La bande à Pete Doherty et Carl Barat était réunie pour rendre hommage au 2Oième anniversaire de leur 1er album culte "Up the Bracket" au Zenith de Paris. On a d'abord hésité à prendre part à ce revival qui sentait la naphtaline mais une enième écoute de ce disque frondeur et électrisant aura réveillé assez de souvenirs et de sensations pour finalement se laisser tenter...
Il y a 20 ans, le retour en grâce du Rock permis par l'éclosion soudaine et inattendue d'un groupe new-yorkais racé aux mélodies imparables, The Strokes, trouva sa répercussion au Royaume-Uni avec ce 1er LP des Libertines. Produit par l'ex-Clash, Mick Jones, "Up the Bracket" et son rock foutraque d'obédience punk va marquer les esprits et ouvrir la route à toute une ribambelle de groupes UK qui feront date (The Coral, Franz Ferdinand, Kasabian, The Rakes...).
Les 2 branleurs Pete Doherty et Carl Barat forment un duo de songwriters très complémentaires. Des mélodies pop imparables, des soli de guitares entrelacées foutraques, des voix se répondant et l'énergie folle du rock, telle était la formule gagnante du gang... Malheureusement, les frasques de Doherty auront eu raison de la carrière du groupe qui enregistra tout de meme un second album éponyme en quelques jours, et qui contient quelques titres forts et des remplissages...
A l'époque de leur grandeur, on aura vu les Libertines 3 fois en 2003 et 2004 mais sans jamais voir Doherty absent pour cause de prison ou de cure de désintoxication... C'est certainement un petit miracle que Doherty soit encore en vie et même de retour en forme avec Frédéric Lo cette année, après 10 ans de traversée du désert...
Le concert du Zenith aura fidèle à leur légende, d'abord brouillon avec un son inaudible (on entend pas la voix de Barat sur les premiers morceaux) puis convaincant une fois la machine lancée. Meme avec un son dégeulasse, la puissance pop de chansons comme Death on the Stairs et Time for Heroes font mouche, leurs mélodies ressortant du désastre...
La second partie du set de Up the Bracket est bien meilleure, l'ingé son réussissant enfin à maitriser la salle... La complicité retrouvée des 2 amis est belle à voir. Doherty semble en forme (et a désormais les formes...) et Barat a toujours la meme dexterité à la guitare... C'est ce qui fait la force de ce disque, tous ces petits soli mélodiques qui enveloppent les chansons... 50 minutes au compteur et un beau rappel de la force de ce LP...
La seconde partie du concert surfera sur cette tendance. Les Libertines sortent leurs hymnes et font chavirer un public ravi et connaissant les paroles par coeur. 2 extraits de l'album des retrouvailles (mollasson) de 2015, Gunga Din et l'émouvant you're my waterloo, et surtout 4 de The Libertines qui mettent le feu à la salle. On aura adoré l'éternel "Music when the lights go out" ou encore "can't stand me now".
Le concert se termine sur le single, hirs album, "don't look back into the sun"... Au final, ce sera de manière surprenante l'un de leur meilleur concert vu... Seul bémol, une salle un peu tiède dans l'ensemble, la fatigue du lundi sûrement... Les Libertines vont ils prolonger l'aventure en essayant de sortir un digne 4ième album? A suivre...
A lire également le role des Libertines dans les années 2000 ou Up the Bracket en Best Song Ever.