On plaçait beaucoup d'attente dans ce concert de Working Men's Club à Petit Bain. Au sommet de notre TOP 10 2020 avec leur tout premier album, éponyme, on a du attendre 2 ans pour les voir enfin sur scène...
Leur mélange de techno, de house et de rock sonnait comme une bouffée d'oxygène captée au beau milieu d'une noyade atroce symbolisée par la période horrible que nous avons tous traversée, entre confinements et couvre feu... Ce 1er disque, dansant et rempli d'éclairs de génie ('Trapped inside a town inside my mind") a truffé de danses frénétiques dans le salon les longues nuits de couvre feu : un exutoire tellement précieux.
Le second disque, Fear Fear, sorti en juillet sonne encore plus claustrophobe, encore plus synthétique. Plus coldwave que Madchester, plus sombre et moins pop oserions nous dire... Un disque de son temps, exprimant la noirceur de la période tout en essayant de la surpasser...
C'est assez fou de penser que le démiurge du groupe, Syd Minksy-Sargeant n'a que 20 ans... En contraste, on est surpris de voir que dans la fosse la moyenne d'âge est assez élevée. Cette musique serait elle trop radicale et trop dark pour les nouvelles générations? Etonnant.
Sur scène, les Working Men's Club (synthés, guitares et boite à rythmes, pas de batteur) sonnent encore plus rêches et synthétiques que sur disque. Les beats bastonnent, la TB 303 rugit et la voix du chanteur est quelque peu noyée dans le tourbillon sonore claustrophobe qui se déploie. Et pourtant on est entrainé dans une danse frénétique et obsédante.
Dès le 3ieme morceau, Minsky-Sargeant descend dans la fosse et avance presque jusqu'à la table de mixage, en donnant un coup d'épaule à votre serviteur et à ceux en travers de son chemin. Mais, semble-t-il, plus dans une envie de contact physique que dans un geste violent de protection. C'est comme çi il avait eu besoin de sentir le public.. de le réveiller...
L'heure de concert passa assez vite et le groupe partira assez vite de scène, sans dire un mot, comme pendant le reste du concert. La sensation est mitigée, on aura été pris par l'énergie mécanique de l'ensemble et la présence singulière de Syd mais la sentiment de noirceur moite ressentie laisse quelque peu perplexe...
Working Men's Club écrit certainement la bande son la plus fidèle de l'époque et c'est surement pour cela que l'impression générale est si déroutante. On ne sort pas indemne de l'écoute de ce groupe à part...
On soulignera également la découverte en 1ère partie de Cate Hortl, fascinante avec sa techno d'obédience berlinoise / new wave, On aura passé tout le set à danser ardemment, emporté dans un voyage surprenant.
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