dimanche 23 décembre 2012

Best of 2012 : le classement MRM des 10 meilleurs concerts

2012 : une année Live enthousiasmante où l'on aura encore pu assouvir notre soif insatiable de sensations et d'émotions... Vivre des concerts intenses, émouvants où des artistes se livrent avec authenticité : voilà le vrai remède à la crise...

Et au firmament de ces frissons annuels on reprendrait bien une dose de Troy Von Balthazar, de Beach House ou encore de Stone Roses...

Le classement MRM des 10 meilleurs concerts 2012 :

5. Radiohead à Bercy (12/10/12)
6. Wilco au Grand Rex (5/3/12)
9. Marvin à l'Espace B (14/12/12)

Troy Von Balthazar trône de nouveau au sommet du classement MRM des meilleurs concerts, 2 ans après nous avoir conquis au Point Ephémère, il récidive sur le même lieu du crime, mais cette fois-ci sans complice. Seul sur scène, Troy nous bouleverse par sa sincérité. On se prend au jeu et on le laisse nous guider dans son univers sombre, épuré et tellement intense... La claque émotionnelle de 2012...

Pas très loin derrière, le live de Beach House à Rock en Seine... Là aussi, le duo de Baltimore (en trio sur les planches) réussit à nous transporter parfaitement dans leur univers onirique, romantique et tellement beau... A eux seuls, ils auraient presque sauvé des eaux et du naufrage une édition des 10 ans bien terne...

Le retour sur scène des Stone Roses sentait bon la réunion de quadras en quête de cash. Que nenni, leur performance fut magique dans le cadre majestueux du Théatre Antique de Fourvière... Un grand moment de vivre en live pour la 1ère fois les morceaux de leur culte Debut album... Une nouvelle baffe...

Avec un Steve Shelley égale à lui même derrière les fûts (excellent et au groove inné) et un Lee Ranaldo inspiré au chant et à la guitare c'est bien plus que la moitié de Sonic Youth que l'on aura vu à la Maroquinerie en juin... Et dire qu'il aura fallu attendre plus de 30 ans pour voir Lee défendre en solo ses premières compositions pop indé... Et vu la qualité des morceaux et de la prestation on se dit que l'avenir lui appartient...

On n'était pas allé à Bercy depuis un paquet d'années, et il fallait au moins Radiohead pour nous inciter à y revenir... Et comme à l'accoutumé, on ne sera nullement déçu par la performance des Oxfordiens... Oui Radiohead a changé et oui on adhère toujours autant, le live en aura été le révélateur...

L'équivalent américain de Radiohead, les Chicago Boys de Wilco étaient enfin de passage en France, 5 ans après leur dernier voyage dans la capitale... Et là encore, ce fut grandiose... Un talent toujours aussi incroyable... Une musique protéiforme et ambitieuse qui puise aussi bien dans le rock indé que la country, l'americana, le jazz... etc... Magique...

Jack White en live c'est quelque chose... Ce type est un phénomène avec un charisme et une énergie électrisante... le second soir à l'Olympia, entouré uniquement de musiciennes n'était à rater sous aucun prétexte... Anton Newcombe et ses sbires du Brian Jonestown Massacre auront encore marqué leur venue par un uppercut psychédéliquement pop et racé : indispensable...

Marvin à l'Espace B aura enflammé et survolté notre fin d'année... Le rock en France a trouvé sa locomotive... Enfin, 10 ex-aequo Jeff Mills et les Liars auront réussi à redynamiser un certain esprit aventurier électronique : Mills en ré-inventant à Pleyel sa techno made in Detroit dans un dialogue unique avec l'orchestre d'Ile de France et les Liars en se ré-inventant eux mêmes par l'utilisation des machines pour explorer de nouveaux horizons au Nouveau Casino...

Mention spéciale aux Cracbooms et à Jaromil (en ouverture de Moslyve) à l'International, à Chain & The Gang au festival Bbmix ou à Palma Violets, Alabama Shakes et Alt-J au festival des Inrocks et à Overhead à la clef St Germain... Ils ont loupé le TOP 10 de peu... 

Une belle année de live... Vivement 2013...

A lire également, le Best of Albums 2012... Et le Best of Live 2011 et 2010...

dimanche 16 décembre 2012

Best of 2012 : le classement MRM des 10 meilleurs albums

Et voilà, 2012 touche à sa fin... Enfin diront beaucoup... Une année en dents de scie, une année de crise (encore...) avec quelques grands vainqueurs : Godspeed you Black Emporor, Beach House et Troy Von Balthazar.

Que retenir de 2012? Un retour inespéré et lumineux (Godspeed), un second longtemps attendu (Overhead) et quelques confirmations d'artistes majeurs continuant leurs chemins de belle manière (Beach House, Lee Ranaldo, Liars, Tindersticks). Et il faut l'avouer peu de nouveaux talents vraiment excitants. Seuls Violens et dans une moindre mesure Alt-J réussissent à tirer leur épingle du jeu même si Memoryhouse, Ty Segall ou Tame Impala n'auront pas été loin d'intégrer notre Top 10... Et pour le coup on aura forcément exclu de ce classement Moslyve pour des raisons évidentes d'objectivité (même si Slave to modern age aurait pu trouver une belle place dans cette sélection...)

Reste la scène  underground française dont Electric Electric est l'un des plus beaux représentants. En accrochant une belle 7ième place avec un album physique, ultra foisonnant et ambitieux, les 3 strasbourgeois auront été en 2012 les fers de lance d'une mouvance indé made in France qui a de beaux atouts dans sa manche (Papier Tigre, JC Satan notamment... et on attend avec impatience le 3ième album de Marvin en 2013)... Tous ces groupes sont malheureusement peu aidés par des médias frileux qui, comme l'industrie du disque, s'enfoncent dans la crise et meurent à petit feu, incapables de se ré-inventer... R.I.P.

Au final, l'année LIVE 2012 aura été bien plus excitante que celle des sorties de disques... La faute à la crise du disque, à la faillite des labels et à des médias bien trop conventionnels dans leurs choix... Heureusement quelques activistes, salles (Espace B, International, Point Ephémère, Maroquinerie), webzine (Dans le mur du son, Mowno, Froggy's Delight), labels (Africantape, Vicious Circle), micro labels artisanaux (Croque Macadam, Mind Riot Music...) donnent encore leurs chances à la musique et aux jeunes talents...

2013, on t'attend avec impatience avec quelques sorties espérées : Marvin, Chokebore, Radiohead, Moslyve, Chinese Robots, Cracbooms, Dirty Beaches, My Bloody Valentine...

Le classement MRM des 10 meilleurs albums de l'année 2012 :

1. Godspeed You Black Emporor : Allelujah, Don't bend ascend
2. Beach House : Bloom
3. Troy Von Balthazar : ... is with the demon
4. Lee Ranaldo : Between the times and the tides
5. Violens : True
6. Liars : WIXIW
7. Electric Electric : Discipline
8. Overhead : Death by Monkeys
9. Tindersticks : The Something Rain
10. Alt-J : An awesome Wave

Quel retour! 10 ans après leurs derniers sévices, Yanqui U.X.O., Godspeed You Black Emporor revient avec un ovni pour décrocher la première place du Top MRM et succéder à The Horrors... 4 titres, deux de 20 mn, deux de 6 mn, de la lumière, de l'incandescence, des nuances de noir, une énergie sidérante... C'est tout ça à la fois Godspeed... Un beau #1.

Avec Bloom, Beach House nous délivre un disque resserré, compact et cohérent en nous faisant partager de la meilleure manière leur univers dream pop éthéré et rêveur... En cette année de crise, un album indispensable pour s'évader... Numéro 1 de nos deux classements en 2010 (album et live), Troy Von Balthazar apparait en bonne place sur le podium cette année avec "... is with the demon". Beaucoup moins facile d'accès que son prédécesseur ce LP est d'une beauté intense et confondante qui ne se livre qu'à ceux qui auront laissé le temps et leurs chances aux mélodies et aux textes poignants de TVB. Un grand disque...

La disparition de Sonic Youth nous aura peiné (et c'est peu dire) mais elle aura au moins l'avantage de sembler libérer Lee Ranaldo qui nous a offert son 1er album solo... De l'indie pop parfaite! Un titre comme "Waiting on a dream" a une classe sidérante... Et que dire des autres perles dont ce disque regorge... Après un premier album un peu lourdingue et grandiloquent, Violens surprend avec True et sa pop ciselée aux influences Smithienne... Très bel ensemble... Les Liars se sont réinventés totalement avec WIXIW en composant sur des machines et en virant electro... Un trip qui rappelle celui du Radiohead de Kid A en plus sombre et tribal... Parfait.

Le leader d'Overhead, Nicolas Leroux, a enfin décidé de donner une suite au royal et immense disque de rock indé qu'était "No time between". 8 ans d'absence pour un "Death by monkeys" de grande classe qui permet à Overhead d'explorer une nouvelle voie, plus sombre, plus stellaire mais toujours aussi raffinée et avec cette immense et belle voix pour continuité... Avec "The Something Rain" les Tindersticks continuent de nous bercer de toute leur superbe. Alt-J enfin, les vainqueurs du prestigieux Mercury Prize ont apporté beaucoup de fraicheur et de décontraction avec "An awesome Wave".

Et pour finir, le Top 3 Songs 2012

1. Lee Ranaldo : Waiting on a dream
2. Beach House : Irene
3. Tindersticks : Show me everything

A suivre le top 10 des Concerts...

Et à relire les Top 2011 et 2010...

samedi 15 décembre 2012

Marvin à l'Espace B (14/12/12)


Belle petite soirée indé hier à l'Espace B avec les fers de lance de la scène rock underground française : les montpelliérains de Marvin. Au même titre que leurs comparses de Electric Electric, Papier Tigre ou encore Pneu, Marvin porte haut les couleurs d'un rock made in France décomplexé et résolument tourné vers l'avenir...

La soirée commença par le duo guitare/batterie Terebenthine, plutôt efficace dans un style qui lui est propre alternant moments de légèreté et grosses poussées dévastatrices de bruit... On est ensuite encore plus convaincu par le Math Rock épicé des brestois de Mnemotechnic. Le chanteur a exactement le même timbre de voix que celui de The Rapture (ce qui est plutôt un compliment). Cette voix apporte un côté pop et classieux à un ensemble déterminé, survitaminé et emballant... Du très bon Math Rock en provenance des côtes du Finistère... 

Arrive ensuite le clou du spectacle avec l'entrée en scène de Marvin... Ca démarre pied au plancher et bizarrement on croit reconnaitre la ligne mélodique du Goo de Sonic Youth sur le second titre... Après un petit round d'observation, les premiers rangs commencent à bouger, pour rapidement s'enflammer et pogoter allègrement et joyeusement jusqu'à la fin du set. Porté par un batteur impressionnant qui structure à merveille les envolées flamboyantes de la guitare et des synthés, Marvin emporte son public dans un trip ultra-physique qui électrise la salle...

On pense bien sûr au Math Rock pour ce caractère ciselé au couteau mais aussi au hardcore old school pour l'energie et les intentions et de manière plus surprenante à la Techno de Detroit pour ce coté Transe si présent dans la musique de Marvin (les beats, ces sons de Korg ultra spé) ...

Une petite heure d'un concert ébouriffant dont on sort vidé et trempé... La scène underground française vaut décidément le détour... On attend avec impatience le 3ième LP de Marvin prévu en 2013 sur l'excellent label Africantape...

Pour prolonger la lecture : Foals, Battles et quelques indés à découvrir : Chain & The Gang, Dirty Beaches...

dimanche 9 décembre 2012

Christopher Owens et Lozninger à la Gaité Lyrique (8/12/12)


Grosse déception avec la prestation attendue de Christopher Owens, ex-Girls, pour sa première date française en solo dans le cadre enchanteur de la Gaité Lyrique à Paris...

Mais revenons d'abord à la première partie avec le français Benjamin Lozninger. Tout seul sur scène avec sa guitare et quelques samples lancés via son iphone. Et ca démarre mal avec un son catastrophique au départ avec une guitare squelettique et une voix mal réglée dans les graves... Heureusement tout ceci sera rapidement corrigé par l'ingé son et le concert décollera subitement lorsque Lozninger demande à l'assistance si quelqu'un voulait monter sur scène pour chanter quelques choeurs...

Et quelle surprise de voir débarquer Jaromil (Arnaud) su scène, vu récemment en ouverture de Moslyve et Wolves & Moons à l'International en octobre. On se demande encore si c'était prémédité mais la prestation vocale de Jaromil sur 2 titres à illuminé le set de Lozninger. Les deux voix se répondant à merveille, Jaromil dans ces aigus cristallins très féminins et si caractéristiques, et Lozninger dans les graves médiums... Superbe... Comme transcendé par cette expérience, le soliste se lâchera vraiment sur cette fin de set et nous gratifia d'un superbe morceau de bravoure en guise de conclusion... Une belle découverte...

Et heureusement qu'il y avait cette première partie car on a pas été convaincu par le concert de Christopher Owens... Arrivé drapé comme un notaire de province (blazer bleu un peu grand, chemise blanche, cravate bleu à poids blancs) Owens va nous servir une americana soft et ultra classique qui a du mal à nous faire vibrer. On s'attendait à plus de gout et d'expérimentation de la part d'une des coqueluches de la presse indé avec son ancien groupe Girls.

Les choeurs cheezy des choristes n'aident vraiment pas... Sans parler des arrangements où on nous aura servi toute la panoplie ultra datée et presque ringarde : harmonica, flûte traversière, saxo... On touchera même le fond lors du rappel et cette reprise de Cat Stevens : Wild World... On reste sans voix  et on décide même de partir sur la dernière chanson... On loupera donc la remise des roses blanches au public...

Et dire que certains vont crier au génie...