Le jeune groupe français Revolver rentre donc le premier sur scène sur les coups de 20h30 pour un joli set qui fera la part belle à ses mélodies pop et ses harmonies vocales sous influence sixties (Beatles en tête assurément). Porté par une section rythmique efficace et subtile (la basse étant jouée sur un violoncelle) Revolver met le feu et amène un enthousiasme et une euphorie bienveillante rappelant l'énergie juvénile des Fab Four à leurs débuts... Un nom qu'ils méritent d'arborer à la vue de leur prestation à Fourvière (on rappellera que l'album du même nom marquera un tournant dans la carrière des Beatles et donc de la pop music).
Eiffel rentre en scène peu de temps après. Ils sont contents et excités de jouer au théatre antique et ca se voit... On pense qu'ils le sont certainement moins de passer avant la nouvelle star marketée relève du rock... Pour un groupe qui a déjà 10 ans de carrière et qui aura connu quelques galères avant un certain regain de succès récent grâce à la diffusion intensive par quelques radios de leur superbe 'A tout moment la Rue' (avec Bertrand Cantat en backing vocals), être casé entre la relève pop et celle plus commerciale a quelque chose d'incongru... Eiffel a toujours été le porte drapeau d'un certain rock français à texte, engagé, rageur et n'hésitant pas à explorer sa face sombre... Tout le contraire de l'insupportable Izia... Un monde les sépare et leur audience n'est juste pas du tout la même...
Les quatre bordelais livreront une prestation intense et sincère, malgré une sono pour une fois pas à la hauteur des lieux (les paroles, pourtant tellement importantes, restant peu audibles)... Ils feront la part belle aux morceaux de leur dernier album qui allie ambiances acoustiques et déversements incisifs de guitares... Une performance courte (1 heure) qui malheureusement occulte les morceaux de bravoure Rock de leurs deux précédents et indispensables LP (le quart d'heure des ahuris et Tandoori) comme il pleut des cordes, Ma part d'ombre, Bigger than the biggest, Tu vois loin, Au néant ou Paris Minuit...
La suite voit l'arrivée d'Izia... On ne sera resté que pour quelques morceaux, histoire d'avoir la confirmation que cette jeune chanteuse pistonnée est bien insupportable... Elle passe son temps à crier, même entre les paroles, et confond énergie, don de soi et suractivité fatigante... C'est du gros son, ca gueule, mais si il suffisait de jouer fort pour faire du bon Rock ca se saurait...
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