jeudi 11 décembre 2025

Black Rebel Motorcycle Club à l'Olympia (9/12/25)


Ils nous avaient manqué ces blousons en cuir limés, cette intensité sombre et prenant aux tripes. Après 6 ans d'absence, Black Rebel Motorcycle Club était enfin de retour en France, à l'Olympia, pour célébrer les 20 ans de leur 3ieme album séminal Howl.

Un disque vraiment à part dans leur discographie. Après deux albums brillants de rock psyché à lourde tendance stoner, les BRMC prennent tout le monde à contre-pied en 2005 avec une galette presque acoustique. Remplie de folk songs, de blues lunaire et de gospel, Howl rendait hommage à l'americana de leurs premiers ébats musicaux, avec comme point de référence les Dylan, Cash ou Springsteen (version Nebraska).


Un album surprenant mais tellement beau et qui mettait en avant le talent de songwriter de Robert Levon Been et Peter Hayes. Ce disque fut pourtant enregistré dans une période compliquée pour le groupe, viré par sa maison de disques après "Take them on, on your own", en conflit avec leur batteur de l'époque, les deux leaders du groupe ont choisi le contrepied, quitte à se saborder eux-mêmes en allant là où personne ne les attendait. Un choix audacieux, une décision salvatrice, tant le résultat, 20 ans plus tard, sonne toujours aussi bien, aussi frais, aussi vivant.

Les Black Rebel n'ont rien sorti de neuf depuis 2018 et leur 7ième LP, Wrong Creatures, et plus tourné depuis 2019 (passage à l'Olympia avec Alice in Chains), célébrer les 20 ans de Howl était l'occasion de partir sur la route et de renouer avec leur public. Entre temps, Robert a écrit une BO et Peter collaboré avec d'autres artistes. 

Pas facile de jouer Howl en concert. Sur un peu plus d'une heure et quart, BRMC jouera l'intégralité du disque, soit 14 chansons en incluant le morceau caché Open Invitation. Ils y ajouteront la face B de l'époque Mercy. Peter démarre le show, seul, avec sa guitare acoustique et son harmonica sur le très beau Devil's Waitin'. C'est émouvant et crépusculaire. Peter passera d'ailleurs la soirée avec sa capuche sur la tête (même si Robert essaiera à la fin de lui enlever en riant de bonne fortune).


Robert et Leah le rejoignent sur le très beau Shuffle your Feet. Le concert est lancé. Les superbes morceaux défilent : Ain't no easy way, Still suspicion holds you tight, Fault Line, Complicated situation. C'est beau, c'est réconfortant même si parfois le son n'est pas très bon sur certains morceaux (trop de medium et de grave à mes oreilles).

On se dit quand même qu'une plus petite salle, comme la Cigale, aurait peut-etre été plus adaptée pour revisiter un disque aussi intimiste. Après pas loin d'une heure et quart, le temps de la célébration se termine avec le crépusculaire The Line. Et sans aucune transition, le groupe joue Red Eyes and Tears et là on change complètement d'ambiance. On retrouve le Black Rebel Motorcycle Club qu'on adore aussi, celui avec ce mur du son et cette énergie viscérale qui nous fascine. 

Et là c'est un déferlement de hits rageurs : Beat the Devil's Tatoo, Berlin, Conscience Killer, Whatever happened to my Rock n Roll. C'est la furie, c'est l'extase dans la salle. Que c'est bon de retrouver nos bikers préférés... La soirée se termine magnifiquement sur Open Invitation...

Une soirée intense.

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