Le temple de la musique classique à Paris accueillait, hier soir, une improbable rencontre au sommet de l'Olympe entre l'Orchestre National d'Ile de France et la légende de la musique électronique de Detroit : Jeff Mills.
Après avoir été un pionnier de la techno avec son comparse Mad Mike et le collectif Underground Resistance à a fin de années 80, Jeff Mills a mené une brillante carrière de DJ qui lui confère une aura toute particulière. Ses DJ sets à 3 platines sont tout bonnement incroyables, sa dextérité, sa vitesse et son sens rythmique et du groove lui permettent de réaliser des prestations mémorables qui restent durablement dans l'inconscient (je me souviens d'un set fantastique au Sonar 2005...).
Mais loin de s'enfermer dans un genre particulier (celui du Djing) Mills a toujours su s'ouvrir à différentes expériences aussi bien multimédia, ciné-concerts qu'avec un orchestre philharmonique (le fameux concert au pont du Gard en 2005). Pour l'occasion, il s'allie avec le chef d'orchestre Christophe Mangou pour jouer avec l'Orchestre National d'Ile de France des chansons spécialement composées pour marier musique électronique et classique...
C'est très difficile d'analyser une telle expérience singulière et pour laquelle on a peu de repères... On parlera donc plus en ces lignes du ressenti et de l'émotion particulière provoquée par cet ensemble surprenant...
La première partie du concert fait la part belle aux orchestrations des musiciens, Jeff Mills n'intervenant qu'avec la mise en place de beats et de rythmiques techno en arrière plan... C'est plaisant, envoûtant et rêveur... mais après 20 minutes on commence à vouloir entendre les deux mondes fusionner et non plus cohabiter... Et c'est exactement ce qu'il va se produire...
La seconde partie du concert est beaucoup plus rythmée, les breakbeats technoides deviennent plus robustes, plus intenses, plus nerveux, l'orchestre se met au diapason et l'ensemble sonore a fière allure... On part dans un voyage captivant à la frontière des mondes (jazz, techno, classique, electronica), sur l'arête des cimes de ces univers...
Spectacle magique dont le sommet sera ce duo incandescent entre la machine et les tambours et les percussions dans un style free jazz-techno épatant...
Bluffant, original et revitalisant... Tout simplement...
Et bonheur ultime, le spectacle est à revoir en intégralité sur le site d'arte live web pendant quelques mois... A découvrir absolument... c'est ICI.
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