Les Dandy Warhols sont descendus ce dimanche 29 avril à
Paris histoire de soutenir leur dernier album 'This Machine' sorti quelques
jours auparavant, mais surtout pour
remettre en jeu leur statut de formation majeure des années 2000...
Souvenez-vous
en 1997 à la sortie de ’Come Down’ (officiellement second album du groupe, même
si le premier est passé relativement inaperçu, en France tout du moins) les
articles de presse sont dithyrambiques et Rolling Stones annonce que le
meilleur groupe anglais du moment vient de Portland USA. Stupeur et
consternation au sein de la scène rock anglaise, à peine remise du déclin de sa
fameuse brit pop dont à l’époque Oasis et surtout Blur sont les uniques
rescapés, et qui doit de plus faire face à une déferlante électronique (rappelons
que cela se passe plusieurs années avant le retour des groupes à guitares,
converse et amplis vintages sur le devant de la scène internationale).
Les Dandys arrivent donc à point nommé pour reprendre le
flambeau d’une pop psychédélique, laissée
quelques années auparavant par My Bloody Valentine, Ride, Charlatans et autres
Stone Roses. Le troisième album
‘Thirteen Tales from Urban Bohemia’ enfonce le clou en s’appuyant une fois de
plus sur cette recette alternant power pop et transe velvetienne. Le groupe
culmine alors au sommet de son art. Le hic c’est que déjà à cette époque la
personnalité du frontman ‘beau gosse’ Courtney Taylor commence à alimenter les
forums, préfigurant l’épisode du film ‘DIG’ (sorti en 2004).
Le groupe fait l’objet
d’une réelle cabale, le film concluant, documents live et backstage à l’appui,
que leur rivaux (amis ?) du Brian Jonestown Massacre sont les vrais
hérauts rock n roll de l’affaire, et que les Dandys ne sont qu’une bande de
poseurs, vampirisant l’essence créative de leurs confrères, uniquement attirés par le box office et les
unes des magazines branchés . Il faudra attendre plusieurs années et un
changement de label pour que Taylor et ses acolytes regagnent un semblant de
crédibilité, sans jamais, il faut bien l’avouer retrouver l’aura des débuts.
Alors qu’une majorité de formations aurait sans doute jeté
l’éponge, les Dandy Warhols font profil bas et continuent de tracer leur route
tranquillement, loin des frasques géniales mais incontrôlables et parfois
obscures du BJM.
Le concert de l’Olympia commence très fort : ‘Mohamed’, ’Be In’, ‘Good Morning’, ‘Not if you were the last
junkie on earth’, ‘Godless’ tous les
brulots de la grande époque sont joués en introduction, public en émoi,
formidable travail sur le son, la soirée s’annonce mémorable.
Des extraits du nouvel album sont intercalés
entre 2 classiques, ce qui logiquement altère un peu l’excitation ambiante,
mais dès que le groupe rebondit sur un ‘Bohemian like you’, ‘Get off’, ‘Horse
pill’, ‘We used to be friends’ ou encore le très shoegaze ‘I Love You’, les
murs de la salle se remettent à trembler sous les intonations d’un public
totalement acquis à la chose. A noter
une reprise plutôt dispensable de ‘Every day should be a holiday’ (morceau
repéré à l’époque sur la BO de Mary à tout prix !) par Courtney Taylor
seul sur scène. Le rappel tarde à venir (une partie du public semble avoir déjà
quitté l’Olympia) et le groupe revient sur scène pour interpréter un ‘Boys
better’ d’anthologie, morceau qui reste à ce jour leur plus belle création.
Même si l’écoute de ‘This machine’ peut laisser certains
fans sur leur faim, il faut reconnaitre qu’au fil des albums les Dandy Warhols
continuent, au grand dam de leurs détracteurs, de se forger une solide
discographie leur permettant d’assurer de brillants shows, dont celui de ce soir fut sans doute un des
plus beaux exemples vécus par le public parisien.
Romain T, MRM Crew
A lire également le Brian Jonestown Massacre au Bataclan, Best Song Ever BJM. Best of concerts 2010, ou encore le rôle du BJM dans les années 2000...
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