Le magnifique Damon Albarn en solo dans la splendeur acoustique de la Philharmonie de Paris et qui plus est pour le retour des concerts sans masques, c'était immanquable!
L'insaisissable anglais exilé en Islande où il a enregistré son officiel second effort solo (si l'on ne compte pas le recueil de démos de 2003 Democrazy) qu'il est venu présenter à la Philharmonie. "The Nearer the fontain, more pure the stream flows" est un véritable concept album à l'ancienne. Il puise son origine à la fois dans un poème de John Clare (love and memory) et dans le désir d'Albarn de décrire en musique les magnifiques paysages islandais contemplés depuis sa maison de campagne sur place.
Enregistré pendant les divers confinements dans cette maison islandaise, le disque est un délicieux mélange de genres. Atmosphérique, pop par moments, expérimental et flirtant parfois avec la musique concrète, ce deuxième album solo est ambitieux. Il réussit à rester accessible même si il n'a pas l'immédiateté pop des autres projets du Monsieur (Gorillaz, Blur notamment).
L'album est joué dans son intégralité et quasiment dans le même ordre sur scène que sur disque. En formation classique guitare, basse, piano, batterie, le groupe est accompagné de 2 violons, un alto et un violoncelle pour rendre au plus près les orchestrations hypnotiques et légères, parfois bruitistes du disque.
Dans cet écrin acoustique léché, c'est un pur régal. On adore se perdre dans cet univers foisonnant où de multiples émotions sont appréhendées. Tour à tour intimiste, expressif et submergeant, ce concert nous ravit...
En ces temps troublés et incertains, c'est une fenêtre hors du temps précieuse qui nous est offerte... Dans le chaos des infos et de cette guerre indicible à nos portes, la nouvelle, le même jour du rachat de Bandcamp par l'éditeur de Fortnite (Epic Games) est passée quasi inaperçue. Et pourtant, Bandcamp était le dernier bastion pour les artistes indépendants qui pouvaient mettre en ligne leur musique et vendre leurs disques sans intermédiaire et sans passer par les plateformes de streaming qui n'ont rien à faire d'une rémunération juste pour les artistes et encore moins pour les plus petits... Le monde de l'indé ne peut que craindre la suite des évènements...
A lire également Damon Albarn à la salle Pleyel ou avec Gorillaz ou Blur.
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