dimanche 28 mars 2021

Best Song Ever (épisode 109) : White Riot par The Clash


On revient aux bons vieux classiques sur la route de la Best Song Ever avec ce monumental premier 45 tours de The Clash. White riot résume en moins de 2 mn l'esprit The Clash : l'urgence, le volontarisme, l'envie de faire bouger les lignes...

Absolument punk et abrasive, White Riot est un brulot incendiaire qui reprend les codes du punk, ca joue vite et fort, ca gueule, c'est agressif, le refrain est hurlé comme par des habitués d'un pub surbondé et rempli de bières... En un mot c'est jouissif! libérateur! indispensable sensation de lacher prise. La basse de Paul Simonon est certainement la partie la plus mélodique du morceau en un beau contrepoint. Les guitares de Mick Jones et Joe Strummer sont au diapason dans ce pur esprit Clash fait de percusivité et de guitares entremêlées un peu folles et déroutantes. Un must.

Ce 1er single figure sur le mythique LP éponyme du groupe, l'un des meilleurs disques de tous les temps et à minima le disque punk de référence que tout mélomane doit avoir dans sa collection, vinyle bien sur...

Comme souvent chez The Clash, les paroles ont un sens politique et engagé... Bien sûr, Joe Strummer ne dépeint pas son envie de lutte des races mais au contraire voudrait inciter les blancs, non sans humour, à eux aussi se rebeller contre l"injustice qui est l'affaire de tous et pas seulement des minorités.

A lire également en Best Song Ever : I fought the law par The Clash...



dimanche 21 mars 2021

Best Song Ever (épisode 108) : Home par Daughter


Voilà un groupe marquant de ces années 2010 pour tous ceux qui apprécient la pop raffinée qui transmet une émotion pure et sincère. Avec deux premiers EP magistraux, sorti comme il se doit en format 10-inch vinyle (format que j'adore), Daughter avait le petit monde de la pop à ses pieds.

Le 2nd EP, The Wild Youth, sorti en 2012, est tout bonnement parfait. 4 titres où les émotions variées vous prennent aux tripes. Elena Tonra insuffle un vrai frisson avec sa voix qui sonne si proche. Son mélange de candeur, de fragilité et d'assurance est désarmant. Elena a quelque chose de touchant et de profondément bienveillant. Son acolyte, Igor Aefeli, apporte sa science des arrangements et du son et le français Rémi Aguilella une vraie inventivité aux percussions pour sublimer les compositions d'Elena. La musique du trio sonne vraiment fraiche et moderne et fait un bien fou.

La chanson introductive de ce 2nd EP, Home, est une véritable démonstration de la force émotionnelle de Daughter. Une mélodie de basse feutrée, des synthés bizarres en arrière plan, une caisse claire tapée sur le rebord de metal et la voix suave et fragile d'Elena. L'entrée en matière est magistrale. Entre reverie et songe la chanson va osciller et lentement monter en puissance jusqu'à atteindre un crescendo presque bouleversant. 

Tout en retenue, Daughter nous prend par la main et nous emmène dans un voyage intime, fragile mais tellement réconfortant. Après ces 2 premiers EP parfaits, il était inévitablement difficile au trio de poursuivre sur la meme lancée et le 1er album aura un peu déçu car contenant de très bons moments et d'autres un peu moins interessants... Mais en live Daughter aura réussi à garder tout son charme : sa fraicheur, sa chaleur humaine et cette fragilité tellement belle...

On pourra trouver quelques accointances et les memes envies avec Moslyve qui enregistra ses premiers albums avec Nicolas Leroux en 2011 (Slave to modern age et Nothing to lose revisited).

A lire également Daughter au Café de la Danse et dans nos best-of.



dimanche 14 mars 2021

Best Song Ever (épisode 107) : 505 par Arctic Monkeys


Un autre groupe important de ces 15 dernières années : le quintette de Sheffield, les Arctic Monkeys! premier groupe a voir sa popularité exploser grâce à feu MySpace (qui se souvient encore du premier réseau social musical qui fit office de révolution entre 2004 et 2008... et du 1er ami de tout le monde : Tom...?). 

Signés par Domino Records, les monkeys affoleront les compteurs dès 2005 et la sortie de quelques singles. La sortie de leur 1er opus en janvier 2006 fit sensation en devenant le debut album avec le meilleur démarrage de tous les temps en Angleterre, pourtant toujours prompte à propulser de nouvelles idoles.

Parfait disque de power pop à la sauce punk, ce premier essai propulse ces 5 jeunes loups (ils ont à peine 20 ans) à la tete de la relève du rock à guitares mondial! Si leur second LP, sorti l'année suivante semble plus policé, il est en fait un album de transition et son titre final, 505, voit le groupe insuffler une brise plus expérimentale et contemplative sur son travail qui annonce les 2 superbes albums suivants dont leur chef d'oeuvre : Suck it and See.

Démarrage surprenant dans l'univers Arctic Monkeys avec ce son de synthé lancinant et planant. La voix d'Alex Turner, reconnaissable entre mille, un mélange de décontraction et de tension hypnotise tandis que les accords de guitares trainants donnent toute la profondeur crépusculaire au morceau. La montée en puissance progressive de la batterie induit une dynamique du plus bel effet, jusqu'à l'explosion fiévreuse de la seconde partie où l'on retrouve les Monkeys que l'on connait, plein d'une énergie folle mais cette fois plus profonde.

Les Arctic Monkeys commencent à explorer une face plus sombre de leur psyché et c'est avec l'aide du maitre en la matière, Josh Homme, qu'il mettront en boite la suite de l'histoire dans le désert californien...

A lire également : Les Arctic Monkeys à la Cigale en 2011 ou à Fourvière la meme année.



dimanche 7 mars 2021

Best Song Ever (épisode 106) : The Wrong Way par TV on the Radio


Un autre ovni datant de 2004 et extrait du 1er album séminal du groupe de Brooklyn TV on the Radio. Groupe formé autour du multi instrumentiste et futur producteur recherché David Sitek, TV on the Radio apporte un souffle nouveau avec leur maelstrom improbable entre punk, jazz cuivré, basse sous influence electro et des harmonies vocales réussies et surprenantes avec un doublage souvent en voix de tete par le guitariste, Kyp Malone, de la voix soul et suave de Tunde Adebimpe.

Cette intro de saxo, trompette avec cette basse métronomique bourrée de distorsion interpelle. Elle lance d'une main de maitre ce 1er album détonnant au nom déstabilisant "Desperate youth, blood thirsty babes". Les voix de Tunde et Kyp nous prennent par la main pour nous entrainer dans cette cavalcade singulière et frénétique. Les mots sont forts et parlent de la condition noire dans notre société moderne. Ca ne rigole pas mais une pointe d'espoir éclaire sa conclusion "your guns are pointed the wrong way"...

Groupe totalement iconoclaste et bénéficiant du talent de metteur en son de David Sitek qui réussit à donner une vrai cohérence et un équilibre subtile à l'ensemble. Il produit un disque au son ultra moderne et qui n'a pas pris une ride. C'est dommage que la préciosité et la sophistication des enregistrements n'ait jamais été vraiment rendu en live par le groupe. En privilégiant une approche organique, presque punk, TV on the Radio donnait souvent l'impression en live de rendre un brouillon imparfait en ne réussissant que rarement à recréer la subtilité de leur alchimie qui les rendait si précieux sur disque...