La pop music a cette force émotionnelle qui vous prend par inadvertance et vous renverse par surprise... Comme a pu le faire Feist lors de son passage à l'Elysée Montmartre pour défendre son 6ième album Multitudes...
A l'évocation de ce titre, on pense forcément à la récente chanson de Bob Dylan : I countain multitudes tant ce paradigme pourrait s'appliquer à la chanteuse canadienne. On la découvre sur scène pour la 1ere fois et quelle surprise en arrivant dans la salle de l'Elysée Montmartre de voir une mini scène en plein milieu de la salle.
Feist s'y présente, seule, avec un iphone dans la main, filmant son arrivée. Elle le confiera assez vite à une personne de l'assistance (en fait un membre de son crew) pour qu'il filme en déambulant dans l'espace, le tout étant projeté sur écran géant au niveau de l'emplacement de la scène principale de l'Elysée...
Ces visuels arty des spectateurs rendent l'atmosphère d'autant plus intimiste que Feist joue seule de la guitare acoustique et n'hésite pas à dialoguer longuement avec son audience entre 2 morceaux. On a l'impression d'assister à un concert d'une amie dans son salon. C'est assez poignant, frais et convivial... Il faut beaucoup d'audace et de confiance pour tenter telle aventure...
Au bout d'une petite heure et quelques perles de son nouvel album : The Redwing, Forever Blue et Become the Earth, Feist rejoint la scène principale et son groupe pour un set électrique puissant. C'est comme un second concert qui commence avec une énergie totalement différente, forcément...
Artiste protéiforme à la voix envoutante, Feist réussit le tour de force de créer ce lien intimiste et fort avec son public afin de l'amener vers un mood plus libérateur et extatique grâce à la force électrique d'un groupe au diapason de sa générosité...
Un ultime rappel, seule en piste avec un Of Womankind chanté dans la fosse et un superbe Love who we are meant to avec projection des paroles manuscrites derrière elle...
Une très belle soirée.