4 années se sont déjà écoulées depuis le dernier double séjour parisien des Oxfordiens... 4 années et une situation bien différente pour le groupe...
En 2008, Radiohead reprend la route pour promouvoir l'album qui les a vu s'émanciper du confortable support financier de leur label historique (Parlophone)... En laissant les internautes télécharger In Rainbows contre la somme de leur choix, Radiohead a fait vaciller quelques jours les certitudes des plus grandes maisons disques... (On lira en ce sens la conclusion de notre série d'articles sur les années 2000)
Pire encore, en annonçant à la terre entière le lancement du disque quelques jours seulement avant sa sortie, le groupe osait court-circuiter le réseau bien établi des médias traditionnels... Crime de lèse majesté que la profession leur fera payer chère à la sortie du dernier album en date : The Kings of Limbs qui fut massacré par la critique pour la première fois dans l'histoire du groupe depuis... Pablo Honey.
Un retour de bâton bien mérité dirons certains. D'autres mettront en avant l'absence de mélodies et un discours abscons qui coupe le combo de ses adorateurs... Que nenni, l'aura du groupe auprès de ses fans ne se sera pas érodée, la preuve étant la rapidité avec laquelle les précieux sésames pour Bercy se sont arrachés...
Oui, Radiohead a changé. La force tellurique du groupe s'est transformée en force tranquille, apaisée, plus cérébrale et plus planante d'un coté et toujours aussi physique de l'autre sous l'impulsion des percussions, des beats et des syncopes ultra présentes sur The King of Limbs... Ce n'est pas pour rien que Radiohead compte désormais en son sein 2 batteurs...
En ces pages, on a adoré The King of Limbs (voir notre article à sa sortie) pour ses expérimentations, son atmosphère travaillé et envoûtant et cette volonté des Oxfordiens de toujours aller de l'avant et de continuer à apporter quelque chose de nouveau à leur son, à leur carrière.
Le setlist de ce premier soir à Bercy est le parfait reflet actuel du groupe. Peu de chansons héroïques aux guitares chatoyantes et permissives mais un enchainement de voyages en montagnes russes. Ce coté chamanique des concerts du groupe n'a jamais été aussi présent. Un subtile mélange d'émotions et d'enchainements magiques et variés aura conquis son auditoire.
Une perle rarement jouée : Meeting in the aisle, et quelques sommets toujours aussi hauts : Pyramid song, Lucky, Paranoid Android, Kid A, Magpie, Street Spirit... Les récents Feral et Bloom sont d'une puissance dévastatrice en live, ces rythmiques nous enrobent et nous transportent... Saisissant... Et le tout se terminant par les classiques électro Everything in its right place et le séminal Idioteque...
On sort heureux... Le groupe a été bon... Son seul problème reste son public à Bercy avec une palanquée de cons totalement intolérants (au vu de certaines réactions...). Le groupe vieillit bien, son public beaucoup moins...
A lire également : le second soir à Bercy, The King of Limbs, Radiohead à Bercy 2008, Best Song Ever : Fake Plastic Trees et Radiohead dans les années 2000
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