Une décennie s'achêve et c'est déjà le temps des bilans. En sept épisodes, on va essayer de se repasser le film de ces années musicales, histoire de reprendre le train en marche, de tenter les premières analyses avant de s'engouffrer le coeur léger vers les années dix, forcément passionnantes...
Après la décennie du Cross-over, on continue notre quête avec ce sixième épisode qui vient explorer ce qu'il se passe du coté de chez nous... Et ailleurs...
Les Années 2000: une décennie musicale décevante? Episode 6...
Du côté de chez nous...
Au pays des Gaulois, on passera vite fait sur cette résurgence, marrante au début puis très rapidement lassante, de la chanson française chantée par des artistes sans voix… Miossec avait brillamment ouvert la voie mais engendra malheureusement quelques horreurs… Bref, on retiendra plus les talents de compositeur d’un Benjamin Biolay (responsable avec Keren Ann du joli retour d’Henri Salvador en 2000), tout du moins pour ses productions de la première partie de la décennie et surtout d’un Alexandre Varlet qui signe en 2003 un fabuleux album avec la Dragueuse de fond. D’un lyrisme absolu, ses chansons sont d’une rare beauté.
Côté rock, la décennie commence avec la sortie le 11 septembre 2001 du nouvel album du plus grand groupe de rock français : Noir Désir. Un album de grande qualité qui voit le groupe tenter avec à propos et culot de se réinventer. Le tempo ralentit, les arrangements se font plus variés, plus complexes, les textes toujours aussi incisifs… Un album sorti le jour le plus noir de la décennie, pour annoncer le désastre de Vilnius, le choc et la mise en sommeil forcée des héros de la France Rock… Dans la veine des bordelais, on aura vu apparaitre le groupe de Romain Humeau (responsable des arrangements sur le morceau ‘Des Visages Des Figures’ de Noir Désir) Eiffel. Un très bon groupe de rock qui sort en 2003 un album percutant : Le Quart d’heure des Ahuris. En 2007, Luke reprendra le flambeau avec Les Enfants de Saturne.
Le hold-up de la décennie sera à mettre du côté de Dionysos qui éclate au grand jour en 2002 avec le jouissif single ‘Song for a Jedi’. Avec des prestations Live à couper le souffle et remplies d’une énergie incroyable, Mathias Malzieu et ses compères dionysiens rencontreront un succès amplement mérité. Autre talent scénique exceptionnel Mathieu Chedid dit M. Trois albums qui resteront, des collaborations intéressantes (notamment avec Vanessa Paradis) et des shows endiablés font de Monsieur Chedid un incontournable de la décennie. On regardera avec amusement l’émergence d’une scène rock parisienne ado passéiste sous influence rock français bon chic, bon genre années 60… A noter, le succès outre-Atlantique naissant des versaillais de Phoenix.
Comment ne pas mentionner le maitre absolu de la scène française : Alain Bashung qui sort en 2001 son disque le plus complexe, le plus audacieux et certainement le plus réussi : L’imprudence. Un album inventif, inclassable, intemporel. Il nous laissera en cadeau un dernier écrin plus pop en 2008 avec Bleu Pétrole. Côté musique électronique, comme nous l’avons vu Air (à écouter la BO de Virgin Suicides pour son romantisme mélancolique électro, le poppy Talkie Walkie de 2004 ou le joli Love2 de 2009), Daft Punk (on appréciera plus le âpre et très instinctif Human After All au son eighties un peu criard de Discovery) et Laurent Garnier garderont le haut du pavé. On retiendra l’émergence du label électro Ed Bangers à partir de 2006, dont la tête de gondole sera les surestimés Justice, qui, bien que possédant quelques bons morceaux, ne font que resservir la sauce élaborée dix ans auparavant par les Daft Punk. Sans oublier le raz de marée planétaire réalisé par St Germain avec l’électro jazz bien senti de Tourist sorti en 2001 (depuis plus aucune nouvelle de Ludovic Navarre…).
Enfin, mention spéciale à la scène lyonnaise qui, avec Agoria, Le Peuple de L’Herbe et High Tone porte haut les couleurs d’une électro décomplexée et aventureuse renouant avec un son techno acide house expérimentale pour le premier (à écouter son premier LP Blossom de 2003) et une vague dub rythmée et sauvage pour les deux autres groupes. Lyon centre névralgique de l’électro grâce à l’émergence du merveilleux festival des Nuits sonores lancé en 2003 et qui a l’originalité d’être un festival complètement urbain qui fait la part belle à la découverte de lieux insolites et monumentaux (Usines désaffectées re-décorées en Berlin postindustriel, Opéra de Lyon, Piscine du Rhône, Ancienne Caserne avec les Subsistances). Un évènement qui a gagné ses lettres de noblesse pour venir même détrôner le monument Sonar de Barcelone : un exploit et une belle surprise de cette ville bourgeoise et trop souvent endormie par le passé.
Et ailleurs…
Du côté du jazz, on remarquera l’accointance avec le rock pour des artistes comme Brad Mehldau, qui entre deux reprises de classiques du jazz, n’hésite pas à donner sa version des plus grands titres des Beatles, Radiohead ou même Nirvana (j’ai encore le souvenir vivace d’une reprise solo piano, à l’espace Châtelet, bluffante d’énergie et de vérité du Lithium de Nirvana). Jamie Cullum aura également su dépoussiérer le jazz en le rapprochant de la pop ou de la soul lors de prestations scéniques phénoménales. Dans le même esprit on se saura régaler avec Patricia Barber et ses musiciens hors pair. Coté Hip-hop, les Beastie Boys auront passé la décennie à conforter leur légende et Kayne West et Outkast auront repris le flambeau outre atlantique d’un rap exigeant, pop et futuriste, créneau dans lequel s’engouffreront les Black Eyed Peas. En France, à part I AM, pas grand-chose à signaler, si ce n’est bien sûr la reformation uniquement scénique de NTM, sans nouveau son malheureusement. En Grande Bretagne c’est le récit du quotidien du lads fait par The Streets qu’il faudra retenir (à écouter son premier album Original Pirate Material).
A suivre la conclusion de l'enquête avec l'épisode 7...
Après la décennie du Cross-over, on continue notre quête avec ce sixième épisode qui vient explorer ce qu'il se passe du coté de chez nous... Et ailleurs...
Les Années 2000: une décennie musicale décevante? Episode 6...
Du côté de chez nous...
Au pays des Gaulois, on passera vite fait sur cette résurgence, marrante au début puis très rapidement lassante, de la chanson française chantée par des artistes sans voix… Miossec avait brillamment ouvert la voie mais engendra malheureusement quelques horreurs… Bref, on retiendra plus les talents de compositeur d’un Benjamin Biolay (responsable avec Keren Ann du joli retour d’Henri Salvador en 2000), tout du moins pour ses productions de la première partie de la décennie et surtout d’un Alexandre Varlet qui signe en 2003 un fabuleux album avec la Dragueuse de fond. D’un lyrisme absolu, ses chansons sont d’une rare beauté.
Côté rock, la décennie commence avec la sortie le 11 septembre 2001 du nouvel album du plus grand groupe de rock français : Noir Désir. Un album de grande qualité qui voit le groupe tenter avec à propos et culot de se réinventer. Le tempo ralentit, les arrangements se font plus variés, plus complexes, les textes toujours aussi incisifs… Un album sorti le jour le plus noir de la décennie, pour annoncer le désastre de Vilnius, le choc et la mise en sommeil forcée des héros de la France Rock… Dans la veine des bordelais, on aura vu apparaitre le groupe de Romain Humeau (responsable des arrangements sur le morceau ‘Des Visages Des Figures’ de Noir Désir) Eiffel. Un très bon groupe de rock qui sort en 2003 un album percutant : Le Quart d’heure des Ahuris. En 2007, Luke reprendra le flambeau avec Les Enfants de Saturne.
Le hold-up de la décennie sera à mettre du côté de Dionysos qui éclate au grand jour en 2002 avec le jouissif single ‘Song for a Jedi’. Avec des prestations Live à couper le souffle et remplies d’une énergie incroyable, Mathias Malzieu et ses compères dionysiens rencontreront un succès amplement mérité. Autre talent scénique exceptionnel Mathieu Chedid dit M. Trois albums qui resteront, des collaborations intéressantes (notamment avec Vanessa Paradis) et des shows endiablés font de Monsieur Chedid un incontournable de la décennie. On regardera avec amusement l’émergence d’une scène rock parisienne ado passéiste sous influence rock français bon chic, bon genre années 60… A noter, le succès outre-Atlantique naissant des versaillais de Phoenix.
Comment ne pas mentionner le maitre absolu de la scène française : Alain Bashung qui sort en 2001 son disque le plus complexe, le plus audacieux et certainement le plus réussi : L’imprudence. Un album inventif, inclassable, intemporel. Il nous laissera en cadeau un dernier écrin plus pop en 2008 avec Bleu Pétrole. Côté musique électronique, comme nous l’avons vu Air (à écouter la BO de Virgin Suicides pour son romantisme mélancolique électro, le poppy Talkie Walkie de 2004 ou le joli Love2 de 2009), Daft Punk (on appréciera plus le âpre et très instinctif Human After All au son eighties un peu criard de Discovery) et Laurent Garnier garderont le haut du pavé. On retiendra l’émergence du label électro Ed Bangers à partir de 2006, dont la tête de gondole sera les surestimés Justice, qui, bien que possédant quelques bons morceaux, ne font que resservir la sauce élaborée dix ans auparavant par les Daft Punk. Sans oublier le raz de marée planétaire réalisé par St Germain avec l’électro jazz bien senti de Tourist sorti en 2001 (depuis plus aucune nouvelle de Ludovic Navarre…).
Enfin, mention spéciale à la scène lyonnaise qui, avec Agoria, Le Peuple de L’Herbe et High Tone porte haut les couleurs d’une électro décomplexée et aventureuse renouant avec un son techno acide house expérimentale pour le premier (à écouter son premier LP Blossom de 2003) et une vague dub rythmée et sauvage pour les deux autres groupes. Lyon centre névralgique de l’électro grâce à l’émergence du merveilleux festival des Nuits sonores lancé en 2003 et qui a l’originalité d’être un festival complètement urbain qui fait la part belle à la découverte de lieux insolites et monumentaux (Usines désaffectées re-décorées en Berlin postindustriel, Opéra de Lyon, Piscine du Rhône, Ancienne Caserne avec les Subsistances). Un évènement qui a gagné ses lettres de noblesse pour venir même détrôner le monument Sonar de Barcelone : un exploit et une belle surprise de cette ville bourgeoise et trop souvent endormie par le passé.
Et ailleurs…
Du côté du jazz, on remarquera l’accointance avec le rock pour des artistes comme Brad Mehldau, qui entre deux reprises de classiques du jazz, n’hésite pas à donner sa version des plus grands titres des Beatles, Radiohead ou même Nirvana (j’ai encore le souvenir vivace d’une reprise solo piano, à l’espace Châtelet, bluffante d’énergie et de vérité du Lithium de Nirvana). Jamie Cullum aura également su dépoussiérer le jazz en le rapprochant de la pop ou de la soul lors de prestations scéniques phénoménales. Dans le même esprit on se saura régaler avec Patricia Barber et ses musiciens hors pair. Coté Hip-hop, les Beastie Boys auront passé la décennie à conforter leur légende et Kayne West et Outkast auront repris le flambeau outre atlantique d’un rap exigeant, pop et futuriste, créneau dans lequel s’engouffreront les Black Eyed Peas. En France, à part I AM, pas grand-chose à signaler, si ce n’est bien sûr la reformation uniquement scénique de NTM, sans nouveau son malheureusement. En Grande Bretagne c’est le récit du quotidien du lads fait par The Streets qu’il faudra retenir (à écouter son premier album Original Pirate Material).
A suivre la conclusion de l'enquête avec l'épisode 7...
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