lundi 28 octobre 2013

Parquet Courts à la Maroquinerie (26/10/13)


Fin de semaine ultra exaltante pour tous les indie rock fans. Après Sebadoh jeudi, Angil and the Hidden Tracks vendredi, voici le samedi venu les petits nouveaux de Parquet Courts qui viennent enflammer la Maroquinerie... Que du bonheur...

Avec une première K7 puis un LP sorti à 500 exemplaires en 2012 sur le propre label du guitariste Andrew Savage et qu'ils réussiront à écouler par le bouche à oreille (en tous les cas c'est que raconte la légende...), les 4 gars originaires du Texas, désormais éxilés à New-York, obtiennent en 2013 une distribution internationale via le label What's your rupture qui ré-édite "Light up Gold"... et tout s'emballe très vite, Route du Rock, Rock en Seine et une première tournée européenne...

Autant le dire tout de suite, on est fan en ces lignes, mais comment en pourrait-il être autrement vu les influences du combo? Avec ces bases punk-rock à l'ancienne et un savant dosage de noisy rock, de larsens, de feedback et de dissonance on est aux anges... Et les images défilent : Sonic Youth en tête pour la dissonance et les larsens répétés, Pavement pour l'attitude slacker et le chant dissonant, et tout un pan du punk rock US pour l'énergie et le coté à fond les ballons sans pause (Ramones bien sûr...).

C'est frais, plein d'entrain et de générosité, les paroles sont pleines d'ironie et de sarcasme et ne manquent vraiment pas d'humour... Tout cela en ferait presque le groupe indie rock du moment!

Un combo à suivre de près...

A lire également Parquet Courts à Rock en Seine et dans le même esprit : Sonic Youth, Pavement, Sebadoh...

samedi 26 octobre 2013

Angil & the Hidden Tracks à l'OPA Bastille (25/10/13)


Le lendemain d'un communiqué lapidaire annonçant la dissolution programmée d'Angil and the Hidden Tracks en 2014 après l'enregistrement d'un ultime album, Mickael Mottet et sa bande se produisaient dans le cadre feutré de l'OPA à Bastille. L'occasion inestimée de re-découvrir en live tout ce que le rock indé made in France va perdre dans quelques mois…

La scène de l'OPA Bastille est plutôt réduite (on y était la semaine dernière pour soutenir nos protégés de Chinese Robots) et on peut difficilement y faire entrer trop de monde mais elle est parfaitement adaptée pour ce genre de concert aérien avec chant, guitare, batterie et instruments à vent (clarinette, trompette, clarinette basse) et à cordes (violon). Ambiance intimiste et détendue pour une soirée à l'image du groupe : décontracté, généreux et qui ne se prend pas la tête…

Après plus de 10 ans d'activisme indé et plusieurs albums au compteur, la pop inventive, sophistiquée et  parsemée d'influences indie rock évidentes d'Angil, va donc terminer son périple… Et on en est vraiment déçu… Et ce n'est pas le magnifique concert d'hier soir qui viendra sécher nos larmes… Bien au contraire…

On ne connait pas les raisons qui ont poussé Mickael Mottet à prendre cette décision mais on imagine une certaine lassitude à lutter inlassablement en France pour faire vivre un certain rock indé de qualité et qui se contrefout des modes, des diktats du marketing, des community managers et autres spécialistes de l'image et du paraitre rock indispensable pour faire le buzz et se vendre…

On parle en connaissance de cause en ces lignes puisqu'avec le label Mind Riot Music, on est quotidiennement confronter à cette problématique de lutte pour faire connaitre nos artistes (Moslyve, Chinese Robots, Lys last Stand…) dans un environnement français frileux et peu enclin à aider la cause rock indé… La scène indé française compte tellement d'immenses talents qui sont obligés de se battre pour continuer que cela deviendrait presque désespérant… On pense bien entendu à Angil mais aussi à Alexandre Varlet ou encore Nicolas Leroux (Overhead) qui dans un monde idéal devraient être tout en haut de l'affiche...

Bref, on pourrait parler de ce sujet pendant des heures donc revenons à ce splendide concert de Angil and the Hidden Tracks hier soir. Après un surprenante prestation introductive de Michael Wookey, petit génie bricolo, artisan d'une pop possédée et envoutante, Angil entre enfin sur scène. Le set débute par l'un des titres du dernier maxi et se poursuit avec plusieurs titres issus des différents albums du groupe. Avec l'enchainement des meilleurs titres du dernier LP en date (Now sorti comme le reste de la collection sur le très beau label We are Unique!) le concert prend une autre dimension où les instruments à cordes et à vents donnent leur pleine mesure.

C'est d'ailleurs ce mélange exquis de rock indé et d'orchestration qui donne sa grande singularité au groupe. Un titre comme "To Progress" aura été l'un des sommets du spectacle, avec les 3 instrumentistes débarquant par l'arrière de la salle en plein milieu du morceau pour lancer une estocade poursuivie au milieu du public… Grosse surprise et énorme sensation…

Superbe soirée, et maintenant on croise les doigts pour pouvoir les revoir une ultime fois sur Paris l'an prochain…

A lire également Angil à la Fabrique Balades Sonores et dans le rayon immenses talents sous-cotés : Alexandre Varlet, Overhead, Arch Woodmann


vendredi 25 octobre 2013

Sebadoh à la Maroquinerie (24/10/13)


Un groupe culte des nineties qui sort de nouveaux titres après avoir fermé le bal à la fin des années 90, ca deviendrait presque banal, sauf que Sebadoh reste une vraie attraction et c'est peu dire que son passage à la Maroquinerie était attendu. Et putain quelle soirée d'indie et punk rock à l'ancienne...

En mal de reconnaissance au sein de Dinosaur Jr, Lou Barlow fonde Sebadoh à la fin des 80's pour laisser tout son talent de songwriter se développer librement. Leader et pourfendeur de l'esthétique Lo-fi, avec Pavement, Sonic Youth et toute la clique Sub-pop, Sebadoh aura toujours joui d'un statut à part. Remis en scène avec la sortie de leur 8ième album, après un hiatus discographique de 14 années, Lou et sa team se portent admirablement bien.

Le titre de l'album sonne comme un manifeste : "Defend Yourself"... Et sur scène, ils font bien plus que celà! Lou Barlow et Jason Loewenstein s'échangent constamment leurs instruments (basse, guitare) ce qui apporte une vraie dynamique, Jason irradiant le set de ses saillies punk rock dissonnantes lorsque Lou se la joue plus mélodique (mais tout est relatif). Le power trio se fait plaisir, ca se voit, et c'est diablement communicatif...

Ces 3 quarantenaires ont encore ce truc sauvage qui caractérise si bien le punk rock ancestral qui aura irrigué les veines de toute la scène indé US des années 90 (Nirvana, Melvins, Soundgarden, Chokebore...). On aura pris une bonne baffe et que ça fait du bien... On tendrait bien l'autre joue...

A lire également Pavement, Chokebore, Nirvana, Melvins, Soundgarden...

mardi 22 octobre 2013

Tindersticks à l'Olympia (21/10/13)


20 ans de carrière ca se fête... Et ca vaut bien un Olympia garni que les francophiles Tindersticks auront éclaboussé de leur classe indéniable hier soir... Et comme on est jamais mieux servi que par soi-même, c'est le groupe lui-même qui assura sa 1ère partie pour un set de 30 minutes tout en douceur et en volupté...

Assis, et le plus souvent muni d'une guitare acoustique, Stuart Staples, résident de la Creuse depuis quelques années, nous berce de sa voix ronde et chaleureuse. Le choix de débuter le concert par un set atmosphérique est judicieux. La grande force de ce combo hors-norme est bien d'asseoir son propre univers, si particulier et riche en nuances...

Leur son est d'une grande délicatesse, les différentes strates d'instruments (piano, synthé, instruments à vents, basse, batterie, guitares) se marient les unes aux autres de manière harmonieuse. Tout en nuance, les chansons s'articulent pour nous faire voyager d'un bout à l'autre du spectre musical autour duquel le groupe papillonne (soul, folk, jazz, rock...)...

Après 20 minutes d'entracte, Les Tindersticks reviennent en scène pour le gros morceau de leur set : des titres plus relevés où ils peuvent exprimer une force plus saisissante encore... On est aux anges et totalement subjugué... Les meilleurs moments auront été  les interprétations de "Show me" et "This Fire of Autumn" du dernier LP et le somptueux City Sickness du tout premier disque : bouleversant.

Une précieuse soirée...!

A lire également Tindersticks dans notre Top albums 2012 avec "The Something Rain"

mardi 1 octobre 2013

Pixies à l'Olympia (29/9/13 & 30/9/13)


Les Pixies enfin de passage dans la mythique salle de l'Olympia, c'était l'un des grands événements de cette rentrée parisienne. Le cultissime combo de Frank Black qui au détour des années 80/90 aura préparé le terrain pour la déferlante de l'underground rock symbolisée par la vague de Seattle (Nirvana en tête de gondole) devait un jour fouler les marches de la prestigieuse Olympia. 10 ans après le retour c'est chose faite pour deux dates ultra sold-out, et cerise sur le gâteau, les bostoniens y ont joué leur premiers morceaux édités depuis près de 22 ans (si on excepte le single digital Bam Thwok de 2004).

On sera ravi de voir tout d'abord en 1ère partie Mother of Two. Que de chemin parcouru pour le side project de Julien Gaulier (Hey Hey My My) qui, il y a moins de deux ans, jouait avec nos protégés de Moslyve à l'International. MOT a plutôt assuré et leur rock d'obédience 90's a bien fonctionné en atteste la réaction enthousiaste du public...

Mais revenons à nos lutins, qui avaient annoncé que cette nouvelle tournée mondiale serait donc l'occasion de jouer leurs nouveaux titres tout récemment édités, ainsi que des titres encore peu joués en live. Alléchant programme! Après les avoir vu exceller au Zénith en 2004, puis à Rock en Seine 2005 avant d'en remettre une sacrée couche pour la tournée célébrant les 20 ans de Doolittle en 2009, on ne pouvait attendre qu'une énorme baffe de ce groupe culte, même amputé de sa charismatique bassiste Kim Deal...

Et forcément, il fallait bien que la déception montre le bout de son nez un soir... Fatalement, on put la ressentir au sortir de la fosse en ce premier concert de dimanche... Et pourtant ça démarrait comme dans un rêve avec le rare "In heaven" (le plus souvent chanté par Kim Deal par le passé) subtilement fondu dans le nouveau titre "Androqueen". Enchaînement parfait avec l'immense "Where is my mind?". Dantesque d'entrée... Puis les choses se gâtèrent... En jouant une majorité de chansons mid-tempo et pour certaines anecdotiques, la sauce ne prenait pas et on sentait le groupe à moitié dedans, en tous les cas à des années lumière de rendre toute la rage et l’énergie sur-lesquelles leur incroyable répertoire s'est construit. Au final ça reste un bon moment mais il manquait cruellement quelque chose. Cette petite étincelle, cette flamme vacillante et insubmersible à la fois...

On revient le lendemain rempli d'espoir pour suivre ce second round de la mezzanine de l'Olympia cette fois ci. Petite crispation avec un début identique à la veille avec In heaven et Andro Queen... Et là, soudainement, Frank Black troqua sa guitare acoustique contre sa telecaster magique pour ne quasiment plus la quitter... Autant dimanche, les Pixies avaient sorti leurs habits de parade avec leurs tubes et leurs balades (Monkey Gone to Heaven, Here comes your man, Wave of mutilation surf rock...) autant hier ils avaient décidé de remporter le combat par KO dès le premier round!

Sans aucune pause, ils enchaînent leurs titres les plus rageurs avec une hargne et une dévotion intacte... The Holiday Song, Nimrod's Son, l’enchaînement infernal Indie Cindy, N°13, Broken Face, Crackity Jones, Isla de Encata... Waouh... Ça déménage et ça n'arrête pas, les uppercuts pleuvent, on en prend plein la face et on adore ça!!!! En privilégiant leurs débuts (Come on Pilgrim, Surfer Rosa, Doolittle) les Pixies retrouvent la flamme et incendient un Olympia lancé à l'assaut du 7ieme cièl...

Deux rappel et une conclusion indispensable : Where is my mind? Elle était au paradis hier soir...

A lire également : Pixies au Zénith (Doolittle 20th Anniversary) et en Best Song Ever... Et pour le fun le Seattle Sound (Nirvana, Soundgarden, Alice in Chains, Pearl Jam,) et même époque les Breeders de Kim Deal...