lundi 3 mars 2025

Heartworms à Petit Bain (1/3/25)


C'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux artistes sur scène. C'est à cette occasion que l'on peut ressentir ce qu'ils ont envie de donner et de montrer au monde extérieur. C'est un peu comme une première rencontre, on ne sait jamais comment ca va tourner. Et la rencontre avec Joséphine Orme, aka Heartworms dans l'intimiste Petit Bain fut d'une rare intensité..

Signée sur le très estimable label de Dan Carey, Speedy Wunderground, Heartworms suscite d'emblée notre curiosité. On adore en ces pages le metteur en son iconique des années 20; Monsieur Dan Carey, qui, rappelons le, a produit toute la nouvelle scène britannique intéressante ces dernières années : Squid, Wet Leg, Black Midi, Fontaines D.C. (avant la consécration Romance produit par un autre magicien du son : James Ford).


Heartworms est le projet solo de Josephine Orme plutot qu'un vrai groupe, sauf sur scène où un batteur et un guitariste viennent supporter Jo. Le groupe joue un rock que l'on pourrait qualifier de gothique moderne. Ambiance sombre, lumière bleue ou rouge qui rendent l'atmosphère étrange, presque inquiétante. 

Jo Orme joue à fond la carte de la théâtralisation. On vit une Siouxsie version années 20 même si les intonations de voix dans les aigues nous font aussi penser à Emily Kokal de Warpaint. On est tout de suite happé par le magnétisme de la jeune femme. On sent que cette persona lui permet de transcender ses émotions et de dépasser une certaine timidité qu'elle revendique. Sur scène, elle lâche les amarres et nous envoie une énergie d'une rare intensité.


On se prend au jeu rapidement. Un moment fort du concert a vu Jo réussir à imposer un silence quasi religieux dans la salle, s'approchant du public en dégageant avec ses mains son visage de ses cheveux hirsutes pour mieux regarder son public dans les yeux puis en recitant un poème aux propos lourds de sens ("we are the people you bury underground" répété en boucle).

Avec des chansons comme Jacked et son riff de guitare obsédant, Mad Catch son beat sautillant et sa mélodie de guitare joueuse ou encore Extraordinary Wng (très Warpaint) et ses envolées vocales belles à en pleurer, Heartworms possède déjà un répertoire d'une grande qualité.


On est pris dans un flux porteur du début jusqu'à la fin, une belle claque et la sensation d'avoir vu un monstre (dans le bon sens du terme) à qui on promet une brillante carrière, elle a tous les atouts en main...

A lire également, Warpaint en concert ou en Best Song Ever ou encore The Cure, des influences certaines...