En opening, on a le droit à la prestation du guitariste de
Chokebore, Jonathan Kroll, qui vient défendre seul sur scène son projet experimental Newborn Riot of Dreams. Durant une demi-heure, il construit une sorte de concerto pour guitare... Plutôt spatial... Il sample ses propres parties de guitares dont il accumule les strates pour dessiner au fur et à mesure une bluffante mini-symphonie... Apaisant, hypnotique et transcendant! C'est ça le courage artistique, chapeau bas... Et dire que cette prestation s'est effectuée sur fond de brouhaha de personnes irrespectueuses qui préfèrent discuter plutôt que d'écouter l'effort de l'artiste... Un tel comportement est affligeant...
Après ce superbe interlude débarque le grand Troy sur scène. Une première chanson superbement balancée puis la tragédie. Son emblématique Télécaster ne répond plus. S'en suivent quelques minutes de flottements où Troy essaie tant bien que mal de réparer son trésor mais rien n'y fait... Et forcément quand on est artiste indé et troubadour sans le sou, on ne part pas en tournée avec des cargaisons de guitares... Fort heureusement, le crew local lui apportera une stratocaster, dont on apprendra plus tard qu'elle était restée backstage depuis 5 ans sans que personne n'y touche... Vous imaginez donc l'état des cordes et de l'accordage de l'engin après tout ce temps...
Malgré les soucis de cet instrument à l'agonie, Troy donnera le meilleur de lui-même et nous gratifiera d'une excellente prestation (malgré quelques fausses notes qu'on lui pardonnera vu les conditions). Il restera près de trois quarts d'heure seul en scène à défendre ses brillants morceaux I block the sunlight out, Very very famous, The tigers, Wings, Communicate... Troy a une vraie présence et énormement de charisme. Il ne se prend pas la tête, plaisante beaucoup et crée un vrai lien avec son public. Que du bonheur!
Christian et Adeline le rejoindront pour une demi-heure électrique et Rock à souhait. Epatant encore une fois. Bien sûr, le concert n'atteint pas les sommets entrevus au
Point Ephémère en novembre pour un concert qui avait été parfait du début jusqu'à la fin, mais on a quand même eu droit à une grande prestation d'un artiste qui mériterait tellement plus de reconnaissance.
On regrettera l'absence du set-list des deux perles de
How to live on nothing : Dots & Hearts et Happiness and Joy. Mais merci monsieur Balthazar de faire scintiller si fort l'étoile incandescente de l'integrité artistique. On attend maintenant avec une impatience non dissimulée le retour discographique et scénique de
Chokebore... Can't wait!!!
Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet immense artiste, quelques titres et même des mp3 sont dispo sur son site,
c'est ici.