samedi 29 mai 2010

Best Song Ever (épisode 62): All my Friends par LCD Soundsystem

On repart vers le meilleur des années 2000 avec le sublime 'All My Friends' du groupe de l'indispensable James Murphy. Malheureusement, avec la sortie du troisième album 'This is happening', le boss du label DFA semble vouloir mettre un terme à sa formidable machine à danser, symbole ultime du son de la décennie passée.

La grande force de LCD Soundsystem aura été de réussir le mariage parfait entre électro et rock. Cette fusion avait déjà été brillament entreprise par quelques groupes précurseurs des années 90 comme les Chemical Brothers, Unkle, Underworld ou Primal Scream. LCD Soundsystem aura su rendre le tout encore plus organique et insuffler une immense émotion à ses rythmes technoides possédés.

'All my Friends' est le plus bel exemple et la plus belle réussite en la matière. Ca commence de manière hypnotique et rappelle les heures heureuses de l'acid house des nineties, puis interviennent la basse, la rythmique et la voix chaleureuse de Sieur Muprhy qui nous prend par la main et nous embarque dans le tumulte émotionnel de ce voyage initiatique.

On se prend au jeu, on rentre en transe, on danse frénétiquement et en contemplant fièrement et béatement nos amis autour de nous on ne pense qu'à une seule chose: que le morceau ne s'achève jamais...

A voir sur youtube une version Live chez Jools Holland:
http://www.youtube.com/watch?v=179bldirlAg

A lire aussi le compte-rendu du live au Bataclan:
http://mindriotmusic.blogspot.com/2010/05/lcd-soundsystem-au-bataclan-8710.html

jeudi 20 mai 2010

Liars aux Nuits Sonores (15/5/10) et à la Maroquinerie (19/5/10)

Les extraterrestres new-yorkais des Liars étaient de passage en France pour une série de concerts complètement barrés dont ils ont le secret et qu'il ne fallait manquer sous aucun pretexte.

Si il y a un bien un groupe qui trace sa propre route artistique sans se soucier un quelconque instant de la rentabilité économique d'une telle oeuvre c'est bien les Liars. Angus Andrew et sa bande sont les fiers représentants d'une scène alternative dont l'experimentation est le moteur.

Difficile de vraiment pouvoir donner un nom à cette musique inventive et hors des schémas traditionnels: post-rock, post-punk, indie-punk, electro-rock...? Qu'importe, ils portent dans une autre et nouvelle sphère le concept de chanson, ils font exploser les barrières et produisent une musique intense, avant gardiste, sans compromis et d'une rare qualité.

Un concert des Liars c'est toujours quelque chose d'extrême. Ils donnent sur scène tout ce qu'ils ont et même plus encore. Le concert aux Nuits Sonores de 2h15 à 3h15 du mat fut grandiose. L'atmosphère nocturne et post-industrielle du marché de gros de Perrache sied parfaitement aux élucubrations soniques du combo. La magie opère, la foule se déchaine et Angus remplit pleinement son rôle de chaman à la fois possédé, jovial et entertainer.

A la Maroquinerie trois jours plus tard, ils réussissent l'incroyable prouesse de rendre le show encore plus intense, fièvreux et furibard... La petite salle mythique parisienne se transforme par moments en véritable chaudron indie punk. L'exaltation est à son comble et la communion ultime entre un groupe se livrant sans merci et son public en extase au moment de goûter au plaisir d'un tel don total de soi...

L'un des meilleurs groupes Live en activité et l'un des plus audacieux et certainement l'un des plus talentueux tout simplement... Longue vie aux Liars...
Quelques extraits sur youtube:

jeudi 13 mai 2010

BRMC au Bataclan (12/5/10)

Les cuirs, la noirceur et l'intensité diabolique du Black Rebel Motorcycle Club étaient de retour au Bataclan pour une prestation infernale et, disons le tout de suite, époustouflante.

Leur cinquième album 'Beat the Devil's Tattoo' sent bon le cramé et la sueur. C'est une décente en profondeur dans le rythm n' blues ancestral à la recherche du pacte originel de Robert Johnson avec le Malin.

Cette tension, cette force, cet impact sourd et viscéral c'est exactement ce que l'on a retrouvé hier soir au Bataclan. Un show de deux heures mené tambours battants et une pioche lumineuse dans chacun des albums du groupe.

Le son est excellent, chaque instrument est parfaitement audible, les voix se répondent à merveille. On reste scotché par le jeu de la nouvelle à la batterie, Leah Shapiro. Aucune fioriture, aucun des traditionnels roulements de tambours en veux tu en voilà pour épater la galerie, non la pose est basique, carrée mais terriblement efficace. Elle est le pilier du combo, elle soutient l'ensemble et magnifie le tout, et permet ainsi au jeu de basse unique de Robert Levon Been et à la guitare tranchante de Peter Hayes de prendre toute leur ampleur.

Le set est varié et d'une intensité remarquable. Robert Levon Been se paie même le luxe en plein milieu du concert de chanter seul en acoustique le superbe 'Visions of Johanna' de Bob Dylan (extrait de Blonde on Blonde). Un pur moment de plaisir.

Vraiment, ce groupe est exceptionnel sur scène, les titres s'enchainent et on reste ébahi, transporté par cette énergie renversante. Les classiques du combo mettent le feu au Bataclan: Whatever happened to my Rock 'n roll, Spread your love, Six barrel shotgun, Stop, Berlin, Weapon of Choice...

Une soirée remarquable, un groupe indispensable, une dévotion à la cause rock irremplacable...

A lire Best Song Ever (épisode 36): Stop
http://mindriotmusic.blogspot.com/2009/08/best-song-ever-episode-36-stop-par.html
A voir quelques extraits sur youtube:

dimanche 9 mai 2010

LCD Soundsystem au Bataclan (8/5/10)

La sortie de 'This is Happening', l'ultime LP de LCD Soundsystem, le 17 mai prochain scellera définitivement la fin des années 2000. Et oui, l'un des grands artisans du son de la décennie précédente, James Murphy, boss du label DFA et leader de LCD, a décidé de mettre un terme discographique à l'une des plus passionnantes odyssées sonores de ce début de siècle.

En 2002, Murphy et son compère Goldworthy (ex-Unkle version 1.0 avec James Laville et DJ Shadow) ont réussi l'improbable prouesse de marier parfaitement l'électro dansante des nineties avec l'énergie et la tension ravageuse du rock avec la sortie du culte premier maxi de LCD Soundsystem (Losing my Edge) mais aussi la production hyper vitaminée du second album de Radio 4 (Gotham) et du premier opus de The Rapture.

En continuant amoureusement de graver ce sillon ultime de l'électro-clash, James Murphy nous a balancé deux superbes albums de LCD Soundsystem ainsi qu'une poignée de maxi incontournables. Sans aucun contexte, Murphy restera l'un des grands artisans du son des années 2000, celui par qui le rapprochement entre le rock et l'électro aura engendré la formule la plus évidente. La fin de l'aventure sonne donc le glas définitif de la décennie.

Avant même la sortie de l'album, la tournée mondiale d'adieu de LCD Soundsystem est passée par le Bataclan le samedi 8 mai. C'est avec un plaisir et une joie incomparable que la salle s'est embrasée dès les premières mesures de 'Us vs Them'. La boite de nuit LCD était lancée. La grande force du groupe est vraiment de pouvoir offrir la joie et l'extase de la techno et en même temps l'intensité et l'émotion d'une musique jouée et chantée en live... Une immense bouffée d'énergie et d'excitation.

Le concert fut énorme dans la fournaise du Bataclan et le public sut se mettre au diapason d'un groupe au sommet de sa gloire. On se sera tous extasié sur le sublime et héroique 'All my Friends', l'emballant et poppisant 'Tribulations', le dynamitant et punkisant 'Tired'. Quel bonheur également de pouvoir hurler 'yeah yeah yeah, yeah, yeah ,yeah ,yeah' et de se trémousser comme un possédé.

On a droit également à quelques raretés comme 'Yr City's a Sucker' et son groove ultime... Et que dire d'un 'Losing my Edge' d'anthologie en rappel pour finir sur une dernière note d'émotion avec le déchirant 'New York I love U'.

Un show de grande classe et on n'a qu'une hâte, que la fin aout se profile vite pour pouvoir les revoir du côté de Rock en Seine... Bravo James...

A lire aussi un article sur la genèse de 'This is happening' du côté de Zik, Concerts et Vidéos:
http://blog.concerts-vod.fr/post/2010/05/03/La-gen%C3%A8se-du-dernier-LCD-Soundsystem-%C3%A0-explorer-en-VoD

A lire également le role de James Murphy dans la bande son des années 2000: http://mindriotmusic.blogspot.com/2009/12/les-annees-2000-une-decennie-musicale_10.html

Et quelques extraits sur youtube:
http://www.youtube.com/watch?v=9eYR84PU7A0

samedi 8 mai 2010

Pavement au Zénith (7/5/10)

Retour vers un passé pas si lointain avec la venue de Pavement au Zénith. Après avoir totalement zappé les années 2000, le groupe emblématique de la scène Lo-Fi des nineties se reforme pour une série de concerts très attendus.

Après Chokebore il y a deux mois et demi, je me retrouve en plein revival 99. A l'époque, avant un brillant concert de Chokebore à l'aeronef de Lille j'étais sensé voir Pavement dans cette même salle pour leur ultime tournée (ils allaient splitter quelques semaines plus tard) avec un certain Moby en première partie (Play venait de sortir mais n'était pas encore devenu le phénomène de masse que l'on connait après l'utilisation de ses morceaux par les publicistes). Ca devait etre la soirée ultime, sauf que le pote chargé de la logistique s'est aperçu, au moment de se mettre en route pour l'évènement, avoir égaré les billets... La frustration ultime, la bourde improbable et impardonnable..

C'est donc avec une émotion certaine que je me présente au Zenith de Paris pour, 10 ans après, évacuer définitivement une immense déception. Sans trop de surprises, la salle, presque comble, est remplie de trentenaires. On a vraiment l'impression d'assister à la regression nostalgique d'un temps finalement révolu et plus vraiment d'actualité.

Et pourtant, les années 90, ca avait de la gueule avec l'émergence d'une incroyable scène Indie Rock avant l'explosion de la scène électro. Oui dans les nineties la musique populaire a considérablement évolué et innové... Et Pavement resta l'un des fleurons de l'époque, les maitres incontestés d'une pop décalée, dissonante, souvent dansante et euphorisante.

Dans la salle, le son n'est pas toujours à la hauteur, mais c'est ce que l'on aime chez Pavement. C'est souvent bancal, ca tient sur un fil, ca sonne parfois faux mais au final ca reste harmonieux et juste unique. La prestation du groupe est convaincante et on a bien sûr droit aux immenses titres que sont Stereo, Gold Soundz, Two States, In the Mouth a Desert et l'imparable Cut Your Hair.

Les mélodies de Pavement restent toutjours aussi sidérantes, même aujourd'hui... On a du mal à comprendre comment ce groupe ne fut pas plus énorme encore à l'époque... Pas assez de marketing certainement... Honnêtement on donnerait cher aujourd'hui pour trouver un successeur digne de ce nom à ces monstres sacrés...

A voir quelques extraits sur youtube
http://www.youtube.com/user/mattshowman#p/u/3/A8VIG8NAWcs
http://www.youtube.com/user/mattshowman#p/u/2/BK5e_1Xlc58
http://www.youtube.com/watch?v=ZqrqLU-NVxU

Et on finit par un joli article sur The Nationale et Pavement en VoD du coté de Zik, Concerts et Vidéos: http://mindriotmusic.blogspot.com/2010/05/pavement-au-zenith-7510.html