Que peut-on attendre d'un Cure show en 2008? Comme pour tout concert d'artistes primordiaux qui ont nous ont insufflé une certaine énergie, qui nous ont fait entrevoir de nouveaux horizons, de nouvelles couleurs, de subtiles nuances du réel, on s'attend à revivre un pan d'histoire, de notre histoire... On se précipite sur les quelques billets à vendre, que l'on sait épuisable en quelques heures, pris d'une frénésie compulsive, bien ancrée dans le présent au moment de l'action, éprise d'une nostalgie bienveillante après-coup...
L'attente fut longue (plusieurs mois entre l'achat des places et le jour fatidique), on refait mille fois le concert avant d'y être, on refait la liste des titres essentiels disséminés sur 30 ans de carrière que l'on souhaiterait entendre... Et on ce dit que ca ne sera jamais aussi bien qu'en ce premier concert à l'Halle Tony Garnier de Lyon pour le Wish Tour en 1992... Et que ca fait 10 ans, oui 10 ans qu'on les a vu pour la dernière fois en juillet 98 au magique théatre antique de Fourvière à Lyon... Un concert qui était tellement mal parti, une première heure de concert décevante, un champ du cygne insupportable pour un groupe vieillissant qui avait été tellement intense au sommet de sa carrière... Puis le retour inespéré d'un Phénix triomphant, une seconde partie de concert époustouflante avec tous les titres préférés: Push, Hundred Years, Disintegration, Lovesong, From the edge of the Deep Green Sea, Sinking... Que du grand et du transcendant... 10 années qui semblent s'être évaporées... Entre temps quelques albums poussifs malgré une réelle progression après le terrible 'Wild Mood Swings'...
Bref, beaucoup d'incertitudes, d'impatience, d'attentes... Et les marathoniens de la jouvence nous ont régalé d'un concert de 3h30... Incroyable, le record de mes concerts personnels conjointement tenu jusque là par Ben Harper (Olympia juin 206) et le Brian jonestown Massacre (the independent, San francisco, septembre 2006) avec 3h10... Un moment époustouflant: l'enchainement Hundred years, disintegration... Le climat malsain et enjoué à la fois restranscris avec sa plus belle vérité... Saisissant... Pelle-mêle on retiendra encore un Push élégiaque, un From the edge of the deep green sea monumental, un play for today jettant sur nous les braises encore chaudes de 17 seconds... et un final sur les débuts du groupe avec une énergie originelle insaisisable (killing an arab, un jumping someone else's train aussi rare que foudroyant, 10/15...).
Les grandes équipes ne meurent jamais... Et ce concert revivifiant nous rappelle que la vie c'est aujourd'hui, hier et demain et lance like a canonball la grande année du retour des monstres sacrés (Radiohead, RATM, My Bloody Valentine, The Breeders, REM, NTM...)
MRM Crew
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