samedi 5 mai 2012

The Dandy Warhols à l'Olympia (29/4/12)


Les Dandy Warhols sont descendus ce dimanche 29 avril à Paris histoire de soutenir leur dernier album 'This Machine' sorti quelques jours auparavant,  mais surtout pour remettre en jeu leur statut de formation majeure des années 2000...

Souvenez-vous en 1997 à la sortie de ’Come Down’ (officiellement second album du groupe, même si le premier est passé relativement inaperçu, en France tout du moins) les articles de presse sont dithyrambiques et Rolling Stones annonce que le meilleur groupe anglais du moment vient de Portland USA. Stupeur et consternation au sein de la scène rock anglaise, à peine remise du déclin de sa fameuse brit pop dont à l’époque Oasis et surtout Blur sont les uniques rescapés, et qui doit de plus faire face à une déferlante électronique (rappelons que cela se passe plusieurs années avant le retour des groupes à guitares, converse et amplis vintages sur le devant de la scène internationale).

Les Dandys arrivent donc à point nommé pour reprendre le flambeau d’une pop psychédélique,  laissée quelques années auparavant par My Bloody Valentine, Ride, Charlatans et autres Stone Roses.   Le troisième album ‘Thirteen Tales from Urban Bohemia’ enfonce le clou en s’appuyant une fois de plus sur cette recette alternant power pop et transe velvetienne. Le groupe culmine alors au sommet de son art. Le hic c’est que déjà à cette époque la personnalité du frontman ‘beau gosse’ Courtney Taylor commence à alimenter les forums, préfigurant l’épisode du film  ‘DIG’ (sorti en 2004). 

Le groupe fait l’objet d’une réelle cabale, le film concluant, documents live et backstage à l’appui, que leur rivaux (amis ?) du Brian Jonestown Massacre sont les vrais hérauts rock n roll de l’affaire, et que les Dandys ne sont qu’une bande de poseurs, vampirisant l’essence créative de leurs confrères,  uniquement attirés par le box office et les unes des magazines branchés . Il faudra attendre plusieurs années et un changement de label pour que Taylor et ses acolytes regagnent un semblant de crédibilité, sans jamais, il faut bien l’avouer retrouver l’aura des débuts.

Alors qu’une majorité de formations aurait sans doute jeté l’éponge, les Dandy Warhols font profil bas et continuent de tracer leur route tranquillement, loin des frasques géniales mais incontrôlables et parfois obscures du BJM.
Le concert de l’Olympia commence très fort :  ‘Mohamed’, ’Be In’,  ‘Good Morning’, ‘Not if you were the last junkie on earth’, ‘Godless’  tous les brulots de la grande époque sont joués en introduction, public en émoi, formidable travail sur le son, la soirée s’annonce mémorable.  

Des extraits du nouvel album sont intercalés entre 2 classiques, ce qui logiquement altère un peu l’excitation ambiante, mais dès que le groupe rebondit sur un ‘Bohemian like you’, ‘Get off’, ‘Horse pill’, ‘We used to be friends’ ou encore le très shoegaze ‘I Love You’, les murs de la salle se remettent à trembler sous les intonations d’un public totalement acquis à la chose.  A noter une reprise plutôt dispensable de ‘Every day should be a holiday’ (morceau repéré à l’époque sur la BO de Mary à tout prix !) par Courtney Taylor seul sur scène. Le rappel tarde à venir (une partie du public semble avoir déjà quitté l’Olympia) et le groupe revient sur scène pour interpréter un ‘Boys better’ d’anthologie, morceau qui reste à ce jour leur plus belle création.

Même si l’écoute de ‘This machine’ peut laisser certains fans sur leur faim, il faut reconnaitre qu’au fil des albums les Dandy Warhols continuent, au grand dam de leurs détracteurs, de se forger une solide discographie leur permettant d’assurer de brillants shows,  dont celui de ce soir fut sans doute un des plus beaux exemples vécus par le public parisien.

Romain T, MRM Crew

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