lundi 30 juillet 2012

Cracbooms à l'International (29/7/12)



On ne fait pas souvent 2 Live Report consécutifs du côté de Mind Riot Music, les derniers a avoir eu droit à cet honneur s'appellent tout de même Jack White, Noel Gallagher, St Vincent, Overhead ou encore Wu Lyf... C'est dire toute l'estime que l'on a pour ce groupe français en devenir dont on avait pu commenter la belle prestation au Kraspek Myzik à Lyon le mois dernier...

Les Cracbooms ont sorti un 45T 4 titres enregistré en toute autonomie l'an dernier et font partie de cette nouvelle scène pop française que certains média avisés s'amusent à décrire, vanter pour annoncer le retour d'une certaine french pop... Autant le dire tout de suite, on mise une pièce sur les Cracbooms. 

Exit les Aline, Granville ou La Femme, le groupe le plus talentueux du lot a exposé ses qualités hier soir à l'international : une énergie joviale et emballante typiquement sixties, des mélodies chaloupées alliant le coté rêche et anguleux des premiers Cure fin 70 et la rondeur des arpèges de Johnny Marr, et le tout chanté en français. Les textes sont plus pernicieux qu'il 'y parait et on ne doute pas que l'écriture du groupe évolue vers plus de double sens raffiné (à la Dutronc/Lanzmann)...

A la différence notable des autres prétendants au trône, les Cracbooms ne puisent pas leur inspiration dans l'âge d'or d'une certaine pop (variété) française des années 80, dont on nous a trop souvent rabâché les oreilles depuis 7, 8 ans (et qui est bien surestimée!). Leurs yeux sont plus tournés vers le port de Liverpool et la conquête marine d'un eldorado ensolleillé... Une quête de lumière qui, on l'espère, les amenera loin, c'est tout le mal qu'on leur souhaite...

A lire également le live report des Cracbooms à Lyon. Et pour le plaisir, Jacques Dutronc en live et Best Song Ever : Paris s'éveille...

lundi 23 juillet 2012

Best Song Ever (épisode 83) : Enjoy the Silence par Depeche Mode

Au sortir des années 80, Depeche Mode est un groupe au succès grandissant qui a déjà à son actif 6 albums. Souvent abimés par les critiques, les 4 britanniques vont définitivement acquérir leurs lettres de noblesse avec la sortie de leur 7ième opus, Violator, en 1990. 

Lançé par le génial "Personal Jesus" (Reach out, touch faith ou le slogan ultime pour tout groupe de zik...) et son mélange bluffant de rythm'n blues old school, façon John Lee Hooker, et de dance music, Violator s'impose instantanément comme un album colossal avec le single "Enjoy the silence".

Un break minimaliste produit par une boite à rythmes agressé par une caisse claire ultra claquante, un synthé spatial, froid et bipolaire, des choeurs post-humains, une guitare réverbérée typiquement eighties et cet entrelacement de bips et de TB303... Un ovni captant l'essence de la dance music, des guitares et des synthés de la coldwave en y ajoutant les basses et les sons de l'acide house (TB 303 forever)...

Un must qui n'a pas pris une ride... Tout comme cet album ultime à la pochette iconique, nature morte repensée par le photographe Anton Corbijn qui réalisera également le clip voyant un Dave Gahan habillé en roi se balader avec sa chaise longue dans des paysages isolés...

Et que dire de ces 10 secondes de silence avant l'ultime estocade donnant ton son sens à la chanson : Enjoy the Silence...

Un vidéo à voir ici. A lire également, dans la même veine prophétique : RIDE, My Bloody Valentine, Primal Scream ou dans le même esprit sombre et quasi mystique : Cure ou Joy Division...


jeudi 19 juillet 2012

Best Song Ever (épisode 82) : I am the resurrection par The Stone Roses

En un album culte, les Stone Roses ont clos le chapitre années 80 pour annoncer au monde l'avènement de la décennie suivante. En synthétisant l'esprit rave de la fin des eighties, l'émergence de la révolution électronique en provenance de Detroit (techno) et de Chicago (house music) et les envolées mélodiques et lyriques de la scène de Manchester (Smiths en tête), les Stone Roses ont révolutionné la scène musicale de l'époque...

Avec ce premier LP au bon goût d'hédonisme, de soif de vivre et de confiance en l'avenir ils ont redonné des couleurs à toute une nation, puis au reste du monde... Ils ont été une source d'inspiration inépuisable pour de nombreux groupes : Primal Scream (avec Screamadelica), Oasis (Liam Gallagher ayant tout piqué à Ian Brown), la scène buggy, madchester avec leurs potes de défonce les Happy Mondays... etc.

Le prophétique "I am the resurrection" clot l'album de tous les superlatifs de manière spectaculaire... Le refrain reste un hymne immense que les fans reprennent à s'en péter les cordes vocales en live (on a pu voir ça à fourvière récemment...). La batterie martiale de Reni insuffle une impact immense au morceau, la basse chaloupe et vous emporte et les guitares brillantes et mélodiques à souhait du héro Jon Squire transcendent le tout... La seconde partie instrumentale du morceau rappelle à quel point les Roses étaient de formidables musiciens...

Un bonheur fou dont on ne peut se lasser... A écouter ici.

A lire également The Stone Roses Live à Fourvière, mais aussi les Best Song Ever de leurs contemporains : Ride, Primal Scream, My Bloody Valentine ou des leur descendance : Oasis, Blur...

dimanche 15 juillet 2012

Best Song Ever (épisode 81) : Dreams burn down par RIDE

Un premier album parfait qui grava dans le marbre les lois du shoegazing! Avec "Nowhere" publié en 1990, Ride entrait déjà dans la légende de la 6 cordes. Un halo hypnotique de guitares tordues, distordues, pleines de reverb, d'écho, de tremolo et d'utilisation compulsive du vibrato telle était l'essence même du mouvement...

"Dreams burn down" sur ce premier LP brilliant associe le coté halluciné et planant du shoegazing sur le couplet aux décharges bruitistes,  agressives mais tellement jouissives du mouvement noisy US de l'époque (magnifié par Sonic Youth ou encore Dinosaur Jr.) sur le refrain. Un coup de maitre qui encore aujourd'hui n'a pas pris une ride (on en dira moins de la suite discographique du combo...).

Et cette voix lancinante et lascive de Mark Gardener : un must du genre, totalement dans son élément au milieu de ce déluge sonique... Pour ne rien gâcher, la pochette du LP est d'une beauté sans nom. A elle seule, elle évoque de manière grandiose le son et l'univers de l'album. Une image qui aura marqué une génération entière... En 33T Vinyle ça a vraiment de la gueule (il faut courir se procurer la réédition remasterisée du 30 centimètres sortie il y a 2 ans : un must-have qui sonne divinement bien...)

Une chanson d'une intensité émotionnelle sidérante... Une Best Song Ever évidente... A écouter ici.

A lire également dans le même registre : "When you Sleep" par My Bloody Valentine, "Swallowtail" par Brian Jonestown Massacre ou encore The Warlocks...

jeudi 5 juillet 2012

Brian Jonestown Massacre au Trianon (4/7/12)

Le jour de l'indépendance américaine, le groupe indé californien le plus culte de sa génération, les cramés du Brian Jonestown Massacre ont enflammé le Trianon hier soir, causant jusqu'au décollement d'une partie du plafond! Hot as hell...

Le leader démiurge du BJM, Anton Newcombe était dans un bon mood hier et le concert fut l'un des plus psychédéliques donné par le groupe dans la capitale française (vs bataclan 2008 et 2010). Dans une ambiance torride, le combo de San Francisco a surfé sur les vagues psyché de son dernier opus "Aufheben" le dernier album terrestre du groupe selon Anton...

Plusieurs titres de Aufheben donc, la reprise "There's a war going on" permet au Tambourine Man en chef, Joel Gion, de montrer ses capacités vocales après avoir passé une bonne partie de la soirée haut perché (as usual) en maniant maracas et tambourins en même temps! Et bien sûr quelques grands titres du répertoire gargantuesque du groupe : Sue, Anemone, Servo, Vacuum Boots ou encore le lennonien "Oh, Lord" chanté par Matt Hollywood qui causa une véritable émeute dans la foule...

Deux heures de folie et de bonheur partagé! Pas de rappel mais un Anton restant seul sur scène au synthé pour nous asséner quelques nappes bruitistes avant de tirer sa révérence...

Un groupe indispensable!

A lire également BJM au Bataclan en 2008 et 2010 ou encore Best Song Ever : Swallowtail.

mercredi 4 juillet 2012

Jack White à l'Olympia #2 (3/7/12)

Seconde soirée d'affilée pour Jack White à l'Olympia. Après un premier concert avec son groupe masculin, place aux femmes ce soir!

Après un très beau set inaugural des suédoises de First Aid Kit à l'influence retro sixties élégante, l'entrée des musiciennes provoque déjà une émeute dans l'enceinte parisienne du boulevard des capucines. D'une rare élégance, le backing band est suivi du maestro Jack White, costume bleu clair de circonstance.

Dès les premières notes, on sent un White aussi bien électrisé par l'ambiance surchauffée de l'Olympia que par le fait de jouer au milieu de ses amazones glamour et sensuelles... Le show sera donc survolté dans une rare élégance rock...

"Dead Leaves & the Dirty Ground" donne le ton d'entrée, "Sixteen Saltlines" enfonce le clou dans la foulée. "Love Interruption" devient sexy à souhait lorsque White et sa choriste partagent le micro. "Hotel Yorba" suit et enflamme la salle... Comme la veille le "Top Yourself" revisité des Raconteurs reste un point de basculement du concert où l'alternance de moments doux et agressifs amène une totale communion avec le public... Sidérant!

On retiendra un rappel fièvreux avec un "Doorbell" repris en choeur par la foule, un "Steady as she goes" orgiaque, un "I'm slowly tunring into you" dantesque pour le final annoncé 'Seven Nation Army'...

On avait rarement vu autant d'ambiance dans la sage Olympia parisienne, une soirée revigorante, merci Monsieur White!

A lire également, 1ère soirée de Jack White à l'Olympia la veille, Dead Weather à l'Olympia, le coup de gueule de Jack White et le rôle des Whites Stripes dans les années 2000.

mardi 3 juillet 2012

Jack White à l'Olympia (2/7/12)

Monsieur Jack White était de passage à Paris pour la première de ses deux dates Sold-Out dans la mythique salle de l'Olympia. Multi-instrumentiste brillant, collaborateur et compositeur prolifique (White Stripes, Raconteurs, Dead Weather) et même boss de label avec l'incomparable Third Man Records qui ne jure que par les micro-sillons du vinyle ancestral (et qui donna surement des idées en France à Croque Macadam ou Mind Riot Music pour ne citer qu'eux), le père White a enfin décidé d'entamer une officielle carrière solo avec la sortie de son 1er LP "Blunderbuss".

Sur cette tournée triomphale, Jack White s'est entouré de deux groupes de musiciens hors pairs, l'un constitué entièrement d'hommes et le second de femmes... Avec l'arrivée sur scène de l'équipe masculine au complet et d'un White affublé d'un pantalon strié (ca rappelle de vieux souvenirs enfouis de la performance magique des White Stripes dans cette même salle en 2004 ou encore l'Elysée Montmartre 2002...) on comprend vite que cette soirée sera rock, incandescente et saignante...

Et on est tout de suite mis dans le bain avec une intro plutôt bruitiste et pleine de fureur avant que le groupe n'entame une version lente, revue et corrigée du Black Math des Stripes pour se déchaîner avec le grand "Dead Leaves & the Dirty Ground". Alternant passages saillants à la Telecaster, au piano et à la guitare acoustique White semble s'amuser à surprendre ses musiciens et à tester leurs réactions en live.

Au final, beaucoup d'extraits de Blunderbuss et quelques perles des Whites Stripes mais aussi des Raconteurs ou du Dead Weather avec quelques reprises surprenantes (une reprise de Danger Mouse semble-t-il?). On navigue avec bonheur en eaux rock'n'roll et bluesy. White se sent obligé de finir le set avec son tube international 'Seven Nation Army' que le public ne lui pardonnerait pas de ne pas jouer (et c'est bien dommage eu égard au répertoire dantesque de Monsieur White).

On y retourne ce soir avec certainement le plaisir de voir le groupe féminin sur scène... On a hâte d'y être...