Les groupes capables de réunir plusieurs générations ne sont pas légions. Il leur faut pour celà avoir obtenu un statut de groupe de légende, acquis en voyage au long cours d'une carrière qui s'étend sur plusieurs décennies. Pour survivre à toutes les modes, il faut, soit se réinventer en permanence en absorbant la sève du présent et en représentant le Zeitgeist à la façon d'un Bowie ou d'une Madonna ou bien en incarnant un idéal, une utopie originelle à la manière de gardiens du temple moderne...
C'est cette seconde option qui aura permis aux australiens d'AC/DC de rester au firmament près de 50 ans après leurs débuts. Il n'y a plus que les Rolling Stones, Dylan, pour incarner, comme eux, l'esprit originel d'un mouvement, d'une identité, d'une façon de vivre...
Meme si, ne soyons pas dupes, on parle ici de gros business, avec 2 stades de France remplis en quelques heures, des fans dévoués qui lachent des centaines d'euros pour des places et encore autant en merchandising ou bières sur place. Après tout, entre adultes consentants où est le problème?
La 1ere chose qui saute aux yeux en arrivant au abords du Stade de France est le nombre de spectateurs arborant fièrement un t shirt du groupe. Et quelle phénoménale impression en rentrant dans le stade en voyant cette pluie de lumières clignotantes rouges qui rendent l'atmosphère totalement lunaire ou infernale, c'est selon...
A 20 balles la paire de cornes clignotantes on comprend tout de suite les enjeux financiers et la dévotion des fans d'AC/DC... Si on se prend au jeu, on est assuré de passer une soirée assez incroyable et c'est clairement ce que l'on a fait (on passera sur les relexeions sociologiques qui nous faisaient remarquer que l'assistance était très blanche et pas très bigarrée, on se concentrera sur l'approvisionnement en bière, le vrai enjeu de la soirée...).
AC/DC arrive sur scène, comme prévu à 20h30 pile, et dès les premières notes, il se mit à pleuvoir averse, une bénédiction en cette journée de canicule à 35 degrés. C'est à la fois drôle et heureux d'etre rafraichi par la pluie sur "if you want blood (you've got it). Ca démarre fort et part encore plus loin avec l'immense Back in Black, intemporel, jouissif et puissant...
On est déjà bien. et Shut down in flames nous aspire. Meme si on a l'impression que papie Angus joue l'intro de Thunderstruck au ralenti, les soli nous reconnectent tout de suite à la légende. Hells bells, bien sûr, la cérémonie noire et culte avec cette énorme cloche si symbolique du groupe australien... On en a des frissons...
On est surpris de retrouver Highway to Hell en plein milieu du set et on vivra ce moment de bravoure dans la queue du bar (car il faut bien garder la distance pour etre à la hauteur de la légende). Suit ensuite une pluie de classiques du hard rock qui remplit le stade de bonheur : Shoot to Thrill, Sin city, Dog eat dog, Dirty deeds done dirt cheap, Let there be rock et son solo final à rallonge...
On nage dans l'extase, comme tout le reste du stade. Il n'y a qu'à observer les visages des gens autour de nous, tout le monde est heureux de vivre ce moment de communion, en se disant que c'est peut etre la dernière fois qu'on aura l'occasion de voir AC/DC sur scène en France...
Final dantesque avec TNT et Those about to Rock et ses tirs de canon et pyrotechnies...
Une soirée back to basics qui fait du bien (beaucoup moins la geule de bois du lendemain).
A lire également AC/DC au SDF en 2010, les Stones à Lyon, Dylan au Grand Rex
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire