jeudi 11 juillet 2024

LCD Soundsystem au Théâtre Antique de Fourvière (8/7/24)


 Une saison au Théâtre Antique de Fourvière en tout point remarquable avec ce 5ième concert. Après les prestations remarquables, et très différentes, de PJ Harvey, Air, Brad Mehldau et Nile Rodgers, on part avec un enthousiasme non dissimulé à la rencontre de James Murphy et de son LCD Soundsystem.

Lors de son 1er passage à Fourvière en 2005, les new-yorkais n'avaient pas fait le plein. Affront lavé avec un auditorium gallo-romain rempli à craquer. J'ai une affection particulière et un profond respect pour James Murphy qui en tant que boss du label DFA, producteur pour The Rapture ou Arcade Fire, DJ émérite et leader d'un groupe incontournable des années 2000 a durablement marqué de son empreinte le son de la pop musique de ce millénaire...


On avait qualifié d'electro-clash la percée de ces groupes new-yorkais gravitant autour de Murphy, de son acolyte de DFA Tim Goldsworthy (lire en ce sens les années 2000 : épisode 5 : la décennie du Cross-Over). Si le terme a disparu des radars, il explicite bien à lui seul la sensation ressentie à l'écoute en live de LCD Soundsystem : une déflagration mêlant l'enthousiasme de la dance music, l'énergie du Rock et la fureur du punk.

La scène du Théâtre Antique ressemble à un laboratoire de savants fous avec un empilement frénétique d'instruments, de percussions, de machines et de synthés. pas moins de 8 musiciens sur scène et cette volonté de reproduire en live avec des instruments analogiques et acoustiques toute la richesse d'une musique conçue de manière numérique... C'est certainement ce qui donne cette force, cette puissance, cette chaleur au son LCD Soundsystem.

Le groupe arrive sur scène avec la musique de Phil Collins, "one more night", ca fait plutôt sourire... Et ca commence fort avec Us v Them et sa progression constante jusqu'au climax, marque de fabrique du groupe et concept meme de la musique electro avec cet empilement successif de pistes... 


La force de frappe du groupe en live est vraiment monumentale. Dès le départ, les rythmiques électro donnent envie de danser, les synthés modulaires et analogiques rendent le son ultra contemporain. Pat Mahoney à la batterie donne la pulsation et le groove au groupe tandis que Al Doyle à la guitare rend le tout très nerveux avec cette façon très post punk d'étouffer les cordes en grattant un groove imparable...

Fourvière est en feu et se transforme en piste de danse géante. On a rarement vu une telle ambiance. Les classiques, On Repeat, You wanted a hit, Tribulations et le punk movement s'enchainent... On est parti loin...

La version surboostée du mythique et précurseur Losing my edge casse la baraque... Et dire que James Murphy nous avait prévenu au début du show qu'il était malade et qu'il ferait de son mieux... Le rappel est carrément jouissif avec l'enchainement divin Dance yourself Clean, New York i love you et la Best Song Ever All my Friends.

Qu'est ce que ca fait du bien un tel concert. On sort vidé et avec un gros smile sur nos faces... Trop content d'avoir recroisé la route d'un des groupes les plus importants des années 2000...

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mercredi 10 juillet 2024

Nick Mason's Saucerful of Secrets à l'Olympia (4/7/24)


 Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de voir une légende, encore bien vivante, venir faire revivre en son une période cruciale de l'âge d'or du Rock avec l'authenticité et la véracité de ceux qui ont été les acteurs du moment... Nick Mason, le batteur de Pink Floyd, a eu la bonne idée de former il y a quelques années un groupe autour d'amis musiciens pour rejouer les titres des débuts du Floyd, période Syd Barrett...

Avec son Saucerful of Secrets, genre de all stars band avec à la basse Guy Pratt, au CV imposant (une très courte pige dans The Smiths, bassiste sur scène du Pink Floyd post Roger Waters...) et surtout à la guitare et au chant Gary Kemp (leader du groupe New Wave Spandau Ballet qui a eu son hit avec True dans les 80s). 


Rejouer les morceaux de Syd Barrett en live n'est pas un mince affaire et l'attente est donc forte. Ce sont des morceaux peu joués par Pink Floyd après le retrait du génie cramé et solitaire qu'était Syd Barrett. En quelques mois, le Floyd version Syd aura embrasé et mis en mouvement la face psychédélique du Rock naissant et influencé des centaines de groupes qui suivirent... Que le combo ait pu se réinventer par la suite, et de quelle manière, après l'abandon de son leader reste une prouesse incroyable...

Ca commence très fort avec Astronomy Domine, ce titre introductif du tout 1er album mythique du Floyd, The Piper at the gates of dawn. L'impression est forte, le son est puissant, les guitares aiguisées et virevoltantes. Les voix de Pratt et Kemp se marient parfaitement pour rendre le coté mystérieux et lunaire du morceau et de la voix de Syd....

Ca enchaine avec 2 autres titres légendaires : Arnold Layne et See Emily play. C'est merveilleux d'entendre ces chansons en live. Nick Mason prend souvent la parole et introduit Remember me, une rareté, l'une des toutes premières chansons écrite par Syd Barrett et qui sera jouée avec l'enregistrement de la voix de Syd... Très émouvant...


Le set défile et on prend un immense plaisir à entendre ces immenses morceaux et à voir les lumières et effets psyché, très réussis, venir approfondir l'univers des titres. La 1ere partie se termine par l'immense Set Control for the Heart of the Sun... que c'est beau...

La seconde partie sera vampirisée par une version épique de Echoes (bon ok on s'éloigne de la période Syd Barrett mais on va pas refuser ce plaisir...)... Morceau fabuleux, entendu pour la 1ere fois en live par mes oreilles subjuguées... Une claque monumentale. Cette chanson vous emporte dans un autre monde, c'est un voyage sidéral dont on ne revient pas intact...

Le concert se termine naturellement par A Saucerful of Secrets pour boucler la boucle... On mesure la chance que l'on a en 2024 de croiser la route de ces passeurs qui incarnent encore une époque révolue dont l'audace et les espoirs étaient les moteurs... Ca va nous fait bizarre lorsque toute cette génération ne sera plus des nôtres

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