Encore un album pour que dalle, encore un concert pour rien... La Release party du 3ieme album de Bruit Noir à Petit Bain était bien évidement l'évènement de ce début d'automne...
IV/III, l'album de trop, vraiment? L'album qu'il faut plutot... Nécessaire, vital, indispensable... en ces temps de merde où depuis 3 ans les crises les plus affreuses succèdent aux crises les plus merdiques dans un emballement temporel qui nous replace en permanence au centre de la lessiveuse... Période atroce que seule l'art peut transcender...
Quand je vais moins bien, j'écoute Bruit Noir, ca me réconforte... Ce nouvel opus est au diapason de la période, plus sombre, plus radical, plus surprenant... Pascal Bouaziz dit écrire sans filtre pour Bruit Noir et c'est en cela que ce groupe est précieux... C'est comme si on libérait à son écoute toutes ces idées noires, tordues et parasites, refoulées par notre inconscient perdu dans le dédale des informations macabres, anxiogènes et contradictoires dont il fait l'objet...
L'expérience Bruit Noir est jubilatoire et expiatoire. Sur des rythmiques alambiquées composées par Jean-Michel Pires et souvent perverties par des nappes de synthé aériennes, les textes de Bouaziz désarçonnent et fascinent... Le Visiteur, sur la tragédie d'un migrant laisse sans voix... D'une humanité désarmante...
Tourette et Calme ta joie sont sans doute les 2 meilleures chansons de l'année, haut la main...
En live, Bruit Noir joue la quasi intégralité de IV/III (manque à l'appel le morceau le plus punk de la décennie : Tourette et c'est bien dommage, on aurait adoré entendre ce flow jouissif en direct...). L'apport d'un jeu de batterie rudimentaire sur les bandes lancées dans un Petit Bain bien rempli donne une vraie densité au son. Bouaziz se lache au fil des morceaux.
L'apport de la basse de Stéphane Pigneul sur plusieurs morceaux rend le tout presque Joy Divisionesque... Un paquet de dejà classiques seront joués : Paris, Romy, l'usine... Forcément, Calme ta joie nous aura fait vibrer... Et le concert ne pouvait que se terminer par le Succès...
Une soirée d'exception mais faut jamais se réjouir des bons moments, ca dure pas...
A lire également Bruit Noir au Café de la danse et dans notre TOP 10 ou encore Pascal Bouaziz et Michel Cloup ou Mendelson