La légende de la 6 cordes, Eric Clapton, était enfin de retour à Paris après près de 15 ans d'absence. Agé de 79 ans, le maestro n'avait plus fait de tournées depuis un bon moment et c'est avec excitation que l'on se dirige vers l'arena de Bercy pour enfin voir une idole de jeunesse, au moment où on commençait la guitare, il y a déjà bien longtemps...
Avec Jimi Hendrix, Joe Satriani, David Gilmour ou encor Stevie Ray Vaughan, Eric Clapton aura été une référence absolue de ces premières années de découverte du monde fantasmagorique de la 6 cordes... C'était donc indispensable, voire devenu vital de voir en concert God comme le disait les grafs sur les murs de Londres dans les années 60 (Clapton is God).
Bercy est en configuration assise et on n'est pas étonné de retrouver beaucoup de cheveux blancs et de crânes dégarnis, surtout vu le prix affolant des places... Mais bon, quand on aime on ne compte pas. Et c'est quand même une occasion unique, peut etre la dernière, de voir cette légende et ses doigts de fée parcourir avec grâce et insolence les manches de ses mythiques Fender Stratocaster.
La 1ere partie électrique du set verra Clapton jouer sur une Strat aux couleurs de la Palestine dans un superbe costume bleu foncé avec chemise blanche de circonstance. Ca commence de manière incroyable avec Blue Dust qui permet d'entrée au maitre de nous balancer des soli bluesy qui font décoller notre coeur. Oui Clapton est bien là devant nous et oui son jeu de guitare est toujours aussi magique.
Slowhand enchainera les standards du Blues avec Key to the Highway et le cultissime I'm your hoochie Coochie Man de Muddy Waters avant d'entamer l'intro de Badge de Cream : une beauté intemporelle... On aura bien entendu droit à un set acoustique de 4 chansons qui rappellera tant de bons souvenirs tant on aura été bercé par le célébrissime Unplugged de 92. Nobody knows you where you're down and out et surtout Tears in Heaven nous feront presque verser une petite larme même si une arena comme Bercy se prête mal à l'exercice acoustique (l'écho sur la voix est dans ce contexte assez flagrant...).
La dernière partie électrique fera feu de tout bois, avec notamment les deux immanquables reprises de Robert Johnson (autre légende) Little Queen of Spades et Crossroad Blues. Ce dernier titre représente certainement à lui seul la dévotion de Clapton au Blues qui aura façonné sa carrière, sa vie jusqu'à ce Bercy. Il faut d'ailleurs voir le fantastique documentaire Nothing but the Blues de Martin Scorsese, tellement éloquent...
Le concert se termine par le tube de JJ Cale Cocaine avant un rappel final avec Before you accuse me, autre classique du Blues (Bo Diddley). Quelle soirée. Le groupe autour du maitre est excellent et chacun a droit à sa part de solo façon boeuf jazz. Voir le maitre enflammer ses Srat avec son jeu si caractéristique et qui a l'air tellement facile fut un bonheur incomparable... Une soirée qu'on aurait aimé interminable...
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