On enchaine les légendes en ce printemps 2022. Après Damon Albarn, Paul Personne et The Apartments, voilà le grand Lloyd Cole de passage au Bataclan.
C'est un artiste au destin singulier. D'abord idole des jeunes avec une belle gueule, une dégaine et un charisme réél, avec d'incroyables mélodies intemporelles en poche, que ce soit avec ce magnifique "Rattlesnakes" ("Forest Fire", éternel), 1er album de pop tubesques avec les Commotions ou ce 1er album solo éponyme composé et enregistré dans l'effervescence new-yorkaise avec l'aide d'un producteur au sommet (sortant tout juste des sessions du New-York de Lou Reed), Fred Maher.
Après un second effort solo, "Don't get weird on me baby", réussi et ambitieux, la trajectoire de golden boy de l'ancien étudiant en philosophie, dévie quelque peu. Il se prend les pieds dans le tapis avec le bien nommé Bad Vibes. Malgré le très réussi "Love Story", la major qui l'accompagne se lasse et le laisse partir (après avoir refusé un album entier, "Smile if you want to").
A partir de là, Cole, père de famille, quitte ses aises citadines, devient banlieusard et un véritable artisan de la pop song. Méticuleux, souvent touchant au plus juste mais dans l'anonymat relatif du circuit indépendant. On entend peu parler de Lloyd Cole malgré quelques disques sublimes (Music in a Foreign Language ou plus récemment Guess Work). Il part souvent sur les routes, gagner sa croute, en solo, armé de sa guitare folk et de sa superbe voix, toujours rayonnante malgré les années.
C'est donc un Lloyd Cole classique que l'on retrouve dans un Bataclan presque plein, en configuration assise pour un public aux cheveux grisonnants ou éparpillés c'est selon... L'hôte du soir fait sa propre première partie, seul en piste. Il revient ensuite avec un ancien comparse des Commotions pour des mélopées à 2 guitares acoustiques du plus bel effet.
Lloyd Cole, n'a pas oublié ses racines anglaises en blaguant nonchalamment entre deux chansons. C'est un régal cet humour typiquement british. Le respect et l'écoute de la salle rendent la soirée très intimiste. Tous les plus grands morceaux des Commotions y passent bien sur : Lost Weekend, are you ready to be heartbroken, Perfect Skin...
Beaucoup de morceaux des 2 plus récents albums, Standards et Guess Work qui prouvent toute la pertinence d'un artiste qui est devenu un orfèvre de la pop. Vraiment on ne comprend pas comment Lloyd Cole n'est pas dans le Panthéon moderne pop, comme d'autres artistes oubliés, heureusement suivis par une poignée des fans fidèles et inconditionnels (Peter Milton Walsh ou Matt Johnson pour ne citer qu'eux...).
Le rappel, bien entendu le clou du spectacle avec les immortels No Blue Skies et Forest Fire... Magiques...
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