mercredi 14 mai 2008

Les Nuits Sonores 2008 à Lyon




Cette année se tenait du 7 au 11 mai à Lyon la déjà 6ième édition des nuits sonores, le festival de musique éléctronique de loin le meilleur en France... Et certainement même le numéro un en Europe en fait...


Cette année la programmation était sidérante et vraiment ouverte à toutes les musiques indépendantes et pas seulement éléctroniques... On a ainsi pu cotoyer Laurent Garnier, Agoria, Jeff Mills mais aussi les rockeurs de Wire, Heavy Trash, les rappeurs de Anti-pop Consortium...

Un festival écléctique, pointu et ouvert à des horizons diverses... L'esprit du Sonar à la sauce frenchy... Cette année la carte blanche était dédiée à Berlin, qui inspira la décoration des anciennes usines SLI (ampoules) situées à Vaise dans l'ouest lyonnais ou se situèrent les trois grosses soirées du festival... Et c'est vraiment la trouvaille de l'année, un décor post-industriel transformé dans le pur esprit berlinois, la construction d'une véritable cité éphémère... Cette musique dans ce décor c'était d'une telle évidence... un coup de génie...

Le plus du festival c'est son côté ultra-urbain qui utilise des lieux clés de la ville (Opéra, Piscine du rhône, Bourse) et met à contribution les rues de Lyon bloquées pour des apéros sonores super sympas... Des Nuits sonores ouvertes sur la ville, la découverte, l'enthousiasme et la bonne humeur... Et pour couronner le tout, cette année il faisait beau... On se croyait vraiment au mythique Sonar de Barcelone... Bravo aux organisateurs...

On commença donc nos aventures sonores avec la première soirée aux Usines SLI... On démarre par un live d'Underworld... Quel plaisir de les retrouver sur scène en pleine forme nous balancer en pleine face leurs meilleurs morceaux revisitant près de 20 ans d'une carrière exemplaire... Je retiendrai 2 moments magiques: la foule en extase et bondant la salle en quelques secondes sur les premières mesures du monument Born Slippy, et la montée toute en finesse et lumière de Two months off... Du pur plaisir... Ensuite direction la scène 3 pour suivre Wire, groupe culte post-punk de la fin des 70's. Vraiment singulier de voir cette fièvre pre-cold wave aux nuits sonores... Mais dans cette salle version garage/hangar c'est d'une éloquence... Puis un retour sur la scène 1 pour le live de Cobblestone Jazz, une touche orginale de jazz pour matiner un cocktail explosif de techno house dans le pur esprit des pionniers... Le ur dernier effort '23 seconds' sorti chez K7! l'an dernier est vraiment à découvrir, il est d'un fraîcheur envoûtante. Une belle révélation... On finit enfin par la prestation du maitre Jeff Mills... Toujours aussi impressionnant, aussi impeccable... Seul bémol, on aurait dû le faire jouer dans la grande salle car là c'était un peu serré... Toujours un peu désagréable à 3 heures du mat (où peut-être que je me fais vieux...!).

Le jeudi, c'est sous un soleil de plomb version juillet anticipé, que l'on se dirige vers l'opéra de Lyon (et oui c'est ça aussi les nuits sonores, des évènements exceptionnels dans des lieux singuliers) pour le dernier concert en France du génialissime Scott Herren qui a décidé de saborder son projet culte Prefuse 73... Quelle claque; mais ce groupe est tellement immense qu'il fera l'objet d'un message séparé sur ce blog...

Le vendredi apéro sonore à la piscine du Rhône pour une carte blanche berlinoise... Un lieu ultra sympa et bien placé (la vue sans pareille sur les berges du Rhone et fourvière) pour un set enthousiasmant d'Apparat version band, moins éléctro que sur disque mais vraiment rejouissant avec le brin d'émotion qui vous emporte (à découvrir le dernier Walls ainsi que la collaboration avec Ellen Allien, tout en minimalisme technoide d'un charme enchanteur passionnant...). La soirée aux Usines Sli fut quant à elle vraiment passionnante, diverse et variée... Là on comprend vraiment ce qu'ouverture et eclectisme veut dire: ca commence par un DJ set Laurent Garnier/ Agoria qui se relaient aux platines pour un show de 23h à 6 heures du mat... Ils seront bien entendu le fil rouge de la soirée... Tout a déjà été dit sur sieur Garnier, il reste l'un de mes DJ préférés. Il sait exactement comment prendre une foule et la transporter loin, il joue avec elle et ses émotions... Un pilote de génie, du grand art... Agoria c'est la perle de la scène lyonnaise... Je suis là aussi grand fan... mais plus de ses live que de ses DJ sessions... Mais bon on ne va pas faire la fine bouche quand même... Petit passage chez DJ Krush pour un son difficile d'accès tout en syncope et contre-temps à la Autechre, pas évident de lancer une dance sur cette musique intelligente et très cérébrale... Après un décollage reussi, on part faire un tour du côté de la scène 2 pour un Heavy Trash des grands soirs mené par un John Spencer chaud comme la braise qui met le feu à la salle... Et pourtant c'était pas gagné, jouer un blues rockabilly old school back in the good old 50's days en plein fleuron de la scène électronique continentale, il fallait le faire... Et bien par leur incroyable, bluffante et communicative énergie ils ont gagné leur pari, ils ont mis la pêche à toute l'assistance... Décalé et grand, donc tout à propos en ces lieux... On continue notre trip barré pour suivre sur la scène 3 les surprenants 'Battles'... C'est la 3ième fois que je les vois sur scène (la première fut une révélation au Sonar en 2005, avec s'il vous plaît Monsieur Prefuse 73 Scott Herren à la batterie sur un rappel dantesque) et c'est à chaque fois un choc... Comment expliquer les sensations ressenties à l'écoute de leur musique mélange de rock arty, d'électro vibes (les samples en direct, la prépondérance du son et d eson évolution plus que d'une suite d'accords...), le tout bercé par l'esprit free jazz... C'est neuf, c'est frais et on a vraiment l'impression d'assister à quelque chose de jamais vu... Un groupe énorme sur scène... Après toutes ses émotions retour vers nos amis LG/Agoria... Encore que du bon même si une cassure dans le set nous fera retomber sur nos jambes meurtries par ttant d'efforts et nous faire aller arpenter les ruelles de la cité pour voir un dernier concert de punk avant de rentrer au bercail...

Un pur festival, un pur esprit, des purs lieux... On reviendra l'année prochaine c'est clair...

MRM Crew

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