieux il était revenu à un rock plus heavy, tout en gardant son sens mélodique initial, pour une épopée divino-terrienne remettant en selle le concept album avec Machina en 2000... Puis est survenue l'annonce de la tournée d'adieu avec ce dernier concert là ou tout a commencé dans la salle Metro de Chicago, haut lieu local du rock indé version théatre (une cigale en plus grand et plus allongé)...


Les Pumpkins sont donc de retour en 2007 alors que plus personne ne les attendait... James Iha et d'Arcy n'ont pas souhaité revenir mais restent les deux éléments fondamentaux du groupe: Billy Corgan et Jimmy Chamberlain... Que vaut le nouvel album 'Zeitgeist'? Grande Question!... Si il est irrémédiablement en deça des précédents (loin de Mellon Collie, Adore et Siamese dream) il ne reste pas moins composé de quelques perles... A elle seule 'United States' vaut le détour, un grand moment de Heavy rock épique et combattant... On citera en bonne surprise les deux chansons introductrices 'Doomsday Clock' et '7 shades of Black'. Au final l'album est très compact et la production est avant tout massive et collossale, c'est de gros son que l'on parle ici... C'est un parti pris, une décision qui mérite le respect... Pourquoi ne pas revenir avec un truc dur, in your face, plutot qu'avec un brelan de ballades essayant de ressusciter les fantômes 1979, Tonite, Mayonaise du passé? Le choix est clair et on en oublierait presque que les pumpkins ont arrété de nous conter le monde avant le 11 septembre 2001... Leur retour dur et lourd vient nous rappeler qu'ils débarquent dans ce monde post- 11 septembre... Mais que les ultras se rassurent, le dernier EP 'American Gothic' uniquement composé à la guitare acoustique vient nous rappeler que les SP n'ont pas perdu leur sens mélodique. Zeitgeist serait donc un album transition qui ne pourra être correctement évalué qu'à la lumière de sa descendance... Wait and see...

Sinon côté retour scénique le concert du Grand Rex fut une immense bouffée d'air frais en provenance des 90's... Un show épique de 3 heures, qui fut entamé par un puissant, dévastateur et tellement lours de sens United States... Ensuite une heure de concert plutot tendue, où l'on sentait le groupe en rodage (première apparition avec les deux nouveaux), jouant principalement les nouvelles songs inconnues pour la plupart, l'album devant sortir plus tard le 7/7/7... Puis deux heures enchanterresses, avec un set acoustique avec Billy Seul aux comamndes pour notamment un '33' très émouvant puis un échainement de classics: Cherub Rock, 1979, Tonite... Deux rappels avec mes deux chansons préférées de Adore: Shame et Annie Dog, pour finir avec un Muzzle d'anthologie, chanson brillante et intemporelle qui est l'essence même du groupe et de cette magie tant présente sur Mellon Collie...

Non vraiment un plaisir immense de se retrouver pour vivre LE concert de reformation, une marathon, une ambiance de feu et une joie partagée intense et salvatrice... La musique c'est sur scène que ça se passe, c'est là que les émotions prennent tout leur sens et ne prennent pas une ride...

MRM Crew
Pour ceux qui veulent écouter ce cocnert du Grand Rex, un bootleg de bonen qualité est en téléchargement libre sur le site officiel du groupe: http://www.smashingpumpkins.com/audio#2007